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Le chasseur de grand gibier, responsable envers l'animal blessé, doit interpréter les réactions et indices pour une suite logique. L'étude des indices et réactions permet de déterminer si le gibier est mort ou vivant, ou si l'aide d'un conducteur de chien de sang est nécessaire.

Ce qui est exigé du chasseur est indispensable au conducteur de chien de sang, pour qui les indices sont la base de chaque recherche. L'étude et l'interprétation correcte de ces indices demandent un haut niveau de connaissances.

Le conducteur doit minutieusement se familiariser avec la matière, car "apprendre la théorie sinon dans la pratique tu resteras un dilettante ta vie durant".

Souvent, même avec les indices en main, le pronostic quant à l'atteinte et au déroulement de la recherche ne sera qu'un diagnostic. La pratique, l'expérience et l'étude des détails permettent d'améliorer la justesse des diagnostics.

Recherchez les indices à l'Anschuss, laissés par l'animal blessé : apprenez à les reconnaître afin de renseigner efficacement le conducteur de chien de sang, car le sang peut avoir séché ou la pluie être tombée avant son arrivée.

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Comportement Général du Gibier Après le Tir

Le comportement du gibier après le coup de feu, et aussi loin que le tireur peut l'observer, a déjà été décrit suivant les différents endroits de l'impact. Il est très important de faire la différence entre des bêtes apeurées et blessées lors d'une battue et celles calmes et confiantes au pirsch ou à l'affût.

Si le chasseur se comporte correctement, le gibier à l'affût ou au pirsch ne s'enfuit en général pas très loin. S'il n'est pas dérangé, il se couche rapidement. Ceci est vrai pour toutes les blessures, balles de pattes comprises ! Les balles de mâchoires ou de museau semblent être des exceptions, car le gibier va généralement très loin avec de telles blessures.

La distance que parcourt le gibier blessé dépend de différents facteurs. Si le tir a lieu le matin, la prochaine remise adéquate servira de reposée, il ne quittera pas celle-ci dans le courant de la journée, sauf en cas de danger.

Par contre, si le tir a lieu le soir, il peut, sous le couvert de l'obscurité, quitter une première remise pour différentes raisons, soit pour suivre d'autres congénères, soit pour rechercher une autre remise ou l'eau d'une fange.

Si le gibier a été blessé au milieu d'une bande ou d'une harde, il se sépare le plus souvent rapidement de celle-ci. Toutefois les faons suivent le plus loin possible la harde et leur mère. Le comportement des marcassins est identique.

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On peut constater également que des sangliers blessés se séparent rapidement de la bande, mais il n'est pas rare qu'ils rejoignent bientôt celle-ci pour se remettre avec elle, au même endroit. J'ai remarqué plusieurs fois que non seulement des marcassins, mais aussi des sangliers adultes, étaient retrouvés morts à l'endroit précis où la bande s'étaient baugée.

L'opinion communément émise qu'une bête se déharde toujours ne doit pas inciter le conducteur d'un chien de sang à abandonner prématurément la recherche. De même, l'affirmation qu'un gibier blessé à mort fait toujours les premiers pas de fuite vers l'avant n'est pas exacte.

C'est vrai dans la majorité des cas, mais un comportement contraire ne doit pas faire conclure à un raté. Je voudrais encore insister ici sur certains comportements inhabituels du gibier blessé, comportements riche en renseignements pour le conducteur de chien de sang, particulièrement s'il ne trouve plus d'indices sur la piste.

Comportements Spécifiques et Indices Utiles

Un gibier blessé à un membre empruntera de préférence des chemins ou des coulées dégagés. Il est plus facile pour un gibier blessé à une patte avant de monter que de descendre.

Dans une montée, le membre antérieur blessé soutient difficilement le poids du corps, tandis que les membres postérieurs intacts poussent facilement le corps vers le haut. Toutefois, lorsqu'un gibier blessé est poursuivi et en danger, il fuit aussi vers le bas avec un membre antérieur blessé.

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Blessé à une patte, il suivra toujours une coulée horizontale par rapport à une pente abrupte de manière à ce que les membres sains se trouvent du côté opposé au vide. Savoir cela peut être important pour le postage éventuel des accompagnants lors d'une recherche.

Avec un membre pendant et brisé, le gibier évitera les fourrés trop denses, et quittera rapidement ceux-ci pour fuir dans le clair lorsqu'il est poursuivi par un chien de sang.

