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Le 2 février 1977, âgé de 17 ans, je débarque à Vannes. J'ai décidé de l'engager pour 5 ans dans les troupes de Marine car ma situation familiale ne me permettait pas de continuer mes études.

Il était une fois dans l'Ouest, entre mer et terre, un département, le Morbihan. Une ville, Vannes, avec un régiment - le 3è de Marine -, le quartier Foch situé avenue de Verdun. A 11km se trouve le camp de Meucon, la "fabrique des Aiglons" : une infrastructure en dur, un stand de tir couvert, un champ de tir à l'air libre, des bois, des champs, un grand terrain de manoeuvre.

Le Fort de Penthièvre est le centre d'entraînement du 3è Régiment d'Infanterie de Marine. Il est situé dans le golfe du Morbihan : construit en 1747, il a été édifié sur un promontoire rocheux et domine le seul accès à la presqu'île de Quiberon. En 1933, il est confié à la Marine Nationale. De nos jours, il est la base d'entraînement commandos du 3è RIMA.

Laisser le fusil d'assaut à l'arsenal permettra-t-il de diminuer la violence due aux armes ? Une initiative inutile. Déposer son arme à l'arsenal pour réduire le nombre de suicides est un leurre.

Environ huitante mille soldats seront concernés alors que dans plus d'un million de foyers se trouve une arme d'un ancien militaire, qui ne sera jamais déposée ni déclarée, sans compter les armes acquises ailleurs. Il en est de même pour le retrait de la munition à domicile, par ailleurs déjà effectué, car tout tireur peut acheter des cartouches au stand de tir pour régler son arme, et en emporter une partie à son domicile.

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Le but réel de cette initiative est le démantèlement progressif de l'armée et ce n'est en tout cas pas le moment. La voiture, la cigarette, l'alcool et la drogue tuent beaucoup plus que les armes à feu, sans compter les rixes nocturnes qui contribuent au surpeuplement de nos prisons.

En 2010, sur 350 suicides par armes à feu en Suisse, 150 sont dus à des armes militaires. Pourquoi refuser de sauver 150 vies ?

Nous sommes dans une société qui, tout en partageant de plus en plus l'information, ne partage pas mieux la connaissance et le savoir. Nos élus et surtout nos élues n'ont plus confiance en les citoyens et lancent des fatwas sur tous les comportements. Le bon sens et la confiance ne sont plus la base du raisonnement et les analyses font place aux sentiments et aux émotions.

Interdire les armes de service à la maison pour diminuer les suicides et les meurtres est illusoire et nous le savons. Oui l'arme à la maison est une spécificité helvétique et je suis fier de reprendre cette citation de Boulimie : «Le pouvoir est au bout du fusil. Si nous laminons le sens des responsabilités, nous allons créer une société de robots, de moutons, dans tous les cas d'irresponsables. Mais qui aura le pouvoir? Une autocratie, des technocrates, des chefs de sectes?

Mes deux fils, 34 et 17 ans, ont suivi les cours des jeunes tireurs et ils savent qu'une arme est dangereuse. Ils jouent tous les deux encore sur la même console de jeux et font la différence avec plus de lucidité que d'autres jeunes seulement accros aux jeux vidéo violents. La violence est le moyen des faibles qui trouveront toujours un outil pour tuer.

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Les auteurs de l'initiative semblent ignorer que le sport du tir pratiqué par des milliers de tireuses et tireurs de ce pays lors de fêtes populaires et de concours est beaucoup moins dangereux que bien d'autres sports ou activités extrasportives. Rares sont les accidents qui entachent les manifestations de tir, qu'il s'agisse de tirs sportifs ou de tirs militaires obligatoires, alors que d'autres sports qui se veulent rassembleurs et populaires sont l'objet de violences et sont placés sous protection policière.

Cette initiative est très sensible car elle touche à une tradition de notre pays. Il y a, à mon avis, deux attitudes face à elle. La première est émotionnelle et consiste à rejeter très fortement cette énième intrusion de l'État dans notre sphère privée.

Sous son titre attrayant, l'initiative aura de graves conséquences pour le tir sportif. Le retrait des armes militaires va provoquer la suppression des tirs obligatoires (24heures du 18.01). Les communes n'auront plus l'obligation de mettre à disposition des installations et l'armée de fournir la munition aux sociétés.

85% des licenciés de la Fédération suisse de tir (FST) utilisent leurs armes de service pour la pratique du tir sportif. Sans installations et avec de la munition au prix du marché, la plupart vont arrêter le tir! Sans financements et participants, la FST ne pourra plus organiser les tirs cantonaux, fédéraux et la formation des juniors. La clause du besoin va rendre la détention d'armes très difficile, le simple citoyen ne pourra plus garder l'arme héritée du grand-père.

Les initiants vont sacrifier la 2e fédération sportive avec ses 220'000 licenciés et vont rompre un très fort lien social entre les générations (10 à 90 ans), des personnes de toutes conditions socio-économiques et les différentes régions du pays. Cela est grave pour un texte qui n'atteindra aucun de ses buts puisque toutes les données internationales le prouvent.

