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Mahmoud Darwich, né en 1941 à Al-Birwa, est un poète palestinien dont l'œuvre est profondément enracinée dans l'histoire et la culture de son peuple. Son parcours personnel, marqué par l'exil et la dépossession, a nourri une poésie engagée, lyrique et universelle. Il est considéré comme l'une des voix les plus importantes de la littérature arabe contemporaine.

L'engagement politique et la poésie de Darwich

Darwich a toujours entretenu avec la politique des rapports dont il revendique la complexité. « Dans nos vies, dit-il d’ailleurs, le politique n’est pas une affaire de partis, c’est plutôt l’un des noms du destin. » Lui-même avait sept ans en 1948, lors de la création de l’État d’Israël.

Réveillé en pleine nuit par sa mère, il s’est retrouvé pris dans le tourbillon d’une fuite à travers la forêt, sous les balles, pour aboutir dans un camp de réfugiés de la Croix-Rouge, au Liban. Là, il entend prononcer des mots nouveaux, qui désormais baliseront son univers : « patrie », « guerre », « armée », « réfugiés », « frontières »... La politique vient de faire intrusion dans sa vie, et de la manière la plus brutale qui soit.

En 1962, à la sortie du bureau du gouverneur militaire, à Saint-Jean-d’Acre, où il est allé demander une carte d’identité, Darwich se surprend à psalmodier les réponses qu’il vient de faire au fonctionnaire. Il en sort le poème Inscris ! Je suis arabe. « Je me tiens au milieu, sur la frontière entre la voix publique et la voix personnelle », dit Darwich.

Pourtant, Darwich se veut avant tout un poète, et non un simple porte-parole politique. Il aspire à une lecture innocente de ses poèmes, mais il est conscient que toute lecture est inévitablement influencée par le contexte.« Je n’ai nullement cherché à devenir, ou à rester, un symbole de quoi que ce soit. J’aimerais au contraire qu’on me libère de cette charge très lourde.

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Rita : une figure de l'amour impossible

Dans l’histoire de Mahmoud Darwich, on retrouve Rita. Une jeune Juive israélienne qui deviendra sa muse et également l’amour tragique de sa vie. En 1995, l’auteur raconte leur histoire impossible, interprétée par le renommé chanteur oudiste libanais, Marcel Khalifé.

La guerre des Six-Jours (1967) aura eu raison de leur intense idylle… « Entre Rita et mes yeux : un fusil. Et celui qui connaît Rita se prosterne. Adresse une prière. A la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel. » Rita incarne l’amour impossible.

L’un des poèmes autobiographiques de Darwich, Rita, évoque son histoire d’amour avec une Israélienne. Il débute ainsi : « Entre Rita et mes yeux / S’interpose un fusil... » Des années plus tard, dans l’un des entretiens du recueil La Palestine comme métaphore, il dressait ce constat d’échec : « Il était impossible de se laisser aller à un amour heureux. La réalité montait les tensions, provoquait des disputes. L’idée d’ennemi avait en fait pénétré la relation ; l’homme et la femme s’enlaçaient, mais l’ennemi était tapi sous leur lit. »

Analyse du poème "Rita et le Fusil"

Le poème « Rita et le Fusil » de Mahmoud Darwich est une œuvre marquante qui évoque la nostalgie d’un amour perdu dans un contexte de violence et de guerre. En 1995, Darwich raconte enfin l’histoire de cette danseuse juive (nommée Tamar dans la réalité), rencontrée autrefois au bal du Parti communiste israélien, dont il était adhérent.

« Entre Rita et mes yeux, un fusilEt celui qui connaît Rita se prosterneEt adresse une prière à la divinité qui rayonne dans ses yeux de mielMoi, j’ai embrassé Rita quand elle était petiteJe me rappelle comment elle se colla contre moiEt de sa plus belle tresse couvrit mon brasEt moi, je me rappelle RitaAinsi qu’un moineau se rappelle son étangAh Rita! Entre nous, mille oiseaux, mille imagesD’innombrables rendez-vous criblés de balles par un fusilLe nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fêteLe corps de Rita dans mon sang était célébration de nocesEt deux ans durant, je me suis perdue dans RitaEt deux ans durant, Rita a dormi sur mon brasNous prêtâmes serment autour du plus beau calice, nous brulâmes dans le vin de (nos) lèvres et nous ressuscitâmes.Ah Rita! Qu’est-ce qui aurait pu éloigner mes yeux des tiens,Hormis le sommeil et les nuages couleur de miel, avant ce fusil ?Il était une fois Ô silence du crépusculeAu matin, ma lune a émigré, loin dans ces yeux couleur de mielEt la ville a balayé tous les aèdes…et Rita.»

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En bref, ‘Rita et le Fusil’ nous incite à réfléchir sur les conséquences de la guerre sur les relations humaines.

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