Le revolver Webley suscite un grand intérêt chez les collectionneurs et les passionnés d'armes. La plupart des exemplaires datent du 19ème siècle, et bien qu'étant britanniques, ils se sont retrouvés dans le Far-West durant la période Old West. L’histoire des revolvers Webley est relativement embrouillée et certaines similitudes d’appellation ne font que renforcer cette confusion.
Voici un aperçu historique des différents modèles de ce mythique revolver Webley :
Il est important de noter que le Mark IV en calibre .38 n’est PAS un lointain parent du 'Boer war model' en calibre .455. En 1927, la fabrication du Mark IV 'Boer war model' en cal .455 avait été abandonnée depuis près de quinze ans au profit de celle du Mark V et du Mark VI. Le Mark IV (1926) en calibre .38 constitue en réalité une version en petit calibre du Webley Mark VI de la première guerre mondiale.
Pendant la guerre de 1914-1918, le revolver Webley Mark VI avait été la principale arme de poing utilisée par la Grande-Bretagne et ses Dominions. Aussi l’armée britannique demanda-t-elle à Webley & Scott, qui lui fournissait ses revolvers depuis 1887, d’étudier une arme plus légère et plus compacte.
Les ingénieurs de Webley & Scott qui s’étaient mis à l’ouvrage en 1921, arrivèrent vite à la conclusion que l’objectif d’allègement qui leur avait été fixé ne pouvait pas être atteint sans une réduction de calibre. Le Mark IV en calibre .38 n’est donc pas un lointain parent du « Boer war model » en calibre .455. En 1927, la fabrication du Mark IV « Boer war » model avait été abandonnée depuis près de quinze ans au profit de celle du Mark V et du Mark VI.
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Afin d’équiper la nouvelle armée de volontaires luxembourgeois qui seront intégrés à la brigade belge PIRON, l’Angleterre a décidé de fournir l’excellent revolver Webley Mark VI de calibre .455. En effet, ce revolver avait été retiré de l’inventaire de l’armée britannique, qui l’avait remplacé par les revolvers Webley Mark IV et Enfield Mark II, tous deux en calibre 38/200. Le revolver deviendra l’arme de poing réglementaire de la nouvelle armée luxembourgeoise jusqu’à son remplacement par le FN GP35 dans les années 1950.
Il s’agit d’un revolver à brisure imposant, contenant un barillet avec 6 chambres. Il est solide et résistant, ayant fait ses preuves durant la Première Guerre mondiale, où la munition .455 Webley s’est révélée redoutable. Cependant, l’arme est lourde et encombrante.
Avant la deuxième guerre mondiale, le Webley & Scott Mark I à V, de calibre 455 Webley était le révolver réglementaire en service dans l'armée britannique. En 1932, une nouvelle munition, la 38/200 est adopté pour ses nouveaux révolvers canon-barillet à basculement vers l'avant et le bas pour le chargement. La firme Webley lance son modèle Mark IV, mais c'est l'Arsenal Enfield qui remporte le marché, avec le Enfield revolver 38 caliber No.2 Mark I.
Le Mk I* est basé sur une carcasse réduite du Webley Mark VI, avec un barillet à six chambres pour la munition 38/200. Pour le charger ou le décharger, le barillet est solidaire du canon, l'ensemble bascule vers l'avant et le bas, grâce à un vérou situé à gauche. Sur l'ensemble chien-détente un levier de sûreté manuelle et un vérou séparé du barillet à été rajouté. Le modèle de 1932 donnera naissance à deux versions, qu'utilisera progressivement l'armée britannique. La première modification est signalée par l'étoile. Cette arme a été développée à la fin des années 1930, pour le Corps des blindés britanniques, mais aussi pour des coûts de production inférieur. Le No 2 Mk I** est incapable de tirer en simple action avec son chien ne possèdant pas de crête.
A la demande du commandement du Tank Corps, un nouveau chien fut adapté pour éviter que cette pièce soit dangereuse en heurtant un élément interne du char. Il possédait également de nouveaux ressorts plus légers et des plaquettes de crosse en bakélite noire. Apparu en 1942, il s'agit d'une version encore simplifiée à cause de la guerre. Elle est similaire au No 2 Mk I* mais son chien est dépourvu de cran de sûreté.
