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L'article ci-dessous a pour but de combler cette lacune en dressant l’inventaire de l’armement léger de la gendarmerie départementale et de la gendarmerie mobile, pendant la période définie par la dotation, en 1907, du pistolet-revolver 1892 et du pistolet automatique Sig Sauer Pro en 2004. À la fin du XIXe siècle, la gendarmerie est équipée d’armes conçues au lendemain du désastre des armées impériales, puis républicaines, lors de la guerre de 1870-1871.

Deux ans après la victoire des États allemands, les armées françaises se voient enfin dotées d’un arsenal léger performant. Citons les revolvers 1873, puis 1874 ainsi que l’adoption du système Gras en remplacement des Chassepots. Passant après les corps de troupe, la gendarmerie doit encore patienter deux à trois décennies pour pouvoir rivaliser avec ses homologues étrangers en matière de moyens.

Mais surtout, ces nouvelles armes permettent, pour un temps, de jouer à jeu égal avec les hors-la-loi qui n’ont pas besoin d’attendre le bon vouloir des politiques et des budgets supplémentaires pour améliorer leur arsenal. La guerre de 1870 a révélé toutes les carences des armées françaises.

L'Ère des Fusils et Carabines (Fin XIXe Siècle)

En 1874, le « merveilleux » Chassepot tire sa révérence au profit du fusil présenté par le capitaine Gras. En raison d’impératifs économiques, la culasse est celle du Chassepot, quelque peu modifiée. La boîte de culasse est aménagée afin de permettre le passage du levier d’armement, ainsi que le chargement et le déchargement de l’arme. En 1880, un dispositif est aménagé en vue de faire dévier les gaz en cas de problème au départ du coup.

Une des faiblesses du Gras vient de sa capacité de tir. La gendarmerie ne reçoit pas le fusil Gras, mais la version carabine, retenue sous l’appellation « 1874 Modifié 1880 ». Si l’on considère le service à cheval, il est indéniable qu’une arme plus courte facilite les mouvements du cavalier. Les gendarmes à pied ont aussi une version carabine.

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La carabine des gendarmes à cheval se caractérise par un levier d’armement coudé et aplati, ainsi que par l’emploi d’une baïonnette cruciforme à douille. L’exemplaire réservé aux gendarmes à pied est en grande partie identique à la précédente. Le fût est légèrement plus court. Le canon est solidaire de la monture par une grenadière et un embouchoir. Ces carabines (et le système Gras dans son ensemble), outre leur mécanique perfectible, sont pénalisées par leur capacité de tir qui se limite à une seule cartouche, alors que les modèles allemands sont pourvus d’un chargeur.

Le Général Boulanger, alors ministre de la Guerre, impose en 1886, et en l’espace de six mois, un nouveau fusil réglementaire : le Lebel. Il cherche à changer le système d’alimentation des armes en service. Berthier désire donc allier modernité et économies, ce dernier terme n’étant pas un vain mot dans la course à l’armement. Ces travaux aboutissent à la carabine modèle 1890, prévue pour accueillir un chargeur de quatre cartouches, placé sous la culasse devant le pontet. Quand le chargeur est vide, le système de fixation le laisse tomber. En 1892, la gendarmerie change de carabine et prend celle de l’Artillerie.

Le Pistolet-Revolver 1892

Mais l’arme la plus intéressante de cette série reste le pistolet-revolver 1892. En 1885, la section technique de l’Artillerie propose de remplacer les revolvers modèles 1873 et 1874. Le but du ministère de la Guerre est simple : il s’agit de réduire le nombre de modèles d’armes de poing en service. Dès l’adoption du revolver 1892, les premiers exemplaires sont livrés aux officiers de la gendarmerie et de l’armée de Terre. L’attribution réelle de ce modèle a lieu en 1907, pour l’ensemble de l’institution.

