Le char Leclerc est le premier char de combat de 3e génération qui représente l’essentiel d’un système d’arme novateur. Le char Leclerc dispose de capacités de feu, de mobilité et de protection. S’ajoute à cela la capacité d’information de commandement grâce à l’informatique de bord et à la transmission de données dont il dispose. Armement secondaire : une mitrailleuse de 12,7 mm coaxiale.
La prise de conscience, au cours des années soixante-dix, par l'armée française, des insuffisances de l’AMX-30 B2, provoqua en 1977, l’établissement d'un cahier des charges, nommé EPC, pour Engin Principal de Combat. L’achat de véhicules étrangers, comme le Char M1 Abrams, le Char Leopard 2, ou le Char Merkava fut envisagé, puis rejeté. De même en 1979, un programme combiné avec l'Allemagne sur la base du Leopard 2, n’aboutit pas. Ne restait plus que la solution de la construction d’un modèle national et des études débutèrent donc.
Contrairement aux autres programmes occidentaux, on misa plus sur une protection active que passive, dans le but de limiter la masse finale du véhicule. Restait, pour produire le véhicule, à trouver un partenaire, pour éviter un coût prohibitif par exemplaire produit. En 1990, la production de série débuta, avec les quatre exemplaires de la tranche 1, qui furent utilisés principalement lors de tests comparatifs avec du matériel étranger. Puis les 17 de la tranche 2 et ceux de la tranche 3 furent livrés. Ils amélioraient, respectivement, le dessin de la tourelle et le blindage de la caisse.
Les tranches T4 et T5 furent, eux, plus réussis. Ils éliminaient les problèmes récurrents de moteur et, après une remise à niveau dite RT5, à la fin des années quatre-vingt-dix, ils restèrent en service en tant que "Série 1 OPS". La production de la deuxième série débuta avec la tranche 6 (Série 2.1), similaire au RT5, mais avec un système de climatisation électrique monté à l'arrière droit de la tourelle. Puis la tranche 7 (S2.2) introduisit un système de transmission de données au véhicule de commandement, un VAB, ce qui permet une vision instantanée de l'état des chars et des cibles repérées. Cette tranche améliorait aussi le viseur du chef de char qui avait tendance à se décalibrer.
La tranche 8 (S2.3) constitua une remise au goût du jour des équipements électroniques. À Satory, en 2004, la tranche 10 fut présentée. Elle est équipée d'un nouveau viseur chef équipé d'un télémètre laser et d'une caméra thermique IRIS, ainsi que d'un nouveau blindage. Elle constitue le début de la troisième série (SXXI) et une production de 96 exemplaires. A partir de 2007, tous les SXXI sont portés au standard tranche 11. Ils sont équipés du système de gestion du champ de bataille ICONE.
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Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2024-30, l’armée de Terre doit disposer de 200 chars Leclerc modernisés [standard XLR] à l’horizon 2035. Jusqu’alors, la rénovation de 100 exemplaires avait été commandée, en deux temps, par la Direction générale de l’armement [DGA]. Pour rappel, lancée en 2015 via un contrat de conception notifié à KNDS France [Nexter, à l’époque], la « rénovation » du Leclerc est l’une des sept opérations prévues par le programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation].
Il s’agit de doter le Leclerc des équipements nécessaires au combat collaboratif, comme le Système d’information du combat SCORPION [SICS] et la radio CONTACT. Il est aussi question de lui ajouter un tourelleau téléopéré de 7,62 mm et une nouvelle conduite de tir. Enfin, cette opération vise également à renforcer sa protection contre les engins explosifs improvisés et les roquettes, grâce à l’intégration du brouilleur BARAGE. L’option d’un système de protection active [APS] n’a pas été retenue.
« La capacité Leclerc est essentielle pour répondre aux engagements français, notamment au sein de l’Otan, dans un contexte de durcissement des opérations dans le monde. Le char Leclerc est en effet une capacité centrale dans le milieu terrestre grâce à sa puissance de feu et sa grande mobilité », avait expliqué la DGA, en janvier 2023. À l’époque, l’objectif était de livrer 200 Leclerc XLR à l’armée de Terre avant 2030. Objectif qui n’a pas été repris par la LPM 2024-30 puisque l’armée de Terre ne comptera que 160 exemplaires à cette échéance, les 40 derniers devant être livrés avant 2035.
