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Remontant à la plus haute antiquité, les tireurs à l'arc ont élaboré des traditions qui se sont perpétuées jusqu'à nous. Principalement nées depuis le Moyen-âge, elles ont été rigoureusement codifiées ainsi que les règlements s'y référant. Ne serait-il pas dommage et irrespectueux de voir disparaître ces nobles traditions qui nous ont été léguées par nos prédécesseurs ?

Le fait d'être "une Compagnie d'arc" et non un club de tir à l'arc, constitue déjà en soi, le respect de ces valeurs. A ce titre, une compagnie se doit non seulement de les transmettre mais de léguer également les notions essentielles de Fraternité, de Respect, de Solidarité, de Courtoisie et d'Honneur.

Origines et Fondations

Progressivement organisée en tournois, la joute était un combat médiéval d'hommes à cheval qui luttaient au moyen d'une lance. Les nobles aiment à se distinguer les armes à la main, affrontements pour lesquels ils s'entraînent quotidiennement dès leur plus jeune âge. Tandis que les nobles manient l'épée, la lance et la masse d'arme, bourgeois et paysans s'exercent au bâton ou aux poings, tirent à l'arc ou à l'arbalète.

C’est en fait à partir du XIIème siècle, lors de l’affranchissement des communes par Louis VI le Gros, que les compagnies s’organisèrent en confréries militaires qui prirent le nom de guildes en pays germanique et flamand, ou de serments et de connétablies en France. En 1260, Saint Louis publia une ordonnance par laquelle chacun était « requis de prendre exercice du noble jeu de l’arc plutôt que de fréquenter d’autres jeux dissolus » et il s’inscrivit lui-même comme membre d’une confrérie.

Le 28 avril 1448, par l’ordonnance de Montils les Tours, le roi Charles VII, créa le corps des Francs Archers appelé ainsi à cause des franchises ou exemptions d’impôts dont ils bénéficiaient. Ces compagnies furent dotées de franchises et de privilèges par tous les rois de France. Pour cette garde nationale chaque ville fournissait un nombre d’archers, « les Francs Taupins » proportionnel à la population, élus et choisis parmi les plus habiles au tir.

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La Compagnie des Chevaliers Tireurs de Chambéry a reçu ses Lettres Patentes du Duc de Savoie Charles III en 1509 et a rédigé ses premiers statuts en 1510. Cependant, l'histoire de cette compagnie remonte encore plus loin. En effet, 1382 est une date significative, figurant sur plusieurs emblèmes de la société. Cette date correspond à la première mention textuelle d'un roi des tireurs de Savoie.

Dans les comptes de perception du droit de Toisage à Chambéry en 1382, on trouve un Tierric Clément, désigné comme "rex tyrandorum Sabaudiae", soit roi des tireurs de Savoie. Sous le nom de compagnons, les tireurs étaient composés à partir du XIVe siècle de bourgeois s’adonnant au jeu d’armes par plaisir, et si le besoin était, pour défendre la ville de Chambéry.

Organisation et Traditions

Le "Capitaine" (Président) dirige la compagnie. Il est instruit des traditions de la Chevalerie de l'arc. Le "Premier Lieutenant" (Vice président et Secrétaire) seconde le Capitaine et assure souvent les fonctions de secrétaire. Le "Sous-lieutenant porte drapeau" peut remplacer ses officiers supérieurs en cas d'empêchement.

Le "Sous-lieutenant trésorier" (trésorier) assure les comptes, bilans et inventaires. Le "Censeur" ou "Prévôt" (un Chevalier) est responsable de l'ordre et de la discipline. Il est instruit des traditions au nom desquelles, il prend des mesures.

La première des traditions consiste à saluer l'assistance avant de lâcher sa première flèche en disant "Archers, je vous salue" ce à quoi, les autres archers répondent par "Salut ! ".

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Saint Sébastien: Patron des Archers

A Rome, l'armée comptait de nombreuses compagnies d'archers. L'une de ces centuries était commandée par un officier de la région Narbonnaise : Sébastien. Converti au christianisme, Sébastien fut sommé d'adjurer sa foi, ce qu'il refusa et fut alors condamné à mort. Tous les ans, le dimanche le plus proche du 20 janvier; les compagnies d'arc fêtent la Saint Sébastien par le tir de la saint Sébastien et ... Tous les archers se doivent d'être présents, les chevaliers portant l'épée et les archers, une dague...

Jeux d'Armes et Tournois

Occupation préférée des nobles au Moyen Âge, les tournois connaissent dès le XIIe siècle une vogue extraordinaire en France avant de se propager en Allemagne et en Angleterre. Jeux de guerre à l'origine et parfois mortels, ils se transforment en spectacle. Exercice formateur pour les joutes, la course à la bague voit d'habiles chevaliers viser un anneau fixé à un poteau.

Pratiqués régulièrement à la St Jean, à Pentecôte ou dans les grandes circonstances (mariages princiers, cours plénières) les jeux d'armes se déroulent au XIIe et XIIIe siècle sur un immense champs d'exercice mettant aux prises deux groupes armés avec leurs chefs et leurs soldats. Au signal donné par les trompettes ou par la cloche du tournoi, les troupes chargent dans un grand fracas de masses d'armes et d'épées.

