SpaceX va conduire son tout premier lancement de fusée au cours du week-end. Le premier de l’année, prélude d’une longue série.
L’année 2024 s’est achevée sur un record pour SpaceX. L’entreprise américaine a effectué pas moins de 134 lancements avec ses fusées Falcon 9 et Falcon Heavy. C’est largement plus qu’en 2023 (96 tirs), en 2022 (61 décollages) et toutes les années précédentes.
En tout cas, SpaceX est d’ores et déjà à pied d’œuvre pour le prochain vol - et on ne parle pas du nouveau test de la fusée Starship, toujours en cours de développement. Il s’agit ici de la toute première mission commerciale de l’année, quelques jours à peine après le réveillon de la Saint-Sylvestre.
Pour SpaceX, la mission sera assez rapide. La feuille de vol prévoit de libérer le nouveau satellite un peu plus de 30 minutes après le décollage depuis le sol américain. C’est une mission somme toute très classique pour SpaceX, puisqu’il s’agit d’acheminer dans l’espace un satellite de télécommunications au profit des Émirats arabes unis.
Le décollage est planifié au 3 janvier, à 20h27 heure locale, ce qui donne en heure métropolitaine la date du 4 janvier à 02h27 du matin.
Lire aussi: SpaceX et Starship : sites de lancement
Quoi ? Quand ? Où ? Que verra-t-on ? Une fusée Falcon 9, à son retour sur Terre. SpaceX s’occupe du vol à proprement parler, mais aussi de la diffusion en vidéo. La diffusion débutera à partir de 02h20 du matin (heure de Paris).
Thuraya 4 doit remplacer Thuraya 2, lancé en 2003, dans le cadre d’une politique de renouvellement de la flotte. Thuraya 1 n’est plus en service.
Après le vol 10 du Starship, c’est quoi la suite du programme pour SpaceX maintenant ? Fusées, vaisseaux spatiaux, satellites… : qui compose le New Space français ?
L’enjeu est de taille. Starship est la fusée la plus puissante à l’heure actuelle. Celle qui doit ramener des humains sur la lune plus d’un demi-siècle après. La mission est prévue pour septembre 2026. C’est, à l'échelle de la conquête spatiale, demain et le temps presse.
Le dernier test en date, le cinquième, a été réalisé il y a un peu plus d’un mois (le 13 octobre). Cela a été un succès majeur. Après le lancement, le premier étage de la fusée est revenu de lui-même sur son pas de tir, avant d’être attrapé en plein vol par deux baguettes géantes. Personne n’avait réussi cela auparavant.
Lire aussi: Perspectives d'avenir pour le pas de tir Starship
La fusée n’a toujours pas atteint l’orbite. Le principal défi en aéronautique a toujours été le décollage et l’atterrissage. C’est encore plus critique avec une fusée réutilisable. Mais une fois que ces deux paramètres sont maîtrisés, le vol en orbite devient presque une formalité.
Ils ont donc probablement fait le plus dur avec cette capacité à revenir sur le pas de tir et à réutiliser le même lanceur plusieurs fois, plutôt que d’en construire un nouveau.
Avec son actuelle fusée Falcon 9, le coût du kilo envoyé dans l’espace est passé de 20 000 à 2 500€, il a donc été divisé par 10. Starship promet d’aller encore plus loin. De descendre à 10€ le kilo. Donc de diviser les coûts par 200, ce qui est colossal.
Starship doit être ravitaillée directement dans l’espace. Cela permettrait d’accumuler suffisamment de carburant pour atteindre la planète rouge. Un essai est d’ailleurs prévu au printemps prochain pour s’assurer que c’est faisable. Mais avant, il faut réussir le sixième test grandeur nature.
Comme SpaceX a le sens du spectacle, et celui de la com, la société souhaite que sa fusée atterrisse en plein soleil, ce qui va lui permettre d'être bien visible par tout le monde et de faire de belles photos.
Lire aussi: Tirs au but : guide complet
Récupérer un booster Super Heavy, c'est-à-dire le premier étage d'un Starship, avec deux bras mécaniques.
Un tel engin mesure 71 m de hauteur pour 9 m de diamètre et possède une masse de 3600 t au décollage. Bien entendu, au moment où l'improbable rattrapage doit se produire, le booster s'est délesté de la majorité de son carburant et de sa masse.
Récupérer le booster Super Heavy sur la Starbase permettrait d'accélérer les cadences de tir. De plus, les routes ne sont pas adaptées à la circulation de camions transportant des boosters Super Heavy de 70 m.
Une fois encore, les promesses d'Elon Musk le condamnent à l'exploit, et ici à de multiples exploits.
tags: #tir #spacex #en #direct
Chargement des visites
