Le TIR est situé au cœur du Bois de Boulogne à Paris. Ses 6 500 membres, dont plus de la moitié ont moins de 30 ans, sont inscrits au club en grande majorité en famille. Ils y pratiquent en amateur ou en compétition de nombreux sports et activités comme le tennis, la natation, la gymnastique, le bridge et le football. Le TIR est animé par 65 bénévoles et 45 salariés gérant le club au quotidien. Son école omnisports se place aux premiers rangs des écoles françaises de formation au sport. Elle rassemble 650 élèves, de 6 à 18 ans. Elle se renforce régulièrement, axée sur le développement du sport de haut niveau, du sport de loisirs et du sport-santé. Elle se distingue notamment par la place importante qu'elle accorde aux valeurs du sport.
Au cours du Second Empire, le Bois de Vincennes comme le Bois de Boulogne sont concédés par l’Etat à la Ville de Paris pour y développer un lieu de promenade et la pratique du sport. En 1852, le Bois de Boulogne est cédé à la Ville et fait alors l’objet de travaux d’embellissement, selon les instructions de Napoléon III, sur le modèle des parcs londoniens, avec la création de grands lacs, de rivières et de cascades.
Les deux grands lacs attirant l’hiver de nombreux patineurs, avec un risque élevé d’accident et de noyade, il apparaît nécessaire de disposer d’un plan d’eau adapté à ce sport. Aussi la Ville concède-t-elle à bail en 1865 un terrain situé Pelouse de Madrid, à un “Cercle des Patineurs’’. Les lacs de patinage, de très faible profondeur, sont creusés selon les plans de l’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean-Charles-Adolphe Alphand.
Dès 1866, l’association concessionnaire décide d’étendre la gamme de ses activités sportives et crée des installations de tir. Après trente ans, la concession du Cercle des Patineurs est reprise en 1895 par une société sportive, Les Acacias. En 1899, la Société pour l’Encouragement des Tirs en France, association régie par la loi de 1901 constituée à cet effet le 15 juillet 1899, lui succède et constitue le Cercle du Bois de Boulogne.
Le tir aux pigeons, sport désormais emblématique du Cercle du Bois de Boulogne, fonde sa réputation à travers une saison jalonnée de prix et de concours internationaux. C’est au début du XXème siècle le premier club de tir en France et l’un des premiers d’Europe, comptant parmi ses membres le Baron de Coubertin et accueillant lors de l’Exposition Universelle de 1900, comme lors des années suivantes, des concours internationaux prestigieux.
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L’Association Sportive du Cercle du Bois de Boulogne poursuit après la seconde guerre mondiale une politique ambitieuse d’investissements au service du sport de haut niveau. Dans la discipline du tir, devenu ball-trap et tir aux assiettes, l’Association organise ainsi le Championnat de France, le Grand Prix de Paris, et en 1962 la Coupe des Nations, le site disposant de la fosse olympique la plus belle et la plus rapide d’Europe.
Dans le cadre d’une concession donnée par la Ville de Paris à la Ligue de Paris de Tennis (devenue Comité de Tennis de Paris) l'Association Sportive du Cercle du Bois de Boulogne, désormais également appelée "LE TIR", en référence à son histoire est devenue « club résident » du site pour une durée de 30 ans, soit jusqu’en 2037.
Les premiers courts de tennis ont plus de 100 ans. Ils sont désormais au nombre de 21, dont 7 courts en terre battue traditionnelle d’une qualité exceptionnelle. Une piste de padel a été ajouté en 2024. La piscine située dans un environnement unique a été initialement construite dans les années 70. Elle sera prochainement totalement rénovée. Le Pavillon Tennis, centre de gravité du club, a été complètement restructuré en 2018. Il abrite désormais de nouveaux équipements sportifs comme une salle de musculation très complète, un sauna, un hammam. Il comprend également des salles dédiées à la pratique des sports de la forme en intérieur, des salons pour le repos ou la lecture, un espace restauration et un bar. Il est entouré de nombreuses terrasses, longées par des cours d’eau. Les espaces verts du club sont un de ses atouts les plus distinctifs. Le site est fortement boisé.