Le trouvère Jacques Bretel évoque en ses écrits « Les tournois de Chauvency », l'évolution de la société chevaleresque. Les combats menés à bride rabattue en plein champs se transforment en un ''élégant'' sport pratiqué en espace clôt sous les tribunes des spectateurs, les « hourds ». Les combattants, rois d'armes et écuyers font une entrée solennelle, avec leurs emblèmes et leurs heaumes extravagants aux dimensions exagérées.

Les chevaliers affichent des couleurs vives : le rouge, le vert ou le bleu sur leur écu, leur bannière ou la housse des chevaux. On ne tournoie pas pour s'enrichir mais pour montrer son adresse et son rang avec tout le panache nécessaire. La veille du tournoi a lieu la revue des épées, bannière et heaumes où l'on rappelle les lois chevaleresques (voir la chevalerie au Moyen-Age). Les chevaliers se présentent le jour dit précédés de leurs ménestrels de trompettes et suivis de leurs écuyers.

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Le désir de plaire aux dames n'est pas étranger à la mise en scène des tournois. Déjà au temps des troubadours, les chevaliers se prêtent aux jeux d'amour courtois. Les champions vont tournoyer dans l'espoir de séduire une belle héritière. L'élément érotique est évident dans la coutume des dames qui offrent leurs faveurs à leur chevalier préféré. Il s'agit d'une écharpe, d'un voile, d'une manche ou autre parure dont l'élu orne le haut de son casque, son écu ou sa cotte d'armes.

Espaces d'Exercice: Les Jardins des Nobles Jeux

Pour s’exercer à leurs nobles jeux, les chevaliers s’assemblaient tous les dimanches de la belle saison dans leurs « jardins », pour y tirer des « prix ». Au regard des plans des xvie et xviie siècles et des rares sources écrites mentionnant l’emplacement des jardins, il semble que ces lieux étaient généralement situés à l’extérieur des murailles. L’extension progressive des villes amène des quartiers à se développer à l’extérieur des lignes fortifiés. Lorsque les jardins extra-muros des compagnies ne déménagent pas, ils se retrouvent alors au sein de cette urbanisation nouvelle.

À partir du troisième quart du xvie siècle, en particulier pour le jeu de l’arquebuse qui se généralise dans le Royaume, les chevaliers préfèrent investir un terrain à l’intérieur de l’enceinte et y ériger de beaux « jardins » dans le dessein de bénéficier d’un meilleur confort et d’une vitrine plus luxueuse. Ainsi, de nombreux hôtels, pavillons et buttes de tir sortent de terre à cette période.

Une fois que ces jardins quittent les fossés où ils étaient situés à l’origine, soit pour un autre fossé soit pour un lieu plus commode situé intra ou extra-muros, ceux-ci deviennent toujours de grands espaces fleuris, arborés, aménagés et décorés, accueillant un pavillon ou un hôtel bien ouvragé. Souvent subventionnés par les villes, les jardins de l’arc, de l’arbalète et de l’arquebuse devinrent ainsi des espaces urbains de loisir luxuriant, accueillant des spectateurs-promeneurs venus pour admirer les lieux et l’adresse des tireurs.

Missions des Compagnies

Exemptées des missions contraignantes de la milice bourgeoise dans bon nombre de villes, les autorités municipales et royales attribuaient plutôt à ces compagnies des missions de confiance. Dans le cas de sièges, d’émeutes ou d’incendies, les membres des compagnies devaient participer à la défense et à la sécurité de la ville. Les chevaliers des nobles jeux, arborant leurs uniformes d’apparat et leurs armes bien entretenues, en plus de jouer les gardes et protecteurs des pouvoirs royaux et municipaux, contribuaient à solennité et au rayonnement des processions, montres et entrées royales, princières et autres événements diplomatiques.

Avec des missions d'honneur et de protection, les membres des compagnies s'inscrivent dans une tradition militaire où se mêlent fierté des acteurs et admiration des spectateurs. Elles confortent, dans la vie urbaine, la place des pouvoirs, des élites, de la bourgeoisie et du reste du peuple des villes comme des faubourgs.

La Compagnie des Chevaliers Tireurs de Chambéry

La Compagnie des Chevaliers Tireurs de Chambéry est une institution historique dont les origines remontent au XVIe siècle. La Compagnie des Chevaliers Tireurs de Chambéry a reçu ses Lettres Patentes du Duc de Savoie Charles III en 1509 et a rédigé ses premiers statuts en 1510. Cependant, l'histoire de cette compagnie remonte encore plus loin.

Les Chevaliers Tireurs de Chambéry ont accompli plusieurs actes de patriotisme significatifs au cours de leur histoire. Le premier épisode notable est l’envahissement de la Savoie par Louis XIV en 1690. Le second acte patriotique des tireurs eut lieu les 18 et 19 décembre 1742 lorsque les espagnols reprirent l’attaque de la région de Chambéry que les troupes du roi Charles Emmanuel III n’étaient plus en mesure de défendre.

Il fallut attendre 1824 pour voir la reconstitution de presque toutes les Compagnies de tir de l’ancien Duché de Savoie. La renaissance savoyarde fut soutenue par le pouvoir jusqu’en 1860. Apres l’annexion, pratiquement toutes les sociétés de tir savoyardes disparurent.

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