Il s’agit de résidus d’amorce, résidus de poudre, de fumée, de particules de graisse ou de lubrifiant ainsi que de résidus métalliques provenant du projectile, de la douille et/ou de l’arme.
Ils sont produits dès le départ du coup de feu, lorsque le percuteur va percuter la capsule d’amorçage.
Les résidus de tirs sont constitués de particules brûlées (entièrement, ou partiellement) et non brulées.
Lorsque les particules solides de l’amorce et de la charge propulsive sortent de la bouche du canon, elles vont refroidir très rapidement du fait de l’expansion très rapide des gaz contenant ces résidus.
Les composées de l’amorce, vont alors se condenser et former des particules caractéristiques plus ou moins sphériques d’un diamètre entre 0,1 et 40 micromètres.
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Les résidus d’amorce sont constitués essentiellement de métaux lourds (Baryum, Antimoine, Plomb) alors que les résidus de poudre sont des résidus organiques, majoritairement des composés nitrés (nitrates, nitrites etc.).
Les résidus de fumées sont composés principalement de carbone, mais peuvent contenir des métaux vaporisés provenant de l’amorce, du projectile ou de la douille.
Ces résidus de fumées peuvent donner une indication importante lorsqu’une arme se trouve proche d’une cible.
En effet, la fumée dégagée par la bouche du canon peut se déposer sur la cible.
Lors du départ d’un coup de feu, les gaz de combustion se détendent principalement par la bouche du canon, ainsi que par tous les espaces non hermétiquement fermés de l’arme.
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Ainsi, la main du tireur supportant le fût du canon sera plus susceptible de présenter des résidus de tirs.
Dans le cas d’une arme à répétition manuelle, les résidus de tirs vont se concentrer sur la paume de la main qui va actionner le mécanisme d’ouverture et fermeture de la chambre à cartouche.
Il n’est pas rare de retrouver des résidus de tirs au niveau du visage, des cheveux et des vêtements du tireur.
La persistance des résidus de tirs est d’ailleurs, plus importante dans les cheveux que sur les mains du tireur.
La forme, l’intensité et l’aspect de l’empreinte des résidus de tirs sur la cible dépend de nombreux facteurs dont :
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Une poudre de forme sphérique, possède une meilleure forme aérodynamique qu’une paillette cylindrique et par conséquent, est susceptible d’aller plus loin et à plus grande vitesse que les paillettes cylindriques.
La distribution des résidus de tirs sur une cible est influencée par de nombreux paramètres :
Considérant l’ensemble de ces paramètres, la Police Technique et Scientifique doit être en mesure d’estimer une distance de tir et de déterminer si une personne a tiré ou non avec une arme.
Pour cela des méthodes optiques, chimiques et instrumentales sont utilisés afin de mettre en évidence ces résidus.
La méthode la plus simple (et la plus économique) consiste à visualiser sur une cible les résidus de tirs à l’œil nu ou à l’aide d’un macroscope, sous différents éclairages et agrandissements.
Il arrive que la couleur du support puisse gêner la visualisation des résidus de tirs (cible de couleur sombre ou contamination par du sang).
Dans ce cas, une observation sous lumière infra-rouge est recommandée.
Les molécules organiques et les tissus colorés ou foncés réfléchissent les infrarouges alors que les résidus de tirs absorbent les rayonnements infrarouges.
Sous lumière infrarouge, les résidus de tirs seront alors plus foncés que le support.
Les procédés chromophoriques doivent leur appellation au fait qu’ils se basent sur des réactions chimiques engendrant la coloration des particules de résidus de tirs.
La plupart de ces tests chromophoriques ne sont pas spécifiques aux résidus de tirs.
En effet, certaines professions comme la métallurgie, la carrosserie, la peinture peuvent provoquer des résultats positifs à ces tests (faux positifs).
Les tests chromophoriques sont donc des tests d’orientation.
Cette méthode permet la révélation des nitrites (particules de poudre brûlées) présents sur la cible.
Cette méthode se présente sous la forme d’un transfert de particules à analyser sur un papier photographique développé et fixé sans avoir été exposé à la lumière (papier Stockis).
Ce papier est préalablement traité avec une solution d’alpha-napthol dans de l’acide sulfanilique.
Ainsi lors de l’apposition sur papier Stockis, les particules de résidus de tirs brûlées (nitrites) se colorent en orange.
Les papiers Stockis ont une limite de détection fixée à 0,1mg et peuvent être conservés plusieurs années.
Cette technique permet la révélation des particules de Baryum (Ba) et de Plomb (Pb).
Le rhodizonate de sodium peut être appliqué suivant deux méthodes :
Ce test au rhodizonate de sodium permet une coloration rose-pourpre des particules de baryum et de plomb.
Les limites de détection pour cette méthode sont de 0,1microgramme pour le plomb et de 0,25 microgramme pour le Baryum.
Le rhodizonate de sodium n’est pas spécifique à ces deux molécules.
En effet, une coloration peut se produire avec les particules métalliques suivantes (argent (Ag+) en noir, mercure (Hg+) en rouge brun, thallium (Tl)+ en brun foncé, et cadmium (Cd2+) en rouge brun).
Il existe un grand nombre de techniques instrumentales permettant la révélation et/ou visualisation des résidus de tirs.
Le choix de la technique dépend de la nature organique ou inorganique des résidus, de la rapidité de réponse (temps de la garde à vue ou non) et de l’importance de l’affaire (dégradation, homicides, suicide).
Le microscope électronique à balayage (MEB) ou Scanning Electron Microscope (SEM) permet d’effectuer d’excellents examens de la topographie d’une surface en grande partie grâce à une très grande profondeur de champs.
Cette technique utilise un fin faisceau d’électrons, émis par un canon à électrons grâce à un filament de tungstène chauffé par un courant.
Ce faisceau d’électrons est accéléré par un courant à haute tension (jusqu’à 30.000V) qui est créé entre le filament et l’anode.
Une série de trois lentilles électromagnétiques permettent de focaliser le faisceau d’électrons sur l’échantillon.
Lorsque le faisceau d’électrons rentre en contact avec l’échantillon, cela provoque la formation :
Les électrons secondaires sont amplifiés, détectés et convertis en signal électrique.
Ce processus se répète pour chaque point (1 nanomètre) de l’échantillon par un balayage au microscope.
L’ensemble des signaux permet de reconstruire la typographie de l’échantillon et de fournir une image en relief.
L’analyse au microscope électronique à balayage couplé avec une micro-analyse X à dispersion d’énergie permet de détecter des particules de résidus de tir sur la base de leur forme et de leur composition élémentaire.
Elle est d’ailleurs, la seule technique permettant de déterminer la morphologie et la composition d’une particule.
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