Dans la préparation opérationnelle des forces terrestres, la simulation est un outil multi-dimensionnel décisif et offre une plus-value pédagogique. Son objectif est d’aguerrir tous les niveaux pour consolider les capacités d’entraînement tactique de l’armée de Terre, qu’elle soit constructive, virtuelle ou instrumentée.
À Versailles, le camp de Satory abrite le Groupement numérisation de l’espace de bataille - simulation (Simu-NEB). Créé en 2017, il développe les outils de la simulation du pôle C2 (commandement et coordination) au sein de la Section technique de l’armée de Terre (STAT).
Depuis 2015, Soult offre la possibilité d’entraîner et de contrôler les postes de commandement grâce à une simulation utilisant l’intelligence artificielle. Destiné aux états-majors des niveaux division, brigade et régiment, ce système est utilisé en centre d’entraînement et organismes de formation. Il a été expérimenté pour la première fois au sein des garnisons de la 27e brigade d’infanterie de montagne, en janvier dernier. En octobre, la 9e brigade d’infanterie de marine emboîte le pas. L’état final recherché de cette expérimentation est de rendre autonome les différents niveaux de commandement dans la conduite des opérations simulées à long terme.
En 2019, le Centre d’entraînement au combat en zone urbaine - 94e régiment d’infanterie se dote du nouveau système Cerbere. Cet outil de nouvelle génération simule, suit et analyse les engagements des forces dans des environnements urbains. Des capteurs lasers, installés sur les armes et les véhicules, permettent ainsi de restituer les scènes de combat avec un réalisme maximal. Pour immerger davantage les soldats et générer du stress, des dispositifs d’animation visuelle et sonore sont mis en place tels que les fumigènes, et prochainement l’effet des armes sur les bâtiments.
Le système assure un suivi en temps réel de chaque soldat et événement. En ce sens, Cerbere assure une analyse après action détaillée, à l’aide des vidéos des combats ou d’enregistrements des échanges. « C’est la plus-value de ce système dans les centres d’entraînement spécialisés : fournir aux instructeurs et spécialistes un outil d’analyse puissant », rapporte le commandant Jacques en charge du programme à la STAT.
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Le régiment de marche du Tchad, basé à Meyenheim, est régulièrement cité en exemple quand il s'agit d'outils de simulation. Le SITTAL permet aux soldats de travailler leurs tirs techniques de précision. Lors de ces entraînements version 2.0, les marsouins s'arment de Famas, de fusils de précision, de mini-mitrailleuses ou encore de lance-roquettes. Pour le formateur, ce simulateur permet d'identifier les carences de chaque recrue, et d'y remédier en adaptant les exercices. Cet outil de simulation est par ailleurs utilisé lors des phases d'apprentissage. Avant de pratiquer des tirs réels, les militaires consacrent de nombreuses heures au SITTAL. Le but : acquérir des automatismes et rectifier ses défauts. Ils y apprennent les mouvements adaptés à une situation, la régulation de leur respiration, le maintien d'une position.
Le SITTAL vient ainsi en complément des exercices pratiqués sur le terrain. "Les simulateurs nous permettent par ailleurs de travailler à moindres frais", souligne le caporal-chef Arnaud. Mais de rappeler : "Cela ne remplace pas pour autant le tir réel.".
Dès les classes, les futurs tireurs de missiles Eryx sont repérés. "Ils doivent à la fois être très physiques et faire preuve d'une grande rusticité", souligne le sergent Pierre-Yves. Il faut dire qu'avec 14kg pour le trépied et 13 kg par missile, les recrues doivent répondre à certains critères physiques. "Il nous faut également des hommes qui réagissent bien et qui sachent bien et vite analyser la situation à laquelle ils sont confrontés", insiste le sergent.
Mais avant de se lancer sur le terrain avec ces missiles qui coûtent cher, les soldats doivent effectuer 1000 tirs d'entraînement. Ainsi, seuls trois tirs réels sont réalisés chaque année par chaque tireur. "Cette pratique sur simulateur nous permet par ailleurs de mettre en confiance le soldat", assure l'instructeur. "Nous sommes les seuls à travailler ce type de spécialité dans notre section", mentionne le caporal Quentin.
Cet instrument de pointe permet de travailler les fondamentaux en amont d'un tir réel. Le tireur, installé dans sa cabine, aux dimensions identiques à celles que l'on trouve à bord d'un VBCI (véhicule blindé de combat de l'infanterie), est guidé par un formateur. Ce dernier est installé derrière un pupitre d'écrans sur lesquels il peut observer la progression du militaire en exercice de simulation de tir. "Le simulateur nous permet également de créer des pannes auxquels le soldat doit être en mesure de faire face", souligne le sergent Mikaël.
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En ce qui concerne les scénarios, ils sont multiples. "Nous disposons d'un panel de 200 cartes et scripts afin de pourvoir s'adapter à toutes les situations", précise le formateur. Elles recréent ainsi les topographies de Centre Europe, d'Afrique ou encore de contrées telles que l'Afghanistan. Le formateur dispose toujours d'un temps d'avance sur la recrue aux commandes du simulateur.
Les Simulateurs de Tir de Combat (STC) se déclinent sous différents modèles. Leurs commercialisations ont débuté dès les années 1980 avec l’arrivée du STC DX175. Ce succès a encouragé à améliorer et adapter les STC aux besoins du moment.
VirTra prépare les officiers et les unités militaires avec une formation basée sur la réalité. Ceci est accompli grâce à des scénarios de tir tactiques et de désescalade dans le monde réel et à des exercices d'habileté. Grâce aux dernières technologies, les officiers peuvent pratiquer des scénarios ou des cours de tir avec des pistolets, des fusils d'assaut, des TASER ou des sprays de défense. En conséquence, les ministères économisent beaucoup de temps et d'argent.
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