Envie de participer ?
Bandeau

Samedi soir, l'ancien président Donald Trump, candidat pour un nouveau mandat, a été victime d'une tentative d'assassinat lors d'un meeting en Pennsylvanie. Le tireur, Thomas Matthew Crooks, a été abattu.

Déroulement des faits

On en sait un peu plus, une douzaine d'heures après les faits, sur ce qu'il s'est exactement passé ce samedi soir lors d'un meeting de Donald Trump en Pennsylvanie. À Butler, près de Pittsburgh, Donald Trump est sur scène, casquette rouge sur la tête. Son meeting vient de débuter devant des milliers de ses partisans, quand une vague d'effroi s'empare de la foule. Des coups de feu retentissent. Donald Trump se touche le côté du visage… avant de s'accroupir derrière son pupitre, immédiatement rejoint et entouré par une nuée de membres du "Secret Service".

La situation se fige, l'estrade est investie par des unités d'élite : "Shooter Down" hurle quelqu'un… signe que le tireur a été abattu. Donald Trump se relève alors, l'oreille en sang, et brandit le poing à plusieurs reprises.

L'identité du tireur

L'identité du tireur, qui a été abattu, est désormais connue. Il s'appelle Thomas Matthew Crooks, il a 20 ans, et est originaire de Bettel Parks, à une heure au sud de Butler.

La seule image du jeune homme en vie qui circule à cette heure est celle de sa remise de diplôme à Bethel Park High School, où il a terminé sa scolarité en 2022. L’école compte environ 1 400 élèves et sur ce nombre, 20 seulement, dont Thomas Matthew Crooks, ont reçu cette année-là un «prix d’excellence» d’une valeur de 500 dollars (458 euros) pour un concours national en mathématiques et science, selon le journal local The Tribune-Review.

Lire aussi: Puget-sur-Argens : Attaque et race Kangal

Sur la vidéo de la remise de diplôme, on le voit arriver sur l’estrade, souriant, vêtu de la traditionnelle robe étudiante noire. Souriant, il pose un court instant pour les photographes avec son diplôme en main. L’autre photo de lui disponible dans les médias est l’image peu distincte d’une silhouette inerte, allongée sur un toit, vêtue de vêtements de couleur claire. Une arme repose à côté de son corps sans vie sur ce toit du hangar d’une entreprise située à plus de 120 mètres du podium, en plein air, où parlait Donald Trump.

Les motivations floues de Thomas Crooks

On n'en sait pas beaucoup plus en revanche sur ses motivations. Mais des questions se posent sur la façon dont cet homme a pu se retrouver sur une position surélevée, alors que ce genre d'événements sont très surveillés. Un témoin a raconté à la BBC avoir vu quelqu'un escalader le toit et avoir tenté de prévenir les policiers, sans réaction. Un témoignage surprenant pour un événement où est présent un ancien président américain.

Grand angle Plusieurs heures après la tentative d’assassinat, et de manière assez inhabituelle, les informations sur le tireur et ses éventuelles motivations restaient très succinctes. Il ne portait pas sur lui de documents d’identité et le FBI n’a pu l’identifier que grâce à des analyses d’ADN.

Il ne semblait pas être présent sur les réseaux sociaux, à moins que ceux-ci aient été effacés.

Le profil de Thomas Crooks

Bientôt un an après, que sait-on de Thomas Crooks, jeune homme de 20 ans qui a tenté d’assassiner Donald Trump le 13 juillet 2024 lors d’un meeting du milliardaire à Butler en Pennsylvanie ? À tel point qu’aucun signe, au premier abord, ne laisse imaginer la trajectoire sanglante qu’il prendra.

Lire aussi: En savoir plus sur l'Insigne Tireur Certifié Police Nationale

Selon le témoignage de l’un de ces camarades, le jeune homme est davantage intéressé par l’économie et les cryptomonnaies, que par la politique. Ses engagements sont d’ailleurs marginaux et ses positions assez modérées. Lors de l’investiture de Joe Biden en 2021, il fait un don de 15 dollars à un comité soutenant les démocrates.

D’un côté, il n’y a pas « d’indications claires de changements dans son comportement ou sa routine » précise Reggie Brown, un des anciens employeurs de Thomas Crooks. Mais de l’autre, son père indique « que sa santé mentale déclinait au cours de l’année précédant la fusillade, et plus particulièrement dans les mois qui ont suivi l’obtention de son diplôme ».

Les recherches en ligne de Thomas Crooks

L'agent Kevin Rojek, qui dirige l'enquête sur cette tentative d'assassinat, a expliqué que l'analyse de l'historique des recherches Internet de Thomas Crooks a "fourni des informations précieuses sur son état d'esprit, mais pas de motif définitif" pour son geste, selon des propos publiés par le FBI.

