Au terme d'un match globalement dominé, le Portugal a eu besoin de la séance de tirs au but pour venir à bout d'une valeureuse équipe de Slovénie.
Le Portugal retrouvera bien la France en quart de finale de l'Euro 2024. Comme les Bleus, les Portugais ont pourtant fait durer le suspense ce lundi à Francfort. Ils ont même dû attendre la séance de tirs au but pour venir à bout de la Slovénie et leur gardien Diogo Costa s'est mué en héros en repoussant les trois tentatives adverses (0-0, 3-0 tab). Cristiano Ronaldo a pu retrouver le sourire après avoir raté un penalty en prolongation.
A Francfort comme à Düsseldorf un peu plus tôt, ce ne fut pas la fête du football spectacle. La rencontre avait pourtant bien commencé car, comme attendu, les champions d'Europe 2016, avec leur équipe-type, ont tout de suite poussé face à un adversaire novice à ce niveau et très prudent. Maîtres du ballon et conquérants, Vitinha, Bruno Fernandes et les autres ont donné du travail à l'arrière-garde adverse qui s'est toutefois montrée parfaitement solide.
Malgré plusieurs situations chaudes et des centres repoussés par l'impeccable défenseur central Vanja Drkusic, il a fallu attendre la demi-heure de jeu pour voir un premier tir réellement dangereux avec un coup franc de Cristiano Ronaldo parti juste au-dessus de la cage de Jan Oblak (34e).
Dans le sillage de CR7, Rafael Leao a aussi apporté une belle percussion sur son côté gauche mais Bernardo Silva est resté trop discret pendant que son équipe manquait d'inspiration collective. Si la Slovénie est progressivement sortie de son camp, elle a bien failli craquer juste avant la pause avec une tentative axiale de Palhinha venue flirter avec le poteau (45e+2).
Lire aussi: Portugal vainqueur en Ligue des Nations
A la reprise, les latéraux portugais Joao Cancelo et Nuno Mendes ont tenté d'apporter davantage de présence sur les côtés. Sans grand succès malgré la belle qualité technique du premier. Ronaldo, lui, a envoyé un nouveau puissant coup franc sur Oblak (55e). Rarement sollicité par des Slovènes inoffensifs, Pepe a tout de même dû empêcher Benjamin Sesko d'aller défier Diogo Costa (61e). Volontaires mais de plus en plus brouillons face à un bloc imperméable, les joueurs de Roberto Martinez ont été poussé en prolongation.
La rencontre aurait pu basculer sur le penalty obtenu par Diogo Jota mais Oblak a tenu tête à Ronaldo en plongeant parfaitement sur sa gauche (105e). La superstar a fondu en larmes et dû être réconfortée par ses coéquipiers. Sesko, lui, pourra regretter son tir tout mou seul face à Diogo Costa après une énorme bourde de Pepe (115e).
Le défenseur de 41 ans s'en est sorti sans dommage grâce à son gardien qui s'est montré époustouflant durant la séance fatidique en repoussant les trois tirs slovènes pendant que Ronaldo se reprenait en marquant le sien et que Bernardo Silva se chargeait de conclure (0-0, 3-0 tab). Avec un total de 19 tirs pour seulement 4 cadrés, la Seleçao a peiné mais son prochain match contre la France devrait être un peu plus ouvert.
Un moment hors du temps. Diogo Costa a probablement vécu les 10 minutes les plus grisantes de sa carrière, ce lundi 1er juillet. Après un match nul et vierge pendant 120 minutes lors de la rencontre des huitièmes de finale à Francfort, le portier de Porto a repoussé toutes les tentatives slovènes, de fort belle manière. Il s’est opposé à Ilicic, Balkovec et Verbic. Je pense que c’est probablement le meilleur match de ma vie, peut-être le match dans lequel j’ai été le plus utile, a déclaré Costa à la presse. Les joueurs changent d’avis et modifient leur façon de tirer. Je devais suivre mon instinct, c’est ce que j’ai ressenti.
Diogo Costa a réalisé une performance historique puisqu’il est le premier gardien de l’histoire d’un championnat d’Europe à être parvenu à stopper trois tentatives adverses lors d’une séance de tirs au but. Il a logiquement été élu homme du match.
