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La diffusion de sons dans l’espace public est une pratique très ancienne. Mais les avancées technologiques de la seconde moitié du XXe siècle ont permis d’utiliser des haut-parleurs pour envoyer le son à longue distance, à fort volume, et pendant des heures voire des jours d’affilée.

L'utilisation du son comme arme

La musique et le son ont toujours été utilisés par l’armée ou la police. C’est surtout à compter de la guerre du Vietnam que le son devient en tant que tel un instrument de combat. L’épisode Noriega, en 1989, au cours duquel le général panaméen est bombardé de hard-rock par les haut-parleurs de l’armée états-unienne, achève d’instituer la pratique.

À la fin des années 2000, des articles ont été publiés sur le sujet : la musique employée comme moyen de torture dans les prisons de la CIA, l’emploi d’un nouveau type d’arme « non létale » dans les manifestations, le LRAD (Long Range Acoustic Device) - vite labellisé « canon à son » par les médias -, l’usage du Mosquito, un émetteur de très hautes fréquences, pour chasser les « indésirables » de certains endroits.

Lorsque je me suis intéressée à ce sujet, j’ai été étonnée de constater à quel point il est difficile de démêler les rumeurs, les approximations et les fantasmes des faits réels : les industriels et les militaires sont les premiers à tenir des discours assez imaginatifs sur les armes.

Ces armes ont également un atout considérable : le mélange de fascination et de peur qu’elles suscitent, largement alimenté par l’absence d’informations étayées sur leur fonctionnement. Les armes à son sont souvent présentées comme « non-létales ».

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L’association canadienne des libertés civiles (CCLA) a porté plainte en 2010 pour empêcher l’usage de LRAD par la police de Toronto au contre-G20, affirmant que certaines personnes ne viendraient pas manifester à cause de ces dispositifs, par crainte pour leur audition ou pour celle d’enfants. Très efficace comme dispersion anticipée de la manif !

Recherches et effets des armes à son

Des chercheurs allemands s’y sont employés sous le IIIe Reich, sans succès. La société la plus emblématique de cette recherche aux États-Unis, Sara, a également cherché à développer une arme modulable, pouvant induire des effets allant d’une simple gêne à la mort.

Les chercheurs et les militaires se sont beaucoup intéressés aux « effets extra-auditifs » du son : les vibrations qu’il peut produire sur d’autres parties du corps que l’oreille, ou les difficultés respiratoires et les légères nausées qu’il est susceptible d’occasionner à fort volume.

Les études indépendantes sur les armes acoustiques ne nient pas la possibilité de tuer au moyen du son, mais ce serait une méthode peu pratique et plutôt aberrante d’un point de vue militaire ou policier. Cela nécessiterait un dispositif de très grande ampleur et d’une puissance acoustique considérable.

Donc difficilement maniable et irréaliste pour un usage sur le terrain. D’après l’évaluation menée par un chercheur, pour qu’un infrason maîtrisable puisse tuer, il faudrait construire une parabole de plus d’un kilomètre de diamètre, avec une puissance équivalente à celle de la fusée Saturne V au lancement ! Quant aux ultrasons, ils pourraient devenir mortels à niveau sonore considérable (180 dB), et à condition que la personne soit maintenue dans le champ ultrasonique pendant au moins 50 minutes.

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Impact psychologique et auditif

Le vrai intérêt militaire du son n’est pas dans son potentiel létal : les armes acoustiques sont surtout efficaces sur le plan psychologique, et sur le plan auditif. L’usage du son (ou de son absence) comme instrument de torture et, de manière générale, les techniques de privation sensorielle permettent de parvenir à la destruction psychique d’un-e détenu-e beaucoup plus rapidement et plus radicalement.

Pendant la dernière guerre d’Irak, les GIs diffusaient ce qu’ils avaient dans leurs lecteurs mp3. La musique leur servait aussi bien à faire la fête ou à se relaxer qu’à harceler tout un quartier ou à torturer un détenu.

