Ce mouvement social est l’occasion de faire un petit tour de France des polices municipales et de leur armement. D’une manière générale, le débat revient régulièrement après d’importants faits divers ou à l’occasion de nouvelles élections.
D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur publiés fin 2021, 58 % des 24.221 agents municipaux sont déjà équipés d’armes à feu. La majorité des polices municipales ont donc des agents équipés, notamment dans le sud-est de la France où près de 85 % des effectifs des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes le sont, d’après La Gazette des communes, où les édiles se situent souvent à droite de l’échiquier politique.
Pour rappel, ils peuvent l’être suite « à une demande motivée du maire […] sous réserve de l’existence d’une convention de coordination en cours de validité », indique le site du gouvernement. Leurs missions restent les mêmes, c’est-à-dire, « assurer le bon ordre, la sécurité, la sûreté, la salubrité et la tranquillité publique ».
Pour certains, l'armement est une nécessité face à un « climat d’insécurité croissant ». Selon le syndicat FO, cette demande est « vitale » après les événements survenus dans cette commune de près de 70.000 habitants après la mort de Nahel.
Cependant, d'autres estiment que l'armement n'est pas la solution. « Est-ce qu’une arme létale protégerait mieux [les agents] ? La réponse est non », avait répondu l’année dernière l’adjoint (PS) à la sécurité, Pascal Bolo, alors que la question était au cœur d’un conseil municipal à la demande de syndicats et d’élus d’opposition. Au lieu de cela, ils préfèrent miser sur la prévention et l’accompagnement social, en amont de la répression.
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Les positions des maires sur l'armement des polices municipales sont variées et souvent influencées par leur orientation politique et les circonstances locales.
De l’autre côté de l’hexagone, à Toulouse, c’est Jean-Luc Moudenc (ex-LR) qui a décidé d’armer ses policiers, dès 2006, lors de son premier mandat. L’armement de la police n’étant pas réservé aux municipalités de droite, certaines mairies « de gauche » ont aussi mis en place cette mesure. A Lyon, l’ancien maire (ex-PS) Gérard Collomb, longtemps opposé à cette idée, avait alors sauté le pas après les attentats de Paris, en novembre 2015.
Si certains ont cédé, d’autres résistent. C’est le cas à Nantes. Même chose au Nord. Martine Aubry, maire de Lille depuis 2001, avait réaffirmé « son refus absolu » de doter sa police en armes létales, en 2020. A Bordeaux non plus, la police municipale n’est pas armée. Malgré une demande récurrente de l’opposition, le maire EELV Pierre Hurmic préfère miser sur la prévention et l’accompagnement social, en amont de la répression.
Mais les principes peuvent évoluer. Initialement opposée au projet, Anne Hidalgo a finalement doté la capitale d’une police municipale en 2021. Une autre socialiste est revenue sur ses décisions. L’élue avait toujours refusé la vidéosurveillance… avant de s’y mettre à sa dernière élection.
Mais pour augmenter les effectifs, encore faudrait-il avoir des candidats. Sur les 8.000 besoins de recrutements comptabilisés, près de la moitié serait encore non pourvue, selon le centre national de la fonction publique territoriale. Et d'après les syndicats interrogés par 20 Minutes fin février, le critère numéro un du manque d'attractivité du métier serait l’armement.
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