Red Dead Revolver sur PS2 est un de mes grands coups de cœur. Sans doute un de mes jeux favoris sur cette console et le titre qui m’a motivé pour passer à la génération suivante lors de la sortie de sa suite. Red Dead Revolver sur PS2 est ce que l'on appelle un rescapé.
A noter que ceci n'est pas une critique. Je ne donne pas un avis à chaud sur un jeu fraichement joué ou terminé. Non, je me contente seulement de poser par écrit mes souvenirs d'un jeu et de partager mes expériences de vieux gamer. Cette chronique est normalement destinée à accompagner une de mes illustrations Vous pouvez toutes les retrouver sur mon blog.
Certaines naissances sont parfois difficiles. Capcom, au début des années 2000, lança un projet de shoot ’em up 3D ambiance western-spaghetti très orienté arcade qui serait la suite spirituelle des vieux jeux de tir d’antan de la firme (et de Gun.Smoke en particulier). Elle en présenta même quelques démos ici et là lors de salons internationaux de l’époque. Mais la vie est toujours pleine de surprises, car l’ébauche en gestation passa des mains de la société japonaise à celles des studios Rockstar, qui entreprirent de remanier l’existant pour accoucher d’un titre plus dans leur état d’esprit. Ce jeu, bien sûr, c’est Red Dead Revolver, qui vit le jour en 2004. Celui qui restera à jamais dans l’ombre de ses illustres petits frères et qui passe pour une sorte de « brouillon » grandeur nature.
Pour remettre le jeu dans son contexte, ce premier Red Dead est un shooter à la troisième personne fortement inspiré de l’univers des Western Spaghettis. A l’origine développé par Capcom, le projet est abandonné en cours de développement et est récupéré en 2002 par Rockstar qui refile le bébé à ses développeurs de San Diego pour l’étoffer et enfin le sortir en 2004 sur X-Box et PS2.
Je serai bien intéressé de savoir à quel niveau le travail des deux studios est visible dans le résultat final. Bien entendu la majorité des modèles, des décors étaient déjà présents dans la version Capcom, mais je pense aussi qu’on leur doit le gros du gamelplay, du système de scoring ou encore le multi. La patte Rockstar se sent plus au niveau de la production, du scénario, de la direction artistique et de la bande son phénoménale du jeu. Je pense que seul eux aurait pu être capable de rassembler tout les ingrédients nécessaires pour donner un tel cachet à ce Red Dead.
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Bref, pour en revenir au jeu vous incarnez Red Harlow, un chasseur de prime qui a vu ses parents se faire assassiner alors qu’il était gamin et qui à présent travers l’Ouest sauvage pour se remplir les poches et accessoirement se venger. Red Harlow est un gamin des hautes plaines américaines plein d’entrain en cette seconde moitié du XIXᵉ siècle. Sa joie est d’autant plus grande qu’il voit enfin le retour de son père Nate, qui ramène avec lui des promesses dorées pour leur avenir. Mais très vite, le drame arrive quand des bandits de grand chemin assassinent sans remords la petite famille, à l’exception du jeune fiston qui survit non sans avoir usé du flingue méga-stylé et méga-puissant de son paternel, le Scorpion. Des années plus tard, on retrouve Red, devenu chasseur de primes, bien décidé à retrouver les responsables de son malheur.
On va donc passer une bonne partie du jeu à traquer des bandits aussi divers que farfelus (le fossoyeur qui sort une gatling d’un cercueil, gros clin d’œil au Django de Corbucci) avant de retrouver la trace des responsable de la mort des parents de Red. Dans la foulée on incarnera 5 autres personnages dans des phases de jeux assez diverses :
Autre point à souligner, et pas des moindres : Red Harlow ne sera pas l’unique personnage que l’on incarnera au cours de cette petite trentaine de missions.
Nate Harlow, sous le regard attendrissant de sa femme Falling Star, propose à son jeune fils Red de s’entraîner au tir avec sa vieille pétoire. C’est là que commence l’aventure, après une petite séquence de tutoriel quand notre héros est enfant à la modeste ferme familiale.
C’est là la grande force de ce Red Dead : il enchaine des phases de jeux ultra variés. Pas de monde ouvert ici, la progression est chapitrée et on enchaine les missions scénarisées dans des décors et situations diverses renvoyant toutes à des scènes marquantes du Western. Il s’agit donc d’un jeu de tir en trois dimensions, avec système de couverture et de visée manuelle. Le but est simple : il faut descendre l’ensemble des gredins qui s’opposeront à nous tout en préservant au maximum notre jauge de vie, très fragile. Une fonction de ‘Bullet Time’ - baptisée ‘Dead Eye’ - nous épaulera dans ces épreuves. Les stages s’enchaînent les uns derrière les autres, le liant unissant le tout étant Brimstone, la bourgade qui sera au centre des péripéties. Le centre-ville du patelin est constitué de quelques rues que l’on peut parcourir à loisir (on en fait très vite le tour) et dans lequel on trouve un banquier, un armurier, un épicier ou bien encore l’indispensable saloon. Lors de vos déambulations, il vous arrivera parfois de vous retrouver au-devant de duels qu’il vous faudra de toute évidence remporter. La jouabilité est adaptée à ces séquences précises ; cependant, il faudra un certain coup de main pour parvenir à saisir toutes les subtilités de ces phases tout particulières.
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Niveau jouabilité on est dans du pur TPS avec la possibilité de se couvrir et d’utiliser le Dead Eye (une capacité qui permet de ralentir le temps pour locker plusieurs ennemis et les tuer d’un coup une fois le pouvoir désactivé). Le jeu propose aussi des phases à cheval, d’infiltration ou encore des duels de western et bastons de saloon.
