Les images d'un tir de missile ballistique de la Corée du Nord ont été diffusées sur une chaîne sud-coréenne à Séoul, le 6 janvier 2025. La Corée du Nord a lancé un missile balistique en direction de la mer du Japon, lundi 6 janvier, a annoncé l'armée du pays.
Ce tir intervient le jour où Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, se trouve à Séoul dans le cadre d'une tournée d'adieu avant l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Ce tir de missile est le premier par la Corée du Nord cette année. Les derniers tirs, une salve de missiles balistiques à courte portée, avaient eu lieu le 6 novembre, à quelques heures de l'élection présidentielle aux Etats-Unis.
Le missile, lancé le 31 octobre vers 7h11 heure locale, aurait volé pendant 1 heure et 26 minutes, parcouru environ 1.000 kilomètres, atteignant une altitude de plus de 7.000 kilomètres avant d’atterrir en mer. « La RPDC a décrit ce dernier lancement comme un 'test très crucial' qui 'a mis à jour les récents records de la capacité de missiles stratégiques de la RPDC' », a déclaré aux membres du Conseil Khaled Khiari, Sous-secrétaire général pour l’Asie au Département des affaires politiques de l’ONU.
« Le Hwasong-19 établit de nouveaux records en termes de durée de vol et d’altitude et est le deuxième ICBM à combustible solide développé par la RPDC qui n’a pas besoin d’être ravitaillé avant le lancement. Ce dernier essai marque le 11e lancement de missile balistique intercontinental (ICBM) par la RPDC - plus communément appelée Corée du Nord - depuis l’annonce d’un nouveau plan quinquennal d’expansion militaire en 2021.
M. Khiari a noté que le lancement posait également de « graves risques » pour l’aviation civile internationale et le trafic maritime, avec un potentiel d’incidents involontaires, la Corée du Nord n’ayant émis aucune alerte de sécurité. « Le lancement par la RPDC d’un autre ICBM est très préoccupant et représente une grave menace pour la stabilité régionale », a-t-il déclaré, notant que malgré de nombreuses réunions du Conseil de sécurité en 2023 et 2024, le pays « n’a pas tenu compte des appels à s’abstenir de nouveaux lancements ».
Lire aussi: Missile chinois et Polynésie
Le Secrétaire général de l'ONU, António Guterres, a également condamné le tir du missile, exhortant le pays à désamorcer la situation et à se conformer aux résolutions internationales. Il a souligné que l’engagement diplomatique demeure la « seule voie vers une paix durable et une dénucléarisation complète et vérifiable de la péninsule coréenne ».
Antony Blinken a condamné ce lancement, assurant que Pyongyang recevait des "équipements et des formations militaires" de la part de la Russie. L’actuel président sud-coréen par intérim, Choi Sang-mok, a lui évoqué mardi une "grave menace" à la sécurité régionale.
M. Khiari s’est également dit préoccupé par les tensions croissantes dans la péninsule coréenne, avertissant que la « poursuite persistante » par la RPDC de programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques - en violation des résolutions du Conseil de sécurité - continue de saper le régime mondial de désarmement nucléaire et de non-prolifération.
« Il est crucial de prendre des mesures pratiques pour réduire les tensions et inverser cette trajectoire dangereuse », a-t-il déclaré, exhortant les États membres à favoriser un environnement propice au dialogue et à la coopération. En conclusion de son exposé, M. La Corée du Nord a tiré des missiles balistiques qui se sont abîmés en mer.
La Corée du Nord a affirmé mardi 7 janvier avoir testé avec succès un nouveau "missile hypersonique" destiné, selon le dirigeant Kim Jong-un, à dissuader "tous les rivaux" du pays dans la région Pacifique. Cet essai s’est déroulé lundi au beau milieu d’une visite en Corée du Sud du secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, et à deux semaines de l’investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
Lire aussi: Analyse des spécifications des missiles balistiques russes
Ce "missile balistique hypersonique de portée intermédiaire" est destiné à "renforcer progressivement la dissuasion nucléaire du pays", a déclaré Kim Jong-un, qui a assisté au lancement en compagnie de sa fille adolescente Ju Ae. Cette nouvelle arme "dissuadera de façon fiable tous les rivaux de la région Pacifique qui peuvent affecter la sécurité de notre Etat", a-t-il ajouté, cité par l’agence officielle nord-coréenne KCNA.
Selon KCNA, un "nouveau composé de fibre de carbone" a été utilisé pour le corps du moteur du missile, et "une nouvelle méthode […] a été introduite dans le système de contrôle de vol et de guidage". L’emploi de fibre de carbone dans la fabrication d’un missile permet de diminuer son poids, et par conséquent d’accroître sa portée et sa manœuvrabilité. Mais la technologie est difficile à maîtriser en raison de la faible résistance de ce matériau composite aux hautes températures.
