À seulement 21 ans, Lisa Barbelin est la nouvelle star du tir à l’arc français.
À un an des Jeux Olympiques 2024, le monde du sport connaît déjà ses premiers émois.
L’archère, originaire de Riom, Lisa Barbelin a décroché la deuxième place lors de la finale de l’épreuve test des JO-2024, qui était aussi la 4e étape de Coupe du monde. Grâce à cette médaille d'argent, l'athlète signe son meilleur résultat individuel.
Une place sur le podium synonyme de meilleur résultat dans une étape de Coupe du monde pour la jeune archère.
Elle revient sur cette journée riche en émotions : “Je suis très heureuse du chemin parcouru. Ça a été une semaine très riche. Il y a eu beaucoup d’émotions et de concentration. J’ai pleuré de joie. J’ai peut-être perdu la finale mais j’ai gagné tellement d’autres choses sur cette compétition. Toutes les émotions sont sorties d’un coup.
Pour Jean-Manuel Tizzoni, son entraîneur, avec cette médaille d’argent arrachée, Lisa Barbelin a “passé un certain cap”.
Surtout lorsque la Riomoise a enfin réussi à exploser son plafond de verre en faisant tomber les équipes asiatiques qui dominent la discipline.
Elle confie : “C’est très important pour moi parce que c’est la première fois que j’arrive à battre une Coréenne. Je n’y suis pas arrivée jusqu’à présent et c’est ce qui me bloquait un peu. C’était un obstacle qui me bloquait. Je ne sais pas si cette victoire a réussi à faire tomber cette barrière sur le long terme, mais en tout cas sur cette compétition ça a été le cas”.
Pour Lisa Barbelin, cette deuxième place n’a pas un goût d’amertume ou de déception. Bien au contraire.
“Ça reste une médaille. Ça reste un podium. Comme certaines personnes du milieu du sport aiment dire : on s’en fiche de la couleur. Ce qui compte c’est de faire une médaille. Bien sûr, l’or a une saveur particulière. Tout y était pour l’avoir. J’ai juste manqué un petit peu plus de réussite que mon adversaire. Mais je sais qu’un jour, je gagnerai. C’est génial parce que très peu de gens m’ont dit suite à la médaille d’hier : ‘Ah, dommage ! Tu n’étais pas loin'. Au contraire, la plupart m’ont félicitée. Certes, ce n'est pas passé loin mais ça reste une médaille merveilleuse.
Même si cette médaille est une très belle performance pour la Riomoise, ce n’est pas encore fini.
“Ce n’est qu'une étape”, résume son entraîneur.
En effet, dans un moins d’un an, cette même esplanade des Invalides accueillera les épreuves des JO.
L’archère semble être déjà prête : “Tirer dans un lieu comme celui-ci, il y a toujours une émotion en plus. Mais, pour moi, ce qui a été différent des autres compétitions que j’ai pu faire, c'est le public. Il y avait ma famille et beaucoup d’archers qui étaient là.
Lisa Barbelin s'entraîne d’arrache-pied pour faire partie de la liste.
Elle a vécu une année 2021 exceptionnelle avec un titre de championne d’Europe et une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo.
Élue meilleure archère française de 2021, la Mosellane a plus d’une corde à son arc.
L’année 2021 a été folle. Il y a eu beaucoup de très belles choses, avec notamment le titre de championne d’Europe. Je suis arrivée en tant que favorite et j’ai tenu mon rang. J’ai aussi eu l’honneur d’être classée numéro 1 mondiale. Cela n’a pas duré longtemps mais c’est très important pour moi. C’était dingue du début à la fin. Je me suis laissée avoir par de petites erreurs de jeunesse pour mes premiers Jeux Olympiques. J’avais fait un 32ème et un 16ème de finale monstrueux… puis j’ai fait la bêtise de regarder mon téléphone. Tout le monde me disait : « Tu vas y arriver, tu vas gagner les JO. » Je suis sortie de ma bulle et j’ai été éliminée en 8èmes de finale. En 2021, j’étais la « Reine de l’Europe » mais au niveau mondial, j’ai ressenti un complexe d’infériorité. Notamment face à la Corée du Sud, qui est la meilleure nation du monde en tir à l’arc. Quand je suis tombée contre une Coréenne en quart de finale, je me suis fait avoir par ce qui était écrit dans son dos (sa nationalité, NDLR). Puis ça s’est fini en beauté avec une médaille de bronze par équipe, c’était fou.
593/600, c’est vraiment pas mal. Cela faisait quelques années que j’attendais de battre ce record (qui était de 592, NDLR) et c’est tombé un jour où j’étais en pleine possession de mes moyens. Ce qui est vraiment intéressant avec le tir à l’arc en salle, c’est la notion de perfection où un 10 est une « flèche normale » alors qu’un 9 est une « erreur ». L’extérieur est différent.
Ce samedi 3 août, Lisa Barbelin a décroché la médaille de bronze dans l’épreuve individuelle du tir à l’arc.
Lisa Barbelin a remporté, ce samedi 3 août, la médaille de bronze de l’épreuve individuelle de tir à l’arc des Jeux de Paris.
Lisa Barbelin a décroché la médaille de bronze de l’épreuve individuelle de tir à l’arc des Jeux olympiques de Paris 2024, ce samedi 3 août, après sa victoire 6-4 contre Sud-Coréenne Jeon Hun-young.