Un gibier blessé cherche instinctivement à tromper et à se débarrasser d'un éventuel poursuivant en effectuant des contre-pieds et des angles. Les contre-pieds peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres. La fin d'un contre-pied se fait très souvent avec le vent.

C'est toujours le cas lorsque l'animal veut se coucher en bout de contre-pieds De façon, il est prévenu à temps de l'arrivée de son poursuivant. Si le conducteur d'un chien de sang, sur les traces d'un sanglier blessé, s'aperçoit que celui-ci donne des coups de boutoir dans le sol, c'est un signe que l'animal est très malade.

Si ces signes sont suivis d'un contre-pied ou simplement d'un angle droit avec le vent dans le dos, il faut savoir qu'on se trouve certainement très près de la reposée de l'animal. Il est certain aussi que celui-ci vous a déjà sentis et il peut charger à tout moment dans votre direction ou vers le chien.

Des sangliers gravement blessés chargent fréquemment s'ils en ont la force. Ni l'âge ni le poids ne jouent un rôle chez ce valeureux gibier. Les marcassins chargent en cas de danger comme les gros mâles ou les laies.

Les morsures de ses dernières peuvent occasionner de vilaines blessures au conducteur et au chien. Les sangliers ayant été atteints aux mâchoires ne chargent que très rarement et ne tiennent que difficilement le ferme.

En général, on peut dire que les sujets âgés et forts tiennent plus rapidement le ferme même en cas de blessures légères, que des sujets jeunes et plus faibles.

Marque des Pas à l'Impact

Touché par une balle, et réagissant violemment à la frayeur et à la douleur, les traces laissées par le gibier blessé sont plus marquées que celles d'une animal sain. Au démarrage, les sabots s'incrustent dans le sol et arrachent des bouts d'herbes, des feuilles, des pierres, de la terre.

L'œil exercé d'un conducteur de chien de sang voit une nette différence entre la voie d'un gibier blessé et celle laissée par des gibiers sains. L'animal blessé laisse une trace plus profonde, plus irrégulière et une empreinte plus profonde.

Réactions Spécifiques Selon la Zone d'Impact

  • Balle de thorax haut: l'animal fléchit l'avant du corps avec parfois une légère ruade des pattes postérieures
  • Balle de thorax bas: l'animal se cabre , les pattes avant repliées, souvent avec une ruade des pattes postérieures
  • Balle de rein: l'animal s'effondre sur place, souvent de l'arrière-train, se relève et fuit lentement, le sanglier émet parfois des cris.
  • Balle de foie:
    • Basse : parfois l'animal effectue un saut sur place mais il fuit toujours la tête haute
    • Haute : l'animal se ramasse sur lui-même, le dos s'arrondit.
  • Balle d'apophyse: l'animal se renverse, souvent sur le do , reste immobilisé ou remue légèrement les pattes; il se relève au bout de quelques minutes et fuit rapidement . Le chasseur tentera d'achever le gibier avant que celui-ci ne se relève; à défaut de pouvoir achever l'animal, il restera très vigilant.
  • Balle de patte arrière: L'animal fléchit du côté où il a été touché
  • Balle de pattes avant: l'animal fléchit du côté où il a été touché.
  • Balle de mâchoire: les cervidés secouent la tête tandis que le sanglier tourne généralement sur lui-même (il a également tendance à labourer le sol avec le groin) ; le sanglier tiré au galop culbute habituellement vers l'avant.
  • Balle d'abdomen: l'animal courbe faiblement le dos, la réaction est quasi imperceptible.

Devoir du Chasseur Après le Tir

Tout chasseur a le devoir de contrôler le résultat de son tir, que le gibier soit supposé blessé ou manqué. Ce contrôle s’effectue en 3 étapes :