En attendant, au 10 décembre, celle-ci a reçu son 34ème chars Leclerc partiellement porté au standard XLR puisque les viseurs de dernière génération PASEO, fournis par Safran Electronics & Defense, ne seront pas disponibles avant 2028. Quoi qu’il en soit, le 28 janvier, la DGA a fait savoir qu’elle venait de commander la rénovation de 100 chars Leclerc XLR de plus, portant ainsi à 200 le nombre d’exemplaires devant être rénovés.
« Les travaux de rénovation sont réalisés sur le site de l’industriel KNDS France à Roanne. Ils permettront au char Leclerc de rester en service jusqu’à l’arrivée du futur système de combat terrestre ‘Main Ground Combat System’ [MGCS] », a-t-elle expliqué. Ce qui est sans doute optimiste. En effet, dans un rapport publié en 2023, le député François Cormier-Bouligeon avait avancé que la prolongation du Leclerc pourrait être contrariée par l’obsolescence de son groupe motopropulseur [GMP]. Ce qui, à ce jour, n’a pas encore été pris en compte par le ministère des Armées.
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Par ailleurs, la question de l’armement de ce char, avec l’intégration éventuelle du système ASCALON, développé par KNDS France, se pose également, dans l’optique du MGCS. En 2007, on dipose de 406 chars en parc dont 380 en ligne (4 régiments de 80 Leclerc).
Tout d'abord, il met en œuvre une suspension hydropneumatique de moindre masse et volume par rapport aux barres de torsion classiques et évite d’avoir recours à un stabilisateur très perfectionné pour l’armement. Dans le même but, les galets et les chenilles sont en aluminium, ces dernières possèdent en outre un revêtement en caoutchouc vulcanisé qui réduit les frottements et le bruit.
La motorisation est fournie par un moteur extrêmement novateur, mais capricieux et difficile à mettre au point, le V8X-1500 hyperbar à huit cylindres en V turbocompressé, intégrant une turbine à gaz chargée d'alimenter le premier étage du compresseur et éventuellement le système électrique quand le moteur est arrêté. Cette combinaison permet des accélérations époustouflantes pour un char, puisqu'il peut accélérer de 0 à 32 km/h en cinq secondes, d'autant que le moteur diesel est presqu’aussi silencieux qu’une turbine. Les problèmes subis par les premiers Leclerc, sont venus de la gestion électronique de ce moteur, entre autres de capteurs, mais ils semblent résolus dorénavant.
L'échappement des gaz sur l'arrière gauche de la caisse est refroidi, pour éviter une trop grande signature thermique. La transmission est du type automatique hydromécanique avec cinq rapports avant et deux arrière. Le freinage est aussi très puissant, avec un décélérateur aux grandes vitesses et deux freins à disque sur les barbotins, auxquels s’ajoute un frein de parcage mécanique. Les réservoirs ont une capacité de 1300 litres et sont utilisés comme éléments de protection du char. Un système de ravitaillement à haute pression permet leur remplissage en deux minutes.
Le pilote prend place à l’avant gauche de la caisse, par une petite trappe difficile d’accès, au vu de sa position juste au dessous de la mitrailleuse coaxiale. Il dispose de trois épiscopes (deux latéraux avec dégivrage et un central, tous équipés de lave glace ). L'épiscope central est équipé d'un "I.L" (Intensificateur de Lumière) autorisant un pilotage nocturne. Le char se manœuvre par le biais d'un volant central, accompagné à sa droite d'un levier de vitesse permettant l'inversion de la marche du tank, et à sa gauche de divers indicateurs, tels que la vitesse du char, le régime moteur, sa température ou encore le carburant restant.
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Le pilote dispose sur l’épiscope central d'un indicateur de position de la tourelle, et pour plus de précision d’un petit miroir braqué sur la partie numérotée du puits de celle-ci, lui permettant de tenir compte de la position du canon lors du déplacement. Grâce à l'emploi d'un chargeur automatique, la tourelle est remarquablement petite, sa surface avant est de 1,6 m², soit 0,5 de moins que le Leopard 2. Le chef de char est sur la gauche du canon et le tireur sur la droite. Tous les deux disposent du même palonnier de commande électrique, leur permettant de pointer et tirer avec les armes de bord. On trouve 8 boutons sur le palonnier.