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La firme Webley & Scott n’avait plus à faire ses preuves, grâce à ses revolvers de qualité qui avaient rencontré un succès tant sur le plan militaire que civil. Cependant, avec l’avènement de l’automatisme initié par Brochardt, Browning et Mannlicher, la société ne pouvait se permettre de rester en retrait.
En 1901, elle tenta l’aventure avec le revolver automatique Webley-Fosbery, mais malgré l’exploit technique, les ventes furent en deçà des attentes. La décision fut alors prise de concevoir un pistolet automatique afin de rester dans la course.
En 1908, la firme acquit les brevets de William Whiting, ingénieur chez Webley, et s’associa à la société américaine Harrington & Richardson pour partager la production et les coûts à une échelle industrielle. Trois versions furent ainsi produites : une en calibre .25 ACP (6.35 mm) choisie uniquement par Harrington & Richardson, une en calibre .32 ACP (7.65 court) choisie par les deux firmes, et enfin une dernière en .455 (11.7 mm) choisie uniquement par Webley.
En 1910, la firme Webley & Scott présenta donc deux pistolets : l’un en calibre 7.65 court avec une culasse non calée, de taille moyenne pour les pistolets de cette catégorie en 32 ACP, et l’autre en calibre .455 avec une culasse calée par court recul de canon. Au niveau du tonnerre, celle-ci descend comme un bloc tombant de quelques millimètres, libérant ainsi la culasse. Ce modèle présente une schématique similaire à celle du Browning Colt 1911, mais avec une approche différente.
Webley avait tiré les enseignements de l’échec du pistolet Halifax Mars et avait pris en compte toutes les critiques formulées à son encontre. Ainsi, le Webley .455 est plus imposant que la version .32, mais bien moins que le Halifax Mars.
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Le Webley Self Loading Pistol en calibre .32 ACP fut officiellement adopté en 1911 par la police londonienne, tandis que le modèle en .455 fut adopté en 1912 par la Royal Navy, la Royal Horse Artillery et le Royal Flying Corps après des essais concluants. Ces armes furent largement utilisées durant la Première Guerre mondiale, notamment par les pilotes anglais lors des duels aériens.
Plusieurs essais seront mis en œuvre, mais le seul revolver semi-automatique fiable reste le Webley-Fosbery, fruit du travail du lieutenant-colonel George V. Fosbery (1832 - 1907). La force de ce revolver est de combiner les qualités d’une arme éprouvée et de lui appliquer un système de réarmement semi-automatique. Si ce mécanisme est hautement complexe et fragile sur les premiers pistolets, l’ingéniosité du lieutenant-colonel Fosbery assure au Webley-Fosbery un fonctionnement irréprochable conjugué à une « simplicité » de conception. L’idée est de rendre mobile l’ensemble canon / barillet sur la carcasse afin d’exploiter cette translation mécanique pour assurer le réarmement du chien et la rotation du barillet.
La première apparition publique du revolver semi-automatique Fosbery a lieu en 1900 lors d’une compétition sur le célèbre pas de tir britannique de Bisley. Après quelques perfectionnements, l’arme rencontre un certain succès auprès des compétiteurs. Elle présente en effet une rapidité de tir accrue et une réelle fiabilité de fonctionnement. Bien qu’il soit relativement haut sur la main, ce revolver est confortable au tir et d’une grande précision. Les ouvrages traitant du sujet relatent d’ailleurs l’exploit du compétiteur américain Walter W.
Si dès sa mise sur le marché, le revolver « Webley-Fosbery Automatic » (son premier nom commercial) a séduit un certain nombre de tireurs civils, sur le plan militaire, l’arme était irrémédiablement disqualifiée. En effet, malgré la puissance de feu offerte, la fragilité du système et surtout son intolérance à tout corps étranger (poussière, sable, boue) ont invalidé tout usage opérationnel. De même, on peut s’interroger, d’un point de vue militaire, du réel apport d’un révolver « semi-automatique » par rapport à classique révolver double-action, moins coûteux, plus rustique et, finalement beaucoup plus fiable. Ainsi le Webley-Fosbery ne sera jamais adopté militairement.
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