L'expression "à bout portant" provient du domaine du tir. Elle désigne une situation où l'on tire à très courte distance, ce qui rend le tir plus efficace et précis. En langage courant, elle est utilisée pour décrire une action ou une question posée de manière directe et sans détour. Par exemple, si quelqu'un pose une question "à bout portant", cela signifie qu'elle est posée de manière franche, sans hésitation. Cette expression peut également évoquer une situation où l'on se retrouve confronté à un problème urgent, demandant une réponse immédiate.
L'expression "à bout portant" trouve son origine dans le vocabulaire de la balistique et du tir. Historiquement, elle se réfère à la distance à laquelle une arme à feu est tirée, généralement très proche de la cible. Cette proximité permet d'augmenter la précision et l'impact de la balle.
Étymologiquement, le terme "bout" provient du mot français ancien "boute" qui signifie "extrémité" ou "fin". Dans ce contexte, "à bout" indique que l'action se déroule à l'extrémité du canon de l'arme. Le mot "portant" fait référence à l'acte de tirer ou de porter une arme. Ensemble, ces éléments évoquent une situation où le tir est effectué de manière très rapprochée, ce qui en augmente la létalité.
Géographiquement, l'expression a des racines dans les pratiques militaires et de chasse qui se sont développées en Europe, notamment à partir du Moyen Âge, lorsque les armes à feu sont devenues plus courantes.
L’expression « tirer à brûle-pourpoint » signifiait donc tirer à bout portant. Le pourpoint était alors une veste matelassée qui couvrait le haut du corps depuis le cou jusqu’à la ceinture. Il a été inspiré par le vêtement qui se portait sous l’armure pour protéger le corps. En effet, lorsqu’un soldat usait de son arme après avoir placé le canon tout contre le pourpoint d’un adversaire, cela provoquait bien sûr une blessure, mais aussi une brûlure sur le vêtement.
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Car il faut rappeler qu’en ces temps anciens, les armes à feu fonctionnaient avec de la poudre directement intégrée dans la chambre du canon, ce qui occasionnait d’ailleurs fréquemment des explosions. User de son arme avec le canon placé tout contre le pourpoint de son adversaire provoquait une brûlure du vêtement.
Dans son dictionnaire universel (1690), Antoine Furetière donne cette définition : “on dit tirer à brusle pourpoint pour dire à bout portant. On dit aussi figurément un argument à brusle pourpoint qui est convaincant“.
Plus personne aujourd’hui ne porte de pourpoint ni ne se retrouve face à un canon à poudre, mais l’expression perdure, dans son sens figuré, pour exprimer la surprise, l’incapacité de s’adapter, de se préparer.
Il semble d’ailleurs que cette métaphore date de la première moitié du 17ème siècle. On en trouve un exemple dans “Le virgile travesti” (1648), une parodie de l’Énéide, une œuvre de Paul Scarron, écrivain français. Aujourd’hui elle existe toujours dans son sens figuré. Elle est souvent employée en ce qui concerne la parole.
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