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Cette présentation porte sur les armes de petits calibres. Elle se veut généraliste, aussi aucune arme ne sera étudiée en particulier. Toutes les armes à feu étant destinées à lancer des projectiles, il est naturel qu'elles présentent des similitudes. En les analysant de plus près, on constate cependant de fortes différences dans leurs principes de fonctionnement. C'est un sujet complexe, qui sont nombreuses et variées.

Composants essentiels d'une arme à feu

Toutes les armes à feu partagent des composants essentiels :

  • Un canon : partie ouverte du tube, laisser sortir le projectile.
  • Une chambre : lieu où se produit l'explosion de la poudre propulsive.
  • Une culasse : de la chambre est fermée par une pièce métallique, la culasse.

Le canon transmet l'accélération nécessaire au projectile pour atteindre la vitesse initiale souhaitée à la sortie de l'arme. La pression des gaz propulse le projectile à travers le canon.

Modes de Tir et Mécanismes de Détente

Selon les armes, le mécanisme de détente permet le tir soit en simple action, soit en simple et double action. Pour le tireur, la différence réside dans la course et le poids de la détente. La course de la détente correspond à la distance qu'elle doit parcourir, à partir de sa position de repos, pour déclencher le tir.

Simple Action

Dans ce mode de tir, le marteau ou le chien (marteau sur lequel est fixé le percuteur) est armé. Un appui sur la détente libère le marteau ou le chien qui vient percuter l'amorce de la cartouche et entraine le départ du coup. En simple action, la course de la détente est courte et la force à appliquer (le poids de la détente) est faible voire très faible, parfois de l'ordre de 1,5 kg, puisque juste nécessaire à libérer le cran de l'armé du marteau ou du chien de la tête de gâchette. Le doigt se pose sur la détente uniquement lorsque l'on décide de tirer. Si on change d'avis, on retire son doigt de la détente.

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Double Action

Dans ce mode de tir, le marteau ou le chien se trouve initialement à l'abattu. L'action du doigt sur la détente entraine un certain nombre d'évènements : rotation vers l'arrière du marteau ou du chien, compression du ressort de percussion. Selon le type de dispositif de sécurité, il y a un effacement progressif des éléments de sécurité à la percussion et au choc ou la mise en place de la barette de transmission entre le marteau et le talon du percuteur. Lorsque l'angle de rotation requis est atteint par le marteau ou le chien, ce dernier est libéré et vient percuter l'amorce de la cartouche, soit directement dans le cas du chien, soit en frappant le talon du percuteur dans le cas du marteau. Dans ce mode de tir, la course de la détente est longue et le poids de la détente important puisqu'il est nécessaire de comprimer le ressort de percussion jusqu'à la libération du marteau ou du chien. En double action, la force à appliquer sur la détente pour déclencher un tir peut atteindre 5 kg, notamment sur les revolvers en dotation dans les administrations, un poids de détente élevé étant considéré comme un élément de sécurité.

Bien que le poids de détente soit plus important en double action qu'en simple action, le doigt entre en contact avec la queue de détente uniquement lorsque l'on a décidé de tirer. Le tir en simple et double action a été longtemps la caractéristique des seuls revolvers. À l'origine, les pistolets semi automatiques ne pouvaient tirer qu'en simple action. Depuis, la possibilité de tirer en double action a été implémentée dans de nombreux pistolets semi automatiques modernes. Il est à noter cependant que, dans le cas des pistolets semi automatiques, le tir en double action nécessite le chargement préalable de l'arme et, dans le cas de tirs successifs, seule la première cartouche est tirée en double action puisque le marteau se trouve préalablement à l'abattu. Les autres cartouches sont tirées en simple action car le marteau a été placé à l'armé lors du mouvement arrière de la culasse à l'occasion du tir précédent.

Modes de Chargement

Le mode de chargement en munitions des armes est un facteur important de leur efficacité puisqu'il détermine leur cadence de tir. La cadence de tir correspond au nombre de coups que l'arme peut tirer en un laps de temps donné, généralement la minute. On parle de "coups à la minute". La cadence de tir théorique correspond au nombre de coups que l'arme peut mécaniquement tirer. La cadence pratique de tir tient compte du couple arme / tireur et de la justesse du tir en cible qui nécessite en général une reprise de la visée après chaque coup ou chaque rafale.

