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L'histoire de Tir Mailly le Camp est riche et variée, témoignant de l'évolution de la stratégie militaire et des technologies au fil des décennies.

Les débuts du camp

En 1912, l'aviation naissante y fait son apparition car on songe sérieusement à lui trouver des applications militaires. Un emplacement, au Sud du camp, permet bientôt d'assurer l'atterrissage et l'abri des « aéroplanes ». Elle réalise des vols d'entraînement et exécute les réglages d'artillerie ; elle devient l'oeil du canonnier. Les toutes premières expériences de bombardement aériens sont tentées avec pour projectiles des bidons à essence remplis d'eau que l'on lance au jugé.

Première Guerre mondiale

Lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, les pointes allemandes atteignent la crête du Mont Clavet, située sur le terrain de manoeuvre, mais doivent se replier au nord du camp quelques jours plus tard après de violents combats contre les troupes françaises appuyées par les feux du 62e Régiment d’artillerie de campagne installé sur les Monts-Marains, également sur le terrain de manoeuvre.

En visite dans la région de Reims, une délégation composée de parlementaires russes découvrent les installations et la zone de terrain où seront engagés les troupes russes de la 1re brigade du général Lokhvitsky, arrivée en France au mois d'avril 1916 pour combattre aux côtés des troupes françaises. La délégation parlementaire est conduite par le vice-président de la Douma, M. Protopopoff et le colonel Oznobichine, adjoint de l'attaché militaire russe en France.Près de Suippes, au village de Bussy-le-Château (Marne, 26/05/1916, V 789 à V 794), les parlementaires russes découvrent les installations de la gare ferroviaire, ainsi que celles de Suippes, où ils visitent un dépôt de munitions et un atelier de réparation des locomotives Decauville (V 792 et V 793).La délégation russe, menée par le vice-président de la Douma M. Protopopoff, sort du quartier général de la 4e armée commandé par le général Gouraud. Elle visite également les ateliers de camouflage (V 788).Sur les flancs de la montagne de Reims, à Sermiers, (Marne, le 26/05/1916, V 796 et V 797) les parlementaires observent la ville de Reims. Au moulin Venzenay (V 811).Dans Reims, la délégation visite la cathédrale, son chantier de restauration et les décombres de la salle du Tau (V 798 à V 808). Monseigneur Luçon est présent pour accueillir les parlementaires (V 809).A Sermiers, (Marne, le 26/05/1916, V 813 à V 817), les parlementaires visitent le terrain d'aviation où partent des missions d'observation assurées à l'aide de Caudron G4.

L'entre-deux-guerres

L'entre-deux-guerres est propice aux premiers rapprochement entre les armées de l'Air et de Terre qui cherchent un moyen d'unir leur action. 1939 voit arriver un flot de mobilisés ; le pays s'installe une nouvelle fois dans la guerre.

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Seconde Guerre mondiale

Dans la nuit du 3 au 4 mai 1944 l’infrastructure du camp est entièrement détruite par les 1500 tonnes de bombes larguées au cours d’un raid de bombardement d’environ 380 appareils de la Royal Air Force (RAF) Britannique destiné à anéantir les formations blindées signalées au camp depuis le mois d’avril. Les pertes sont sévères des deux côtés : 44 appareils et 250 aviateurs anglais abattus et près de 400 soldats allemands tués ou blessés.

Dès les jours suivant le bombardement du 3-4 mai 1944, des cartes de sinistrés sont distribuées à certains habitants afin de bénéficier d’aides financières pour la prise en charge des frais médicaux et des obsèques. L’ensemble du personnel du STO (Service du Travail Obligatoire) ou leurs familles, présents sur le camp durant le bombardement, bénéficient également des cartes de sinistrés. Toutefois, ces cartes de sinistrés font polémique, car le Comité ouvrier de secours immédiat (COSI), une organisation de la collaboration, gérait l’attribution de ces cartes. Les sommes allouées à cette distribution proviennent de biens spoliés aux familles juives.

Ils ne s’y arrêtent pas, poursuivant les Allemands en pleine retraite. Les éléments qui viennent de derrière, vont en prendre possession. Ils l’utilisent, dans un premier temps, comme un centre de regroupement pour les innombrables prisonniers qu’ils capturent. Puis, installent quelques services dans les bâtiments encore debout, mais ils ne s’occupent pas des ruines.

