L’histoire retiendra que la première médaille des Jeux de Paris a été décernée à… Châteauroux (Indre). Peut-être pas l’histoire avec un grand H, mais en tout cas celle de la paisible ville de l’Indre, 45 000 habitants, d’ordinaire peu habituée à aimanter les sunlights du monde entier.
Châteauroux accueille les épreuves olympiques de tir sportif à partir du 27 juillet. Un événement planétaire dans une ville de 43.000 habitants qui va se retrouver avec les projecteurs braqués sur elle. Cette fois, le début des Jeux olympiques est concret.
Deux ans après l'annonce de l'accueil des épreuves de tir sportif à Châteauroux, la ville est prête. Les athlètes du monde entier s'entraînent au Centre national de tir sportif (CNTS) avant le début de la compétition le 27 juillet. Ils découvrent aussi leurs hébergements et les rues de Châteauroux. La capitale de l'Indre va être au cœur de ces JO.
Si le tournoi de football débute avant même la cérémonie d'ouverture, la toute première médaille sera remise à Châteauroux. Samedi 27 juillet, le match pour la médaille de bronze débute à 10h30 et la finale pour le sacre se dispute juste après, au concours du tir à la carabine à 10m par équipe mixte. À la mi-journée, il y aura donc le tout premier podium de ces JO 2024.
Un événement extrêmement symbolique qui attire l'attention des médias du monde entier. Et c'est un vrai enjeu aussi pour les délégations : décrocher la première médaille, c'est marquer l'histoire olympique.
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15 athlètes françaises et français débarquent au CNTS de Châteauroux-Déols. L'équipe de France reste sur quatre Jeux olympiques avec au moins une médaille. La dernière fois qu'elle est rentrée bredouille, c'est en 2004 à Athènes. Et pour ces JO 2024, elle arrive en force.
Jean Quiquampoix souhaite défendre son titre olympique en pistolet vitesse à 25m. Mais le chef de file est aussi accompagné par une jeunesse ambitieuse : Oceanne Muller rêve d'une médaille pour ses deuxièmes Jeux à seulement 21 ans ; Romain Aufrère est double champion du monde juniors ; Lucas Kryzs n'a que 23 ans mais il est déjà vice-champion d'Europe... On pourrait d'ailleurs retrouver la France sur le tout premier podium des JO 2024. Oceanne Muller et Lucas Kryzs ont de vraies chances sur le tir à 10m carabine par équipe mixte.
La fête du sport, ce sont aussi les Jeux paralympiques. Les épreuves de para-tir sportif se déroulent aussi sur le site du CNTS, une structure récente inaugurée en 2018 et considérée comme une véritable merveille dans l'Europe entière. Châteauroux sera d'ailleurs la seule ville paralympique en-dehors de la région parisienne. Un honneur et aussi une récompense pour un site totalement adaptée aux besoins des personnes handicapées.
L'accueil des épreuves olympiques et paralympiques de tir sportif à Châteauroux a été un fait marquant de l'année 2024 en Berry. L'événement a donné un coup de projecteur phénoménal sur le département de l'Indre. En revanche, les retombées économiques sont elles plus inégales. C'est une année historique qui se conclut pour Châteauroux.
La ville de 43.000 habitants a directement vécu les Jeux olympiques et paralympiques, l'un des plus grands rendez-vous sportifs de la planète. Cinq-cents athlètes venus de plus de 80 pays ont participé aux épreuves de tir sportif au Centre national de Châteauroux-Déols. Avec les spectateurs et les médias - venus en nombre le premier jour pour la remise de la toute première médaille des Jeux olympiques de Paris 2024 - ce sont près de 30.000 personnes qui débarquent à Châteauroux pour suivre les compétitions.
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Certaines délégations sont logées à la chapelle Saint-Denis, complètement réhabilitée et transformée en appart'hôtel, d'autres sont au lycée Blaise Pascal. Il n'est donc pas rare de voir des athlètes attablés à la terrasse d'un bar ou en train d'acheter des souvenirs pour leurs proches. Pour l'occasion, certains restaurants ont adapté leurs cartes avec des traductions en anglais. Les hôteliers ont aussi consenti à d'importants efforts financiers pour moderniser leurs chambres. "J'affiche complet sur toute la période des Jeux à une période où c'est normalement plutôt calme", confie Régis Tellier, le patron de l'Elysée, dans le centre-ville castelroussin.