Les soldats ont aussi considéré que le rap et le métal étaient les plus susceptibles de heurter la sensibilité culturelle et religieuse de détenus, combattants ou civils. C’est symptomatique d’un mouvement de fond, beaucoup plus ancien et formalisé : il y a eu des échanges croissants, dans la seconde moitié du XXe siècle, entre l’industrie de l’armement et celle du divertissement.

La situation en France

Où en est la France sur ce type de pratiques ? Le dernier Livre blanc de la Défense évoque à peine les technologies sonores - comme outils de détection. La France a développé un savoir-faire sur les grenades incapacitantes, mais elle n’a pas porté la recherche et le développement dans le domaine acoustique.

Les dispositifs en usage proviennent pour l’essentiel des États-Unis ou d’Israël. Il précise que les gendarmes s’y sont opposés, en raison des risques pour l’audition. Et que la direction générale de l’Armement reste sceptique sur la capacité d’acceptation de ce type d’armement par le public - tout en recommandant de continuer à suivre le dossier…

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En France, il n’y a pas beaucoup d’informations disponibles. Et puis l’usage du son ou de la musique est sans cesse minimisé : ce ne serait pas grave parce que ce ne serait « que » du son. Alors que c’est loin d’être anodin. Cela a un impact sur notre occupation de l’espace public.

Dans certains pays, comme en Grande-Bretagne, le Mosquito est utilisé auprès des transports en commun, des écoles ou des commerces. Certains universitaires, spécialistes des armes « non létales », alertent sur le risque de prolifération de ces armes, dont l’usage est de plus en plus courant dans les crimes (le Taser notamment), et dans la torture.

Réponses et contre-attaques

Face aux LRAD, hauts-parleurs, grenades flash-bang, vous montrez que la fuite est souvent soit impossible, soit le seul recours. Il en existera. La technologie est simplement trop récente dans les manifestations pour qu’on ait eu le temps de penser aux contre-attaques.

Les boules Quiès ou les casques antibruit ne servent pas à grand-chose, il faut sortir de la zone d’émission du son. Mais il est nécessaire de questionner ce que ce type de dispositifs implique en termes d’organisation collective et d’occupation de l’espace public.

L’espace sonore d’une manifestation, est-ce une alarme stridente et des grenades assourdissantes qui font le vide autour d’elles ? Ou bien des chants, des appels, des fanfares, des sons qui rassemblent le collectif et le rendent fort ?

L’espace sonore du centre-ville, est-ce de la musique d’ambiance qui calme tout le monde et des fréquences de son qui chassent les jeunes ? Ou des performances impromptues, des discussions ouvertes, des musiciens de rue, un joyeux mélange de mille activités ?

Traumatisme sonore : définition et types

Un traumatisme sonore est un trouble de l'audition qui atteint l'oreille interne (destruction de cellules ciliées) du fait d'une exposition à des niveaux sonores excessifs. Ce dernier peut être accidentel et soudain (traumatisme aigu) ou bien prolongé (traumatisme comportemental). Il entraine généralement une perte de l'audition définitive.

Un traumatisme sonore est une atteinte à l'oreille interne (cochlée) provoquant des lésions aux cellules sensorielles (cellules ciliées). Ces lésions sont dues à une exposition soudaine ou prolongée (traumatisme sonore chronique) à un bruit excessif. Ce traumatisme peut s'accompagner d'un acouphène et/ou d'hyperacousie.

On distingue deux types de traumatismes sonores :

  • Le traumatisme sonore chronique ou prolongé : celui-ci résulte d'un comportement répété dans le temps, avec une exposition chronique à des niveaux sonores élevés (écoute au casque audio systématique, concerts de musique amplifiée, surdité professionnelle due au travail, comme dans la métallurgie ou le bâtiment, etc.)
  • Le traumatisme sonore aigu ou accidentel : il est causé par une exposition brutale et soudaine à un niveau sonore excessif (une explosion, une déflagration, un coup de feu, un blast...). Ce type de traumatisme peut avoir un impact direct sur l'audition, entraînant une perte auditive.

