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Le tir était un sport très en vue et très pratiqué en France au début du 20è siècle. Dès 1901, l’idée de construire un stand de tir pour permettre aux jeunes et moins jeunes de se perfectionner fut envisagée.

La création et les premières années

A Belfort, après un premier projet en 1901, Monsieur Pierre DOLLFUS, industriel belfortain, fonde en juillet 1907, la "Société de Tir de la Miotte", association régie par la Loi de juillet 1901 et dûment enregistrée le 31 août 1907. La nouvelle association porta le projet du stand de tir, car l’absence d’un tel équipement ne facilitait pas la pratique du tir, pratique extrêmement importante à cette époque. Ce projet ne put aboutir et finalement, c’est sur un terrain situé "Sous-Le-Mont" à Belfort, à l’emplacement de l’actuelle école maternelle que le club s’installa en 1909.

Le Comité autour du président était formé du vice-président Edmond Passard (entrepreneur), du secrétaire Paul Azzis (instituteur), du trésorier M.

Rapidement, cet équipement devint un lieu très courtisé par les tireurs tant civils que militaires. Par exemple, en 1912, la Fédération des sociétés de tir de Franche-Comté et du Territoire de Belfort attribua, à la Société de tir S.A.G.* ‘’La Miotte’’, l’organisation de la 6e Fête Fédérale de Tir et de préparation militaire.

*S.A.G. : Société Agréée par le département de la Guerre.

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La Miotte connaît un grand succès avec l’organisation du Championnat de France du 23 juin au 9 juillet 1923, auquel participèrent 1200 tireurs. C’est aussi l’époque des premiers succès nationaux avec Georges Linder et Albert Binda, champions de France en 1928 et 1929.

Épreuves et difficultés

Cette manifestation était la 6e Fête Fédérale de Tir et de préparation militaire des sociétés de Franche-Comté et du Territoire de Belfort et du 6e Concours Public de la Miotte. Il fut implanté à l’ouest de la ville où le bruit ne pouvait que déranger les animaux.

Le défi fut relevé; elle se déroula du 16 au 27 mai. L’organisation mise en place pour la Fête Fédérale et son déroulement furent hautement appréciés par la Fédération. Cette réussite fut concrétisée par l’attribution à la société La Miotte des Concours nationaux prévus en 1915, lors de l’Assemblée générale de la Fédération le 27 mai 1912.

Dès l’année précédente, la société La Miotte avait suscité la pratique du tir et avait provoqué l’émulation collective entre les différentes unités des régiments de la Place forte de la Cité du Lion, en offrant à la meilleure, un superbe bronze ‘’Gloria victis’’ réalisé par Antonin Mercié, le sculpteur du Monument Quand Même, implanté sur la place d’Armes de la ville.

Pierre Dollfus prit en premier la parole. Il remercia les personnalités, rappela la forte volonté pour mettre à disposition cet équipement dans la Cité du Lion permettant aux tireurs de s’entretenir et se perfectionner régulièrement mais aussi susciter les jeunes à cette pratique nécessaire en vue du service militaire. Charles Schneider fit un discours mettant en lumière le travail effectué par le Comité de la société La Miotte et félicita son président. Charles Schneider et Philippe Berger lui assurèrent de leurs appuis pour obtenir les aides escomptés.

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L'après-guerre et la modernisation

Période difficile de réhabilitation des installations endommagées par les troupes allemandes après le passage de l’occupant. Epoque marquée aussi par la disparition du Président. C’est aussi le début d’un désintérêt pour le tir, en partie chez les jeunes qui contrairement à l’avant guerre ne poursuivent plus la pratique du tir après leur temps sous les drapeaux. Le successeur de Pierre DOLLFUS, le médiatique Jules RIEBERT disparaît à son tour en 1961. Mais sous l’impulsion du nouveau président André RONOT et de son équipe, la société se reprend. Elle passe de 60 licenciés en 1969 à environ 200 en 1986.

Depuis la fin de la guerre, la société devait faire face à difficultés financières récurrentes pour maintenir ses installations en état. Cette nouvelle situation permit de lancer la rénovation des installations de la société, en particulier la réimplantation des stands à 25 et à 50 mètres, l’extension du stand 10 mètres ainsi que la modernisation des locaux d’accueil du club. Une seconde phase de modernisation de la société est lancée en 2004. Un plan de rénovation complète du pas de tir à 100 mètres, entraînant l’arrêt du 200 mètres est lancé et achevé en fin 2006. La réalisation d’un stand 50 mètres destiné principalement au tir aux armes anciennes est programmée.

L'ouverture au handisport

2004 Mise en route de l’activité de tir Handisport. Grand pratiquant de moto, c’est sur cet engin qu’Alain Quittet est devenu paralysé suite à un accident. Cet évènement n’a pas entamé sa passion pour le sport, bien au contraire. Le franc-comtois a repris la pratique sportive par l’athlétisme, puis le hand-bike.

Alain se met au tir en 2012 avec l’aide de son premier coatch JM Arroyo responsable de la section paratir. Médaillé Paralympique aux Jeux de Pékin en 2008 dans cette discipline, Alain Quittet performe actuellement en para tir sportif.

