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Le Kyudo est une Voie de développement physique, moral et spirituel, de réalisation de Soi. Aujourd'hui, le Kyudo est pratiqué avant tout pour atteindre à un certain niveau physique, moral et spirituel.

Histoire du Kyudo

L’histoire de l’arc est intimement liée à l’humanité. À son origine, l’arc est une arme de chasse ou de guerre dont la fonction est de tuer. Ainsi, dès que l’archer encoche sa flèche avec l’intention de tirer, il rejoue le drame permanent de la vie et de la mort, de sa vie et de sa mort. Un Maître de Kyudo a dit un jour : « Votre première flèche doit atteindre la cible comme pour tuer un ennemi car si vous le manquez, lui peut vous tuer ». Cette image rappelle à l’archer qu’il doit mettre toute son âme dans chaque flèche, comme si c’était sa dernière : « Une flèche, une vie ». Fortement pénétré de cette évidence, le tir à l’arc au Japon ne s’est pas limité à la fonction utilitaire de tuer mais a été investi d’une dimension symbolique et spirituelle.

Pendant l’époque des Samuraï, le Kyudo s'appelait "Kyujutsu, ce qui signifie "technique de tir à l'arc". Le Kyujutsu se transforme alors en Kyudo, un art martial plus orienté vers le sport et abordable par le plus grand nombre.

En Occident, le développement des arts martiaux japonais peut être interprété comme un besoin réel de ritualisation. Au Japon, l’influence de la littérature martiale du Bushido, signifiant « la Voie des Guerriers », est forte en ce qui concerne la pratique du Kyudo. De même, l’inconscient collectif fait référence à une éthique codifiée qu’on apparente encore aux Samouraïs. L’idéal du Samouraï se perçoit dans les rites mais se transcrit également dans les estampes japonaises ou au travers des pièces de théâtres Nô et Kabuki.

Grâce à la capacité exceptionnelle des Japonais à préserver leurs traditions, la technique de l’arc a maintenu ses principes de base : un tireur actuel de l’école Heki n’est ainsi pas dérouté par les termes techniques employés au XVe siècle. Les formes de tir en elles-mêmes sont variées, mais toutes ritualisées, suivant des phases codifiées.

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Techniques du Kyudo

L'application correcte des techniques de tir au tir lui-même s'appelle le Shaho (principes de tir). Le Shaho moderne inclut une 8ème étape, le Zanshin qui est celle suivant le lâché de la flèche.

Dans les temps anciens, l’arc japonais est simplement un arc droit d’un seul morceau taillé dans la partie la plus solide du tronc du zelkova (Tsuki ou Keyaki) ou du catalpa (Azusa). À partir du Moyen-âge, il est construit selon la méthode du lamellé-collé avec du bambou en forme à double courbure (recurve). L’arc qui nous intéresse dans le Kyudo est le long arc qui mesure autour de 2,20 m. La poignée est placée de façon asymétrique au tiers inférieur de l’arc pour permettre de tirer à genou ou à cheval. Cet arc, moins fonctionnel qu’un arc court, est pourtant conservé par les archers, car ses défauts sont largement compensés par ses matériaux naturels, la simplicité de sa forme presque primitive, son élégance et sa beauté.

Le tir avec un tel arc exige une technique spéciale qui rend hommage aux qualités de l’arc. L’archer, qu’il soit droitier ou gaucher, tient toujours l’arc de la main gauche. Il ouvre l’arc au-dessus de sa tête et amène sa main droite qui tire la corde au-dessus de son épaule gauche. À cet instant, il est dans l’arc. La courbe de l’arc au-dessous de la poignée est considérée comme masculine, dynamique et puissante, et la courbe au-dessus est dite féminine, empreinte de délicatesse et de réceptivité. L’archer exprime cet équilibre universel des contraires pour ouvrir avec élégance, dignité et sérénité un tel arc.