Celui-ci peut opérer selon un mode spécial dit tachimètrie, rendant possible la prédiction de la position future de la cible en fonction de sa vitesse. Le viseur du tireur (VTI), possède un grossissement en voie jour de 3,3 en grand champ, un de 10 fois en petit champ, et une voie nuit avec la caméra thermique. (grossissement x3 x10 et x20 en fonction zoom). Le chef de char dispose en plus d'un viseur indépendant avec, lui aussi, deux voies (jour x2,5 et x10 ; nuit x2,5) et huit épiscopes disposés autour de son écoutille, lui permettant le repérage des objectifs. Le canon embarqué est un CN120-26, fabriqué par Giat. De calibre de 120 mm à âme lisse et d'une longueur de 52 calibres, il est chambré pour tirer les munitions standards de l'OTAN à douilles combustibles. La masse totale du canon est de 3.5 t.
Chars Leclerc tropicalisés (TROP) pour les Émirats arabes unis. Du moteur Diesel MTU 883 de 1500 ch. Les Emiratis, qui possèdent quelques intérêts dans cette société allemande (MTU), ont préféré un moteur qui ne " sorte pas de la famille " plutôt que le moteur Diesel UDV 8X de 1500 ch monté sur les Leclerc de l'armée française (EMAT).
Quinze chars Leclerc de l'armée française et quinze des Émirats arabes unis ont été déployés au Kosovo de 1999 à 2002 dans le contexte de la force de maintien de la paix de l'OTAN. En 2006, treize Leclerc ont été déployés au Sud-Liban pour la mission de maintien de la paix avec la FINUL.
En 2003, seulement 23 chars ont été acceptés par la DGA contre une prévision de 45. En fin d'année 2005, le char Leclerc est confronté à de nouvelles difficultés : les patins en aluminium, qui s'usent trop vite, doivent être remplacés par des patins en acier. Le fonctionnement des récupérateurs de tir ne s'avère pas satisfaisant, de même que les épiscopes qui présentent des défauts d'étanchéité.
Le contrat de vente de blindés lourds Leclerc fut conclu avec les Emirats Arabes Unis en 1993. Afin d'obtenir ce marché, le prix du char Leclerc fut calculé au plus juste, alors que son coût de fabrication unitaire augmentait. Ces difficultés diverses ont abouti à une interruption des livraisons en 2000. Le contrat émirien a constitué un apport de charge considérable pour l'entreprise au cours des dernières années. À titre d'exemple, en 2001, l'exécution de ce contrat représentait environ 25 % de l'activité globale productive de Giat Industries.
Ce contrat a connu un aléa supplémentaire. Un plan d'acomptes favorable avait permis à Giat de dégager des réserves de trésorerie. Bonjour,j'ouvre ce sujet, car une question me taraude l'esprit depuis longtemps.Le char Leclerc a un gabarit hors norme en largeur (3m60 en position de combat, 3m40 en position de transport).Or, le gabarit UIC impose une largeur maxi en alignement de 3m15.
D'ailleurs, les wagons spéciaux, aussi bien les ex-DR pour AMX30, que les nouveaux (modèle SMD) pour les Leclerc mesurent 3m10 maxi. L'AMX30, et toutes ses déclinaisons, mesurait 3m10. BB67300 a écrit:Bonjour,j'ouvre ce sujet, car une question me taraude l'esprit depuis longtemps.…..., mais qu'en est-il du passage en tunnels étroits et dans les gares équipées de quais hauts ou autres obstacles ?Si des spécialistes militaires passent par là, merci d'avance Bonjour,C'est aussi valable pour le transport de charges hors gabarit (transfos sur wagon STSI,....
Oui, et encore que, les wagons STSI "mille-pattes" chargés (stator d'alternateur, gros transfo) n'ont pas le droit de croiser d'autres trains, mais ils sont équipés d'un système permettent de déplacer la charge d'un côté ou de l'autre pour passer les obstacles fixes. Les wagons STSI font partie de la catégorie "Transport Exceptionnel Particulièrement Encombrant" (TEPE).Un TEPE est un transport exceptionnel qui engage le contour de référence (appelé contour N), lequel fixe les cotes minimales dégagées par les obstacles fixes situés le long des voies.
