Le tir à la corde est bien plus qu'un simple jeu de force. C'est une discipline qui allie technique, stratégie et esprit d'équipe. À Casson, en Loire-Atlantique, les champions locaux en sont une parfaite illustration.
Le club de Casson est réputé pour sa maîtrise du tir à la corde. Symbole de rassemblement et de convivialité, le Tir à la Corde reste une composante incontournable des animations de fêtes locales.
Ces athlètes démontrent avec brio que la force brute ne suffit pas pour exceller dans ce sport exigeant. « La posture et le gainage sont les plus importants. Curieusement, on pourrait dire qu’au tir à la corde, il faut pousser ! Pousser la corde vers le bas, tout en tirant.
Dans la Grèce antique, l’épreuve de tir à la corde faisait partie des Jeux olympiques. La France décroche lors de la première édition la médaille de bronze. Depuis 1920, le tir à la corde n’est plus présent au Jeux Olympiques due .
À Casson, par exemple, on tire par équipe de huit sur une corde, en masculin, féminin ou mixte, et par catégorie de poids. Mais les méthodes de tir peuvent être très différentes d’un pays à l’autre : on peut tirer pieds nus par équipe de six, ou alors à huit mais en chaussures, avec talonnettes… »
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La FNSMR est la Fédération agréée par la TWIF depuis 2015 pour organiser et développer le TAC sur le territoire français. Une commission nationale a été créée pour structurer et développer la discipline.
Jusqu'à présent, la France n'avait jamais été présente au championnat du monde de tir à la corde organisé par le TWIF (Tug of war international federation). Pour la première fois, la France devrait être présente au championnat du monde de tir à la corde en extérieur. Celui-ci se tiendra du 5 au 12 septembre, à Malmö, en Suède. 54 pays seront représentés, dont l'Allemagne la Suisse, la Grande-Bretagne... Plusieurs équipes africaines sont également annoncées.
Dépendant de la FNSAB, le club des Jeux bretons de Casson (44) compte bel et bien défendre les couleurs tricolores. Invaincu depuis des lustres, ce club est un poids lourd sur la scène hexagonale.
Créée il y 40 ans, la FNSAB compte 150 adhérents répartis sur les cinq départements de la Bretagne historique. Une fédération qui chapeaute sept disciplines : lancer de poids de 20 kg ou du bâton à bouillie, lever d'essieu de charrette de 47,5 kg ou de perche, lancer de gerbe en hauteur, relais des meuniers et tir à la corde.
« Ce sont des disciplines en lien avec les métiers d'autrefois, explique le Nord-Finistérien de Plounéventer, Erwan Prigent, président de la FNSAB. Il s'agissait de métiers physiques (pêcheurs, agriculteurs...) où tout se faisait à la main et rien n'était encore mécanisé ».
« Au-delà du côté patrimonial, ce sont des jeux qui allient aussi le physique et la convivialité », assure Erwan Prigent.
Une petite équipe locale qui, du jour au lendemain, décide de représenter la France avec énergie et enthousiasme alors que personne ne l’avait jamais fait, voilà, en résumé, l’histoire des Jeux bretons cassonnais.
Leur seconde participation, fin septembre en Afrique du Sud, leur a permis d’évoluer avec une équipe masculine, et une mixte. Jacques Potiron et Corentin Bonraisin reviennent sur cette nouvelle étape, et leurs projets.
« Avec l’équipe masculine, nous avons fini dixièmes sur douze, dans notre catégorie de poids. C’est une progression, expliquent les deux hommes. Il y avait très peu de petites équipes. Cela supposait un travail conséquent pour récolter les 38 000 € nécessaires.
« Nous avons affronté les grandes équipes, celles qui s’entraînent tous les jours, et qui bénéficient du suivi d’un coach. C’est un vrai plus, comme on l’a vu lorsque nous avons fait appel à un entraîneur suisse durant quelques jours. Ça nous a permis d’évoluer. De mieux nous positionner. Quant à l’équipe mixte, ajoutent les tireurs Elle a fini onzième sur onze. Mais pour les filles qui se sont joints à nous du club Raid cord de Louroux-Hodement, c’était vraiment une découverte. Un niveau dont les sportifs cassonnais souhaitent se rapprocher.
« En 2019, nous participerons au championnat d’Europe, en Irlande. Pour nous améliorer, nous allons intensifier nos deux soirées d’entraînement hebdomadaire, et travailler aussi chez nous. » Une décision accompagnée d’une recherche de nouveaux membres.
« Nous avons besoin d’un local, de jeunes, et de femmes pour consolider l’équipe mixte et en créer une féminine. Nous voulons vraiment continuer, avec le soutien de la FNSMR (Fédération nationale du sport en milieu rural). Un tournoi national français sera organisé l’année prochaine. Il est destiné à rassembler les sportifs et faire connaître la discipline.
Les jeux bretons de Casson espèrent envoyer deux équipes : une féminine et une masculine, composée chacune de huit personnes. Mais ce déplacement a un coût : 40.000 EUR, dont 73 % est déjà financé.
Cela supposait un travail conséquent pour récolter les 38 000 € nécessaires. Jusqu'à demain, un appel aux dons est lancé à travers un site de financement participatif (renseignements sur le site du club : www.acb44.bzh).
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