Le penalty, considéré comme le moyen le plus simple de marquer un but, n'en demeure pas moins l'un des exercices les plus délicats du football. En fonction de l'enjeu, de la physionomie du match, des supporters adverses, le tir au but peut rapidement devenir un cauchemar pour les joueurs. Pourtant, certains n'en ont pas grand chose à faire de cette pression.
Décisif à de multiples reprises dans le but de Manchester United, Altay Bayindir a sorti quasi à lui tout seul Arsenal (1-1, 3-5 t.a.b), dimanche au 3e tour de la FA Cup. Deuxième gardien dans la hiérarchie, le Turc a marqué des points aux yeux de Ruben Amorim. Les supporters de Manchester United ne s'y sont pas trompés au coup de sifflet final: Old Trafford a réservé une belle salve d'applaudissements à Altay Bayindir, héros de la qualification de Manchester United aux dépens d'Arsenal (1-1, 3-5 t.a.b), ce dimanche en FA Cup. Le gardien international turc (10 sélections), deuxième dans la hiérarchie au poste derrière André Onana, a été le grand homme des Red Devils.
En plus de ses nombreuses parades face à Declan Rice ou Kai Havertz, Bayindir a été décisif à deux reprises sur l'exercice le plus difficile: une première fois en sortant le penalty de Martin Odegaard d'un plongeon (72e), avant d'arrêter le tir d'Havertz lors de la séance des tirs au but. Il est d'ailleurs, depuis la saison 2013-14, le tout premier gardien de but de Premier League à arrêter un penalty et un tir au but lors du même match de FA Cup.
Bayindir n'a même pas à se reprocher le but de l'égalisation de Gabriel, masqué et surpris par la déviation de Matthijs de Ligt sur l'action (1-1, 63e). Titulaire dans le but de Fenerbahçe durant quatre saisons (2019-23) avant de signer en Angleterre, le joueur de 26 ans patiente depuis sa signature à Manchester, où on ne lui laisse pour le moment que des miettes lors des coupes (un seul match la saison dernière, quatre désormais cette saison). Il se tient prêt lorsqu'on fait appel à lui.
"Je travaille dur tous les jours. Je veux juste aider tout le monde dans ce grand club. Vous devez être prêt à chaque instant, si vous êtes un joueur de Manchester United", s'est-il réjoui devant les médias anglais après la qualification. Dans l'ombre d'Onana, pourtant pas toujours impérial dans le but mancunien, Altay Bayindir s'est offert le droit de continuer à se mettre en lumière dans la doyenne des coupes anglaises. Avant de rêver de mieux?
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Légende de Manchester United, Wayne Rooney a eu le temps d'en inscrire des penaltys. Il est d'ailleurs celui qui en a le plus marqué dans l'histoire des Red Devils, avec 23. Toutefois, l'attaquant anglais a tout de même connu 10 échecs en Premier League.
Il est vrai que Cristiano Ronaldo aurait pu être beaucoup plus haut dans ce classement. Tout au long de sa carrière, CR7 a inscrit plus de 100 penaltys. Mais, nous ne prenons en compte que les penaltys marqués en Premier League, et le quintuple Ballon d'Or en a eu beaucoup moins avec Manchester United, qu'avec le Real Madrid.
Buteur redoutable, Ruud van Nistelrooy a joué pour les plus grands clubs européens. Mais c'est à Manchester United qu'il est resté le plus longtemps. L'attaquant néerlandais savait se montrer efficace. Bien qu'il ait raté trois penaltys lors de l'exercice 2003-2004, il en a tout de même inscrit 18 en Premier League.
À coup sûr, ce que Bruno Fernandes est devenu à Manchester United n'a pas franchement aidé à susciter l'indifférence des rivaux. Mais depuis quelques semaines, le Portugais est au coeur d'un débat qui agite le Royaume, sans que cela ait un lien direct avec le statut qu'il a acquis à Old Trafford. Plutôt avec l'une de ses spécialités : les penalties.
Depuis qu'il a débarqué en Angleterre, l'ancien joueur du Sporting a inscrit 15 de ses 28 buts toutes compétitions confondues depuis le point des 11 mètres. Son taux de réussite en carrière dépasse les 92%, avec 35 penalties convertis sur 38. Avec Manchester, il n'a failli qu'une fois. C'était en octobre dernier, à Newcastle et finalement sans conséquence puisque les Red Devils l'avaient largement emporté (1-4). Bruno Fernandes est donc une arme. Pas infaillible. Mais redoutable... et critiquable.