Entre avril et juillet, il effectue des recherches sur les événements de campagne de Donald Trump, mais aussi sur ceux de son rival démocrate à l'époque, Joe Biden. Au cours des 30 jours précédant l'attaque, Thomas Crooks réalise plus de 60 recherches liées à Joe Biden et à Donald Trump, selon le FBI.

Le 5 juillet, il cherche notamment les dates des conventions démocrate et républicaine.

Lire aussi: Obligations SIA : Guide

Le 6 juillet, soit une semaine avant les faits, il s'inscrit au meeting de Donald Trump et tape des questions éloquentes sur son moteur de recherche. Par exemple, "quelle était la distance entre Oswald et Kennedy?" (Lee Harvey Oswald est l'homme qui a tué le président américain John Fitzgerald Kennedy le 22 novembre 1963, NDLR), ou "d'où Trump parlera-t-il au Butler Farm Show".

Il se penche également sur l'arme qu'il utilisera pour commettre son attaque. Dès 2019, il s'est intéressé à la manière de fabriquer un engin explosif. Il a finalement opté pour un fusil, dont le FBI a publié des photos mercredi.

Réactions politiques

"J'ai été touché par une balle qui a transpercé le haut de mon oreille droite", a affirmé Donald Trump, légèrement blessé sur sa plateforme Truth Social. Ce meeting à Butler, en Pennsyvlanie (nord-est), était le dernier avant la convention républicaine qui débute lundi à Milwaukee (Wisconsin), et au terme de laquelle Donald Trump doit être officiellement investi candidat du Parti républicain à la présidentielle. Son équipe de campagne a confirmé samedi soir que l'ex-président a l'intention de s'y rendre après avoir subi un examen médical à l'hôpital à titre de précaution.

Le président démocrate Joe Biden, qui doit affronter Donald Trump à l'élection de novembre, s'est dit soulagé d'apprendre que le républicain soit apparemment en bonne santé tout en condamnant de "telles violences". Joe Biden a parlé avec Donald Trump, a précisé la Maison Blanche. Plus globalement, de nombreux dirigeants du monde entier ont montré leur indignation suite à l'attaque :

  • La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est dit "profondément choquée par la fusillade qui s'est déroulée durant un meeting de campagne".
  • Pour le président français Emmanuel Macron, "c'est un drame pour nos démocraties. La France partage le choc et l'indignation du peuple américain".
  • "La Chine suit avec attention la situation relative à la fusillade dont a été victime l'ex-président Donald Trump. Le président Xi Jinping lui a exprimé sa compassion et sa sympathie", a indiqué le ministère chinois des Affaires Etrangères.
  • Quant à la Russie, Moscou a appelé les États-Unis à faire "l'inventaire des politiques d'incitation à la haine contre les opposants politiques, les pays et les peuples".

L'enquête du FBI

Une ligne spéciale a été ouverte et la police fédérale américaine a invité le public à communiquer toutes les informations possibles sur le tireur mais aussi sur l'attaque de samedi, en partageant photos et vidéos.

Dans la soirée ce dimanche, le FBI a tenu un point presse en Pennsylvanie pour rendre publiques quelques informations : selon les investigations de ses agents à ce stade, «le tireur a agi seul», avec un fusil semi-automatique acheté légalement, et aucune «idéologie apparentée» n’a été identifiée.

La police fédérale a également déclaré «enquêter sur cette tentative d’assassinat mais la considérer également comme un potentiel acte de terrorisme intérieur».

Selon les éléments récoltés par le FBI, Thomas Crooks semble avoir préparé seul sa tentative d'assassinat. "À l'heure actuelle", le FBI n'a pas identifié "de co-conspirateurs ou d'associés de Crooks ayant eu connaissance de l'attaque", a déclaré Robert Wells, le directeur adjoint exécutif de la Direction de la sécurité nationale du FBI, dans un propos introductif.

"Et je tiens à être clair: nous n'avons vu aucune indication suggérant que Crooks était dirigé par une entité étrangère pour mener l'attaque", a-t-il poursuivi.

Conséquences et théories

À l’heure actuelle, les enquêteurs ont déclaré qu’ils n’avaient pas découvert de mobile précis, et qu’aucun complice n’avait été identifié. De quoi alimenter pléthore de théories du complot autour de la personnalité du tueur ou des raisons de l’attaque.

Plutôt que d’abattre Trump, cette tentative d’assassinat a ravivé sa stature de combattant. Quelques instants après l’attaque, ensanglanté, il se relève, poing levé, criant «Fight! Fight! Fight!». L’image est devenue virale.

L’attentat manqué a également eu un effet électoral significatif. Au moment des faits, Joe Biden était en chute libre, affaibli par un débat raté le 27 juin. Deux semaines plus tard, Trump bénéficiait d’un regain d’intérêt, y compris chez des électeurs modérés ou indécis.

tags: #tireur #donald #trump #histoire

Post popolari: