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Au lendemain du crash d'un avion de ligne d'Azerbaïdjan Airlines qui s'est écrasé mercredi 25 décembre dans l'ouest du Kazakhstan avec 67 personnes à bord, dont 38 sont mortes, une enquête est toujours en cours afin de comprendre les circonstances du drame.

L'Enquête sur le Crash d'Azerbaïdjan Airlines

L’enquête concernant le crash d'un avion commercial d'Azerbaïdjan Airlines, le 25 décembre se poursuit. Les causes de l’accident restaient mystérieuses mais l’hypothèse d’un tir accidentel de la défense antiaérienne russe faisait son chemin depuis mercredi soir.

Ce jeudi après-midi, la chaîne de télévision Euronews indiquait que des sources gouvernementales azerbaïdjanaises ont exclusivement confirmé "qu’un missile sol-air russe a provoqué le crash de l’avion d’Azerbaijan Airlines à Aktaou mercredi".

Selon ces sources, le missile de défense anti-aérienne a été tiré sur le vol 8432 lors d’une activité aérienne de drone au-dessus de Grozny.

Preuves et Accusations

Sur une partie de la carlingue, des trous prouvent un tir de missile selon l'Azerbaïdjan, les États-Unis et même certains experts russes. Le missile ne serait pas entré en collision avec l'avion, mais aurait explosé à côté, envoyant des dizaines de milliers de billes d'acier sur sa cible. Une multitude d'impacts entendus par des survivants.

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"Après la première explosion, les masques à oxygène sont tombés et puis il y a eu plusieurs bruits", raconte Aydan Rahimli.

Pour de nombreux experts militaires et de l'aéronautique, les dommages repérés sur la carcasse de l'avion valident la thèse selon laquelle l'avion a été touché par un système anti-aérien.

Cependant, l'Ukraine et certains experts militaires et d'aviation affirment que l'appareil, qui survolait une zone du Caucase russe où une attaque de drone a été reportée, aurait pu être abattu par accident par un système russe de défense antiaérienne.

"Des spéculations"Sur X, Andriy Kovalenko, lieutenant des forces aériennes ukrainiennes, accuse directement Moscou d'être responsable d'avoir tiré sur l'appareil avec un système anti-aérien. "L'avion a été endommagé par les Russes et envoyé au Kazakhstan au lieu d'atterrir en urgence à Grozny pour sauver des vies", attaque-t-il encore.

Les autorités kazakhes ont aussitôt dénoncé des "spéculations" autour de l'accident, alors qu'aucune hypothèse officielle sur les origines du crash n'a été avancée jeudi matin.

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"Nous devons attendre la fin de l'enquête", a souligné le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Le président du Sénat kazakh, chambre haute du Parlement du Kazakhstan, Maoulen Achimbaïev, a assuré lui qu'il n'était "pas possible" de dire pour l'instant ce qui a abouti à cette catastrophe.

Les résultats préliminaires de l’enquête de compagnie aérienne ont indiqué, vendredi, que le crash était dû à une « interférence externe, physique et technique ».

Un passager ayant survécu au crash a témoigné : « Il y a eu une explosion. C’est sûr. Tout le monde l’a entendu », a indiqué l’un des survivants russes, d’origine tadjike, Soubkhonkoul Rakhimov, à la chaîne de télévision russe RT.

Mais « je ne dirais pas que c’était à l’intérieur de l’avion ».

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Les États-Unis ont évoqué un tir de la défense anti-aérienne russe. La Maison-Blanche a ainsi assuré, vendredi, disposer d’« indications préliminaires qui suggèrent la possibilité que cet avion a été abattu par des systèmes de défense antiaérienne russes ».

Qui plus est, plusieurs experts occidentaux estiment que les images montrant un fuselage criblé de trous laissent penser à une telle frappe, selon l’Agence France presse (AFP).

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, voit lui une responsabilité « évidente » de la Russie. Il a appelé à une « enquête approfondie pour établir la vérité ».

L’Union européenne veut, de son côté, à une enquête « rapide et indépendante » par la voix de sa cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

Réaction de la Russie

Le président russe Vladimir Poutine a admis, samedi, que la défense aérienne russe était en action au moment où un avion azerbaïdjanais s’est écrasé au Kazakhstan, tuant 38 personnes. Il n’a toutefois pas reconnu que l’appareil civil avait été touché par un missile russe.

Dans un entretien téléphonique avec son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev, il a dit que « l’avion de ligne azerbaïdjanais avait tenté à plusieurs reprises d’atterrir à l’aéroport de Grozny. Au même moment, Grozny, Mozdok et Vladikavkaz étaient attaquées par des drones de combat ukrainiens, et les défenses aériennes russes ont repoussé ces attaques », selon des propos cités par l’AFP.

Le président russe n’a toutefois pas dit que l’avion avait été touché directement par ses forces. Il ne reconnaissait pas, samedi, la responsabilité de la Russie.

« À ce moment-là, des drones militaires ukrainiens menaient des attaques terroristes contre des infrastructures civiles dans les villes de Grozny et Vladikavkaz », avait indiqué, vendredi, sur Telegram, le patron de l’agence russe de l’aviation civile Rosaviatsia, Dmitri Iadrov.

Le Kremlin appelle à attendre les conclusions de l'enquête.De nombreuses zones d'ombre et encore trop peu de réponses.

Vladimir Poutine a, selon un communiqué du Kremlin, présenté des excuses à Ilham Aliev samedi pour l’incident, reconnu des tirs mais n’a pas admis que l’avion avait été frappé par erreur par l’armée russe.

