L'Iran a lancé 200 missiles contre Israël, dont, pour la première fois, plusieurs missiles balistiques hypersoniques, lors de son attaque de grande ampleur contre l'État hébreu.
Les Gardiens de la Révolution iraniens ont affirmé mercredi avoir tiré des missiles hypersoniques vers Israël, au cinquième jour de la guerre qui oppose les deux pays. Selon les Gardiens de la Révolution, « la 11e vague » de l'opération ''Promesse Honnête 3'' a utilisé ces engins balistiques hypersoniques de portée intermédiaire (1 400 km) annoncés en 2022 et dévoilés en 2023 par le régime des mollahs.
Présentés en 2023 en grande pompe, ces nouveaux engins qui devaient apporter "la paix et la stabilité aux pays de la région" devaient également avoir la capacité de contourner "tous les systèmes anti-missiles" de n'importe quel pays de la région.
Présenté officiellement en 2023, le Fattah-1 (« vainqueur » en persan), est l’arme la plus récente dans l’arsenal balistique iranien. Nommé Fattah, que l'on peut traduire en "vainqueur", le missile iranien devait renforcer le "pouvoir de dissuasion" de l'Iran et apporterait "la paix et la stabilité aux pays de la région", indiquait Téhéran en juin 2023 lors de la présentation de cet armement en présence du défunt président Ebrahim Raïssi.
Le missile Fattah allie deux compétences précieuses : une vitesse considérable et une ogive dotée d’une excellente capacité de manœuvre. Les forces armées iraniennes ont mené "la onzième vague de la fière opération Promesse Honnête 3 en utilisant des missiles Fattah-1", ont déclaré les Gardiens de la révolution à la télévision d'État.
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Le Fattah-1 est un missile balistique supersonique (avec une trajectoire en cloche). Conçu par la force aérospatiale des Gardiens, grâce à un échange de technologies entre l’Iran et la Chine, le missile Fattah-1 fait partie de l’arsenal militaire iranien depuis 2023.
Avec une portée de 1 400 km et une vitesse allant jusqu’à Mach 15, soit 18 000 km/h, le Fattah-1 peut atteindre des cibles comme Tel-Aviv en moins de quatre minutes. Concrètement, une fois tiré depuis le sol, après une phase de quelques minutes poussée par les moteurs dans l'atmosphère, il se détache de ses propulseurs comme une fusée et atteint une vitesse hypersonique très au-dessus de l'atmosphère. Il retombe ensuite à très haute vitesse vers sa cible, et n'est détectable par les radars, en théorie, que quelques secondes avant l'impact. Au total, sept minutes seulement séparent le tir de l'impact, malgré la distance de 1 400 km...
Il a une portée de 1.400 kilomètres et est capable d'atteindre une vitesse située entre Mach 13 et Mach 15 (entre 16.000 et 18.5000 kilomètres par heure). Ces missiles balistiques hypersoniques de portée intermédiaire, capables d'atteindre entre 16.000 et 18.000 kilomètres par heure selon Téhéran, avaient été officiellement dévoilés en 2023.
Le régime iranien est extrêmement fier de cette arme qu’il juge « insaisissable ». Téhéran soutient qu’elle peut contourner « tous les systèmes de défense antimissiles », de n’importe quel pays de la région.
Le Fattah-1 est composé de deux étages : l’un propulse le projectile lors de son lancement, l’autre contient la charge explosive. Selon l'agence de presse iranienne, il est doté de deux étages : le premier qui sert à propulser le missile lors du lancement, et le second, qui contient la charge explosive, mais aussi un moteur destiné à être manoeuvré en vol, avec « une précision redoutable ».
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L’une des particularités du Fattah réside dans ses mini-moteurs qui lui permettent de dévier sa course, d’être guidé à l’aide d’éléments d’intelligence artificielle au niveau de la tête et ainsi d’éviter les interceptions par lui-même. L'Iran assure qu'il est doté d'une « intelligence artificielle », lui permettant de contrer de manière autonome la défense adverse.