La chasse à la palombe fait converger les hommes vers le cour des forêts, elle s’avère d’une intensité remarquable à la fois dans la cabane, mais également dans tout le territoire concerné. Les locaux qualifient cette passion débordante de maladie et l’appellent « fièvre bleue » ou « palombite ». Cela signifie que les pratiquants ont du « sang bleu » dans les veines, c’est-à-dire du sang à la couleur du plumage du gibier. L’animal les « anime », car il est au centre des préoccupations pendant plus d’un mois, les obligeant à délaisser travail et famille. Cet engouement est marqué par un fort investissement temporel et financier.
La chasse à la palombe, activité très médiatisée du fait des conflits existants entre défenseurs des oiseaux et chasseurs, regroupe un ensemble de pratiques diverses. Le terme « palombe » est une appellation locale, car l'animal ne prend cette dénomination qu'au sud de la Loire. Au nord, il se nomme « pigeon » ramier ou « colomba palombus ».
Dans les 13 départements du Grand Sud-ouest, le nombre de chasseurs en palombière est estimé à 43 000 personnes. Ces palombières qui sont au nombre de 15500 attrapent 750 000 pigeons par an, soit 50 % des prises totales. Ainsi, en automne, lors de sa traversée de l’Aquitaine, une palombe va en rencontrer 130 sur sa route, soit entre 40 et 60 par jour.
Chasser en palombière signifie que l’affût s’effectue dans une cabane, soit camouflée au sol, soit intégrée au sommet des arbres, dans une forêt de chênes ou de châtaigniers. L’objectif de la chasse est de manouvrer des appeaux ou appelants afin d’attirer les vols de passage pour ensuite les faire se poser sur la cime des arbres. C’est seulement après la pose que le ou les tireurs entrent en action. Le but étant de jouer avec l’instinct grégaire du gibier sauvage.
Nous sommes en automne, sur le piémont pyrénéen, sur les bords du gave de Pau, dans un décor formé de collines, de vallons boisés et de cultures. L’altitude est de moins de 400 mètres. La cabane se place sur des pilotis en métal et en bois. Sa couverture se compose de taules ondulées et de planches, ses murs de planches et de vitres.
Cette construction répond à des obligations matérielles et techniques, car la construction doit atteindre une hauteur suffisante afin de se positionner au niveau de la cime des arbres et ainsi avoir une vue sur l’horizon. Elle vient se placer au sommet des pylônes solides. Les hommes doivent disposer de suffisamment d’espace pour y tenir à plusieurs et suffisamment de confort pour y passer de longues journées à attendre des passages de gibier.
En effet, la direction nord dicte l’orientation vers laquelle les regards devront converger. Dès octobre, avec l’arrivée du froid dans ces pays, les descentes d’anatidés s’amorcent. Ensuite, les vents dominants, les couloirs de migration, la position des reliefs et des cultures sont pris en compte. La localisation de la cabane s’accorde avec les nécessités sociales car la possibilité de chasser dépend de l’utilisation d’une palombière. La possession, la location ou le prêt d’un espace est une condition vitale.
Sur le site d’une palombière, on trouve d’autres bâtisses. Ainsi, au sol, sont disposés les garages : abris qui assurent le stockage des outils et la dissimulation des véhicules. Accolées, des cages accueillent les « oiseaux de chasse » : appeaux et appelants, pigeons et palombes.
Symboliquement, celui-ci s’apparente à une maison de « campagne » sans électricité ni eau courante. Il se compose de deux pièces : une cuisine/salle à manger et un espace surélevé où s’effectue le guet.
