L’expression « mortier d’artifice » désigne un tube de carton destiné à tirer une charge explosive, lors d’un feu d’artifice.
Dans cette expression, le mot mortier désigne un gros tube dans lequel on introduit par le haut une charge explosive. Cet objet est aussi appelé chandelle romaine, du fait de son origine italienne.
Les mortiers d’artifice, eux, sont des tubes qui permettent de lancer des feux d’artifice. Selon Thibaut Prévot, responsable de formation d’artificier, il faudrait même plutôt parler de « tirs de chandelles romaines ».
Parler uniquement de « tirs de mortiers » sans préciser que ces derniers sont d’artifice, entretient la confusion autour du dispositif utilisé et de leur finalité.
Les mortiers d’artifice à proprement parler contiennent des bombes d’artifice. Contrairement aux projectiles contenus dans les chandelles romaines, qui sont de catégories F2 ou F3, ces dernières sont de catégorie F4. Cela signifie que seules les personnes de plus de 18 ans, en possession « d’un certificat de formation ou d’une habilitation délivrés par un organisme agréé par le ministre chargé de la sécurité industrielle » peuvent s’en procurer. Leur circulation commerciale est donc restreinte.
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Si les tirs de chandelles romaines ou de mortiers d’artifices ne sont pas conçus pour être des armes létales, cela ne signifie pas qu’elles ne peuvent pas constituer un danger. En outre, la police nationale nous précisait que « lorsqu’ils sont tirés de manière tendue et non en hauteur, le tir est très rapide et peut générer des blessures et brûlures très importantes ».
Thibaut Prévot complète : « Il peut aussi y avoir des lésions auditives pour la cible, des incendies.
Depuis les années 1990, les mortiers d’artifice sont utilisés dans les quartiers difficiles comme armes pour cibler les forces de l’ordre, les pompiers.
Les mortiers d’artifice utilisés sont de calibre moyen (30 millimètres). Ils sont préchargés avec huit coups. Pour les actionner, on allume la mèche, puis les coups partent les uns après les autres.
La légende « Des tirs de mortier recensés à Millau » illustre ainsi des feux d’artifice multicolores dirigés contre un véhicule de police. C’est également le cas dans la presse régionale, ou dans cet article du Parisien.
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Ainsi, en 2019, CheckNews détaillait comment, dans le cadre de violences urbaines dans les Yvelines, la presse évoquait des tirs de mortiers pour décrire des dispositifs de feux d’artifice. Et expliquait pourquoi, déjà à l’époque, cette expression pouvait porter à confusion.
Dans le cadre des violences urbaines, le formateur évoque l’utilisation « d’artifices de divertissements de calibres 20 à 30 millimètres. Ces calibres sont contenus dans des chandelles romaines ».
De fait, selon une enquête du Monde sur la vente actuelle de feux d’artifice dans le cadre des évènements faisant suite à la mort de Nahel, les favoris des ventes se nomment « crackling chrysantemum » (chrysanthèmes crépitants), présentant un diamètre de 29 millimètres.
Car pour rappel, les tirs de mortiers d’artifice, auxquels on assiste actuellement dans plusieurs villes, n’ont rien à voir avec les tirs d’obus de mortiers, qui sont de véritables armes d’artillerie.
Ce type de mortier permet de tirer des obus dans une trajectoire en arc, afin d’atteindre des zones difficiles d’accès. Différents types de mortiers peuvent tirer des obus de 60 mm à 120 mm. L’armée française et certaines de ses compagnies de combat de l’infanterie possèdent le « mortier de 81 mm léger long renforcé modèle F1 (Mo 81 LLR F1) ».
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Le "mortier" utilisé pour attaquer le commissariat de Champigny-sur-Marne n'est pas l'arme d'artillerie militaire mais bien celui des feux d'artifices.
Dans la nuit du 10 au 11 octobre 2020, une quarantaine d'individus ont attaqué le commissariat de Champigny-sur-Marne (94) et ses occupants, à coup de barres de fers, de boules de pétanque... et de feux d'artifice.
Or, il y a là une vraie ambiguïté. Car le mortier c'est d'abord un engin militaire, une arme d'artillerie comprenant un tube incliné à au moins 45° vers le ciel, qui tire en cloche des "obus de mortier".
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