Répétition Manuelle

Les armes sont munies d'une culasse mobile actionnée par le tireur. Elles sont approvisionnées par un magasin interne ou d'un chargeur amovible contenant les cartouches. L'action du tireur se limite, après approvisionnement de l'arme, à la charger. La culasse étant en position arrière, le tireur pousse la culasse vers l'avant, par l'intermédiaire du levier de culasse, pour assurer la fermeture et le verrouillage. Lors de son mouvement vers l'avant, la culasse entraine la première cartouche et l'introduit dans la chambre. L'espace dans le magasin, libéré par la première cartouche est aussitôt occupée par la seconde cartouche qui monte sous l'action du ressort élévateur et se place en appui sous la culasse. Il s'agit du premier demi transport. Le tir effectué, le tireur déverrouille la culasse et la tire vers l'arrière, extrayant l'étui de la cartouche tirée. La cartouche qui était en appui sous la culasse est libérée, elle monte et se trouve en contact avec les lèvres d'alimentation du chargeur ou du magasin. Il s'agit du second demi transport.

Semi-Automatique

Dans ce mode de fonctionnement, on délègue une partie du cycle d'alimentation à l'arme elle-même en utilisant l'énergie de la munition. Ce mode de fonctionnement présente au moins deux avantages. Le premier est que le tireur n'ayant plus besoin de manipuler la culasse, il demeure en position de tir. Le second avantage est que le cycle d'alimentation est bien plus rapide sans intervention humaine. Notons cependant que pour le tir de précision, les tireurs d'élites ou "snippers" utilisent toujours des fusils à répétition manuelle. En mode semi automatique, le chargement de la première cartouche nécessite l'action du tireur sur la culasse ou sur l'ensemble mobile s'il existe une pièce de manœuvre. Ce premier chargement effectué manuellement, l'action du tireur se limite à déclencher le tir en appuyant sur la queue de détente. L'ensemble du cycle d'alimentation est assuré de manière automatique par l'arme elle-même. À chaque appui sur la détente, un coup et un seul part jusqu'à épuisement des cartouches du magasin ou du chargeur. Bien que le cycle d'alimentation soit automatique, l'arme disposant de ce mode de fonctionnement est dite semi automatique car le tireur doit actionner la détente pour chacun des coups tirés. Cette arme ne peut pas tirer en rafale continue.

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La distinction entre semi automatique et automatique n'est, cependant, pas toujours très claire. Dans certains cas, on peut voir l'appellation P.A modèle X pour Pistolet Automatique modèle X, alors que l'arme fonctionnant en mode semi automatique devrait donc s'appeler P.S.A. modèle X pour Pistolet Semi Automatique modèle X. Un exemple typique est celui du pistolet français dont l'appellation officielle est P.A. MAC 50 (Pistolet Automatique MAC 50) et du fusil F.S.A. modèle 49-56 (Fusil Semi Automatique MAS 49-56). Ces deux armes tirent pourtant toutes les deux au coup par coup avec rechargement automatique. Reconnaissons que dans le langage parlé, il est plus simple de prononcer P.A. que P.S.A.

Automatique

Ce mode de fonctionnement est propre aux armes tirant par rafale. Tant que le tireur appuie sur la détente, les coups s'enchaînent jusqu'à ce que le chargeur soit vide. Certaines armes, par conception, ne peuvent tirer que par rafale. D'autres, généralement plus modernes, disposent d'un sélecteur de mode de tir qui permet, la plupart du temps, de choisir entre le tir au coup par coup, par rafale de trois cartouches et par rafale continue.