Alain Quittet a eu plusieurs vies. La première a basculé après un accident de moto qui l’a laissé paraplégique. La dernière en date ? Celle d’un tireur à la carabine de 64 ans dont la progression a été fulgurante. La médaille au Jeux ? Il connaît déjà… C’était en 2008 à Pékin. Mais dans un sport qui n’a rien à voir avec le tir ! En hand-bike, discipline dans laquelle Alain Quittet performait à l’époque.

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Le hand-bike, c’est du vélo en fauteuil, muni d’un pédalier actionné par les mains. Quasiment à l’horizontale dans sa machine à trois-roues sur les routes de la capitale chinoise, il termine troisième du contre la montre et décroche la médaille de bronze ! Il est alors loin, très loin des stands de tirs, des carabines et des plombs. Il participe aux marathons de Paris, de Berlin, de … Beyrouth !

« Quand cette discipline est apparue au milieu des années 90, j’étais un des premiers en France à la pratiquer. Je me suis énormément entrainé et j’ai obtenu des résultats. J’ai été en Amérique, au Canada, partout en Europe pour assouvir ma passion du hand-bike. Lors des marathons, nous, les fauteuils, partions une dizaine de minutes avant les valides.

Alain Quittet n’aurait jamais découvert le hand-bike s’il n’y avait pas eu cet accident… Février 1990. Il fait rugir sa moto, comme tous les dimanches matin sur un parcours endurance, et alors qu’il est presque à l’arrêt, bute sur une pierre. Chute. Moelle épinière sectionnée. Il est paraplégique. « Il me disait qu’il était impossible de rester assis dans notre fauteuil tout le reste de notre vie. Il m’impressionnait car il a été rééduqué très vite et a retrouvé en quatre mois les gestes normaux du quotidien, alors qu’il faut plutôt six mois. Alain était une source de motivation », se souvient Patrick Moyses qui pratiquait, à l’époque, des courses en fauteuil.

Les deux compères décident de créer le club d’athlé handisport de Mulhouse. Puis au début des années 90, ils découvrent le hand-bike, une discipline qui arrive à peine en Europe. Alain s’y met à fond, comme d’habitude.

Alain Quittet a donc déjà eu deux vies. Celle d’un adolescent et jeune homme valide, fraiseur chez Peugeot depuis qu’il a 16 ans (logique, lorsqu’on est originaire d’Audincourt, tout près de Sochaux dans le Doubs). Puis celle du champion de hand-bike. Mais à cause d’une nouvelle blessure, à l’épaule cette fois lors d’un transfert en voiture, il est obligé d’arrêter le vélo en fauteuil. Au moins au haut niveau. Ce sera le tir.

« Quand Alain est arrivé, il y a sept-huit ans, il n’avait jamais tenu une carabine de compétition. Mais c’est un compétiteur-né. Et en matière de sport et de compétition, il ne fait rien à moitié. Il « s’y met sérieusement » en 2016, et il est aujourd’hui l’un des meilleurs du monde, qui disputera les Jeux Paralympiques en août prochain.

« On m’a déjà fait remarquer qu’à l’âge où beaucoup de Français prennent leur retraite, j’irais aux Jeux. « Je ne peux plus prendre de risques. J’ai eu ma dose. Ma nouvelle passion, c’est le tir. Je ne pense pas être spécialement doué pour le sport. C’est cette force de caractère qui impressionne Joël Stich, lui-même tireur amateur au club.

« Cela fait un peu plus de deux ans. En pré-retraite, j’ai proposé mes services, au club. Je ne connaissais pas Alain car je tirais le week-end et lui en semaine. Joël accompagne Alain Quittet aux entrainements où en compétitions. Ils font la route ensemble pour se rendre sur les stages Equipe de France, comme à Châteauroux, à plus de 500 km de Belfort, ou à Paris.

A Tokyo, les athlètes « para » comme Alain ont le droit de bénéficier d’un assistant. « Je me souviens qu’à Sydney, lors des championnats du monde, j’ai un peu profité de la ville. « Chacune de mes victoires appartient également à Joël. Nous passons beaucoup de temps ensemble.

Pour être le meilleur au tir, Alain Quittet a appris le yoga. Il pratique, une demi-heure presque chaque jour, des gestes pour mieux maitriser sa respiration. Il suit des régimes alimentaires, pratique la musculation et … s’offre de temps en temps des sorties en … hand-bike ! Sans un nouveau clin d’œil de ce destin qui ne l’a pourtant pas épargné, il n’aurait certainement jamais tiré.

« Je n’ai jamais été amer après mon accident. J’ai pris des risques en moto, j’assume. « Un matin, mon dentifrice n’avait plus de goût. En revanche, les médailles en auront toujours, du goût. S’il en obtient une à Tokyo, Alain Quittet entrera dans le livre des records et celui des Jeux, car il aura, alors, 65 ans depuis le début du mois d’août ! « Sa principale qualité, c’est l’exigence. Alain Quittet a une ambition, quasi unique dans l’histoire de l’olympisme : inscrire une deuxième fois son nom au palmarès des Jeux.

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