Le tir à la corde, également connu sous le nom de Soka-tira, est une épreuve ancestrale et naturelle, profondément ancrée dans la culture basque. Comme les jeux de balle, le tir à la corde semble avoir été un exercice de base, évoluant au fil des siècles pour devenir un sport à part entière.
Des fresques de Saqqarra, en Égypte, représentent le tir à la corde, et on le retrouve dans les pays du nord de l'Europe. Les Chinois même, s'y adonnaient au XIIème siècle. Bien qu'il soit très ancien (on y jouait déjà en Égypte et en Chine au XIIIe siècle), le tir à la corde est une tradition popularisée par les Basques. On pouvait ainsi comparer la force des clans, des tribus, des entités seigneuriales; ce n'était donc pas une épreuve anodine.
Dans la Grèce antique, elle faisait partie des Olympiades, si bien que les Jeux Olympiques modernes le comptèrent comme épreuve officielle de 1900 à 1920. Il fallut attendre 1964 pour voir se créer TWIF, la Fédération Internationale du tir à la corde. Sous l'impulsion de l'Anglais G.Hutton, elle définit les règles essentielles de ce jeu qui devient donc un sport.
C'est à la fin du XIXe siècle que le tir à la corde va connaître son apogée. A tel point que, durant 5 olympiades, entre 1900 et 1920, ce jeu, devenu entre temps un sport, est aussi devenu une discipline olympique. La France décroche lors de la première édition la médaille de bronze. Depuis 1920, le tir à la corde n’est plus présent au Jeux Olympiques.
La FNSMR est la Fédération agréée par la TWIF depuis 2015 pour organiser et développer le TAC sur le territoire français. Une commission nationale a été créée pour structurer et développer la discipline. Symbole de rassemblement et de convivialité, le Tir à la Corde reste une composante incontournable des animations de fêtes locales.
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Voici les principales dispositions définies par la TWIF:
Pour la petite histoire, à l'instar des boxeurs, les tireurs n'ont pas le droit de se peser tout nus, histoire de gagner quelques grammes.
Le tir à la corde est un jeu de lutte qui voit s’affronter deux équipes. Ce jeu convient à tout le monde, aux enfants comme aux parents. Le but du jeu est de tirer l’autre équipe, en utilisant la force, vers la limite pour remporter la partie.
Pour bien définir la surface de jeu, nous vous conseillons de poser la corde au sol. Dans un premier temps, il faut nouer un foulard au milieu de la corde. Il faut ensuite placer au sol deux foulards à 3 ou 4 mètres de chaque côté du milieu de la corde. Les équipes formées peuvent donc se placer de chaque côté de la corde, derrière leurs limites respectives. La partie débute lorsque l’arbitre du jeu donne le départ par un « go » ou un « top ». Chaque équipe doit tirer de toutes ses forces de manière à attirer l’autre équipe vers son foulard de limite.
Une corde de 25 mètres, épaisse, est posée à terre. Un foulard ou une ficelle marque son milieu. On trace par terre, à 3 ou 4 mètres de chaque côté du point central, un repère. Les deux équipes se positionnent aux deux extrémités de la corde, derrière les repères tracés au sol. Les joueurs sont placés l’un derrière l’autre, et tiennent fermement la corde. Au coup de sifflet, les joueurs tirent de toutes leurs forces sur la corde. Par mesure de sécurité, les joueurs d’une même équipe sont espacés de 1 ou 1,5 mètre, les plus petits étant placés devant.
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Iparralde, le Pays Basque Nord, va adopter ces règles; ce sera surtout l'apanage de Napurrak d'Espelette, le plus constant dans l'effort de recherche, même si récemment des clubs comme Souraïde ou Briscous ont entrepris avec bonheur une approche très sportive de l'épreuve. Il a bien fallu « s'y mettre », décortiquer les techniques de ceux du Sud, s'entraîner, car les valeurs naturelles ne suffisaient plus. Trouver aussi des chaussures avec une semelle adhérente.
Si l'on observe les photos des années 50, on voit des hommes tirer debout à la « va comme-je-te-pousse », tournés vers l'avant, vers l'arrière, pieds nus, chaussés de sandales (la semelle à plat, le pied à côté !) ou encore avec de mauvais godillots. La différence sur l'image actuelle est saisissante : tireurs parfaitement parallèles, penchés en arrière, pratiquement couchés.
Il y avait beaucoup de chemin a accomplir, les premières confrontations avec des Biscayens comme Nuarbe ou Motrico, préparés professionnellement, tournèrent à la déroute. Quelques poignées de secondes sur le tapis, et on était prêt à reprendre le bus du retour ! Il a d'ailleurs fallu attendre ces dernières années pour voir des équipes basques figurer en bonne position dans le concert mondial.
Les entraînements se font toutes les semaines, on court, on soulève de la fonte, et, surtout, grâce à un système de mât et de poulies, on soulève sans cesse, un énorme bloc de fer et de béton, à 3m au dessus du sol. Cela permet de contrôler la traction, de tirer, d'arrêter, de repartir, de relâcher.
Chaque équipe de huit tireurs, se campe pieds au sol, et penchée en arrière, tentera dans un premier temps de contenir la traction adverse. En fait, c'est un effort collectif, il faut donc coordonner les efforts de tous. Pour cela, un entraîneur se déplace le long de la cordée, et tel un chef de rame, imprimera le rythme, ordonnera de tenir ou de tirer d'un coup, ou encore d'arracher. A lui, de juger à l’œil et aux indices fournis par les vibrations de la corde, le bon moment. Il faudra entraîner les adversaires sur 2,50m, sans toucher le sol avec les fesses, ou la cuisse avec le coude : les juges peuvent disqualifier pour faute technique.
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Sur herbe, on peut rester longtemps, 5 ou 10 minutes, le talon enfoncé, guettant la moindre faiblesse de l'adversaire. Sur un tapis, la technique prévaut à l'inertie, il suffit de perturber la coordination des adversaires, le « décrochage » intervient assez rapidement. On dispute deux manches, les équipes changeant de côté; en cas d'égalité, le temps mis tranchera.
Outre le tir à la corde, les jeux de force basque comprennent diverses épreuves mettant en avant la force, l'endurance et l'agilité. Voici quelques exemples :
Ces jeux, souvent inspirés des travaux agricoles traditionnels, sont une part importante de la culture basque et attirent de nombreux spectateurs lors des fêtes de villages.
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