Réaction de l'Azerbaïdjan

«Malheureusement, pendant les trois premiers jours, nous n’avons entendu que des théories absurdes de la part de la Russie», a-t-il accusé.

«Admettre (sa) culpabilité, présenter des excuses en temps utile à l’Azerbaïdjan, qui est considéré comme un pays ami, et informer le public à ce sujet, voilà autant de mesures et d’étapes qui auraient dû être prises», a-t-il dit.

Selon lui, Bakou a adressé trois revendications dès le 27 décembre : des excuses, une reconnaissance de culpabilité et la sanction des responsables. «La première a été entendue samedi (avec les excuses de M. Poutine, ndlr).

Le Vol MH17 : Un Précédent Tragique

Le 17 juillet 2014 restera gravé dans l'histoire de l'aviation civile comme l'une des tragédies aériennes les plus marquantes. Ce jour-là, vers 16 heures, le vol MH17 de Malaysia Airlines disparaît des écrans radar alors qu'il survole l'est de l'Ukraine.

La dispersion des débris sur un large périmètre révèle rapidement que l'avion a été pulvérisé en vol, écartant l'hypothèse d'une défaillance technique. Le contexte géopolitique de l'époque - les forces ukrainiennes combattent alors les séparatistes pro-russes dans le Donbass - oriente immédiatement les soupçons vers un tir de missile anti-aérien.

L'avion Abattu par un Missile Sol-Air BUK Russe

L'enquête technique, menée par une équipe internationale, apporte progressivement ses réponses. En juin 2015, le fabricant d'armes russe Almaz-Antey confirme que l'appareil a été abattu par un missile sol-air BUK sorti de ses usines.

Trois ans plus tard, en mai 2018, les enquêteurs franchissent une étape décisive en établissant que ce missile provenait de la 53e brigade antiaérienne russe, basée à Koursk, dans l'ouest de la Russie.

En juin 2019, quatre suspects sont identifiés par l'équipe d'enquête conjointe internationale : trois Russes - Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov - ainsi qu'un Ukrainien, Leonid Khartchenko, tous hauts gradés des forces séparatistes pro-russes.

Selon les enquêteurs, si aucun d'entre eux n'a physiquement appuyé sur le bouton de tir, ils ont « collaboré étroitement pour convoyer le BUK et l'ont mis en position dans le but de toucher un avion ».

Le 17 novembre 2022, un tribunal néerlandais rend son verdict : trois des quatre accusés sont condamnés à perpétuité par contumace pour meurtre et participation à la destruction de l'avion. Seul Oleg Poulatov, qui disposait d'une représentation légale, est acquitté.

La Russie, qui a toujours nié toute responsabilité dans cette tragédie, refuse d'extrader les condamnés.

Poutine dans le Viseur

L'affaire prend une dimension diplomatique en janvier 2023, lorsque la Cour européenne des droits de l'homme déclare recevables les plaintes déposées par l'Ukraine et les Pays-Bas contre la Russie pour les faits survenus en 2014 dans l'est de l'Ukraine, incluant la destruction du vol MH17.

Un mois plus tard, en février 2023, les enquêteurs internationaux franchissent un nouveau cap en révélant avoir de « fortes indications » suggérant que le président russe Vladimir Poutine aurait personnellement donné son accord pour fournir le système de missiles aux séparatistes.

Toutefois, faute de preuves suffisantes pour engager de nouvelles poursuites, l'enquête est officiellement suspendue.

Le jour du crash, l'espace aérien était fermé du côté russe de la frontière, mais pas du côté ukrainien.

La destruction du vol MH17 a entraîné une prise de conscience mondiale de la part des compagnies aériennes, qui évitent désormais de manière beaucoup plus large les zones de conflit.

Attaques de Drones en Russie

Les Ukrainiens ont frappé un grand coup, en détruisant une partie de l'aviation militaire russe dimanche. Des avions stationnés au sol sur des bases en Russie et pilonnés par des drones.

L'Ukraine a mené dimanche une vaste attaque coordonnée de drones contre des aérodromes militaires en Russie, jusqu'en Sibérie, Moscou confirmant ensuite que plusieurs avions avaient "pris feu", à la veille de pourparlers attendus à Istanbul.

Quelque 41 avions utilisés pour "bombarder les villes ukrainiennes" ont été touchés, a-t-elle indiqué, citant notamment des bombardiers stratégiques Tu-95 et Tu-22 et des appareils radar A-50.

Le ministère russe de la Défense a confirmé que "plusieurs appareils aériens ont pris feu" après une attaque de drones dans des aérodromes des régions de Mourmansk et d'Irkoutsk, respectivement dans l'Arctique russe et en Sibérie orientale.

Opération "Toile d'Araignée"

L'Ukraine a fait passer clandestinement des drones en Russie, cachés dans des structures en bois dans le plafond de containers de transport, selon la source ukrainienne.

Volodymyr Zelensky a aussi affirmé qu'un des lieux depuis lesquels l'attaque a été mise au point est situé "juste à côté" d'un des bureaux des services de sécurité russes (FSB).

Des agents travaillaient dans plusieurs régions russes, selon lui.

L'opération, au nom de code "toile d'araignée", a été préparée pendant plus d'un an et demi et supervisée par Volodymyr Zelensky, selon la source ukrainienne.

Conséquences et Négociations

Les conséquences de cette attaque sur les capacités militaires de la Russie sont difficiles à prédire, mais sa portée symbolique est importante dans le contexte des négociations.

L'Ukraine est à la peine sur le champ de bataille, son armée moins nombreuse et bien armée que celle de la Russie.

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