Sorti en 1975, Le Vieux Fusil est un film franco-allemand réalisé par Robert Enrico. Il s’agit du 5ᵉ plus grand succès au box-office français en 1975.
Le film de Robert Enrico raconte l’histoire d’un chirurgien de Montauban, Julien Dandieu (Philippe Noiret), qui, aux dernières heures de l’Occupation en 1944, se venge du meurtre de sa femme, Clara (Romy Schneider) et de sa fille, dans un village décimé par une division allemande. En 1944, un homme seul, chirurgien des plus paisibles, tue de sang-froid des soldats allemands quand il découvre qu'ils ont assassiné sa femme, sa fille et une partie d'un village.
Librement inspiré du terrible drame d’Oradour-sur-Glane qui a vu une division SS éliminer la totalité des habitants du village lors d’une expédition punitive en 1944, Le Vieux Fusil (1975) est une œuvre puissante qui a fait couler beaucoup d’encre et qui continue aujourd’hui à susciter des réactions extrêmes de la part des spectateurs.
Le Vieux Fusil est un film à part dans le cinéma français, notamment dans les thèmes choisis et la manière dont il les traite. Les justiciers expéditifs façon « Dirty Harry » existent peu dans le cinéma français. Dans le cas présent, la construction même du film nous permet de nous mettre aux côtés de Dandier. Immédiatement.
Le film s’inspire d’ailleurs d’un dramatique fait historique survenu durant la Seconde Guerre Mondiale. En effet, Le Vieux Fusil prend place en 1944, date au cours de laquelle l’armée nazie est en pleine déroute. Ainsi, les Allemands sont désarçonnés par les Soviétiques qui leur infligent défaite sur défaite sur le front Est et les Américains qui apportent un soutien de poids à la coalition alliée sur le front ouest.
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Pour faire diminuer les actions des résistants, l’armée allemande décide alors de marcher vers le petit village Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Le bilan sera monstrueux : 643 morts, qu’ils soient hommes, femmes ou enfants. Le village lui-même est totalement détruit, tandis que les maisons et autres bâtisses sont brûlées.
Quand le film Le vieux fusil sort en 1975, la France regarde de manière différente l’histoire de la seconde guerre mondiale. Elle se met notamment à regarder davantage les zones de gris et le rôle du pays dans la Collaboration. Tous les Français ne furent pas des héros et certains ont participé de manière active à cet épisode sombre de notre Histoire.
C'est dans la commune de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) que fut tourné le film Le vieux fusil. C’est dans le village de Bruniquel (Tarn-et-Garonne) que fut tourné le film Le vieux fusil. Inspiré du massacre d’Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, le film Le vieux fusil fut tourné, non pas dans le Limousin, mais dans le Tarn-et-Garonne. À Bruniquel, un village de 610 habitants du Tarn-et-Garonne à trente kilomètres de Montauban, le tournage du Vieux Fusil, en 1975, reste un temps fort de l’histoire locale.
Les décors du film sont toujours là : les châteaux et le fameux (faux) puits, les ruelles du village, les souterrains, eux, sont dans le château de Bonaguil. Les photos de tournage sont exposées dans les salles du château vieux. Les deux châteaux des XIIe et XVe siècles, qui se visitent, ont hébergé toutes les scènes marquantes. Les astuces du montage -entretenant l’illusion que Bruniquel, Bonaguil et Penne, deux autres communes du Quercy, n’en forment qu’une- ont fasciné les habitants et créé une durable complicité entre le film et le village.
Lieux mythiques du cinéma : Le village de Bruniquel, dans le Tarn-et-Garonne, a accueilli le tournage du film de Robert Enrico, au printemps 1975. «C’était un grand moment !»
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Retour sur un tournage dans le Tarn-et-Garonne, à Bruniquel et Montauban, et dans le Lot-et-Garonne, à Bonaguil.
À sa sortie, Le Vieux Fusil crée de vrais débats au sein de la critique. Il est vrai que le film traite clairement de justice expéditive, thème très peu abordé dans le cinéma français, alors qu’il brille aux Etats-Unis (via Un Justicier dans la ville et La Dernière Maison sur la gauche, notamment). Cependant, cela n'empêchera pas le film de Robert Enrico d’être un vrai succès critique et commercial. Il remporte d’ailleurs trois César sur neuf nominations en 1976.
En 1975, Le Vieux fusil réunit 3 365 471 spectateurs. C’est le cinquième meilleur résultat de l’année au box-office France derrière La Tour infernale, Peur sur la ville, On a retrouvé la 7ème compagnie et Histoire d’O mais loin devant Le Sauvage, Dupont Lajoie et Sept morts sur ordonnance.
Philippe Noiret recevra d’ailleurs le César du meilleur acteur pour ce film.
Inspiré par le massacre d'Oradour-sur-Glane, le glacial long-métrage Le Vieux Fusil (1975) est l'un des plus intenses de la filmographie de Romy Schneider. La scène de viol cristallise l'apogée du film de Robert Enrico, qui lui a valu d'être censurée en Allemagne principalement en raison de sa violence graphique et de l'impact émotionnel extrême qu'elle suscite.
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Dans les années 1970, les normes de censure en Allemagne étaient plus strictes, particulièrement pour les contenus violents ou explicites, surtout lorsque ceux-ci évoquaient des périodes historiques sombres. Les autorités de censure allemande, FSK (Freiwillige Selbstkontrolle der Filmwirtschaft), estimaient que cette scène pourrait susciter des réactions trop perturbantes. Elles ont donc pris la décision de retirer cette séquence du film pour les projections publiques.
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