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Le Canada n’avait jamais été visé par un attentat lié aux extrémismes islamistes avant l’attaque terroriste survenu mercredi 22 octobre.

Une fusillade a eu lieu à l'extérieur et dans le Parlement canadien à Ottawa, mercredi matin.

Les Canadiens ont découvert que le terroriste qui a ouvert le feu mercredi à Ottawa était un enfant du pays: Michael Zehaf-Bibeau.

Le sergent d'armes de la Chambre des communes a tué l'auteur de l'attaque sur le Parlement à Ottawa mercredi.

La police canadienne a levé le périmètre de sécurité qui entourait le Parlement à Ottawa, mercredi dans la soirée, après que les parlementaires sont restés confinés plusieurs heures dans leurs bureaux, après la fusillade au cours de laquelle un soldat a été tué.

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Finalement, le maire d'Ottawa a annoncé que, selon la police, "il y avait un seul tireur et que ce tireur était mort".

Ce tireur, c'est Michael Zehaf-Bibeau, 32 ans, habitant au Québec.

Il figurait sur **une liste de 90 "voyageurs à haut risque "** établie par les services de renseignement : il s'était fait confisquer son passeport récemment, pour éviter qu'il ne parte au djihad en Syrie, et était soupçonné de fomenter des attentats dans le pays.

Les médias canadiens ont diffusé une première photo du tireur ce jeudi matin.

Pour l'heure, rien ne confirme le lien entre cette fusillade, qualifiée "d'attaques terroristes " par le Premier ministre Stephen Harper, et un engagement au djihad.

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Les enquêteurs soulignent en effet que cet homme avait un profil de "loup solitaire".

Il s'agit toutefois du deuxième attentat commis en une semaine : lundi, un autre jeune homme qui figurait sur cette liste de "voyageurs à haut risque " a volontairement tué un militaire en voiture dans la banlieue de Montréal.

C'était le premier attentat islamiste de l'histoire du Canada, avait annoncé le gouvernement canadien.

Les autorités avaient relevé mercredi matin le niveau d'alerte terroriste à "moyen", et appelé à la plus grande vigilance quant à la possibilité d'actes radicaux sur le territoire national, en raison de l'engagement du pays dans la coalition contre l'Etat Islamique, cette organisation terroriste implantée en Irak et en Syrie.

Le Profil de Michael Zehaf-Bibeau

Michael Zehaf-Bibeau a passé son enfance dans l'est du pays, entre Montréal et Ottawa.

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Au début des années 2000, il se fait connaître des services de police.

«En 2001, il a été reconnu coupable de vol de carte de crédit, de conduite avec les capacités affaiblies et d'agression armée», détaille le Journal de Montréal.

Deux ans plus tard, un juge le condamne à deux ans de prison pour vol qualifié.

Il est arrêté à trois reprises en possession de stupéfiants.

Il s'était depuis installé dans l'ouest du pays à Vancouver, où il est de nouveau impliqué dans une affaire de vol.

En 2011, un rapport psychiatrique dont Radio Canada publie des extraits relevait: «Il a été un musulman dévoué pendant sept ans et croit qu'il doit passer du temps en prison en guise de sacrifice pour ses erreurs du passé.

Il espère être une meilleure personne à sa libération».

À Ottawa depuis le 2 octobre, Zehaf-Bibeau avait transmis une demande de passeport et «il espérait également partir pour la Syrie», a déclaré Bob Paulson, le chef de la gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale).

La GRC menait une enquête sur lui afin d'établir la pertinence de lui en accorder un ou non.

Bob Paulson a également affirmé que le tueur «nourrissait des croyances extrémistes».

Les deux semaines précédant l'attaque, Zehaf-Bibeau vivait dans un refuge de sans-abris de la capitale fédérale.

Des pensionnaires ont expliqué à Radio Canada qu'il se tenait à l'écart et priait la plupart du temps.

Surtout, il «avait mentionné être frustré du fait que les autorités fédérales ne lui donnaient pas de passeport pour quitter le pays».

Selon les enquêteurs, aucun élément ne permet de lier les attaques de Martin Rouleau-Couture, un jeune homme converti à l'islam qui a écrasé volontairement un militaire dans la banlieue de Montréal lundi et Zehaf-Bibeau.

Motivations et Enquête

"Des motifs idéologiques et politiques" auraient poussé Michael Zehaf-Bibeau à commettre la fusillade au Parlement canadien, a indiqué la police dimanche.

Selon elle, le tireur a tourné une vidéo avant l'attaque.

Michael Zehaf-Bibeau, qui a tué un militaire canadien avant d'être abattu mercredi dans le Parlement, a agi pour "des motifs idéologiques et politiques", voici ce qu'a affirmé la Gendarmerie Royale du Canada dimanche soir. Laquelle "a trouvé des éléments de preuve convaincants".

Le commissaire de la GRC Bob Paulson a indiqué dans un communiqué que le tueur a tourné une vidéo "tout juste avant de commettre cette attaque".

"La GRC procède à une analyse approfondie de cet enregistrement aux fins d'établissement d'éléments de preuve et de renseignement", a ajouté le commissaire sans en révéler la teneur.

Bob Paulson répond directement à la mère du tueur qui a écrit que son fils souffrait de troubles psychiques importants.

Cet acte était lié à la folie et non au terrorisme, a-t-elle écrit, sans dédouaner l'action de son fils pour qui "la seule issue était la mort".

La GRC a également révélé que Zehaf-Bibeau portait un couteau qui "provenait de la propriété de sa tante" à Mont-Tremblant (Québec), à 150 km au nord-est d'Ottawa, là où il a passé sa dernière nuit mardi.

Selon la police, Zehaf-Bibeau aurait caché le couteau il y a plusieurs années dans cette propriété québécoise.

Bob Paulson affirme que le tueur a financé "ses activités qui ont précédé l'attaque" en travaillant dans des entreprises pétrolières dans l'Alberta (ouest).

"Il avait accès à une somme d'argent considérable", a indiqué la police qui enquête sur les dépenses et "les interactions avec de nombreuses personnes dans les jours qui ont précédé l'attaque".

Conséquences et Réformes

Les Canadiens ont découvert avec stupeur la semaine dernière que leur pays n'était pas épargné par le terrorisme.

Depuis la fusillade au Parlement d'Ottawa, le gouvernement veut accroître les pouvoirs des services de renseignement.

Les évènements d'Ottawa ont relancé le débat sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme au Canada.

Le gouvernement a déposé ce lundi un projet de loi pour renforcer les pouvoirs des services secrets.

Si ce projet est adopté, le Canada pourra utiliser les informations recueillies par ces alliés anglo-saxons sur des citoyens canadiens soupçonnées de terrorisme.

Jusqu’à présent, les écoutes électroniques faites à l’étranger, par exemple, ne pouvaient pas servir de preuve dans un procès au Canada.

Autre changement de taille, les citoyens ayant la double nationalité et déclarés coupables de terrorisme pourraient perdre la nationalité canadienne.

Si elle avait été en vigueur la semaine dernière, cette loi aurait-elle pu empêcher l’attaque contre le Parlement ?

Pas vraiment, même si le Canada veut aussi abaisser le seuil permettant aux forces de l'ordre d'arrêter de manière préventive une personne qui présente une menace pour la sécurité nationale.

En fait, cette loi vise surtout le terrorisme commis par des Canadiens à l’étranger. 130 ressortissants seraient actuellement seraient aux côtés des djihadistes, en Syrie ou en Irak.

La fusillade de mercredi a-t-elle eu des conséquences sur la sécurité autour du Parlement canadien?

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