Les tensions entre la Russie et le Royaume-Uni se sont exacerbées à plusieurs reprises, notamment en mer Noire, impliquant des avions et des navires militaires.
Un bombardier russe et des navires militaires ont tiré des coups de semonce contre un destroyer britannique qui, selon Moscou, était entré dans les eaux territoriales russes en mer Noire. Londres a démenti cette information.
Le ministère russe de la Défense a indiqué que le destroyer (britannique HMS Defender) a reçu un avertissement que des armes seront utilisées en cas de violation des frontières russes. Selon la même source, un «navire de patrouille frontalière» russe a donc «tiré des coups de semonce» et un avion Su-24M a effectué un «bombardement de précaution le long du parcours du destroyer» britannique. Le navire britannique a ensuite quitté les eaux russes, mettant fin à l'incident, qui a duré un peu plus d'une vingtaine de minutes mercredi à la mi-journée, selon Moscou.
Les autorités britanniques ont démenti l'incident, affirmant qu'«aucun coup de semonce n'a été tiré vers le HMS Defender (et) l'affirmation selon laquelle des bombes ont été larguées sur sa trajectoire» est fausse. Selon Londres, le navire effectuait «un passage innocent dans les eaux territoriales ukrainiennes». Le ministère britannique a précisé que «nous pensons que les Russes menaient un exercice d'artillerie en mer Noire».
Cet incident s’est déroulé au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée en mars 2014 par la Russie, qui y dispose d'une base navale et dont les eaux ont déjà fait l'objet de plusieurs incidents par le passé.
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Kyiv a utilisé pour la première fois les missiles britanniques Storm Shadow sur le territoire russe, après avoir obtenu l’autorisation de Londres, ont rapporté plusieurs médias britanniques, au lendemain de l’emploi de missiles américains ATACMS. Plusieurs missiles Storm Shadow ont été lancés sur au moins une cible militaire russe, rapporte le Financial Times, citant trois sources anonymes dont un responsable occidental informé de la frappe. La chaîne SkyNews a aussi fait état de l’utilisation de ces missiles.
Selon le quotidien The Guardian, le Royaume-Uni a donné son feu vert à l’utilisation de ces missiles contre le territoire russe en réponse au déploiement de troupes nord-coréennes aux côtés de celles de Moscou. Ni Kyiv, ni Londres n’ont pour l’heure confirmé ces informations.
D’après le média ukrainien Defense Express, la cible des frappes serait un poste de commandement enterré dans le domaine de Baryatinsky à Marino, un palais du XIXe siècle qui a notamment servi de demeure à la dernière des grandes-duchesses Romanov. Lequel évoque aussi la possibilité que des gradés nord-coréens s’y trouvaient. D’après l’Institute for the Study of War, le cantonnement de personnel russe et nord-coréen à proximité de la propriété est plausible.
Les missiles Storm Shadow sont des missiles de croisière longue portée, développés conjointement par le Royaume-Uni et la France (sous le nom de Scalp côté français). Lancés depuis un avion de chasse, ils disposent d’une portée de plus de 250 km.
Le 20 octobre 2022, le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, a accusé l’aviation russe d’avoir tiré un missile près d’un avion britannique patrouillant au-dessus de la mer Noire, Moscou attribuant l’incident à un « dysfonctionnement technique » selon Londres. Le Royaume-Uni est l’un des principaux soutiens de l’Ukraine et lui a fourni une importante aide en armements. Si le missile était parti, l'incident aurait eu des conséquences colossales.
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Selon deux responsables américaines, le pilote russe a mal interprété les consignes d'un opérateur radar au sol. En octobre dernier, Ben Wallace, le ministre de la Défense britannique, avait décrit l'incident comme «potentiellement dangereux» auprès de parlementaires. Le ministre avait assuré avoir adressé ses «préoccupations» à son homologue russe Sergueï Choïgou, qui lui avait répondu «qu'une enquête avait été menée sur les circonstances de l'incident et qu'il s'agissait d'un dysfonctionnement technique du SU-27».
Ce n'est pas la première fois que l'armée russe tire sur des aéronefs occidentaux depuis le début de la guerre d'Ukraine. Le 14 mars dernier, un drone Reaper américain MQ-9 s'était écrasé après une manœuvre d'interception menée par deux chasseurs russes Su-27.
Ces dernières années, plusieurs pays de l’Otan ont régulièrement envoyé des avions de renseignement électronique ou de patrouille maritime ainsi que des navires afin de documenter les capacités militaires déployées par la Russie dans la région de la mer Noire. Ce qui a pu donner lieu parfois à des incidents. Bien évidemment, de telles missions se sont poursuivies depuis le début de la guerre en Ukraine.
Ce nouveau mode opératoire est la conséquence d’un incident survenu trois semaines plus tôt. En effet, ce 20 octobre le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a raconté qu’un Su-27 Flanker russe avait tiré un missile air-air à proximité d’un RC-135 « Rivet Joint » de la RAF, alors celui-ci survolait la mer Noire lors d’une « mission de routine ».
Selon ce dernier, la réponse russe lui est parvenue le 10 octobre. Et Moscou a assuré avoir mené une enquête sur les circonstances de cet incident… Enquête qui a conclu à un « dysfonctionnement technique » du Su-27.
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Quoi qu’il en soit, a poursuivi M. Wallace, les missions des RC-135 Rivet Joint de la RAF ont depuis repris, mais « sous l’escorte d’avions de chasse ». Et d’ajouter: « Tout ce que nous faisons est réfléchi et calibré au regard du conflit en cours dans la région et conformément au droit international ».
L'incident serait plus grave que prétendu initialement. Des documents des renseignements américains, que le New York Times a pu consulter, assurent qu'une erreur de communication côté russe a failli conduire à la destruction d'un avion britannique.
Or, selon la BBC, le jeudi 14 septembre, les communications russes interceptées par l'avion de la Royal Air Force dévoilent un récit très différent de la version officielle. Les communications interceptées révèlent que l'un des pilotes russes pensait avoir reçu l'autorisation de cibler l'avion britannique, à la suite d'un ordre ambigu d'une station au sol russe.
Une source occidentale a déclaré à la BBC que les propos reçus ressemblaient à : "Vous avez la cible". Et ce langage ambigu a été interprété par l'un des pilotes russes comme une autorisation de tirer. Les termes imprécis employés démontrent un manque flagrant de professionnalisme de la part des personnes impliquées, affirment des interlocuteurs de la chaîne britannique.
Le pilote russe a tiré un missile air-air, qui n'a pas réussi à atteindre sa cible. Il s'agit donc d'un "raté, et non pas d'un dysfonctionnement". Pire : après ce premier échec, le pilote a lancé un second missile. Celui-ci était "simplement tombé de l'aile, ce qui suggérait soit un dysfonctionnement de l'arme, soit un échec du lancement", justifiaient alors les Russes.
Après ces nouvelles révélations, un porte-parole du ministère de la Défense a déclaré : "Notre intention a toujours été de protéger la sécurité de nos opérations, d'éviter une escalade inutile et d'informer le public et la communauté internationale."
Dans une série de documents publiés en ligne par l'aviateur américain Jack Teixera, celui-ci est décrit comme "un quasi-abattage". "L'incident était bien plus grave qu'on ne l'avait initialement décrit et aurait pu s'apparenter à un acte de guerre", avait rapporté le New York Times en avril.
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