Lire aussi: Triomphes et drames : les tirs au but du Portugal
Les Bleus se sont qualifiés pour les demi-finales de l’Euro en battant 5 tirs au but à 3 les Portugais de Cristiano Ronaldo. Cette fois, ils n’ont pas craqué. Dembélé, Fofana, Koundé, Barcola et Hernandez n’ont pas tremblé. Ils ont réussi chacun leur tir alors que Joao Felix a touché le bas du poteau de Mike Maignan. Le gardien de but du Milan AC a été décisif trois fois en deuxième mi-temps en s’opposant à des frappes de Bruno Fernandes et de Vitinha.
Le capitaine de l’équipe de France a traversé cette finale comme un fantôme. Remplace à l’entame de la deuxième prolongation par Bradley Barcola, il a transmis le brassard de capitaine à Ngolo Kanté. Mbappé avait reconnu en conférence de presse jeudi, qu’il n’avait pas retrouvé ses jambes. Didier Deschamps avait décidé de remplacer Adrien Rabiot suspendu par Eduardo Camaviga. Le Madrilène a effectué une prestation correcte. Il aurait pu ouvrir le score suite à un centre de Dembele mais il ouvrait trop son pied.
La défense a été vigilante et bonne dans le marquage autour de la paire Saliba-Upamecano complémentaire. On peut encore hélas regretter le manque d’efficacité des attaquants qui n’ont pas cadré leurs frappes.
Mardi 9 juillet à 21 heures à Munich, les joueurs de Didier Deschamps joueront leur place en finale contre l’Espagne. Les Espagnols se sont qualifiés en prolongations (2-1) face à l’Allemagne. Olmo et Merino ont marqué pour l’Espagne alors que Wirtz avait égalisé pour les Allemands.
Au micro de BeIN Sports, le gardien de but de l’équipe de France a déclaré : « Je suis heureux, ce n’était pas un match facile. On a été solides, on les a mis en difficulté. On est allé jusqu’au bout avec notre mental. Aux tirs au but, on n’a pas tremblé.
Lire aussi: Diogo Costa : le rempart infranchissable du Portugal
Pour la première fois depuis 1996 et une séance gagnée face aux Pays-Bas, les cinq tireurs tricolores ont donc réussi leur tentative. Historique. Mais encore plus improbable à l'heure de constater que ni Koundé ni Barcola n'avaient tiré un seul penalty ou tir au but en carrière. Cela ne s'est pas vu. Comme si ce casting de bric et de broc était rendu sublime par un scénariste adepte de l'absurde. "C'était mon premier pénalty. Je n'en avais pas tiré depuis les U19 en compétition", s'est d'ailleurs marré Koundé sur M6. "Les gars qui ont tiré ont super bien tiré", a d'ailleurs souri Kylian Mbappé au moment de revenir sur cette séance comme dans un rêve pour mettre fin à cette série qui leur collait aux basques de trois échecs de rang dans l'exercice.
Premier tireur, Dembélé a mis les Bleus sur orbite avec un sang-froid qu'on ne lui connaissait pas. "On s'est entraîné un peu à l'entraînement et la finale perdue en Coupe du monde nous a servis de ce côté-là, a-t-il avancé. Je crois qu'on a tous pris le gardien à contre-pied."
Pour Deschamps, il fallait de nouveau éviter le procès en légèreté hérité de l'Euro 2021 où ses ouailles n'avaient pas jugé utiles de préparer un exercice si spécifique. Cette fois-ci, à Paderborn, on a bossé dès la fin de la phase de poules. "Nous avions préparé cet exercice avant la Belgique en 8e mais pas avant le Portugal, une seule séance, ça a suffi, ainsi expliqué William Saliba avant d'insister sur ce casting surprenant. Cette fois-ci, on gagne aux tirs aux buts, avec des jeunes ça fait plaisir, ça montre qu'on a du caractère..."
"Il y avait une forme de sérénité", a même osé Deschamps dans l'euphorie de la qualification en revenant sur cette séance immaculée. Le plus incroyable vient sans doute de là : Mike Maignan n'a rien à voir, ou presque, dans l'histoire. Après ça, qui pourra encore contredire Didier Deschamps quand il évoquera la "loterie" de cet exercice ? Ce vendredi, il a tiré le gros lot.
tags: #portugal #tirs #au #but #historique
Chargement des visites