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Par contre, l'initiative vise d'autres buts cachés comme le désarmement du citoyen grâce à un registre fédéral des armes permettant de taxer les possesseurs. À terme, les montants exorbitants demandés obligeront les citoyens à rendre leurs armes. Grâce à ce système, des pays ont réussi à retirer la quasi-totalité des armes privées.

Les initiants vantent le texte, s'appuyant sur des chiffres souvent sans les citer. Le seul avancé est 18,2% de suicides par arme militaire (2008). Ces 18,2% sont le total des suicides par armes à feu, militaires ou non. En 2009 : 17%, dont 9,44% par armes militaires (1,6% des suicides). Autres chiffres de l'OFS (2010): 236 homicides et tentatives (76,7% sans armes à feu), brigandages 3530 (88,2% sans armes à feu), lésions corporelles graves : 524 (97,9% sans armes à feu).

Le texte veut interdire les armes à feu automatiques. Port d'armes : déjà interdit. Pour raison prof (à justifier) possible: après enquête + examen (théorique et pratique) réussi. La partie pratique testant la maîtrise complète (stress extérieur, analyse, dérangements, précision). L'arme utilisée pour l'examen est enregistrée.

L'octroi du permis d'achat (obligatoire) se fait après une enquête complète démontrant le respect des termes légaux et de la sécurité (publique et privée). Dans les pays européens ayant interdit complètement les armes à feux (France, GB par exemple), le nombre de victimes n'a pas baissé, mais les moyens utilisés ont été adaptés. Le taux de suicides restant supérieur à celui de la Suisse. La seule différence serait la création d'un autre fichier coûtant plusieurs millions de francs...

Les Jeunes libéraux-radicaux vaudois ont fait savoir qu'ils soutenaient l'initiative sur les armes militaires soumise au peuple le 13 février prochain.

  • Les dictatures craignent leurs peuples.
  • En poussant les exagérations des initiants jusqu'à l'outrance, force est de constater que les intellectuels socialistes, qui se gaussent des sports folkloriques attribués exclusivement à l'UDC, légitiment la droite à faire massivement partie de sociétés de tir et, par conséquent, d'être seule à posséder des armes face à la pauvre gauche! C'est hilarant.
  • Sans faire le moins du monde l'apologie du suicide, celui-ci n'est pas l'apanage tragique des jeunes mais également des vieillards qui préfèrent cette alternative au désespoir de la perte d'autonomie et de dignité inhérente à la fin de vie en EMS.

Mais pour qui se prennent-ils ces dogmatiques compatissants? De quel droit se substituent-ils aux adultes responsables? Voulons-nous perpétuer une tradition au nom d'un conservatisme définitivement injustifiable ou nous adapter de manière intelligente et mesurée à l'évolution de notre temps? À voir l'acharnement mis par les opposants à l'initiative de minimiser les risques, ils n'ont pas encore assimilé les changements de notre société. Ils érigent le sens des responsabilités des détenteurs d'armes en dogme.

Je pose la question: combien de militaires mettent leur arme d'ordonnance dans une armoire résistant à l'effraction? Combien en retirent systématiquement la culasse et la mettent aussi sous clé dans un endroit séparé? J'ai bien peur qu'ils soient une minorité. Ces armes tombent ainsi facilement aux mains de cambrioleurs et réapparaissent lors de braquages, toujours plus nombreux, ou à l'étranger lors de guerres civiles ou d'attentats.

Bien des armes de guerre volées au domicile, ou dans les lieux publics à la fin des périodes de service disparaissent à jamais et constituent réellement un danger potentiel pour les personnes, chez nous ou à l'étranger. Ce ne sont à l'évidence ni les chasseurs, ni les tireurs sportifs, ni les collectionneurs qui seront lésés si cette initiative aboutit devant le peuple.

Les commentaires de M. Neirynck me font sourire. En vingt-huit ans, de par mon travail, j'ai eu l'occasion de faire dix-neuf levées de corps pour suicide. Comme vous pouvez le constater, ce ne sont pas les armes qui sont prioritaires.

Les auteurs et toutes les organisations qui soutiennent l'initiative affirment que, si elle était acceptée, elle ne toucherait pas les quelque 200'000 membres de la Fédération suisse de tir, l'une des plus importantes sociétés de Swiss Olympic. C'est faux. La majorité d'entre eux s'adonnent à leur sport, qui avec un mousqueton, qui avec un fusil d'assaut transformé en arme de sport.

Une des dispositions de l'initiative interdira toute remise par l'État de leur arme personnelle aux anciens militaires, même si la loi réglera les exceptions que les votants ne connaissent pas!

Mesdames, dans quelques jours vous serez appelées à vous prononcer sur la confiance que vous accordez à celui qui partage votre vie depuis des années, voire des décennies, par le biais de l'initiative sur la violence des armes. Cette arme, probablement qu'il l'utilise pour assouvir sa passion du tir, partager un moment de convivialité, ce qu'il fait depuis longtemps et que vous avez, jusqu'à présent, su comprendre et partager. D'un coup, on vous met en tête que ce mari, frère, conjoint ou ami est finalement une menace constante pour vous.