Principes de Fonctionnement

Il existe plusieurs principes de fonctionnement des armes et leurs mécanismes ne sont limités que par l'ingéniosité des concepteurs. En clair, il faut laisser le temps au projectile de quitter le canon avant que ne s'enclenche la suite des opérations qui permettront le tir suivant. Si l'ouverture de la culasse se produisait trop tôt, une partie des gaz s'échapperait par l'arrière du canon provoquant une chute de pression dans ce dernier. Le projectile n'atteindrait pas sa vitesse initiale nominale, voire resterait bloqué dans le canon. Du côté du tireur, un retour accidentel des gaz lors de l'ouverture imprévue de la culasse n'est pas une expérience agréable.

Système à inertie de la culasse

Pour les armes de poing de petit calibre (.22, 6,35 mm, 7,65 mm), l'inertie de la culasse associée à la force du ressort récupérateur d'énergie sont suffisantes pour permettre au projectile de quitter le canon avant l'ouverture, c'est à dire avant la séparation du canon et de la culasse. Si les dimensions de l'arme le permettent, il est possible d'augmenter la masse de la culasse qui devient alors une pièce percutante. C'est le cas par exemple du pistolet mitrailleur français MAT 49 de calibre 9 mm Parabellum dont la culasse est une pièce d'acier usinée pesant un peu plus de 500 g.

Système à court recul du canon

Pour les armes de poing de calibre 9x19 mm Parabellum et au-delà, l'inertie de la culasse, épaulée par la force du ressort récupérateur d'énergie, n'est plus suffisante. Il est nécessaire de retarder la séparation du canon de la culasse. Dans ce but, le canon et la culasse sont solidarisés par un dispositif de verrouillage. Durant la phase d'accélération du projectile dans le canon, l'ensemble canon-culasse commence à reculer. Après quelques millimètres de course vers l'arrière de l'ensemble culasse-canon, le projectile à eu le temps de sortir du canon. A ce moment là, la séparation du canon et de la culasse (l'ouverture) peut se produire, après déverrouillage. La culasse continue seule son mouvement de recul, entamant ainsi un nouveau cycle d'alimentation. Le canon aura accompagné la culasse un bref instant, sur une courte distance, durant la phase initlale du tir. La percussion à lieu au temps t0. Entre t0 et t1, le projectile parcourt le canon et l'ensemble canon-culasse commence à reculer conformément au principe de conservation de la quantité de mouvement.

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L'image ci-dessus présente un pistolet Beretta 92 FS démonté. Les pièces à considérer concernant le système à cours recul du canon sont le verrou de canon et son poussoir. Le verrou de canon permet, durant la phase initiale du recul, de rendre solidaires le canon et la culasse mobile. Dans l'image, le verrou de canon est libre et se trouve en position basse. Lorsque l'arme est en fonction et avant le tir, le verrou, forcé par la carcasse de l'arme se trouve en position haute. Au départ du coup, l'ensemble canon et culasse mobile recule. Après une course de 9 millimètres, le talon du poussoir du verrou de canon vient prendre appui sur une partie de la carcasse. Le poussoir du verrou ainsi bloqué, sa tête entre en contact avec une rampe usinée sur le verrou et force ce dernier à descendre. Le canon est relié à la carcasse de l'arme par la biellette fixée sur cette dernière par la clavette d'assemblage. Lors du départ du coup, l'ensemble canon et culasse mobile recul.

Évolution du Terme "Pistolet Automatique"

Au début du vingtième siècle, le terme « pistolet automatique » désignait donc ce que nous appelons aujourd’hui un « pistolet semi-automatique ». Comment est-on passé d’un terme à l’autre ? Dans les premières années d’existence des armes semi-automatiques, ce type de mécanisme était tout nouveau et le terme automatique désignait le mode de rechargement de l’arme, qui s’effectuait « automatiquement », sans intervention du tireur. Le pistolet semi-automatique français modèle 1950 conserva curieusement l’appellation de « pistolet automatique » . Sans doute les pistolets à tir sélectif étaient-ils suffisamment rares pour que l’armée française n’éprouve pas le besoin d’introduire une distinction dans l’appellation de l’arme.

Exemple d'évolution des pistolets de dotation français

Le présent article détaillera succinctement chacun des quatre modèles qui mènent au pistolet SIG PRO 2022. On y découvrira un lien de parenté entre certains d’entre eux.

