La désignation du tireur de penalty au Paris Saint-Germain (PSG) est une question qui a suscité des interrogations et des débats au sein du club. Alors que Vitinha semblait être le choix principal, des événements récents ont semé le doute quant à la hiérarchie établie.
Si Vitinha semblait avoir hérité du rôle sur le long terme, son échec face à Arsenal en Ligue des champions a rebattu les cartes au profit d’Ousmane Dembélé… qui en a raté un contre Angers lors de la deuxième journée de Ligue 1 avant d'en inscrire deux face à Toulouse. Cette incertitude n'est pas anodine, surtout dans un vestiaire qui a souvent connu des tensions liées à la désignation des tireurs, un phénomène rapidement surnommé "penaltygate".
Le livre "De l’enfer au paradis, les secrets des deux saisons qui ont changé l’histoire du PSG", publié le 3 septembre, révèle les coulisses du choix du tireur de penalty pour la saison 2024-2025 et met en lumière la méthode employée par Luis Enrique. Cette méthode est à l'origine des incertitudes qui ont suivi autour de ce rôle.
Lors de la première journée de championnat contre Le Havre, le 16 août 2024, Randal Kolo Muani a obtenu un penalty dans les arrêts de jeu. Vitinha, désigné avant le match comme le tireur numéro 1 par Luis Enrique, voulait le prendre. Cependant, Ousmane Dembélé a finalement donné le ballon à Kolo Muani, sous le regard du milieu portugais. RKM, qui était entré en jeu, a marqué.
Dès le lendemain à l’entraînement, Luis Enrique a fait part de son mécontentement devant le groupe. Il a expliqué que lorsqu’il désigne un tireur de penalty, la consigne doit être respectée. Il s’est adressé à Randal Kolo Muani pour lui dire qu’il ne devait pas prendre le ballon pour tirer dans ces circonstances. Il ne lui en tiendra pas rigueur, notamment parce que le Français a marqué, mais le message est passé.
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Malin, Luis Enrique a bien compris au langage corporel de ses troupes que tous n’étaient pas convaincus. Les offensifs, Dembélé, Ramos, Kolo Muani en tête, veulent tirer et estiment anormal que la tâche revienne à un milieu de terrain plutôt qu’à un attaquant. Ils s’en ouvrent auprès de leur capitaine Marquinhos, qui partage leur avis et le remonte au coach.
Le lendemain, une séance de tirs au but est organisée au Campus PSG. C’est un test. Certains comme Ousmane Dembélé, Achraf Hakimi et Vitinha s’en sortent particulièrement bien. Ce dernier, qui tire à la façon de Neymar avec une course lente à base de petits pas avec un presque temps d’arrêt au moment de frapper, donne l’impression d’être infaillible sur cet exercice. Luis Enrique se délecte de chacune de ses frappes et ne s’en cache pas, accompagnant chacune des courses de son joueur par des "mamma mia !" avec les yeux qui pétillent.
Le surlendemain, il décide d’organiser un vote sous forme de consultation… avec une vision de la démocratie très personnelle. Contrairement au scrutin pour désigner les capitaines, ce sera un vote plus informel. Celui-ci a lieu dans le vestiaire du centre d’entraînement : un scrutin sans véritable règles, durant lequel Luis Enrique interroge à tour de rôle tous les joueurs. La question est claire : qui veux-tu voir tirer les penalties ? Tous les offensifs répondent à la première personne du singulier. Pour le reste, la grande majorité ne donne pas de nom, pour ne pas créer de tension, mais précise vouloir voir un joueur offensif prendre cette responsabilité.
Voyant que cette consultation n’aura pas l’issue souhaitée, Luis Enrique explique que dans tous les cas, et peu importe l’avis général, c’est lui qui décide. Ce qui fera prononcer, en privé, le mot "dictature" à certains déçus.
Au-delà des penalties, certains joueurs se sont illustrés par leur maîtrise des coups francs :
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Muet depuis son arrivée à Lille, l'attaquant canadien Jonathan David a manqué un penalty contre le Celtic en Ligue Europa. Son entraîneur Christophe Galtier a reconnu la pression sur les épaules du joueur.
Galtier a déclaré: "Il va marquer. Mais évidemment, vous pouvez tous imaginer le visage qu’il avait dans le vestiaire. Il a eu le mérite de se créer l’occasion, de provoquer ce penalty. Après j’ai deux tireurs désignés. Le numéro 1 était Jonathan, le numéro 2 était Yusuf Yacizi. Il obtient le penalty, je n’ai aucun reproche à lui faire sur le fait de vouloir le tirer, malheureusement il est arrêté."
Il a ajouté: "Ça va rajouter quelque chose de plus de la part des médias, une pression supplémentaire sur lui. On va l’accompagner. Il est évidemment déçu de ne pas avoir marqué, mais content que l’équipe ait arraché ce match nul."
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