La réparation d'une longuesse de fusil est un processus délicat qui nécessite une attention particulière aux détails et une connaissance approfondie des différents composants de l'arme. Cet article explore les aspects clés de la réparation, allant du traitement du bois aux problèmes de visserie, en passant par le remplacement des percuteurs et le resserrage de la bascule.
La réfection du bois il faudrait la faire en dernier, car la crasse ou les reliquats de verni protègent le bois durant les travaux de démontage, réparation et essai des parties métalliques. Et alors dans l'ordre décrassage / dé-vernissage, rattrapages à la pattemouille, collages, arasages et légers ponçages (les passages à la vapeur durant le ponçage fin étant brefs, sans risques pour les collages), en finissant avec l'huile ou le verni.
Pour le verni de la longuesse ça me surprend pas : il est généralement moins esquinté que celui de la crosse, et en plus souvent c'est pas le même bois !
La "lessive St Marc" ce n'est que moyennement agressif (on peut même l'utiliser pour laver du linge) ; ça doit être un mélange de savon de Marseille et de carbonate de soude, c'est à dire que ce n'est pas de la soude caustique.
La soude caustique se trouve en liquide ("lessive de soude") ou en paillettes. Je préfère les paillettes, conditionnées en robuste bocal plastique (alors que la lessive c'est des bouteilles de m..., qui ferment mal), qui se conserve bien et qui peut servir à plein de choses (p.ex. fabriquer du savon). La "Soude Solvay" c'est pas ça, c'est du carbonate (même certains droguistes n'y pigent rien).
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Les décapants de synthèse, c'est coûteux, ça pue, et ça s'évapore à la longue (le bouchon est souvent défectueux)... Mais la soude caustique, c'est plutôt dangereux dans les yeux (sur les mains ça va, la peau repousse mieux que les yeux).
Pour les traces de rouille c'est embêtant... Peut-être essayer une solution d'acide oxalique (ou décoction de feuilles de rumex ou rhubarbe), en faisant l'essai sur une zone qu'on sait devoir poncer ultérieurement, ou dans un logement intérieur.
Les vis de plaque de couche, si elles sont pourries en place il n'y a guère d'autre solution que de massacrer les têtes pour dégager la plaque, et d'essayer d'agripper les moignons pour les dévisser. Mais comme généralement la rouille les soude au bois, qui est bien altéré, ça se finit souvent par le collage de grosses chevilles dans un trou foré à la place, au milieu desquelles seront remises des vis neuves. Si le bois est bien foutu, on peut se dispenser de dévisser les moignons en carottant autour, avec un bout de tube taillé en dents de scie un peu avoyées à la pince (puis on repasse avec de vrais forêts, jusqu'à trouver du bois sain pour coller la cheville).
Reste à trouver les vis... Ou à les fabriquer ; ni l'un ni l'autre ne sont aisés ! Alors souvent ... on "laisse pisser" et on ne touche à rien.
Une vis de 3.2, en 1950 ce n'est plus très à la mode (sauf outre-Manche), mais le 3.5 n'était pas hors normes ; peut-être aussi l'armurier utilisait-il un stock du grand-père, ou simplement les vieilles filières et tarauds de l'atelier.
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Car même si les premières normalisations de visserie datent d'avant 1900, on n'a commencé à les appliquer systématiquement qu'à partir de 14-18. Auparavant, bien que des tarauds et filières soient commercialisés, beaucoup les fabriquaient eux-même (y compris dans l'industrie, jusque dans les années 30). C'est ici que se place la notion de "taraud-mère", parfois rencontrée sur des documents anciens : c'est le taraud qui sert à fabriquer les filières. Ses cotes sont légèrement corrigées pour que la filière, une fois taraudée et fendue, doive être déformée pour obtenir la cote désirée ; ce qui crée une "dépouille" derrière les arêtes de coupe, limitant le frottement et améliorant la coupe.
Le taraud associé, lui, est une simple vis en cotes maxi, entaillée de goujures. Ses filets n'ont pas de dépouille car il est fréquent que des copeaux restent prisonniers dans les goujures ; quand on dévisse le taraud, ils pourraient alors se coincer dans la dépouille et tout esquinter. Il ressort de ceci qu'en point de départ il y a le taraud et le taraud-mère, tous deux de diamètres différents mais au même pas. On les fabrique depuis les années ... 1860 / 70 sur un "tour à fileter", ou "à charioter et à fileter" ; pour le diamètre on fait ce qu'on veut, mais les pas sont limités à ceux permis par la vis-mère du tour. C'est pourquoi fin XIXe on trouvait des vis affublées de diamètres fantaisistes, mais avec pourtant des pas suivant exactement le système métrique ou anglais...
La forme du filet était assez libre, et bien sûr pas comme l'actuelle ; mais souvent ce n'en est pas loin.
De nos jours, pour refaire une vis manquante on a plusieurs possibilités, qui dépendent surtout du matériel disponible. Un gros tas de vis dont certaines "vont presque" ? Un chalumeau à acétylène ? Un tour à métaux pouvant fileter au pas requis ? Quelques vieilles filières pas fichues ? Y-a pas de solution universelle...
Sinon celle de re-percer plus gros pour tarauder au pas normalisé courant le plus proche. Ici, ce serait Ø 3.3 pour tarauder à 4 x 0.7 (ISO), ou pour ménager un peu l'histoire Ø 3.25 pour tarauder à 4 x 0.75 (SI, en vigueur à l'époque du fusil). Selon l'arme, son état, son époque, sa rareté, c'est une honte sans nom ... ou pas trop...