  1. Observation de la réaction du gibier au moment du tir : C’est-à-dire de tout comportement anormal au moment ou tout de suite après le coup de feu (affaissement, plainte de l’animal, dos voûté, fuite anormalement rapide ou lente, etc.).
  2. Recherche d’indices à ou autour de l’impact : Après l’annonce de la fin de traque, le tireur aidé de son voisin ou du chef de ligne par exemple (armes déchargées) situe l’emplacement de l’animal au moment du tir. A cet effet, il reste à son poste et guide son aide vers cet emplacement; celui-ci localisé, le tireur quitte son poste pour rejoindre son aide. Ensemble, à et autour de cet emplacement, ils essaient de retrouver:
    1. trace de la balle (sillon dans terre, impact dans arbre, branches ou herbes entre autres). Attention: trouver trace de la balle ne veut pas forcément dire gibier manqué.
    2. indices à l’emplacement même du gibier: empreintes anormalement marquées, présence de poils (très important), d’os, de lambeaux de chair, de contenu stomacal ou intestinal (difficile à détecter donc examen très approfondi des lieux), de sang (si possible en observer la couleur).
  3. Recherche d’indices dans la direction de fuite du gibier : Si la trace de fuite est visible, la suivre une centaine de mètres pour essayer de déceler un des indices recherchés (sang surtout). En l’absence de traces de fuite, décrire des cercles de plus en plus grands autour de la direction de fuite, recouper ainsi la trace à plusieurs reprises et trouver éventuellement l’indice recherché.

Le contrôle du résultat de son tir doit être une action normale pour tout chasseur digne de ce nom; c’est la suite inévitable de l’action qui consiste à libérer un projectile destiné à tuer. Tout chasseur doit savoir que certains animaux n’accusent pas la balle; par ailleurs, certaines blessures ne commencent à saigner que bien après l’impact et quelquefois très peu.

Comportement du Chasseur en Cas de Gibier Blessé

  • Ne pas piétiner les indices observés (poils, os, sang, contenu stomacal, trace de fuite) ni à l’impact, ni dans la direction de fuite.
  • Ne pas éparpiller ces indices, les remettre à leur place d’origine.
  • Marcher à coté de la trace du gibier ou du sang.
  • Ne suivre la piste du gibier blessé que 100 mètres au maximum.
  • Marquer: l’emplacement du gibier à l’impact; le lieu du premier indice recueilli; la direction de fuite. Ces marques peuvent être soit des brisées (les faire bien visibles), du papier ou tout autre objets sautant à l’œil, des marques au couteau sur l’écorce des arbres, etc…
  • Remplir la fiche de renseignements très utile pour la recherche.

Choix de la Munition et Impact Selon la Zone Atteinte

Le nombre de paramètres à prendre en compte pour un tir « propre » est énorme. Bien choisir sa munition pour la battue est important, et ce dans le but de stopper « net » l’animal. Une balle de cœur n’arrêtera pas immédiatement le sanglier. Il se peut qu’il n’ait même aucune réaction et peut parfois accélérer.

Un tir dans la panse du sanglier ne sera pas une balle mortelle instantanément. Un tir qui touche les lombaires de l’animal neutralisera ses membres postérieurs. Une balle tiré au groin du sanglier le fera culbuter vers l’avant. Le tir dans les membres postérieurs du sanglier n’arrête pas l’animal.

De même que pour les membres postérieurs, une balle qui atteint les membres antérieur n’arrête pas la course du sanglier. Ce tir arrête littéralement la progression du sanglier qui reste sur place. À l’inverse, une balle de thorax haut fera s’affaisser le cervidé.

Si la balle touche un antérieur, l’animal se fléchira avant de s’enfuir. Le plus souvent le chevreuil disparaît brusquement en s’effondrant : c’est la mort instantanée, précédée parfois de quelques convulsions. Si le poste de tir est éloigné, il faut, depuis ce poste, bien prendre ses repères, arbuste, rocher, souche, touffe de fleurs ou de fougères, avant d’aller à la recherche.

Il faut également avoir à l’esprit l’éventualité d’une balle d’apophyse, l’animal étant k.o. 28Parfois le chevreuil ne réagit pas à l’impact de la balle et part au grand galop, touché au cœur en général, il s’écroule brutalement après avoir parcouru entre 50 et 100 mètres. Il n’y a pas de problème si on l’a bien suivi des yeux et si l’on voit l’endroit de sa chute.

Sinon, il faut le pister au sang et suivre soigneusement pour le trouver généralement dans un couvert. D’autre fois, au coup de carabine, le chevreuil fait un bond en l’air : le coup a porté dans la région des gros vaisseaux de la base du cœur, ou même plus bas.

Après un coup au foie, il arrive qu’il exécute une ruade, ou marche à reculons ou tourne en rond en vacillant. Un coup à l’abdomen lui fait faire le dos rond, puis l’animal s’éloigne et la balle n’étant pas immédiatement mortelle, peut faire un long trajet surtout s’il se sent poursuivi.

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