L'une des plus vieilles associations sportives de la ville fête ses 130 ans en 2018.
Quand la Société de tir est fondée le 18 mars 1888, on est loin de l'ambiance chaleureuse d'aujourd'hui.
« Elle a été créée après la guerre de 1870, rappelle Dominique Fillonneau, président de l'association depuis 22 ans. La France venait de se prendre une raclée, alors beaucoup de communes se sont mises à construire des stands de tir.
Le tir devient même une matière obligatoire dans les écoles pour les garçons. » L'esprit est revanchard, « il y avait un but militaire derrière ».
Aujourd'hui, les disciplines sont multiples : pistolet, carabine, arbalète, armes anciennes...
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« C'est devenu plus ludique aussi avec les cibles électroniques », insiste Dominique Fillonneau.
Pour Christian Le Vaguerese, pas de doute, c'est « l'image du tir qui a changé ».
« À une époque, tir était égal arme, arme égal danger. Désormais, c'est un peu différent. »
La preuve, à Argentan, on vient tirer en famille.
« On voit des gens arriver en couple ou avec les enfants, se réjouit Dominique Fillonneau. On a aussi beaucoup de jeunes, et la gent féminine est omniprésente. »
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Fini, les militaires qui squattent le pas de tir.
« Il y a beaucoup de gendarmes dans le club, rappelle Christian Le Vaguerese, mais la majorité des adhérents sont des civils. Et, comme Chloé, la relève est déjà là.
Ils sont les représentants de deux générations qui cohabitent dans le pas de tir.
Chloé Gilbert, 18 ans, et Christian Le Vaguerese, 63 ans, sont tireurs.
« Je suis parmi les plus anciens du club, sourit Christian arrivé là en 1978, Chloé est parmi les plus jeunes.
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Après elle, des ados et des minots ont poussé la porte.
« Ils sont une quinzaine à l'école de tir, ça va de 8 à 15 ans. » Et le club fait le plein.
Il y a cinq ans, ils étaient 160, ils sont aujourd'hui 240 hommes, femmes et jeunes à venir s'entraîner dans la salle de tir.
« Quand j'ai commencé il y a quarante ans, on était une quarantaine, se souvient Christian, et il n'y avait pas une seule femme.
La jeune femme qui va passer son bac pro métiers de la sécurité cet été, se voit bien gendarme.
Alors le tir est venu assez naturellement. « Je suis venue essayer avec un copain et ça m'a plu. »
Et tant pis si ça fait sourire ses camarades du club de danse.
« J'aime les deux sports, le tir m'a appris la concentration et la danse m'a permis de me muscler. Maintenant, je ne tremble plus quand je tiens l'arme. »
Sa mère n'est pas loin derrière. « Comment j'ai réagi quand elle m'a dit qu'elle voulait faire du tir ? J'ai dit : vas-y !
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