Les Jeux olympiques sont sans conteste la plus grande manifestation sportive de la planète. Toutefois, certaines épreuves du passé suscitent aujourd'hui l'étonnement, voire l'indignation. Parmi celles-ci, le tir aux pigeons vivants, discipline olympique lors des Jeux de Paris en 1900, reste l'une des plus controversées.
Le ball-trap daterait de la fin du XVIIIe siècle en Angleterre. Jusqu’entre les deux guerres mondiales, de vrais oiseaux (pigeons principalement) étaient libérés de leur cache et pris comme cible vivante. Cette pratique dite « honteuse et inesthétique » est interdite à la fin du XIXe siècle. Des boules de verre remplies de plumes sont alors lancées. En 1880, l’oiseau d’argile avant de devenir plateau d’argile. Les règles concernant la pratique de ce sport avaient été préétablies vers 1920 dans le Massachusetts, et qui se nommait le « Clock Shooting » (Tir à l’horloge). Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le tir aux pigeons d’argile se démocratise par les soldats américains qui s’entraînaient et en faisant aussi une activité de détente.
Pierre de Coubertin a inscrit le tir aux premiers jeux olympiques en 1896. Le tir sportif s'organise au xixe siècle, notamment dans les pays anglo-saxons. La National Rifle Association est ainsi créée aux États-Unis en 1871. En France, l'Union des sociétés de tir naît en 1896. L'Union internationale des fédérations et associations nationales de tir est fondée à Zurich en 1907 ; dissoute durant la Première Guerre mondiale, elle renaît en 1921, sous le nom d'Union internationale de tir. Elle suspend ses activités pendant la Seconde Guerre mondiale, puis les reprend, en 1947 ; en 1998, elle prend le nom de Fédération internationale de tir sportif. En 2013, cent cinquante-quatre fédérations nationales lui sont affiliées.
Le tir aux pigeons est apparu lors de l'édition parisienne en 1900. Comme vous l’avez deviné, le but est de tuer le maximum de pigeons possible. La discipline obéit toutefois à une règle simple : le concurrent est éliminé dès lors qu’il manque deux cibles d'affilée.
Le Belge Léon de Lunden l’emporte en éradiquant de la surface du globe pas moins de 21 pigeons. En tout, plus de 300 pigeons mutilés ont trouvé la mort à la fin de la compétition. Un triste épisode des Jeux qui pourraient bien vous faire reconsidérer votre haine viscérale du columbidé.
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Dès 1866, l’association concessionnaire décide d’étendre la gamme de ses activités sportives et crée des installations de tir. Après trente ans, la concession du Cercle des Patineurs est reprise en 1895 par une société sportive, Les Acacias. En 1899, la Société pour l’Encouragement des Tirs en France, association régie par la loi de 1901 constituée à cet effet le 15 juillet 1899, lui succède et constitue le Cercle du Bois de Boulogne. Le tir aux pigeons, sport désormais emblématique du Cercle du Bois de Boulogne, fonde sa réputation à travers une saison jalonnée de prix et de concours internationaux. C’est au début du XXème siècle le premier club de tir en France et l’un des premiers d’Europe, comptant parmi ses membres le Baron de Coubertin et accueillant lors de l’Exposition Universelle de 1900, comme lors des années suivantes, des concours internationaux prestigieux.
L’Association Sportive du Cercle du Bois de Boulogne de 1946 à 2007 L’Association Sportive du Cercle du Bois de Boulogne poursuit après la seconde guerre mondiale une politique ambitieuse d’investissements au service du sport de haut niveau. Dans la discipline du tir, devenu ball-trap et tir aux assiettes, l’Association organise ainsi le Championnat de France, le Grand Prix de Paris, et en 1962 la Coupe des Nations, le site disposant de la fosse olympique la plus belle et la plus rapide d’Europe.
En France, en 1967, l’Union des Sociétés de Tir a fusionné avec la Fédération Française de Tir aux Armes de Chasse. La Fédération Française de ball-trap naît en 1985, pour la défense et le suivi de la discipline.
Le tir fait partie des sports présents lors des premiers jeux Olympiques, en 1896, avec cinq épreuves : deux compétitions de tir au pistolet, deux de tir au fusil, une de tir au revolver. Sauf en 1928 à Amsterdam, le tir fera toujours partie du programme olympique. Au fur et à mesure des éditions, les épreuves les plus diverses, parfois très surprenantes (tir sur cerf courant, tir sur pigeon vivant, tir au fusil de guerre, etc.), apparaîtront de manière éphémère. Discipline masculine à l'origine, le tir sportif est mixte aux Jeux de 1968 à 1980. Ce n'est qu'en 1984 que des épreuves réservées aux femmes sont instituées. À partir de 1992, les épreuves mixtes sont supprimées.
Aux jeux Olympique de Londres, en 2012, le programme olympique comptait quinze épreuves (9 pour les hommes, 5 pour les femmes). Les épreuves de tir se répartissent en deux groupes : les épreuves sur cible fixe pour les armes de poing (carabine et pistolet) ; les épreuves sur cible mobile (plateaux ou pigeons d'argile) pour les armes d'épaule (fosse olympique, double trap et skeet). Les épreuves de carabine et de pistolet se déroulent dans des stands, les concurrents visant des cibles situées à des distances de 10, 25 ou 50 mètres. Lors des épreuves sur cible mobile, les tireurs visent une cible qui passe dans une ouverture de 2 mètres, à une distance de 10 mètres.
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Aujourd'hui, le tir sportif sollicite la concentration et la maîtrise de soi, permettant l'harmonie entre le corps et l'esprit.
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