Techniquement cette arme est plutôt révolutionnaire pour son époque ou tout du moins à la pointe de la technique. Le chien rebondissant est équipé d’un percuteur qui frappe l’amorce perpendiculairement, diminuant ainsi le nombre de ratés. La portière de chargement sert de verrou au barillet. En position ouverte, le chien se met automatiquement en position de sécurité. Quand le chien est en position de rebondissement (à l’abattu), une partie crantée de la détente vient s’encastrer dans de petits carrés sur le barillet. Ce dernier est ainsi immobilisé.

L'Entre-Deux-Guerres et l'Expérimentation Allemande

Après la Première Guerre mondiale, un événement international fournit l’occasion pour une petite partie du personnel de l’Arme d’expérimenter une arme allemande. En effet, suite aux conditions du traité de Versailles et notamment aux problèmes de remboursements des dommages de guerre, la Ruhr est envahie par les armées belge et française. Comme pour chaque projection des armées dans un pays étranger, des gendarmes sont en charge de la prévôté. Cet épisode de l’entre-deux-guerres permet à ces hommes d’être équipés d’une arme mythique du second Reich : le Mauser Bolo 1912. L’inconvénient de cette arme vient de son trop grand encombrement et de son poids.

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Malgré ces défauts, le Kaiser en a commandé, durant la Grande Guerre, un grand nombre d’exemplaires pour faire face à la pénurie d’armes de poing de ses troupes. Pourquoi avoir donné cette arme à la prévôté ? Selon toute vraisemblance, cette attribution est due à un manque d’armes de poing au sein de l’armée française. La confiscation des stocks allemands à la fin du conflit a servi à résoudre ce problème. Dans une moindre mesure, il est possible d’y ajouter les productions de la firme Uniques. Le pistolet Ruby est directement issu de la Première Guerre mondiale.

En 1914, l’armée française sollicite la Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) afin que sa production d’armes de poing augmente. Seul problème, sa production est en quasi-totalité tournée vers la fabrication de fusils et de mitrailleuses. La société Gabilondo et Urresti, implantée au pays basque, produit alors un pistolet automatique appelé Ruby. C’est une arme au fonctionnement simple et à l’entretien facile. Il réside dans l’emploi d’une culasse non calée. La platine, quant à elle, est à simple action. Ce PA est chambré en 7,65 mm et muni d’un chargeur de neuf cartouches.

En 1924, une modification concernant la sécurité du PA est apportée. Le Ruby est la copie d’un pistolet automatique (PA) existant : le Browning 1906. À son tour, le PA Ruby est reproduit par d’autres firmes. Ces créations sont connues sont le nom d’Astra et d’Izarra. L’Astra est décliné en deux versions. La première dite de « troupe » est reconnaissable à un canon long et à son chargeur de neuf coups. L’autre variante, dénommée « officier », a un canon plus court et un chargeur de sept coups.

Autant la gendarmerie reçoit pendant l’entre-deux-guerres un nombre relativement important de PA, autant l’univers des mousquetons reste quasi inchangé. Le Berthier 1892 est toujours en service mais, en 1921, l’institution donne sa préférence au modèle 1916. Le véritable changement ne concerne pas la mécanique de l’arme mais encore et toujours le chargeur.

La Seconde Guerre Mondiale et ses Bouleversements

En matière d’armement, la Seconde Guerre mondiale provoque de profonds bouleversements au niveau de la dotation des unités. Durant la campagne 1939-1940, le personnel envoyé pour encadrer des corps de troupe (cela concerne essentiellement des gardes républicains mobiles) est amené à employer les armes en dotation dans l’armée française. Celui-ci dispose généralement d’une bonne instruction militaire sur les différents modèles utilisés. Dans les brigades, les gendarmes disposent de leur armement individuel et d’un armement collectif de type FM 1924-1929.

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Après la défaite, l’Occupation entraîne une restriction drastique de l’armement des unités. Conformément aux clauses de l’armistice de juin 1940, les gendarmes ne peuvent plus disposer que de leur seul armement individuel, c’est-à-dire de leur pistolet. Des commissions d’armistice allemandes et même italiennes sont chargées de veiller au bon respect de ces prescriptions. Même les gendarmes d’AFN sont soumis à de semblables contrôles. Quelques gendarmes choisissent néanmoins de camoufler des armes à l’occupant.