L’étude de transport nécessite en conséquence une vérification particulière de l’itinéraire par le Gestionnaire d’Infrastructure des réseaux empruntés.Du fait de leur encombrement, ces transports sont soumis à d’importantes restrictions de circulation, telles qu’interdiction de croisement ou de dépassement sur tout le parcours,limitation de vitesse, arrêt pour désaxement du chargement au droit d’un obstacle, ....Ces raisons justifient l’acheminement d’un TEPE par train spécial... Le transport de chars fait partie de la catégorie "Transport Exceptionnel" (TE).
Un transport est dit exceptionnel quand il présente des difficultés spéciales de par ses dimensions, son poids ou son conditionnement, en raison des installations ou du matériel FRET, ne fût-ce que de l’un des réseaux à emprunter, et qui, de ce fait, ne peut être admis que sous des conditions techniques ou d’exploitation particulières.Voilà pour ces quelques précisions... Mmmmhhh mmmmhhh mmmmhhh !
Merci Pour les TEPE, il existe même le contour N "majoré" sur certaines lignes déterminées pour le passage de ces convois.J'ai trouvé aussi que les matériels militaires dépassant 3m15 de largeur utilisent le gabarit "enveloppe B" (à ne pas confondre avec le gabarit B), mais théoriquement en temps de guerre seulement. Z’ont dû demander aux ricains comment faire.. Voire aux popoffs... "La termitière future m'épouvante. Pour les carlingues de 737, ils en ont semé quelques unes dans une rivière il y a quelques temps.
Le char Leclerc et le char Leopard 2 sont deux des plus formidables chars de combat au monde. Le char Leclerc, développé par Nexter pour l’armée française, se distingue par son design innovant et son équipement technologique avancé. L’un des points forts du Leclerc est son système de conduite de tir automatisé, qui assure une grande précision même en mouvement. Ce char est également doté d’un moteur diesel V8 de 1 500 chevaux, lui conférant une vitesse et une mobilité exceptionnelles.
Le char Leclerc est aussi équipé d’une suspension hydropneumatique, offrant une grande flexibilité sur différents types de terrains. Cette suspension permet une adaptation rapide aux conditions du terrain, augmentant ainsi l’efficacité opérationnelle. Le char Leopard 2, produit par Krauss-Maffei Wegmann pour l’armée allemande, est réputé pour sa robustesse et sa fiabilité. Le Leopard 2 est équipé d’un canon de 120 mm à âme lisse, similaire à celui du char Leclerc, mais avec un système de chargement manuel.
Ce char est propulsé par un moteur diesel V12 de 1 500 chevaux, permettant des performances comparables à celles du Leclerc. La suspension de type torsion du Leopard 2 offre une bonne performance sur terrain difficile, bien que certains experts considèrent que la suspension hydropneumatique du Leclerc est supérieure. L’automatisation du système de chargement du char Leclerc permet une cadence de tir élevée, augmentant son efficacité en situation de combat. Ce système de chargement automatique réduit également la taille de l’équipage nécessaire à bord, limitant ainsi les risques.
Un autre point fort technologique du char Leclerc est son système de protection NBC (nucléaire, biologique, chimique). Ce système protège l’équipage contre les menaces environnementales et chimiques, garantissant ainsi leur sécurité. Le Leopard 2 utilise un système de gestion de combat numérique qui améliore la coordination et la communication entre les unités. Ce système permet une meilleure prise de décision en temps réel, augmentant ainsi l’efficacité opérationnelle.
En matière de protection, le Leopard 2 est doté de modules de blindage additionnels qui peuvent être adaptés selon les missions. Ces modules offrent une protection renforcée contre les menaces modernes, comme les missiles antichars et les engins explosifs improvisés. Le char Leopard 2, de son côté, a été largement utilisé par de nombreuses armées à travers le monde, démontrant sa fiabilité et son endurance. Les deux chars ont participé à des exercices militaires internationaux, montrant leurs capacités à coopérer avec des forces alliées.
Le choix entre le char Leclerc et le char Leopard 2 dépend des priorités stratégiques et des préférences techniques de chaque armée.
Comparaison des performances de tir entre le Leclerc et le M1 Abrams:
Caractéristique | Leclerc | M1 Abrams |
---|---|---|
Canon | GIAT CN120-26/52 cal. | 120 mm / 44 calibres |
Tir en mouvement | 40 km/h sur cible à 4000m (cible à 60 km/h) | 15 km/h sur cible fixe à 3000m |
Chargeur | Automatique | Manuel |