La grande pièce est à la fois la cuisine et la salle à manger, c’est le lieu où l’on se rassemble pour déjeuner. On y trouve donc du mobilier, des tables, des chaises et une cuisinière. C’est également là que prennent place le garde-manger et la cave à vin. Le feu vient structurer cet espace : il est à comprendre à la fois comme outil de cuisson, nécessaire pour la préparation de la nourriture et source de chaleur car le froid de novembre traverse les murs et s’invite par les ouvertures. Ce foyer fait de l’abri le symbole de la maison. En effet, sous l’aspect du partage des repas, il est le lieu où l’on se retrouve pour échanger des informations sur la vie locale. L’entretien de la mémoire passe par des récits et des histoires. Ces derniers participent au lien entre les différentes personnes présentes.
Le second espace de cet étage est nommé poste de guet. Il représente le centre vital de la palombière car sa fonction est de surveiller le ciel et les alentours afin de repérer les vols de palombes en migration. Devant l’ouverture principale, là où s’effectuent les tirs, les arbres sont taillés de manière à former « un plateau ». Ce terme utilisé par les chasseurs est doublement intéressant, car d’une part il représente la scène sur laquelle se déroule un spectacle, un événement et d’autre part, il symbolise l’objet qui permet la présentation des aliments.
Les hommes passent l’essentiel de leur temps, au sein de cette vigie, soit près de huit heures par jour. Pour améliorer le confort à moindre coût, des fauteuils et des banquettes de voitures sont installées. Ces objets de récupération permettent d’être agréablement installé et de faire la sieste en début d’après-midi, pendant le temps de la digestion.
Les principaux acteurs de cette chasse sont les appeaux mis en mouvement par les chasseurs. Ces oiseaux domestiqués et élevés par les chasseurs sont attachés sur un support, un petit plateau appelé raquette, balancier ou palette. L’appeau est soit un pigeon d’élevage (pigeon colombin), soit une palombe « domestiquée ». Monté chaque matin et redescendu le soir, l’animal est ainsi positionné afin d’attirer ses congénères sauvages. La raquette est reliée au poste de guet par un système de câble et c’est en tirant sur la manivelle correspondante que l’appeau perd momentanément l’équilibre et bat des ailes pour se rétablir.
À l’écart de la construction principale, à environ une centaine de mètres, mais également accroché à la cime des arbres, se situe le poste secondaire. Cet espace n’a qu’une fonction utilitaire : il sert à repérer les vols de retour c’est-à-dire, quand les palombes n’ont pas pu traverser les Pyrénées et qu’elles sont à contre sens par rapport à la voie normale de migration. Officiellement, toute communication entre les constructions est interdite, néanmoins les téléphones portables ont remplacé les interphones. La sociabilité n’est pas recherchée dans ce lieu, car un seul chasseur peut y prendre place. De plus, le confort est spartiate.
Si l’on note une si forte concentration de palombières dans le sudouest, c’est parce que cette région possède une position stratégique. En effet, situés à cet endroit, les abris se situent au carrefour de deux voies de migration : « l’occidentale » qui longe les côtes Atlantiques avec des oiseaux venus de Scandinavie ou d’Europe Occidentale et « l’orientale » qui conduit des volatiles venant d’Europe Centrale (Russie, Pays Baltes).
Cette quête, qui se déroule en automne, est singulière car le gibier est particulier. En effet, la palombe possède deux vertus : elle est « féminine » et de surcroit « sauvage ». Cette deuxième qualité suscite l’engouement car en tant que migratrice elle demeure imprévisible, ce qui donne à cette activité tout son intérêt. À l’opposé, selon ces chasseurs, le pigeon est masculin et appartient au règne domestique. On note d’ailleurs que les palombes qui ne migrent plus et qui s’installent là où la nourriture est abondante toute l’année, sont dites « viciées » car elles n’ont plus l’instinct de migration.
Les différents éléments cités précédemment nous montrent la palombière comme un espace au sein duquel la pratique d’une activité singulière fonde une identité locale. L’héritage de la société paysanne est certain. Cette activité revendiquée comme traditionnelle implique une manière de vivre avec l’environnement. Elle déborde des forêts pour marquer l’identité même des habitants.
Nombre de départements | Nombre de chasseurs en palombière | Nombre de palombières | Prises annuelles de pigeons | Pourcentage des prises totales |
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13 | 43 000 | 15 500 | 750 000 | 50% |
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