Un missile est qualifié d’hypersonique quand il peut atteindre plus de cinq fois la vitesse du son, soit plus de 6 000 km/h. "Ce qui est alarmant à propos de ce missile, c’est que cette technologie n’est actuellement possédée que par la Russie, la Chine et les Etats-Unis", explique à l’AFP Yang Moo-jin, président de l’Université des études nord-coréennes à Séoul. "Pour atteindre de telles vitesses, il faut des matériaux capables de résister à des conditions extrêmes", souligne-t-il.
D’après KCNA, le missile a été tiré depuis la région de Pyongyang et a parcouru 1 500 kilomètres, à 12 fois la vitesse du son (Mach 12), avant de s’abîmer en mer du Japon, appelée mer de l’Est par les Coréens. "Il s’agit clairement d’un plan et d’un effort pour nous défendre, ce n’est pas un plan et une action offensifs", a assuré Kim Jong-un. Il a néanmoins ajouté que "le monde ne peut pas ignorer" la performance de ce missile, estimant qu’il était en mesure de "porter un coup militaire sérieux à un rival en brisant efficacement toute barrière défensive". Il s’agit du premier tir de missile effectué par la Corée du Nord en 2025.
La Corée du Nord a tiré ce jeudi plusieurs missiles balistiques de courte portée en direction de la mer du Japon, a annoncé l’armée sud-coréenne. Celle-ci « a détecté le lancement de plusieurs types de missiles balistiques de courte portée », a annoncé l’état-major interarmées, sans préciser le nombre exact de projectiles. Il s’agit des premiers tirs de missiles balistiques par la Corée du Nord en près de deux mois. Les derniers avaient eu lieu le 6 novembre, quelques heures avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis. Le dernier en date avait eu lieu le 10 mars, au moment où la Corée du Sud et les États-Unis effectuaient des exercices militaires dans la région.
Lire aussi: Enjeux du nouveau tir de missile nord-coréen
Les sanctions imposées par les Nations unies contre Pyongyang pour son programme nucléaire lui interdisent de posséder des missiles balistiques, qui effectuent la majeure partie de leur trajectoire en dehors de l’atmosphère terrestre. Le 28 avril, la marine nord-coréenne avait dévoilé un nouveau destroyer de 5 000 tonnes, le Choe Hyon, destiné à entrer en service début 2026.
Les analystes voient dans cette démonstration de force, et dans les propos de Kim Jong-un, un signal adressé au futur président américain. "Il envoie un message clair à l’administration Trump, suggérant que pour engager un dialogue, la position stratégique de la Corée du Nord doit être reconnue", dit Hong Min, analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale.
Au cours de son premier mandat, Donald Trump avait mené des tentatives très personnelles de rapprochement avec Kim Jong-un, qu’il avait rencontré à trois reprises. S’il avait échoué à obtenir de la Corée du Nord qu’elle renonce à son programme d’armes nucléaires, pour lequel le pays est lourdement sanctionné par l'ONU, ce rapprochement avait tout de même fait baisser les tensions entre les deux Corées. Depuis, en 2022, la Corée du Nord a déclaré "irréversible" son statut de puissance nucléaire, et l’a même gravé l’année suivante dans sa Constitution.
Son armée a effectué de nombreux essais d’armes interdites par les Nations unies, dont celui d’un missile balistique intercontinental (ICBM) à combustible solide. Selon Hong Min, le tir de missile de lundi est destiné à montrer à Washington que l’arsenal nucléaire de Pyongyang est désormais beaucoup plus avancé que lors du premier mandat de Trump (2017-2021). Et que le pays, qui a signé un traité de défense mutuelle avec la Russie, est en position de force pour une éventuelle reprise des négociations avec les Etats-Unis. Il est d’ailleurs possible que Pyongyang ait reçu une assistance "technique" de Moscou pour la mise au point de ce missile, explique cet expert.
Kim Jong-un "semble vouloir faire évoluer le cadre des négociations, dont l’objectif serait un contrôle des armes nucléaires pour réduire les menaces, plutôt qu’une dénucléarisation", relève-t-il.
L’état-major interarmées sud-coréen a quant à lui affirmé que plusieurs détails du lancement communiqués par la Corée du Nord étaient inexacts, notamment la distance parcourue par le missile (1 100 kilomètres selon lui, au lieu de 1 500 kilomètres selon KCNA). "La Corée du Nord est très douée pour la propagande, l’agitation et la tromperie.
Date | Type de missile | Portée | Altitude maximale | Remarques |
---|---|---|---|---|
6 janvier 2025 | Balistique | 1 000 km | 7 000 km | Lancé en direction de la mer du Japon |
31 octobre (précédent) | ICBM (Hwasong-19) | N/A | N/A | Nouveaux records de durée de vol et d'altitude |
7 janvier 2025 | Hypersonique | 1 500 km | N/A | Vitesse de Mach 12 |
6 novembre (précédent) | Balistiques à courte portée | N/A | N/A | Salve de missiles |
tags: #tir #missile #balistique #Corée #du #Nord