Le PA MAC 35A

Le PA MAC 35A est un des premiers PA de dotation en France fabriqué en France. Les campagnes d’expérimentation, au début des années 20 (1921/1922), ont débouchées sur l’adoption de cette arme en 1935. Pour cette arme, une munition de même calibre que les PA Français de la grande guerre (7,65 mm) mais de puissance supérieure est choisie. La période de test et l’adoption de cette arme ont été long mais apportent quelques avancées. Quelles sont ces évolutions notables par rapport au précédent PA de l’armée française (Ruby, Star…). Le PA 35A apporte un certain nombre de fonctionnalités que l’on retrouvera par la suite. Ce pistolet jette les bases d’une hérédité esthétique et technique que l’on retrouvera sur les deux prochains modèles. Cette ressemblance sera encore plus flagrante (car plus directe) avec une lignée qui sera produite chez le fabricant SIG. A la même période, l’Allemagne adopte le P38, une arme en double action de calibre 9 mm.

Le PA MAC 35S

Le PA MAC 35S a complété l’arrivée de l’arme que l’on a vu précédemment. L’hérédité esthétique avec son successeur est plus forte qu’avec son prédécesseur. Avec ce pistolet, on gagne en rusticité et on perd en poids. Cette arme reste fine comparée à d’autres arme de l’époque.

Le PA MAC 50

Un programme qui date de 1946. La fabrication commence le 27 février 1951. Les premiers 100 exemplaires sont livrés en Juin 1953. Il suffit juste d’un coup d’œil pour se rendre compte des liens d’héritage entre le PA MAC 50 et ses prédécesseurs. On voit bien qu’il y a divers liens entre les trois premiers modèles. Ils proviennent probablement d’une culture ou influence commune des concepteurs. On reprochait au MAC 50 la place de son levier de sureté. En effet, il n’était pas rare de mettre l’arme à la sureté en armant la culasse. Ce qui est problématique pour une arme de guerre. Ces incidents n’ont pas dûs arriver seulement avec le MAC 50 puisque le levier de sûreté des deux autres armes est placé au même endroit.

Le PA MAS G1/G1S

Le Beretta 92 F est une des premières armes à avoir une carcasse en aluminium, un mécanisme en double et simple action, une grande capacité, de belles formes, un poids raisonnable. Le 02 juillet 87, le pistolet PA MAS G1 (clone du 92 F avec non pas une sûreté mais un levier de désarmement du marteau) est adopté. Il était en compétition avec une autre star de l’époque : le SIG SAUER P226. Cette arme est une première rupture. Mais une rupture en demie teinte. Pour la première fois depuis longtemps, la conception du pistolet n’est pas française. En revanche, la fabrication l’est. Le Giat est chargé de la fabrication et de l’assemblage de l’arme. C’est probablement grâce à l’arrivée d’une arme de “l’extérieur” que l’on bénéficie des dernières avancées en la matière. Le lien d’héritage existe pour elle aussi. Pour s’en convaincre, il faut se plonger dans l’histoire de Beretta. Il est amusant de remarquer que par l’adoption du pistolet MAS G1/G1S, on rompt avec la continuité française (MAC 35, MAC 50) pour adopter un héritage et une continuité italienne. L’adoption du MAS G1/G1S est un important bond en avant. Une arme française aurait pu être sur les rangs : le MAB P15.

Arrivé en 1989, les premiers MAS G1 sont montés avec des pièces Beretta puis avec des pièces GIAT. Devant des problèmes de fissures et ruptures de la culasse, les armes retournent en usine pour la sécurité des utilisateurs. La modification consiste au remplacement de l’axe de marteau, l’usinage de la culasse, l’usinage de la plaquette de crosse gauche. Pendant la remise à hauteur, les PA MAC 50 sont redistribués. Après modification, le MAS G1 prend le nom de PA MAS G1S. D’où l’intérêt d’avoir le producteur à proximité ou de conserver sur le sol national une infrastructure prête à intervenir et des personnels formés. Et si ça avait été une arme Chinoise?

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