Une performance exceptionnelle pour l’archère de 24 ans qui s’est parfaitement remobilisée après sa défaite sèche (0-6) en demi-finale contre la Sud-Coréenne Nam Su-hyeon.
En effet, Lisa Barbelin devient la première Française de l’histoire à décrocher une médaille dans l’épreuve individuelle de tir à l’arc. Dans l’histoire du tir à l’arc olympique moderne, qui débute aux Jeux de Munich en 1972, jamais une archère française n’avait décroché de médaille dans l’épreuve individuelle. Avec le bronze de Lisa Barbelin, c’est désormais chose faite.
En plus de sa carrière sportive, la pensionnaire des « Archers riomois » suit des études de chimie à la Sorbonne et est membre de l’armée des champions.
Dans ma chambre, j’ai un drapeau de la France, un compte à rebours qui me sépare des Jeux de Paris 2024 et le fond d’écran de mon ordinateur représente le terrain des Invalides (lieu où se disputera l’épreuve du tir à l’arc, NDLR).
Le plus difficile a lieu lors des compétitions. Il faut tout le temps rattraper. Mais on y arrive grâce à l’aide d’autres étudiants qu’on connaît à peine.
J’ai ce besoin de m’instruire, de m’aérer la tête pour avoir un équilibre. Je fais égale- ment du piano, une passion qui vient de mon papa.
Je fais partie de ce que l’on appelle l’« armée de champions ». J’ai une sorte de contrat d’image avec le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’une aide financière qui permet de faire notre sport tranquillement.
Pensionnaire de l’INSEP, Lisa Barbelin poursuit des études supérieures à l’Université de la Sorbonne, à Paris, où la native de Ley (Moselle) étudie la chimie en licence : « Je suis étudiante en troisième année. J’ai choisi ce cursus, car c’était une matière qui me plaisait beaucoup au lycée. Alors, j’ai voulu continuer dans cette voie. J’aime me dire que la chimie peut sauver le monde.
Celle-ci espère poursuivre en master. Un double projet sport - études pas toujours simple : « Je m’entraîne de 8 h 30 à 18 h. Quand j’ai cours, ça me coupe dans ma préparation donc je dois rattraper plus tard, le soir par exemple. C’est plutôt compliqué, mais c’est surtout beaucoup d’organisation.
Mais c’est bien la compétition qui l’anime, avec une obsession : Paris 2024.
Dans quatre jours auront lieu les sélections pour les JO 2024. Elles choisiront les six meilleures Françaises qui iront s'entraîner pendant un an à l’INSEP, à Paris. De nouvelles sélections auront lieu ensuite pour choisir les quatre meilleurs pour enfin élire celle qui partira aux Jeux Olympiques de 2024. Les places sont là mais les noms sont loin d’être définis.
Les Jeux Olympiques de Paris approchent à grand pas.
Je m’y prépare au quotidien avec toute l’équipe de tir à l’arc. On est six filles et six garçons à nous entraîner intensément tous les jours à l’INSEP de Paris. Je ne saurais pas quantifier le nombre d’heures, mais c’est environ 2 000 flèches par semaine.
C’est simple : gagner dans les trois catégories - individuel, par équipe et mixte.
J’ai toujours, dans un livre, un marque-page avec un trèfle à quatre feuilles offert par mon cousin, et je porte aussi un collier que ma maman et mes sœurs m’ont offert. Ma famille est un pilier fondamental dans ma vie… Mon papa m’envoie, par exemple, toujours le même message pour m’encourager avant chaque compétition, ça me galvanise.
Oui, je me réveille plus tôt pour me faire une super coiffure et bien me maquiller, cela me donne confiance.
C’était en 2021, le soir du tournoi de qualification olympique en Turquie. C'est à ce moment-là que j’ai remporté ma place pour les Jeux de Tokyo. Je me rappellerais toute ma vie du coup de téléphone que j’ai passé à mes parents pour leur annoncer la nouvelle. J’avais les larmes aux yeux rien qu’en appuyant sur la touche d’appel !
Lisa Barbelin partage sa vie avec Thomas Chirault, archer et également membre de l’équipe de France.
Le tir à l’arc est donc au centre de la vie de ces athlètes comme le confiait Thomas Chirault lors d’un entretien accordé au Parisien : « On se lève, on mange, on dort avec ça.
À seulement 9 ans, Lisa Barbelin tire ses premières flèches. Douze ans plus tard, la jeune femme s’envole pour les Jeux Olympiques de Tokyo.
J’ai commencé le tir à l’arc quand j’avais 9 ans. Mon oncle en faisait et un jour, il m’a dit : « Viens, on essaye ensemble ».
Sorbonne Université m’aide énormément. J'ai la chance de bénéficier du programme de bourses Passeport pour les JO mis en place par la Fondation Sorbonne Université et soutenu par Crédit Agricole d’Ile-de-France Mécénat. Tous mes enseignants sont très compréhensifs et m’aident à rattraper les cours quand je ne peux pas participer à un devoir continu ou passer un examen parce que je suis en compétition. Ils sont géniaux, car ils trouvent toujours des solutions : soit je rattrape sur le lieu de ma compétition, soit je rattrape plus tard, soit ils élaborent un sujet d’examen exprès pour moi.
Prochainement les sélections pour déterminer qui participera aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
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