En gros, pour le fan de Western Spaghetti que je suis, c’est du pur bonheur. Et difficile dans ce cas de ne pas évoquer la bande son extrêmement fournie qui compile un très grand nombre d’excellents thèmes de westerns Italiens peu connus dont certains composés par Morricone ou Luis Bacalov. Un régal, encore une fois, je vous conseille de vous procurer cet OST si vous en avez l’occasion.
Enfin, l’autre grand point fort du jeu c’est sa générosité. En plus de différents modes de difficultés et d’un mode défis assez sympa, le système de scoring permet de débloquer pas mal de contenu (personnages, armes, arènes) notamment pour le mode showdown, un multi local qui permet aussi de jouer avec des bots. De quoi pas mal augmenter la durée de vie, surtout si on veut tout débloquer.
Red Dead Revolver est un jeu d’action western développé par Rockstar San Diego et publié par Rockstar Games. Il est sorti en Europe le 28 mai 2004 sur PlayStation 2 et Xbox. Le gameplay se présente sous forme de niveaux linéaires mêlant gunfights intenses, duels en un contre un, phases à cheval et combats de boss. Le jeu introduit le système Dead Eye permettant de ralentir le temps pour cibler précisément les ennemis. Premier opus de la licence Red Dead, le jeu pose les bases de l’ambiance western qui sera approfondie dans ses suites.
Dans les faits, le jeu reste faisable du moment que l’on reste attentif et prudent, mais il n’en reste pas moins très rude, voire parfois sadique. Qui a joué au jeu à sa sortie se souvient forcément de plusieurs missions très marquantes, car d’une atroce difficulté. Il faudra parfois vous y reprendre des dizaines de fois pour en réussir les plus retors. Car celui en face n’attendra pas votre bon vouloir pour dégainer en premier. L’une des plus fameuses séquences reste tout de même la mission qui nous met aux commandes du général Diego et qui se déroule sur un champ de bataille avec un pont de bois qui relie les deux fronts (scène tirée du classique de Sergio Leone ‘Le Bon, la Brute et le Truand‘). Divisé en trois parties, toutes plus hardcore les unes que les autres, il faut parvenir à réussir toutes ses sections en une seule session de jeu - donc sans perdre - pour réussir la mission. Ce qui veut dire que si vous parvenez à survivre à la première épreuve, puis à la seconde mais que vous chutez à la troisième, vous êtes bon pour repartir du tout début du niveau. 3 minutes cauchemardesques, où vous devez courir partout, faire mouche à chaque tir, abattre des dizaines d’ennemis… tout en protégeant vos camarades qui s’en prennent plein la poire.
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Sur l’autre plateau de la balance se trouvent d’autres niveaux qui, eux, se révéleront au contraire d’une grande facilité et seront même très plaisants à faire. Car oui, les chevaux sont très rares dans Red Dead Revolver et ne sont présents de fait que dans deux stages, qui, d’ailleurs, sont basés sur le même schéma narratif. Le premier est donc celui avec l’attaque du convoi évoqué ci-dessus, et le second, celui de l’offensive contre un train cuirassé jusqu’au trognon.
Le plus gros reproche à faire cependant - et qui n’arrange rien à l’aridité décrite plus haut - c’est la lourdeur du gameplay. Il possède bien quelques mouvements plus vifs que d’autres, telle la roulade, mais alors, d’une manière générale, quel pataud ! Pour un personnage censé être un as de la gâchette, il n’est pas des plus rapides pour effectuer ses différents mouvements. Pour contrer à cette inconvenante gestuelle, on avance à pas de loup au sein des niveaux et, dès l’apparition de canailles - Hop ! -, on se planque à couvert pour débarrasser tranquillement le terrain et pouvoir ainsi progresser sereinement.
Sentiment de difficulté renforcé de plus par la disposition des points de sauvegarde (uniquement automatique) loin d’être à l’avantage du joueur. Il n’est pas rare de devoir recommencer des épreuves depuis le début d’un chapitre entier, malgré des temps de chargement ou des changements de zone évidents au sein du niveau. Dernier point qui chagrine : il n’est pas possible de refaire les niveaux à l’envie sauf en mode ‘chasseur de primes’. C’est-à-dire un mode ‘challenge’ qui impose des objectifs précis à effectuer dans les dits niveaux. Par exemple, finir une mission en moins d’une minute ou bien protéger un personnage à hauteur de plus de 50 % de sa barre de vie. Dès lors que vous sortez des clous de la règle imposée, c’est Game Over.
Au cours de ces nombreuses péripéties, nous serons amenés à croiser tous les classiques du genre western, aussi bien en matière d’action que d’individu. Des figures moins récurrentes sont également de la partie, comme la troupe de cirque qui nous présente quelques énergumènes fort bien sentis. L’attaque du train, la défense du ranch, l’infiltration indienne, la prise du fort… On en passe et des meilleures. Tout cela ne fait certes pas dans la grande originalité, mais il y a tout de même le mérite de proposer des stages diversifiés, avec pour chacun d’entre eux une petite individualité qui renouvelle régulièrement l’intérêt du joueur. Le véritable gros point fort de ce premier épisode, c’est sa musique. Tirées des bandes-son de westerns-spaghetti souvent oubliés, celles-ci élèvent l’ensemble de l’œuvre. Et c’est clairement grâce à cela que le jeu reste en mémoire à tous ceux qui s’y sont essayés.
Si le film de genre a depuis longtemps conquis ses lettres de noblesse auprès des cinéphiles, jusqu’à être re-digéré sous forme d’hommage par Quentin Tarentino dans Kill Bill, certains genres, tels le western n’ont guère inspiré les créateurs de jeu vidéo. Red Dead Revolver tente de remédier à ce manque avec un certain bonheur.
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