La Monaco de TAG Heuer revient de loin. Ce n’est rien de le dire. Conséquence directe de ce succès depuis vingt ans : une multiplication de versions et de modèles qui brouille parfois un peu les pistes.
Dès les années 60, Heuer renforce son offre. La Monaco viendra donc s’aligner aux côtés des modèles Carrera, Sebring, Monza, Montreal, ou Silverstone.
La Monaco n’était pourtant pas si mal née. Loin de là. Même si Jack Heuer, PDG de l’entreprise à l’époque, n’est pas vraiment séduit par le prototype de la montre. « Mais il pensait néanmoins que les innovations radicales ont besoin d’un design attirant l’attention. La Monaco réunit tous ces critères.
L‘un des tous premiers exemplaires du chronographe Monaco de 1969, dans sa boîte d‘origine. « En voyant ce boîtier carré, j’ai su immédiatement que c’était quelque chose de spécial. À l’époque, les boîtiers carrés étaient uniquement utilisés pour des montres habillées car il n’était pas possible de les rendre étanches.
À cette innovation, il faut en ajouter une deuxième : le Chronomatic calibre 11, le premier mouvement chronographe automatique à micro-rotor. Le Chronomatic calibre 11 proposait un innovant système de levier à coulisse et un micro-rotor pour le remontage, avec des dimensions très raisonnables de 31 mm de diamètre pour une épaisseur de 7,7 mm.
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Étonnante, innovante, inhabituelle, la Monaco ne rencontre pourtant pas le succès. Elle était facturée à l’époque 1 100 francs français. Là encore, ce n’était pas gagné.
Il ne peut évidemment s’agir d’une coïncidence, cette montre étant à l’époque confidentielle. Les montres à l’écran ne sont pas le fruit de contrats de placement produits à l’époque. Mais des relations que les agents commerciaux arrivaient à tisser avec les équipes, les réalisateurs ou les costumiers.
À ce jeu, le décorateur Don Nunley était un champion. En juin 1970, il est nommé « property master » sur le film Le Mans. « Il a même été aidé par la chance car Steve McQueen, pour préparer le film, s’était lié d’une très grande amitié avec Jo Siffert (l’un des deux pilotes professionnels engagés pour entraîner Steve McQueen, l’autre étant Dereck Bell, NDLR).
Essentiellement des chronographes Autavia. Steve McQueen a dit : “je veux être comme Siffert”. Cela voulait donc dire aussi avec une de nos montres. J’ai été appelé en urgence. À cause de la douane et des papiers, c’était impossible par la voie normale. Alors j’ai envoyé un collaborateur en voiture pour qu’il passe les montres sans rien dire. Mais il s’est fait prendre. Alors nous avons dû recommencer.
Connu sous le nom « The Dark Lord », ce modèle rare et fragile de 1979. Elles n’avaient pas vraiment de succès à l’époque. Finalement, les montres étaient là pour le tournage et Steve McQueen l’a portée.
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Vers la fin du tournage, il n’était pas question de reprendre les montres car elles n’avaient pas été déclarées en Douane et ne pouvait donc revenir en Suisse. Il était furieux car il se méfiait beaucoup de l’utilisation de son image. »
L’acteur se laisse finalement convaincre de ne pas remplacer la Monaco par sa propre montre, une de ses Rolex, afin de ne pas compromettre les raccords à l’image, la production du film ayant connu de nombreuses et coûteuses péripéties. Ce dernier finit par accepter et envoie même son avion privé personnel chercher Jack Heuer à Paris pour le rejoindre à l’heure du déjeuner sur le tournage dans la Sarthe. « Mais quand je suis arrivé, on m’a dit qu’il n’était pas là » confie Jack Heuer.
La star a préféré partir faire de la moto dans la campagne avec son fils Chad. Peut-être le regrette-t-il parfois aujourd’hui, tant l’image de l’acteur aura finalement permis le succès de la Monaco. Même si à l’époque, il a surtout été heureux de déjeuner en tête-à-tête avec la ravissante actrice allemande Elga Andersen.
