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Le 13 mai 1981, place Saint-Pierre de Rome, le pape Jean-Paul II, entouré de 20.000 fidèles, est gravement blessé par trois balles tirées à bout portant. Le tireur, un ancien militant de l'extrême droite turque : les « Loups gris », s’appelle Mehmet Ali Ağca.

Le déroulement de l'attentat

Ce jour-là Jean-Paul II se tient devant 20.000 fidèles place Saint-Pierre à Rome pour l'audience hebdomadaire. Soudain, alors que le Pape salue la foule, des coups de feu retentissent. Il est 17h19.

Le souverain pontife est touché à quatre reprises : au bras gauche, à la main droite et deux fois à l'abdomen. Il s'effondre dans les bras de son secrétaire particulier, Stanislas Dziwisz. C'est la panique, deux fidèles présents sont également touchés : l'américaine Ann Odre et la jamaïcaine Rose Hill.

Certains spectateurs et le chef de la sécurité du Vatican, Camillo Cibin parviennent cependant à désarmer le tireur, le Turc Mehmet Ali Ağca. Les médecins tentent alors l'impossible pour le sauver. L'opération dure plus de cinq heures. Le chef de l'Eglise catholique est touché à l'intestin et perd de grandes quantités de sang. Grâce aux transfusions sanguines, les médecins le sauvent in extremis.

L'auteur : Mehmet Ali Ağca

Orphelin de père, jeune voyou, contrebandier, Mehmet Ali Ağca se forme au maniement des armes en Syrie et rejoint finalement l'organisation d'extrême-droite, les Loups Gris. Il assassine en 1979 le rédacteur en chef de Milliyet, un grand quotidien de centre-gauche en Turquie.

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Sous le pseudonyme de Vilperi, le jeune nationaliste va rejoindre l'Europe dès août 1980. Il voyage à travers toute la région méditerranéenne pour brouiller les pistes et arrive à Rome le 10 mai. Là, trois jours plus tard, lui et son complice Oral Celik attendent le passage du Pape en écrivant des cartes postales.

Le pardon et la libération

En 1983, à Noël, Jean-Paul II rencontre Ağca en prison et lui accorde son pardon. Le jeune Turc est condamné en Italie à la prison à vie mais sera libéré après dix-neuf ans de captivité. Il est ensuite extradé en Turquie où il avait été condamné pour des faits antérieurs.

Déjà en 2007, un 13 mai encore, Mehmet Ali Ağca déclarait vouloir abjurer sa foi musulmane pour rejoindre l'Eglise Catholique. Il souhaitait « retourner à Rome prier sur la tombe de Jean-Paul II pour lui exprimer toute (sa) reconnaissance filiale pour son pardon ».

Le contexte et les théories

L'attentat survient le jour de l'anniversaire de l'apparition supposée de la Vierge à Fátima au Portugal, devant trois enfants, le 13 mai 1917. Jean-Paul II, qui devait évoquer l'épisode dans son discours, attribua justement sa survie miraculeuse à l'intervention de Notre-Dame de Fátima.

Rapidement, on accuse les agents bulgares d'avoir fomenté l'attentat. En effet, 17 mois après le début de son incarcération, Mehmet Ali Ağca affirme que Serguei Antonov, un responsable à Rome de la compagnie aérienne Balkan Air, lui a fourni le pistolet avec lequel il a grièvement blessé Jean-Paul II.

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D'après Marving Kalb, journaliste américain de la chaîne de télévision NBC, le motif est le suivant : en août 1980, Jean-Paul II aurait envoyé un messager à Léonid Brejnev, avec une lettre manuscrite. Il le menaçait de "déposer la Couronne de Saint Pierre et de retourner en Pologne pour se joindre à la résistance si les Soviets envahissaient son pays" ; (c'était l'époque où une grève générale frappait la Pologne).

Lors d'un voyage en Bulgarie en mai 2002, Jean-Paul II a déclaré qu'il n'a jamais cru en la piste de la « connexion bulgare ». Le Vatican semble en effet plutôt croire dans l'implication des nationalistes turcs.

En avril 2011, l'ancien dirigeant polonais Wojciech Jaruzelski avait déclaré que, pour lui, c'était la piste islamiste « la plus probable ». Il affirmait également avoir eu un entretien en tête-à-tête avec Todor Zhivkov, Secrétaire du Parti Communiste bulgare, lors d'une visite officielle en 1982.

Pourtant l’ouvrage : L'attaque contre le Pape, accuse clairement le KGB d'être à l'origine de la tentative d'assassinat. Les deux auteurs italiens, le juge à la retraite, Ferdinando Imposimato et la journaliste, Sandro Provvisionato, vont même plus loin: les services secrets soviétiques auraient également planifié le meurtre de Lech Wałęsa, durant sa visite à Rome en janvier 1981.

Après l'attentat

Le 2 avril 2005 le Pape Jean-Paul II meurt, victime d'un choc septique, d'un collapsus cardio-vasculaire et d'une infection urinaire. Ses funérailles sont suivies à la télévision par deux milliards de personnes. Place Saint-Pierre 500.000 fidèles assistent à la messe.

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De cette tentative de meurtre du 13 mai 1981, on retient deux noms : celui de la cible, Jean-Paul II, bien sûr, et celui du tireur, Ali Agca. Désormais, ces deux noms sont liés dans nos mémoires comme le sont ceux de JFK et Lee Harvey Oswald ou de John Lennon et son assassin David Chapman. A la différence qu’ici, le pape et Ali Agca sortiront tous deux vivants et se rencontreront.

Ali Agca est désormais libre. Lui seul sait comment il en est venu à tirer sur le pape, qui fut son commanditaire... Un mystère qui depuis plus de quarante ans, alimente la polémique et les controverses. Certains y voient la main de Moscou, par la célèbre filière bulgare quand d’autres regardent vers Washington et les services secrets américains. Et s’il s’agissait tout simplement de la mafia italienne ?

Chronologie des événements clés

Date Événement
13 mai 1981 Attentat contre Jean-Paul II place Saint-Pierre
1983 Rencontre et pardon de Jean-Paul II à Ağca en prison
2000 Grâce présidentielle d'Ağca en Italie
2005 Décès de Jean-Paul II
2010 Libération d'Ağca en Turquie
2014 Ağca dépose des fleurs sur la tombe de Jean-Paul II

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