Destruction des cellules ciliées

Un traumatisme sonore implique la destruction d'une partie ou toutes des cellules sensorielles logées dans la cochlée (oreille interne). Une fois détruites, elles ne peuvent pas être régénérées. L'atteinte des structures de l'oreille interne implique une perte de l'audition mais d'autres complications peuvent survenir comme de l'hyperacousie ou des acouphènes permanents.

Symptômes d'un traumatisme sonore aigu

Le choc acoustique aigu apparaît après une brève exposition (un son brutal ou bien excessif sur une courte période, comme une soirée en boite de nuit). Les symptômes sont généralement :

  • Une perte auditive brusque et soudaine
  • Des maux de tête
  • De la fatigue auditive
  • Des distorsions sonores
  • Une sensation d'oreille bouchée ou cotonneuse
  • Des acouphènes d'intensité variable (sifflements ou bourdonnements d'oreille)
  • Vertiges, perte d'équilibre
  • Éventuellement, une hypersensibilité au bruit (hyperacousie), dans certains cas, la personne peut avoir mal aux oreilles à l'écoute de certains sons
  • Éventuellement une douleur (ex : membrane du tympan perforée)

Un traumatisme sonore est une urgence médicale, consultez ! En cas de traumatisme sonore, vous devez impérativement consulter dans les plus brefs délais (médecin, ORL, urgences...) pour mettre toutes les chances de votre coté afin de préserver au maximum vos capacités d'audition.

Que faire en cas de traumatisme sonore ?

Si les symptômes persistent plus de 24h, vous devez consulter au plus vite. Nous vous conseillons même de consulter immédiatement, si possible ! En effet, plus vous attendez, plus les conséquences du traumatisme sur votre santé auditive risquent d'être définitives. Vous devez consulter promptement pour une prise en charge afin de maximiser les chances de récupération, d'autant plus si vous souffrez d'acouphènes, qui peuvent devenir permanents.

Lors de votre consultation avec un médecin ORL, plusieurs actes sont réalisés pour établir un diagnostic :

  • L'otoscopie : l'ORL vérifie l'état de vos conduits auditifs pour s'assurer qu'il n'y ait pas de bouchon de cérumen et que le tympan ne soit pas perforé.
  • L'audiométrie et son audiogramme : Suite à un traumatisme acoustique, il convient d'effectuer un test auditif tonal et vocal pour évaluer la potentielle perte d'audition.

Traitement et récupération

Vous pouvez consulter un ORL, un médecin ou bien aller directement aux urgences ou à l’hôpital pour établir un diagnostic médical et envisager un traitement. Plusieurs solutions sont envisageables :

  • Un traitement médicamenteux : généralement, une association de vasodilatateurs et corticoïdes, par voie orale ou intraveineuse.
  • Un repos auditif : se reposer et rester dans un lieux calme et silencieux
  • Certains ORL pratiquent également la technique du caisson hyperbare (oxygénothérapie), bien que cette technique soit aujourd'hui controversée

En cas de surdité brusque, ce traitement d'urgence permet de retrouver à court termes tout ou partie de ses capacités d'audition. Néanmoins, ce n'est pas toujours le cas. Même si une perte d'audition temporaire se résorbe, certains symptômes peuvent persister comme des acouphènes permanents ou bien de l'hyperacousie.

Si la perte d'audition s'installe et s'avère handicapante, le médecin ORL pourra orienter le patient vers un audioprothésiste pour s'équiper d'un appareillage auditif.

Complications possibles

Un traumatisme sonore aigu ou chronique développe couramment des acouphènes chez les patients. La présence d'acouphènes doit être prise au sérieux. Ils peuvent être passagers mais peuvent devenir permanents, sans traitement possibles.