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Car l'international portugais n'est pas devenu un spécialiste en la matière par hasard. Il a développé une méthode précise et minutieuse :
C'est justement ce dernier point qui cristallise de nombreuses critiques, notamment depuis le 21 novembre dernier. Ce jour-là, Manchester United s'était difficilement imposé devant West Bromwich (1-0) grâce à un penalty inscrit par Bruno Fernandes... lors de sa deuxième tentative. La première avait été repoussée par Sam Johnstone, le portier adverse. Mais l'arbitre de la rencontre avait estimé que le gardien des Baggies n'avait pas respecté les lois du jeu.
Cette habitude, le Portugais l'a adoptée alors qu'il était un joueur de la Sampdoria, où il n'était pas le tireur attitré de l'équipe, sur les conseils prodigués par un membre du staff du club de Gênes lors d'une séance de décrassage aux côtés de Fabio Quagliarella, comme il l'avait révélé lors d'un live Instagram. Il l'a finalement mise au point à son retour au Sporting, en 2017. En travaillant particulièrement la puissance de son tir pour réduire l'un des désavantages de cette méthode, à savoir le faible temps d'appui avant impact avec le ballon.
L'intérêt du saut, lui, est évident ; il offre un court laps de temps permettant à Fernandes d'ajuster son tir en fonction du mouvement du gardien contraint de passer à l'action plus tôt. La technique est parfaitement légale, aucune loi du jeu n'encadrant la phase précédant le tir. Car avant de s'avérer avantageuse, elle réclame tout de même un certain savoir-faire.
Interrogé par l'UEFA, il avait même certifié ne pas disposer "d'une technique ou d'une course d'élan spécifique". "Je m'en tiens simplement à ce qui me semble le plus confortable, avait-il ajouté. Je la change de temps en temps pour faire douter le gardien. Et mon élan change en fonction de ce que je ressens pendant le match ou vis-à-vis du gardien."
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Il ne reste qu'une poignée de secondes dans ce duel entre Manchester United et Aston Villa, samedi dernier, lorsque le gardien des Villans, Emiliano Martinez, interpelle Cristiano Ronaldo pour lui demander de tirer le penalty obtenu par les Red Devils, alors menés 1-0. Le portier argentin sait très bien ce qu'il fait. Malgré le retour du quintuple Ballon d'Or, le tireur attitré des Mancuniens n'est autre que Bruno Fernandes.
Le milieu portugais a beau avoir converti 21 de ses 22 tentatives dans l'exercice depuis son arrivée au club, il assiste à une scène qui va complètement le perturber. Car en plus de la pression du score, Martinez vient de lui ajouter celle, tacite, de ne pas avoir laissé tirer son compatriote.
Chercheur norvégien en psychologie du football, Geir Jordet travaille notamment sur la dimension mentale des penalties et séances de tirs au but. « Un jeu psychologique », comme il aime qualifier cet exercice si particulier.
Dans la foulée de l'épisode Martinez-Fernandes, Jordet a présenté quelques comportements grâce auxquels les gardiens peuvent se glisser dans la tête du tireur : la distraction visuelle en répétant les mouvements exagérés sur sa ligne, la confrontation physique et verbale en se rapprochant du tireur ou en l'interpellant directement, la prise de temps en forçant le tireur à attendre et cogiter, et la manipulation sociale à la manière de ce que Martinez a fait samedi dernier.
Le penalty est un exercice qui peut paraître facile, mais il requiert d’avoir un mental solide et de ne pas succomber à la pression. Certains joueurs ont toujours su rester calme et transformer la plupart de leurs penalties, surtout dans les moments importants.
Dans notre classement, on retrouve surtout des joueurs des deux dernières décennies. Cela est dû au fait que les statistiques sur les penalties ne sont comptabilisés seulement depuis une vingtaine d’années.
Voici un tableau présentant quelques-uns des meilleurs tireurs de penalty de l'histoire du football :
Joueur | Penalties Marqués | Penalties Tentés | Taux de Réussite |
---|---|---|---|
Matt Le Tissier | 47 | 48 | 97.9% |
Cuauhtémoc Blanco | 71 | 73 | 97% |
Graham Alexander | 72 | 76 | 95% |
Rickie Lambert | 50 | 53 | 94% |
Marco van Basten | 51 | 55 | 93% |
Michael Ballack | 29 | 31 | 93% |
Bruno Fernandes | 35 | 38 | 92% |
Robert Lewandowski | 72 | 81 | 89% |
Olivier Giroud | 33 | 37 | 89% |
Leighton Baines | 25 | 28 | 89% |
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