Il est ainsi plus rapide qu'un missile de croisière ou bien un drone, qui tous deux ont une trajectoire plus linéaire, en ligne droite, un peu à l'image de celle d'un avion. En somme, le missile Fattah allie deux compétences précieuses : une vitesse considérable et une ogive dotée d’une excellente capacité de manœuvre.
Il pourrait non seulement manœuvrer lorsqu’il est dans l’atmosphère, mais également lors de sa phase dans l’espace, selon les déclarations de responsables iraniens cités par Reuters en 2023.
Un missile balistique est l’une des deux grandes familles de missiles, avec le missile de croisière, qui est propulsé tout au long de son vol effectué à basse altitude. Il s'agit bien ici de missiles balistiques et non de croisière, c'est à dire qu'ils ne sont pas propulsés comme les seconds tout le long de leur vol.
À l’inverse, le nom du premier renvoie à la notion de trajectoire balistique, celle décrite par un corps soumis à la seule gravité. Lors de sa phase ascendante, il est propulsé à haute altitude, dépassant la limite de l’atmosphère pour rejoindre l’espace, où il n’est soumis à aucun frottement de l’air, mais seulement à la gravité. Une fois populsés dans les limites hautes de l'atmosphère ils sont ensuite soumis à la gravité pour atteindre leur cible selon une trajectoire elliptique.
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C’est à partir de ce moment-là que sa trajectoire - une ellipse - devient réellement balistique. Une fois atteint son apogée, il redescend sur terre et la force de gravitation lui confère une vitesse considérable.
Mais la vulnérabilité des missiles balistiques traditionnels vient de leur trajectoire, qui est facilement prévisible. Les armées cherchent donc depuis des années à développer des trajectoires complexes et rendre ces missiles «manœuvrants» (notamment lors de la phase de rentrée dans l’atmosphère) afin d’échapper aux défenses anti-missiles adverses.
Sa trajectoire plus tendue que celle des missiles balistiques, grâce à un petit moteur situé sur l'ogive, le rendrait par ailleurs moins détectable que ces derniers. Enfin, il est doté de légères capacités manoeuvrantes, ce qui le rend moin prévisible.
En outre, il devait également être capable de contourner "tous les systèmes anti-missiles" de n'importe quel pays de la région, indiquait Téhéran, dans des propos repris par Le Figaro. Il faut aussi souligner sa précision de frappe assez chirurgicale, puisqu’elle se limite à un rayon de 10 m, selon les déclarations iraniennes.
Les entreprises de défense israéliennes travaillent sur des systèmes d’interception de missiles hypersoniques, mais ils ne sont pas encore utilisés. Ce qui constitue une vulnérabilité des défenses israéliennes, a précisé au Wall Street Journal Farzin Nadimi, chercheur principal au Washington Institute. C'est le principal avantage de ce type de projectile : très rapide et détectable seulement au dernier moment, il peut rendre inopérant la plupart des systèmes de détection - et de neutralisation.
Néanmoins, assure cette même source, « les Iraniens n’ont pas de missiles hypersoniques au sens d’hypervéloces. » De conception potentiellement simple, les missiles balistiques ont été privilégiés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale par des puissances comme l’Iran qui ne disposent pas d’une aviation suffisante pour frapper des cibles à longue distance - à l’image du succès planétaire du «Scud» soviétique.
En plus de son «dôme de fer» capable d’intercepter des roquettes à courte portée, Tsahal dispose d’intercepteurs «Arrow» dédiés aux missiles balistiques à plus longue portée, qui ont été mis à rude épreuve depuis le début de la guerre ouverte avec l’Iran vendredi dernier.
Reste qu'il paraît difficile, encore aujourd'hui, d'évaluer la véracité de ces affirmations : une partie au moins de ces missiles ont été interceptés par Israël, même si certains ont atteint leur cible.
Nombre d’entre eux sont ainsi hypersoniques : la chose, en soi, est loin d’être nouvelle. Technologiquement, la difficulté est d’obtenir en même temps une vitesse élevée et une capacité manoeuvrante. C’est en la matière que l’Iran se targue d’exceller avec son nouveau «Fattah».
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