L'atteinte des structures de l'oreille interne fragilise le système auditif (fragilité cochléaire). Elle peu favoriser dans certains cas l'apparition progressive d'une hyperacousie, une hypersensibilité aux sons normalement acceptables. Les seuils auditifs d'inconfort sont très bas et certains sons peuvent même devenir douloureux dans ses formes les plus sévères.

Seuils de dangerosité pour l'audition

Le système auditif est un organe complexe et très fragile. L'exposition au bruit est un risque réel qui peut l'endommager, même accidentellement. L’oreille humaine sait normalement se protéger face au bruit, grâce au réflexe stapédien.

Le muscle stapédien se contracte et bloque l'amplification des ondes sonores, protégeant ainsi l'oreille interne. Seulement, passé un certain seuil et temps d'exposition, le muscle stapédien se relâche.

Conseils pour éviter un traumatisme sonore

Le système auditif humain est fragile et irremplaçable. Les risques auditifs chez l'adulte et l'enfant sont réels. Malheureusement, il y a peu de prévention sur le sujet en France.

Voici des conseils pour éviter le risque d'un traumatisme sonore, aigu comme comportemental :

  • Contrôlez le volume de vos appareils de diffusion sonore (casque audio, lecteur mp3, téléphone, chaine hi-fi, télévision...)
  • Limitez les durées d'exposition au bruit (80 dB : 8 heure, 92 dB : 30 min, 95 dB : 15 min, 107 db / 1min/jour)
  • Lorsque vous évoluez dans un milieu très bruyant, portez des protections auditives, en mousse ou bien sur-mesure.
  • Pour les musiciens, en concert comme en studio, optez pour des protections auditives sur-mesure à atténuation linéaire.
  • Lorsque vous êtes face à des enceintes amplifiées, éloignez-vous le plus possible des haut-parleurs (technique plus efficace en plein air grâce à la propagation du son)
  • Si vous travaillez dans un milieu bruyant, portez également des protections auditives.
  • Lors d'activités bruyantes (tondeuse, travaux...), pensez également à porter des bouchons d'oreille
  • Adoptez une bonne hygiène de vie : notamment, avec une alimentation saine ainsi qu'une activité physique régulière. Celles-ci permettent de renforcer votre système auditif (circulation sanguine, oxygénation...)
  • Après une exposition à des niveaux sonores élevés, reposez vous dans un endroit calme

Perte auditive après un traumatisme sonore

Vous souffrez d'une perte auditive définitive suite à un traumatisme sonore dont les dommages sont irréversibles. Vous pouvez consulter un spécialiste ORL pour qu'il vous prescrive un appareil auditif numérique afin de corriger votre déficience auditive et retrouver une meilleur qualité de vie.

Casques antibruit pour la chasse

Pour ce qui est de la modulation sonore, elle est vraiment intelligente ici puisque le casque réduit les pointes acoustiques dans les fréquences hautes et augmente les basses fréquences. Nous sommes donc sur un casque électronique qui intègre la modulation sonore : vous entendez l'environnement autour de vous et vous pourrez amplifier le son jusqu'à 8 fois pour entendre mieux et plus loin.

Niveau atténuation sonore, le Sport Defy est calibré pour les utilisateurs d'arme à feu. Il bloque jusqu'à 25 dB, ce qui est largement suffisant lorsque la plupart des calibres produisent 100 dB. Le Sport Defy se distingue des autres casques par sa connectivité Bluetooth très utile pour associer son téléphone portable et prendre ses appels sans enlever sa protection auditive.

Voici un tableau récapitulatif des niveaux sonores et des durées d'exposition recommandées :

Niveau sonore (dB) Durée d'exposition maximale recommandée
80 8 heures
92 30 minutes
95 15 minutes
107 1 minute/jour

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