Par ailleurs, la période de l’Occupation est également marquée par un changement important dans le domaine du droit de l’usage des armes. Lors de la Libération, les connaissances du personnel de l’Arme en matière d’armement sont particulièrement appréciées par les maquis qui comptent souvent sur les gendarmes pour former et encadrer leurs jeunes recrues. Plusieurs membres de l’institution participent aussi aux combats libérateurs, les armes à la main. Un certain nombre d’entre eux paie cet engagement de leur vie.

L'Après-Guerre et la Diversification de l'Armement

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Gendarmerie nationale recense sur ses râteliers, en plus des armes réglementaires, bon nombre de produits alliés ou ennemis. Comment ne pas citer le pistolet-mitrailleur (PM) américain Thompson ou la mitraillette anglaise Sten. Mais il ne faut pas oublier non plus les armes de l’armée allemande, comme le MP 38 et le MP 40. La provenance de ces armes est facile à deviner. De toutes ces armes, une seule fait carrière, la Sten.

Si cette mitraillette est rentrée en gendarmerie d’une façon « classique », il n’est est pas de même pour deux futurs PA réglementaires d’origine allemande. Il s’agit bien entendu des mythiques. Le pistolet Luger P 08 et Walther P 38, qui sont en service de 1945 au début des années 1970. L’arrivée officielle de ces deux PA au sein de l’armée française, et plus particulièrement dans la gendarmerie, fait suite à une prise de guerre conséquente. En 1945, l’armé de De Lattre se rend maître des usines Mauser à Oberndorf.

Le P 08 est une version améliorée du pistolet de l’ingénieur Borchardt. Cette arme, en rupture totale avec la production de la fin du XIXe siècle, reste le premier pistolet semi-automatique véritablement opérationnel. Parmi les nouveautés, il faut noter le système d’ouverture à genouillère, réalisable suite à un court recul du canon. Qui plus est, pour la première fois, un chargeur est dissimulé dans la poignée. En 1898, l’ingénieur Luger s’attelle à perfectionner ce modèle. Son travail s’achève en 1908 : cette année le Kaiser décrète que ce PA devient l’arme d’ordonnance des troupes impériales d’Allemagne.

Le système d’ouverture-fermeture par genouillère est conservé. Un indicateur de chargement est installé. Par contre le Lugeur est dépourvu d’arrêtoir de fin de glissière, de sécurité de poignée et de verrou de genouillère (ouverture sur un axe). Le P 08 est produit pour les armées allemandes jusqu’en 1942, année ou le P 38 de la firme Walther le remplace définitivement. Par le fait du hasard et des victoires alliées, les armées françaises prennent possession en avril 1945 des usines Mauser. La déception se fait vite sentir. À l’exception de quelques armes, les râteliers sont vides.

Le Gouvernement français ordonne la réouverture de l’usine et sa production reprend au profit des armées de De Lattre. En fait, aucune arme n’est créée, les responsables se contentent de monter les pistolets qui sont en pièces détachées. Au regard de ces quelques lignes, il ne faut pas s’imaginer que les nouvelles armes sont seulement d’origine étrangères. Deux PA et un PM d’origine française sont à l’honneur, il s’agit des PA 35 A et 35 S et du PM MAS 38.

En dépit d’un même millésime, les deux PA proviennent de deux manufactures bien distinctes. Le 35 A est fabriqué par la Société Alsacienne de Construction Mécanique et le PA 35 S est l’œuvre de la MAS. Même si leur mécanisme est similaire, aucune pièce n’est interchangeable d’un modèle à l’autre. Leur point véritablement commun reste l’emploi d’une seule et même munition, le 7,65 mm long. En 1945, le PA 35 A rejoint les rangs de la gendarmerie.

