L’actualité relance la question de la bonne utilisation de l’arme de service et de la légitime défense des policiers.
Selon Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative Police CFDT, les policiers ont trois stages de tirs obligatoires par an. Il ne faut pas oublier que nous sommes majoritairement formés à ne pas utiliser l’arme. L’objectif est d’éviter le tir autant que faire se peut.
La formation se déroule en plusieurs étapes :
Par exemple, à l’école de Nîmes, il existe un petit village qui a été reconstitué dans lequel on peut créer des scénarios et se confronter à un semblant de réel. On intervient, on met en joue mais on ne tire pas. Tout cela est fait de manière régulière pendant un an.
Tous les agents ont normalement obligation de participer à trois séances de tirs par an. Trois séances de 30 cartouches pour être précis. L’organisation des services de police et les effectifs ne le permettent pas. Si des agents partent en stage de tir, les missions ne seront pas assurées. Il faut savoir que pour utiliser son arme de service, il faut être habilité.
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Dans l’idéal, il faudrait même renforcer ces entraînements. Savoir bien tirer est aussi important, mais savoir quand tirer est le plus difficile. Nous avons des cours avec des cibles mouvantes de forme humaine. Quand elles apparaissent, elles peuvent être armées ou non, on doit prendre la décision de tirer ou pas en un dixième de seconde.
Même si l’expression n’est pas forcément appropriée, c’est le policier qui, «au feeling», va savoir s’il est en droit d’utiliser son arme. Un collègue peut estimer avoir été en insécurité suffisante, tirer, puis une analyse conclura plus tard que non, en se décalant d’un mètre, le policier pouvait se sortir de la situation sans tirer.
De toute façon, plus il y aura de formation, plus ce sera bénéfique et sécurisant, pour les agents en premier lieu. Quand on connaît bien son arme et que l’on a une bonne assurance avec, on maîtrise beaucoup mieux la situation.
Jusqu’à une époque récente, l’entraînement au tir de la plupart des gendarmes et des policiers ne dépassait guère le tir annuel d’une douzaine de cartouches, pratiqué avec leur arme de poing de service. Cette situation s’est malheureusement bien dégradée depuis une dizaine d’années : la banalisation des actions terroristes, la violence irréfléchie de certains malfaiteurs qui, n’ayant plus à craindre comme par me passé que le meurtre d’un policier ne les conduit à la guillotine, n’hésitent plus à tirer sur les forces de l’ordre.
Face à cette triste évolution, le ministère de l’intérieur, le ministère des finances (douanes) et le commandement de la gendarmerie ont doté leurs hommes de pistolets plus modernes et plus efficaces et on en parallèle notablement augmenté les dotations de munitions destinées à l’entraînement. L’entraînement se trouve malheureusement pénalisé par le manque de stands de tir de proximité.
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La réduction du format des armées a entraîné la dissolution de beaucoup de régiments, dont le stand de tir était souvent mis à la disposition des gendarmes dans certains créneaux.
Une collaboration entre forces de l’ordre et clubs de tir sportifs doit se faire dans le cadre de conventions bi-partie. Dans celle-ci les créneaux et les conditions d’utilisation et sa durée seront clairement précisés. Cette collaboration peut être bénéfique :
Au sein de la police, le tir sportif est également pratiqué, comme en témoignent divers championnats et compétitions :
Ces événements témoignent de l'engagement et de la passion pour le tir sportif au sein de la police.
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