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L'expression "tireur qui louche" peut évoquer différentes interprétations selon le contexte dans lequel elle est employée. Cet article explore diverses occurrences de cette expression, allant de l'art contemporain à l'argot, en passant par le cinéma.

L'art contemporain et le regard qui louche

Dans la première salle de l'exposition Collector, au Tri postal, à Lille, trône la DS rétrécie en 1993 par Gabriel Orozco. Œuvre vedette, elle est très demandée et son propriétaire, le Centre national des arts plastiques (Cnap), ne cesse de la prêter d'exposition en biennale. Sous la baguette de l'artiste mexicain, la merveille du design automobile, qui a fêté ses 50 ans en 2005, devient un drôle de poisson tropical qui louche avec ses phares comme des yeux trop rapprochés.

Victoire? L'État l'a achetée avec discernement, dès 1994, par le biais du Fnac (Fonds national d'art contemporain). «À enrichir le patrimoine, à vendre aussi la France et sa culture », répond l'énarque. Avec l'appui de l'Institut français, il expose à Miami le design des collections publiques pile quand ouvre la foire Art Basel en Floride.

Combien d'œuvres majeures sur les 500 à 600 pièces achetées par le Centre national des arts plastiques (Cnap) chaque année ? Il faut y ajouter les acquisitions des musées - Centre Pompidou, Musée d'art moderne de la Ville de Paris -, sans oublier celles des Fonds régionaux d'art contemporain (Frac), libres de leurs mouvements et de leurs erreurs.

Le verlan : un argot qui inverse les syllabes

Un autre procédé, qui connaît même à notre époque ses lettres de noblesse, consiste à retourner l'ordre des syllabes : le verlan (verlan l'envers) est proche du « back-slang » que l'on trouve dans l'argot anglais et qui, lui consiste à intervertir des lettres (exemple « look ») devient « kool », pour regarder, voir).

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Le plus ancien exemple, en français, est « niberque » dans l'argot des chauffeurs d'Orgères (1800), anagramme de bernique, d'où est sorti par troncation, « nib » puis « nix » (rien, non). On trouve même la forme « nique » (même origine) dans la bouche de Vautrin, chez Balzac.

Le verlan est associé, à juste titre sans doute, aux cités populaires et au rap ; mais son usage excède ces domaines. En 1983, le verlan est au goût du jour. Les journalistes s'en amusent […] Ou s'en indignent […]. Cet ultime avatar d'un phénomène baptisé une fois pour toute « argot jeune » fait l'éphémère conquête des médias.

Dès que les garçons parlent aux fenêtres [de la prison], ils se croient tenus d'utiliser le verlan, et pour maquiller le sens de leur conversation, intervertissent les syllabes. Ce procédé semble d'autant plus loufoque qu'à la ratière tout le monde, même les gardiens, comprend le verlan sans effort.

Autres formes d'argot et codes

Contrairement au « verlan », qui est encore utilisé par les voyous - mais par jeu plutôt qu'avec l'intention de voiler son discours, car le procédé est trop connu sinon le résultat facile à suivre - le « loucherbem » et les formes dérivées du « largonji » ne sont guère exploitées par eux, même à seule fin d'en rire : il n'en subsiste, dans leur langage, que quelques formes lexicalisées. Quant au javanais, s'ils n'ignorent pas l'existence de ce code, ils n'en font jamais usage.

Cela ne signifie pas que l'argot des bandes soit absolument dépourvu de fonction cryptologique : mais les codes ne sont qu'une manière parmi d'autres de déguiser un mot en bricolant sa forme ; leur abus même en livre la clé.

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Le cinéma et les personnages louches

Elle y incarne successivement une tireuse de cartes romanesque et la tenancière d'un hôtel louche qui tente de dissimuler sa vraie condition au jeune homme dont elle est éprise. Mentionnons aussi Remous (1934) et Marchande d'amour (1935) du cinéaste Edmond T. Gréville.

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tags: #tireur #qui #louche #définition

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