Question que vous ne vous êtes jamais posée avant. mieux que quiconque, avez su et savez toujours lui faire confiance? Notre pays passe pour un exemple en matière de confiance accordée envers nous. Les initiants n'ont pas confiance en nous, sauf si vous votez pour eux.

Cette politique est un échec dans de nombreux pays. La restriction à l'accès aux armes de sport ou d'ordonnance par un gouvernement signifie tout simplement que ledit gouvernement n'a pas ou plus confiance dans ses citoyens. Il n'y a pas de dictature sous laquelle les armes sont accessibles. Le contrôle excessif des armes à feu de sport ou d'ordonnance est d'abord un symptôme d'impuissance de l'état et non pas une manifestation de sa compétence.

Jouer sur le combat des sexes rend pensif. Il est évident qu'il s'agit là d'une campagne de relations publiques simpliste qui joue sur les émotions au lieu de se baser sur des arguments objectifs. Nous, en tant que femmes, nous refusons d'être instrumentalisées pour le combat des sexes. Le krypto-féminisme, c'est de l'histoire ancienne.

On dénigre justement ceux qui s'engagent en faveur de la protection et de la défense de notre pays!? Quel en est le but? Il n'y a aucune corrélation entre la possession d'armes et le taux de suicide. L'augmentation de la violence, de l'abrutissement et des suicides n'est pas due au fait que les Suisses conservent leurs armes d'ordonnance chez eux : c'est une question de société. Dans ce domaine-là, les femmes ont suffisamment de possibilités de s'investir. C'est ainsi que nos jeunes apprennent comment vivre en couple et fonder une famille; ils apprennent à se confronter aux difficultés et à trouver des solutions.

Affaiblir la sécurité nationale? Les astreints au service n'ont plus de munition à domicile. Le tireur obtient la sienne au club de tir, où il s'entraîne de manière responsable. Devrait-il chaque fois aller chercher son arme à l'arsenal? Une telle obligation compliquerait les exercices hors du service effectués pour être prêt le moment venu. En cas de mobilisation urgente, l'arme ne serait pas accessible. Les propriétaires d'armes privés en revanche (dont de potentiels suicidaires ou criminels) ont sous la main tant des armes que des munitions. Notre armée de défense ne doit pas être affaiblie. Même la Bible est favorable à une armée de défense.

Désormais, suite au renforcement des contrôles, les personnes imprévisibles ne peuvent plus effectuer de service militaire. Les adversaires de l'initiative sur les armes ont beau tourné les choses dans tous les sens, la réalité reste que les armes à feu ont été conçues et fabriquées pour donner la mort et faire passer à trépas tout ce qui nous apparaît comme menaçant de la manière la plus efficace possible.

L'arme est un instrument de mort et elle a été glorifiée et vénérée par des générations d'hommes qui voient en elle le vecteur d'un pouvoir de vie ou de mort. Ce pouvoir symbolique que représente l'arme est tel qu'elle est devenue très convoitée et elle est tombée entre les mains de n'importe qui alors qu'il aurait fallu qu'elle reste entre les mains d'experts qualifiés, satisfaisant une clause du besoin et assermentés.

La campagne des opposants frappe fort, ils jettent des statistiques dans la bataille dans l'espoir de nous convaincre que tout a été fait pour réglementer l'usage des armes alors qu'un certain laxisme existe; que ce n'est pas l'arme qui est dangereuse mais l'homme qui la tient alors qu'elle est dangereuse en soi; et que ce serait manquer de confiance envers les nimrods armés alors que la confiance ne devrait être accordée qu'aux gens sachant résoudre les problèmes de société sans armes.

Il n'en reste pas moins qu'une société qui exerce son autorité par la force des armes, est une société de barbares. C'est la revue Annabelle qui a lancé le débat en 2006 sur les armes militaires à la maison. Il paraît évident qu'un fusil d'assaut n'a pas sa place à la maison (dans la cave, l'armoire à balais ou celle de la chambre à coucher). À se demander qui, à l'origine, a eu cette idée saugrenue. On invente des systèmes de bouchons (pour l'eau de Javel, par exemple) que les enfants n'arrivent pas à ouvrir, mais on n'hésite pas à laisser un fusil à la portée de n'importe qui, y compris les voleurs.

En outre, entreposer à la maison un fusil, comme s'il s'agissait d'un appareil ménager quelconque, c'est un message pour le moins ambigu que la société transmet aux épouses et surtout aux enfants. C'est la banalisation d'un engin qui a été conçu pour tuer et c'est pour tuer qu'il est utilisé, et a rougi les champs de bataille pendant des siècles. Le soldat rapportant son arme chez lui serait le représentant de la force militaire helvétique, garant de notre défense, comme l'était Rambo des Etats-Unis. Cette vision est dépassée. Aujourd'hui, les militaires armés ne sont plus que 120'000, ce qui ne représente que 7% des hommes du pays.

Statistiques sur les Armes à Feu en Suisse
Année Suicides par Armes à Feu Suicides par Armes Militaires
2008 18.2% (total) Inclus dans le total
2009 17% (total) 9.44% (1.6% de tous les suicides)

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