De plus, un camp de prisonniers est mis en place par les Américains pour accueillir des prisonniers allemands et d’autres nationalités. Le CCPWE n°16 accueille des prisonniers soumis à une discipline stricte et à des conditions de vie rudes. Le camp peut accueillir jusqu’à 18 000 personnes et sert de centre de répartition pour les détenus vers d’autres camps. Les prisonniers sont triés en fonction de leur nationalité et de leur grade. Les officiers logent dans des campements séparés. Beaucoup de prisonniers souffrent de malnutrition. La nourriture est insuffisante, mais elle s’améliore à partir de 1945, avec une distribution quotidienne de viande, bien que certains meurent de tuberculose. Il y a peu de plaintes, car elles sont découragées par les gardes. En raison des pluies, le sol crayeux du camp se transforme en un véritable bourbier. Pour faire face à ce problème, les habitants affirment que des conserves vides sont utilisées pour créer des chemins. La cohabitation est difficile entre les prisonniers et leurs gardiens, certains gardiens rackettent les détenus. Les prisonniers sont requis pour effectuer des travaux généraux, tandis que d’autres pratiquent des métiers artisanaux.

Une fois la libération terminée, les Alliés, par la signature du traité de paix avec l’Allemagne, bénéficient de réparations de guerre. Certains habitants, en plus des cartes de sinistrés, reçoivent des indemnités de guerre afin de réparer les dégâts causés par les occupants. Ces indemnités sont attribuées à la suite d’une commission communale chargée de vérifier la nécessité de cette aide.

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Après-guerre et évolution du camp

Fin 1944, les forces alliées convergent vers le territoire allemand depuis deux directions opposées. Les camps américains de Miami, New Orleans et Atlanta prennent place le long de l’Huitrelle, entre Poivres et Trouans. Ils disposent de magasins, de théâtres, de terrains de sports, de bibliothèques, de cinémas, de théâtres, etc. Toutefois, initialement, les troupes devaient rester quelques jours dans ces camps, mais en raison d’un manque d’organisation, elles y resteront parfois pendant des mois.

En 1952, les américains créent le « Centre d'instruction pour blindés » (CIB puis CIEB, centre d’instruction pour engins blindés) logé dans quelques bâtiments encore debout, qui passera bientôt sous commandement français. Le camp est aussi utilisé pour les essais de nombreux armements ou nouveaux blindés. En 1952, les Américains aménagent quelques bâtiments encore debout pour en faire un centre d’instruction pour les chars M47 Patton. Puis, lentement, le camp sort de ses ruines, et naît alors le Centre tactique des engins blindés, qui devient le Centre de perfectionnement des cadres et de l’instruction au tir (CPCIT). Le 1er juillet 1955, la 12ᵉ compagnie du camp est placée directement sous les ordres du commandant du camp.

En 1973, le 3e Régiment d’artillerie (3e RA) et le 1er Groupe de soutien de l’artillerie nucléaire remplacent au quartier de Sénarmont le CPCIT qui s’établit au camp de Canjuers. Le 3e RA est le premier régiment d’artillerie à être équipé du système d’arme nucléaire tactique français « Pluton ».

Créé en 1997, le « Centre de préparation des forces » (CPF), centre national dédié à l’entraînement des forces terrestres et à leur préparation avant un engagement opérationnel, a pour mission de préparer les postes de commandement et les unités de combat à remplir leurs missions dans des situations de guerre complexes, au caractère interarmées et multinational marqué. La création, en 1997, du Centre de Préparation des Forces au combat concrétise cette mutation d’une très grande ampleur. Ce centre accueille chaque année un grand nombre de régiments d’infanterie et d’artillerie blindée, venant s’entrainer dans des conditions de combats réels.

Il est dissous en 2006 et ses fonctions reprises par le CENTAC qui absorbe ses deux unités de force adverse et sa batterie de commandement et de logistique. La refonte de l’armée de Terre, lié à un changement de contexte stratégique, va précipiter son évolution. C’est ainsi que le CENTEX va devenir le CENTAC (Centre d’Entrainement au Combat). Le CENTAC-1er Bataillon de Chasseurs à pied met, en outre, à la disposition des forces une organisation complète pour le montage et la conduite des exercices.

CENTAC et le 5e Régiment de Dragons

Le 1er juillet 2016, afin d'intégrer le format « Au Contact » de l'armée de Terre française, le CENTAC, anciennement dépositaire des traditions du 5e Régiment de Dragons, reprend celles du « 1er Bataillon de Chasseurs ». La restructuration complète de l’organisation du commandement s’effectue avec la création d’un poste d’officier général. En 2016, il recrée le 5ème Régiment de Dragons afin de fournir une force d’opposition adaptée à la préparation opérationnelle en fournissant un ennemi crédible aux unités de l’armée de Terre qui viennent s’entraîner au centre d’entraînement au combat (CENTAC).

En 2017, par la force d’expertise du combat Scorpion (FECS), le régiment participe directement à la mise en place des équipements et systèmes d’information du programme Scorpion.

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