Le film, jugé comme une sorte de documentaire fastidieux, ne rencontre pas le succès à sa sortie. La carrière de la Monaco n’est pas encore lancée.
Le totalisateur des douze heures du chronographe passe à 6 heures, et une petite seconde apparaît à 9 heures. Par ailleurs, le noir devenant à la mode, la Monaco gagne un boîtier noir anodisé. Un long sommeil de 15 ans fera de la Monaco une belle endormie.
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En 1985, Heuer devient TAG (Technique d’Avant Garde) Heuer. L’histoire de la Monaco reprend en 1998 avec la relance d’un modèle inspiré de l’original. La magie opère enfin. Le personnage de Steve McQueen est devenu une référence incontestée pour toute une génération. Le film Le Mans est vu comme un témoignage unique. La nostalgie et l’émotion s’emparent de la Monaco.
En 1998, cette collection est donc rééditée à travers une édition limitée à 5 000 exemplaires. TAG Heuer comprend bien l’enjeu et, à partir de ce succès, la marque ne va cesser de faire vivre et d’animer la collection Monaco. Mais c’est en 2009, pour fêter ses 40 ans, que la Monaco se renouvelle vraiment avec deux nouvelles visions de son garde-temps : d’une part, le retour du modèle Calibre 11 et, d’autre part, le lancement du modèle Calibre 12.
Se voulant le plus proche possible du modèle d’origine, la montre TAG Heuer Monaco Calibre 11 moderne dispose également d’un cadran bleu affichant le logo Heuer, et non Tag Heuer. Il s’agit d’un clin d’oeil au modèle de 1969.
Le modèle Calibre 12 vient corriger quelques petits défauts du calibre précédent. Le changement majeur se produira avec la référence 73633, où l’on trouve un Valjoux 7736, à remontage manuel.
TAG Heuer lance donc aujourd’hui la Monaco LS Chronograph Calibre 12, afin d’offrir à cette collection mythique une nouvelle occasion de décliner son code génétique.
Côté mouvement, cette pièce est équipée d’un calibre de base Dubois Depraz permettant une lecture linéaire de la seconde courante, indiquée dans un guichet de date linéaire, par l’extrémité d’une double aiguille rouge et rhodium. Côté cadran, inspiré par la Monaco 360 Concept Chronograph, les ponts polis, les index luminescents en applique, les compteurs du chronographe et la fenêtre anglée de la date se donnent la réplique dans une partition noire et volontairement technique.
Quant à la boîte, étanche à 100 m, elle impose ses 40.5 mm d’acier poli ou brossé comme une évidence, grâce à une ergonomie favorisée par une glace saphir bombée et biseautée.
Le système linéaire affiche la seconde dans un compteur des secondes linéaire positionné à 3 heures. Les minutes du chronographe sont affichées à 9 heures, ses heures à 6 heures.
Les bonnes affaires se trouvent aujourd’hui dans les rééditions, innombrables et diverses, notamment les versions de 2015, avec le retour du modèle Calibre 11, autour de 4 000 €. Les prix vont de 6 à 9 000 € pour les LS et jusqu’à plus de 40 000 € pour certaines V4.
Monté sur un bracelet en cuir perforé, son boîtier carré de 40 mm de côté est en acier. Le modèle rêvé des collectionneurs, dans sa pureté originelle. Une forme très inspirée des modèles originaux des années 70 avec logo et boucle ardillon historiques Heuer, livrée sur un bracelet en cuir de veau noir.
Mais le boîtier est désormais en trois parties. D’une part, la couronne est à 3 heures, et les boîtiers deviennent « complètement » carrés, alors qu’ils étaient avant « légèrement » rectangulaires (40mm x 38mm).
La première des ré-éditions de la Monaco est un succès à l’époque et maintient aujourd’hui une cote moyenne. Monté sur un bracelet en cuir perforé, son boîtier carré de 42 mm de côté est en acier. À noter, son aiguille dédiée au chronométrage, toujours rouge, et sa couronne de remontoir située à 9 heures.