Matériel de Kyudo

L’arc japonais est très particulier et n’a d’équivalent dans aucun pays du monde. Les arcs existent en bambou ou en matières synthétiques. Le bambou est évidemment le matériau le plus noble pour la pratique du Kyudo, et pas seulement pour des raisons esthétiques : la nature même du Kyudo appelle un matériau naturel. Mais l’arc en bambou est délicat, sensible et fragile, presque vivant. Il ne supporte pas la négligence et demande un soin de tous les instants, ainsi qu’une technique de tir sans défaut, pour qu’il ne se déforme pas.

Le bambou est délicat, sensible et fragile, presque vivant. Il ne supporte pas la négligence et demande un soin de tous les instants, ainsi qu’une technique de tir sans défaut, pour qu’il ne se déforme pas. Les arcs existent en bambou ou en matières synthétiques.

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Haya est incurvée dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, et tournera, lors du tir, dans le sens des aiguilles d’une montre. « La corde compose la partie essentielle de l’arc. Elle représente l’axe du monde autour duquel tout gravite ; le point d’encoche de la flèche est le centre du monde manifeste. La légende veut que l’arc n’ait pas été inventé par l’homme, mais soit un don de Dieu ; elle ajoute que l’arc se conçoit à partir de la corde, et non le contraire.

La main droite, qui tient la corde, est protegée par un épais gant de cuir, aujourd’hui encore fait artisanalement avec du cuir de cerf, très renforcé au niveau du pouce et du poignet. Le cuir étant une matière vivante, le gant doit être entretenu avec soin. En particulier, il ne faut jamais ranger un gant humide, ou avec un sous-gant humide à l’intérieur. Le gant se range dans un étui en tissu, qui permet au cuir de respirer.

Le Keikogi, haut blanc. Les Hakama, sorte de pantalons amples, sont de couleur noire pour les deux sexes (ceinture montante à l'arrière pour les hommes). Les Zori, sandales traditionnelles, sont en paille de riz tressée, mais aussi en plastique ou en cuir. Elles sont portées en dehors du dojo. Les Tabis sont une sorte de chaussettes blanches, au pouce séparé.

Le Shajo est la salle de tir où se tiennent les archers et les Sensei. Les lignes de tir, Shai, et de salut, Honza, sont repérées par des pièces de bois situées à l’extrème droite, au sol. La Makiwara est une botte de paille solidement liée, posée sur un support à hauteur du visage de l’archer. C’est la cible avec laquelle on débute au Kyudo, avant de pouvoir tirer à la Mato, mais c’est aussi la cible idéale pour le perfectionnement. L’archer se tient à environ deux mètres et s’entraîne à la précision et à la justesse de ses gestes. Ce type d’entraînement permet de ne pas être troublé par le souci d’être performant en termes de but à atteindre.

La Mato, la cible proprement dite, est un cercle de bois recouvert de papier. La plus commune, celle de 36 cm de diamètre, est utilisée pour le tir à 28 mètres, le tir le plus courant (Kinteki). Les Mato sont disposées sur l’Azuchi, butte de sable à l’abri de la Matoba. Les Mato sont séparées de 1,80 m (de centre à centre). Enfin, une toute petite cible de 9 cm de diamètre est utilisée pour des occasions spéciales, plus festives.

Équipement Essentiel du Kyudo
Équipement Description
Yumi (Arc) Arc long traditionnel en bambou ou matériaux synthétiques.
Ya (Flèches) Fabriquées en bambou avec des plumes naturelles.
Tsuru (Corde) En chanvre naturel ou fibres synthétiques, essentielle pour la tension de l'arc.
Yugake (Gant) Gant de cuir protégeant la main droite, souvent en cuir de cerf.
Keikogi (Veste) Veste blanche portée par les pratiquants.
Hakama (Pantalon) Pantalon ample noir porté par les pratiquants.
Tabi (Chaussettes) Chaussettes blanches avec séparation pour le gros orteil.
Mato (Cible) Cible circulaire en bois recouverte de papier.

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