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Avec un chalumeau, on peut chercher ici une partie filetée qui convienne, et là une tête adéquate. Puis rabouter les deux en soudure autogène, avec un peu de métal d'apport en excès pour bien raccorder à la lime ; si nécessaire on intercale une tige pour rallonger. La difficulté est surtout de souder bien aligné ; mais au besoin, une fois le raccord dégrossi on réchauffe et on redresse au marteau. On fait bien sûr une vis plus longue, qu'on raccourcit après essai de montage.
Avec un tour, le filetage en très petit diamètre est scabreux. On prendra une barre plus grosse que la tête, n'usinant d'abord que la partie à fileter pour limiter les fléchissements. Si la boîte de filetage ne donne pas le bon pas, peut-être celle des avances automatiques conviendrait-elle. Et si on craint de n'avoir pas assez de précision pour stopper à temps, on tourne la broche à la main (c'est plus facile avec un tour d'avant 1940, à renvoi externe et courroie plate).
Mais en 3.2, il y aurait des chances que le pas soit 0.6 (pas SI pour le 3.0). Auquel cas une vieille filière à main réglable, ouverte au maximum, pourrait le faire... Ça en fait, des possibilités...
Que dire encore ? Pour rafraîchir ou nettoyer un taraudage, si on a quelques vis compatibles ("haute résistance" / CHc / BTR si possible), on peut confectionner un simili-taraud en taillant des rainures longitudinales à la lime triangulaire, dans une vis à filets bien vifs. On peut la durcir par la trempe, mais si on trempe trop sec ça casse comme du verre...
Y-a par contre un grosse limitation : Avec ces filetages non normalisés, très petits qui plus est, les cotes exactes sont inconnues et difficilement mesurables avec une précision suffisante. Il faut donc procéder par essais, et disposer du fusil pendant qu'on fabrique la vis ; ce qui oblige généralement à la faire soi-même.
PS : faudrait pas croire que le taraudage / filetage avec tarauds / filières soit totalement désuet ; en décolletage, pour les petits diamètres et les séries de quelques dizaines de milliers, c'est toujours le procédé courant.
Le percuteur carabine ou de fusil est généralement une pièce métallique fonctionnant par percussion. Il doit être assez dur, mais pas trop, pour percuter efficacement la munition sans la casser. Voilà pourquoi il est possible de trouver des percuteurs en acier mi-dur.
Selon le modèle du fusil et de la carabine, le percuteur peut être poussé par un ressort ou une masse percutante.
Le percuteur fusil peut s'abîmer à force d'être utilisé, surtout son ident. Pour rappel, il s'agit de la partie du percuteur sortant de la culasse. Cet élément peut faiblir avec le temps. Si cela se produit, votre arme présentera de mauvaises percussions. Elle aura aussi tendance à s'enrayer, ce qui peut être dangereux.
En effet, le percuteur peut être réparé s'il n'est pas trop abîmé. Pour ce faire, il est recommandé d'approcher un armurier. La réparation doit être réalisée par un armurier à moins que vous en ayez déjà l'habitude. Si c'est le cas, vous n'aurez qu'à acheter les éléments nécessaires, puis à les monter. Si l'opération vous parait complexe, contactez un armurier pour remettre votre fusil en état. Pensez à demander un devis au préalable pour être sûr du montant à payer.
Dans le cas d'un remplacement, il vous faut acheter un nouveau percuteur pour votre carabine ou fusil. Le prix total de l'intervention inclut donc le coût de la nouvelle pièce et la main-d'œuvre de l'armurier.
Les percuteurs sont disponibles en vente libre aux personnes de plus de 18 ans. Cependant, cela ne signifie pas qu'il est possible d'en trouver à tous les coins de rue. Votre objectif est d'avoir une pièce durable et surtout adaptée à votre arme. Vous devez donc vous tourner vers un vendeur professionnel capable de vous conseiller.
Vous vous demandez quel type de percuteur convient à votre arme ? L'idéal est d'acheter le même modèle que l'original. Vous devez aussi penser à acquérir un percuteur adapté à la marque de votre arme.
Le fusil superposé est bien plus qu’un simple outil de chasse. C’est un compagnon fidèle, une pièce d’atelier façonnée avec exigence, pensée pour durer et transmettre. Cependant, avec le temps et l'usage, le jeu peut apparaître au niveau de la bascule, affectant la performance et la sécurité de l'arme.
La reprise du jeu d'un juxtaposé dépend de plusieurs facteurs qu'il faut analyser et corriger en agissant sur les éléments concernés :
Pour identifier le jeu, une technique rapide consiste à retirer la longuesse, mettre le talon de la crosse sur le genou, le fusil à la verticale, puis secouer le fusil en prenant uniquement la poignée de crosse. Si vous entendez des castagnettes, c’est que votre arme a du jeu dans sa bascule.
Il existe plusieurs méthodes pour resserrer une bascule, allant des solutions professionnelles aux astuces de fortune.
L’entretien régulier est crucial pour prolonger la durée de vie de votre fusil et minimiser l'apparition de jeu dans la bascule. Voici quelques conseils :
Les fusils superposés Verney-Carron "Sagittaire" possèdent une particularité : ils permettent de régler facilement la charnière. Cette manipulation simple peut prolonger la durée de vie de votre fusil avant d'être obligé de le réajuster.
Le bon réglage est atteint lorsque le fusil reste ouvert à fond sans qu'on soit obligé de le tenir ouvert contre la poussée des ressorts de percussion.
Bien que certaines réparations puissent être effectuées par des passionnés, il est crucial de reconnaître les limites de ses compétences. Le démontage complet du mécanisme (percuteur, ressorts internes…) demande des compétences spécifiques et des outils adaptés.
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