Les versions en 42 mm gardent la faveur des puristes, et les modèles gravés de la signature de Jack Heuer ont une cote un peu supérieure. À Noter : le boîtier en acier, en trois parties, depuis 1998, est légèrement plus carré sur la version de 2015, et fermé par 4 vis.
Fidèles au modèle d’origine, la fiabilité d’une pièce récente en prime, ces versions récentes sont une bonne affaire. TAG Heuer célèbre en beauté cette année le demi-siècle de sa Monaco avec 5 éditions limitées et numérotées, dont la première sera dévoilée le 25 mai prochain à l’occasion des 90 ans du Grand Prix de Formule 1 de Monaco.
Chaque montre célébrant une décennie, le cadran sera évocateur d’une période. Le premier, placé à 3h, est celui des secondes, tandis que celui dévolu aux minutes du chronographe est positionné à 9h, selon l’architecture habituelle de cette montre dans sa version originale.
Il s’agit bien du calibre 11, le célèbre mouvement mécanique à remontage automatique par micro-rotor. Cette pièce anniversaire, portant la référence CAW211V.FC6466, ne sera produite qu’à 169 exemplaires et sera facturée un peu moins de 6 000 €.
Montre chronographe en acier, cadran noir avec index appliqués, affichage des secondes par guichet linéaire à 3 heures, date par guichet à 12 heures. Mouvement automatique.
Lorsqu’on pense à la MONACO, c’est bien l’Audace. L’Audace de lancer le premier chronographe automatique carré du marché. L’Audace d’un design. L’Audace de l’incarner par un acteur rebelle à une époque où le concept même d’ambassadeur n’existait pas.
Acteur mais surtout pilote, il disait : « La course automobile, c’est vivre. Tout ce qui est avant ou après, ce n’est qu’attente ». Une phrase que Lewis Hamilton, le Champion du monde 2008 de Formule 1, n’aurait pas reniée, lui qui, à l’âge de 10 ans, tirait sur la manche de Ron Dennis en affirmant « Un jour, je conduirai une McLaren ».
Grâce à la magie du cinéma, TAG Heuer a rendu possible l’improbable rencontre entre le monstre sacré d’Hollywood et le virtuose des circuits. Le temps d’un film, ils se sont donnés la réplique, ils se sont défiés, ils ont croisé le fer. Au poignet du premier, la MONACO originale, à celui du second la MONACO LS.
Un duel des temps modernes qui met en scène un des grands moteurs de l’Histoire : l’esprit de compétition. Celui-là même qui anime les ingénieurs et les horlogers de TAG Heuer lorsque chaque jour, ils sont appelés à se surpasser, à innover, à se réinventer.
Modèle | Année de Lancement | Caractéristiques Principales |
---|---|---|
Monaco Originale | 1969 | Premier chronographe automatique carré, Calibre 11 |
Monaco "The Dark Lord" | 1979 | Boîtier noir anodisé |
Réédition CS2110 | 1997 | Cadran noir, deux registres noirs |
Réédition CS2111 | 1998 | Cadran noir, trois registres |
CW2113 "McQueen Monaco" | 2003 | Cadran bleu, registres blancs |
Monaco Calibre 12 | 2009 | Mouvement Calibre 12 |
Monaco Calibre 11 | 2009 | Couronne à gauche, Calibre 11 |
Monaco Twenty-Four | 2009 | Design futuriste, Calibre 36 suspendu |
Monaco LS Chronograph Calibre 12 | N/A | Lecture linéaire de la seconde courante |
Édition 50e Anniversaire | 2019 | Éditions limitées célébrant chaque décennie |
La version originale de la Heuer Monaco a été disponible pendant moins de 10 ans, ayant été introduite en 1969 et la dernière version ayant été produite vers 1978. Les rééditions de la Monaco par TAG Heuer ont toutefois rencontré un grand succès, ayant été proposées dans une variété de modèles au cours des 25 dernières années.
Heuer a lancé son chronographe Monaco en mars 1969, comme l'un de ses trois premiers chronographes automatiques - avec l'Autavia et la Carrera - et rétrospectivement, nous pouvons dire que, avec sa forme, sa taille et ses couleurs radicales, la Monaco était en avance sur son temps.