Il est indéniable que la gendarmerie est passée au second rang pour ce qui est de l’attribution de ces armes. Une fois que l’armée de Terre a eu le stock suffisant, la gendarmerie a pu enfin bénéficier de ces PA. En ce qui concerne le pistolet-mitrailleur, les militaires de l’institution reçoivent le PM MAS 38 en 1951. Il est le fruit des travaux militaires laborieux qui ont duré de 1924 à 1938. Seule la munition, le 7,65 mm, a été vite retenue. L’avantage du modèle 38 vient de sa maniabilité, de sa précision et d’un encombrement minime. Par contre tout comme les PA 35, la munition est bien trop faible. Le PM MAS 38 reste assez rudimentaire, tant au niveau de la finition que de sa mécanique. La crosse est en bois et la carcasse en acier.

Des Années d'Après-Guerre au Début des Années 1980

Des années d’après guerre au début de la décennie 1980, la Gendarmerie nationale a un arsenal directement issu de l’armée de Terre. Le MAS 36 est le dernier fusil français réglementaire non automatique. Dès sa conception, il est critiqué sur ce point. En effet, les fusils étrangers conçus pendant l’entre-deux-guerres, comme le Garant américain, sont tous semi-automatiques. La munition retenue est le 7,5 mm et la capacité de tir est limitée à cinq cartouches. Au premier regard, l’idée qui vient à l’esprit est la petite taille du fusil.

Les deux autres armes d’épaule attribuées à la gendarmerie sont issues d’une seule et même famille : le millésime 1949. Le MAS 49 est le premier fusil réglementaire français semi-automatique. Et pourtant cette révolution repose sur une conception bien connue et déjà éprouvée par les pays étrangers. Le principe de fonctionnement est simple : par une simple pression du tireur sur la queue de détente, la gâchette fait s’échapper le marteau qui frappe ensuite le percuteur. Outre les trois armes d’épaule classique, les gendarmes peuvent se servir d’un PM de la Manufacture d’Armes de Tulle (MAT), en l’occurrence le PM MAT 49 chambré en 9 mm parabellum.

Il s’agit d’une arme simple et rustique à l’entretien facile. Sa fabrication reste tout aussi basique : il s’agit de tôle emboutie, soudée et à l’usinage réduit. En somme, ce PM reste une arme économique dans sa réalisation. Son grand problème vient de l’impossibilité d’opérer un tir de précision. Par contre sa supériorité pour le tir en rafale (lors d’un balayage d’une zone) n‘est plus à démontrer. Pour les armes de poing, les vétérans évoqués précédemment sont remplacés à partir de l’année 1957 par le PA MAC 50. Son fonctionnement reste classique. Sa platine est à simple action et d’une manière plus générale, ce pistolet reprend le système du court recul du canon. Il est à souligner que la culasse est non calée.

Évolution Récente et Armement Moderne

Pour ce qui est des étuis, des distinctions existent au sein ... L’armée de Terre a un nouveau fusil de précision semi-automatique (FPSA), remplaçant le FRF2, en service depuis 1980. Le pistolet semi-automatique Glock-17 de 5e génération FR est robuste, fiable, léger et ergonomique. Le NEROD RF est une solution de lutte anti-drone contre la très grande majorité des drones commerciaux. En 2010, la mitrailleuse belge MAG 58 est choisie pour remplacer l’AANF1 dans l’armée de Terre.

Mitrailleuse légère standard de l’armée de Terre, elle peut être utilisée selon les versions, au sol, sur trépied ou montée sur véhicule. La FN Minimi (Mini-mitrailleuse) est une mitrailleuse légère conçue par la fabrique nationale de HERSTAL en Belgique (FN HERSTAL) dans les années 1970.

La prohibition de l'alcool aux USA, du 17 janvier 1920, va engendrer des trafics lucratifs et permettre aux gangsters de se structurer. Cela va occasionner des guerres des gangs violentes. Les pistolets semi-automatiques vont s'approprier une part du marché des USA, pays où le revolver régnait en maître ! La guerre des gangs voit aussi s'imposer le pistolet-mitrailleur Thompson et le fusil à pompe. Cette évolution de l'armement aux USA va préparer l'armée US à s'équiper d'armes semi-automatiques et automatiques et lui permettre, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'avoir un avantage certain.

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