La Monaco a été produite dans diverses configurations, y compris des modèles automatiques et manuels, avec des cadrans en bleu, gris et noir, mais à la fin des années 1970, Heuer a cessé de produire la Monaco.
L'Autavia et la Carrera ont été introduites au début des années 1960 et ont duré jusqu'au milieu des années 1980, mais la Monaco a eu une vie beaucoup plus courte dans le catalogue Heuer, la combinaison de son style radical et des conditions de l'industrie horlogère suisse ayant entraîné la fin précoce du modèle.
En 1996, TAG Heuer a créé sa première réédition de la Carrera et la pause de 10 ans dans la production semble avoir bien servi la société. Si la Carrera proposée par TAG Heuer en 1996 était une « réédition », dans la mesure où elle suivait de près la forme de la Carrera de 1963, les passionnés peuvent débattre de la question de savoir si la Monaco proposée par TAG Heuer en 1997 était bien une réédition.
La nouvelle Monaco (CS2110) était très différente de tous ses prédécesseurs Heuer, avec un cadran noir et deux registres noirs, l'un étant un chronographe de capacité 30 minutes et l'autre indiquant les secondes courantes. La deuxième réédition de la Monaco proposée par TAG Heuer (CS2111) a adopté une approche totalement différente, mais n'avait toujours pas de précédent clair dans le portefeuille du patrimoine Heuer.
Le cadran sculpté était entièrement noir, mais le nouveau modèle offrait trois registres, avec une capacité de chronographe de 12 heures. Avec le succès de la CS2111 en 1998, TAG Heuer a ajouté le modèle à la gamme permanente, en changeant le modèle en CW2111 et en ajoutant « TAG Heuer » au cadran, plutôt que le seul logo Heuer. Une version avec un cadran argenté / blanc a également été ajoutée (CW2112).
En 2003, Heuer a ajouté à son catalogue une version à cadran bleu de la Monaco (CW2113), reprenant le schéma de couleurs et la disposition du modèle porté par Steve McQueen dans le film Le Mans (1970). Cette première réédition de la « McQueen Monaco » présentait des registres blancs, comme sur la version originale, avec des aiguilles rouge vif pour le chronographe et la trotteuse.
La Monaco a reçu une mise à jour importante en 2009 pour marquer le 40e anniversaire de la série, TAG Heuer utilisant désormais le mouvement Calibre 12 pour animer le modèle. En plus des modèles Calibre 12, l'année 2009 a également vu le lancement de la première TAG Heuer Calibre 11 Monaco -- la « 40th Anniversary Monaco ».
Avec le mouvement Calibre 11, la couronne est positionnée sur le côté gauche du boîtier, comme sur la Monaco originale de 1969, qui était animée par le mouvement Calibre 11 précédent. Depuis 2015, il y a eu plusieurs montres Monaco Calibre 11 en édition limitée, notamment la série de 5 montres en édition limitée en 2019 pour commémorer le 50e anniversaire de la Monaco.
En plus de la série révisée du Calibre 11/ 12, l'année 2009 a également vu le lancement de la Monaco Twenty-Four, une version futuriste de la Monaco avec son boîtier audacieusement sculpté et son verre saphir enveloppant, basée sur le style de la Monaco V4 de 2004.
La magie de la Monaco Twenty-Four résidait dans le cadran et le mouvement Calibre 36 (dérivé du Zenith El Primero) qui étaient suspendus à l'intérieur du boîtier, retenus par quatre amortisseurs.
En plus de la Monaco Twenty Four, il y avait également deux montres Calibre 12 qui utilisaient un boîtier similaire : la Monaco Calibre LS (CAL2110) et la Monaco Calibre 12 Boutique edition (CAL2113). La LS utilisait un « système linéaire » unique pour la trotteuse (à 3 heures), avec des disques rotatifs pour les enregistreurs du chronographe. En 2019, TAG Heuer a présenté le premier chronographe Monaco à être animé par son mouvement interne Heuer 02.
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