Dans une étude citée par l'agence d'attractivité de l'Indre, il est montré que les hôtels multiplient par deux voire par quatre leur chiffre d'affaires, et près de 65% des commerçants castelroussins se disent satisfaits voire très satisfaits de leur saison estivale. En revanche, en-dehors de l'agglomération, l'effet JO n'existe purement et simplement pas. "Sur les principaux sites touristiques du département, il n'y a pas d'envolée de la fréquentation. Ça a même plutôt tendance à stagner. L'effet d'aubaine des JO est plus un effet de notoriété et de visibilité plutôt que des retombées économiques", souligne Thierry Bluet, directeur de l'agence d'attractivité de l'Indre.
Sur le plan sportif, l'équipe de France ne brille pas pendant les Jeux olympiques. Océane Muller, Lucas Kryzs, Manon Herbulot ou encore Romain Aufrère ont du mal à gérer le stress et la pression de JO à domicile. Il faut attendre une semaine de compétition pour un premier podium tricolore : Camille Jedrzejewski décroche la médaille d'argent sur la finale du 25m pistolet. Un accomplissement à seulement 22 ans.
Les Jeux paralympiques seront bien plus réussis pour la délégation française. Dès le premier jour, Tanguy de la Forest décroche une médaille d'argent sur le 10m carabine. Sa première médaille pour ses sixièmes Jeux paralympiques. Il décrochera également une médaille d'or. "Cette médaille, elle représente beaucoup de choses", réagissait le nouveau champion olympique. Ses larmes de joie resteront un moment fort et dans les mémoires.
Tony Estanguet vient sur place conclure les épreuves de tir sportif pour les JO et les Jeux paralympiques. Il salue le travail parfait de Châteauroux, l'organisation impeccable d'un événement mondial. Des Jeux réussis qui auront un impact politique : deux semaines après la fin des épreuves paralympiques, le maire de Châteauroux Gil Avérous est nommé ministre des Sports, de la jeunesse et de la vie associative.
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À Châteauroux, l'organisation des épreuves de tir sportif a mis la ville sous le feu des projecteurs. Le soufflé est retombé depuis mais les acteurs locaux espèrent encore en tirer des bénéfices.
Patrick Mouroux, le président de la société de tir de Châteauroux, connaît évidemment les lieux, qu’il visite tous les ans , il y a même vu le médaillé olympique Jean Quiquampoix. Dans ce département entiché du tir sportif, qui compte 14 clubs, l’accès au spectacle olympique n’a pas été facilité : il a fallu passer, comme tout le monde, par la plateforme de billetterie en ligne.
La médiatisation internationale des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 a offert à l’Indre une occasion unique de briller sur la scène mondiale. En accueillant l’épreuve de tir sportif à Châteauroux, le département a pu démontrer son dynamisme et son accueil chaleureux, tout en mettant en avant une organisation impeccable et une ambiance électrisante.
Conformément à la tradition, la première médaille des Jeux Olympiques et Paralympiques a été décernée lors des épreuves de tir sportif. Ces compétitions ont réuni pas moins de 340 athlètes olympiques et 160 athlètes paralympiques. La France y a brillamment remporté 3 médailles : 1 en or, 1 en argent et 1 en bronze ! En tout, ce sont 15 épreuves olympiques de tir et 13 épreuves paralympiques de para tir sportif qui ont captivé les spectateurs par leur intensité et la maîtrise technique des athlètes.
Site militaire de 1915 à 2012, le lieu connaît son apogée à l’époque de la guerre froide, quand l’Otan décide de s’installer à Châteauroux-Déols pour en faire sa plus grande base en France et l’une des plus importantes d’Europe. Un destin déjà unique. Entre 1951 et 1967, 8.000 GI’s et leurs familles occupent le camp transformé en véritable ville. À leur départ, la base est rendue à l’armée française qui en fait un lieu de stockage de matériel avant d’y stationner son 517e régiment du train jusqu’à sa dissolution, en 2012.
Châteauroux Métropole prend alors possession des 380 ha de terrains et décide d’en revendre une partie à la découpe. Outre un consortium d’entreprises chinoises, qui ne viendront finalement pas, ou très peu, les Saoudiens, qui occupent des locaux via leur groupe United World, la Fédération française de tir se porte acquéreur de 140 ha en 2012. Le projet ? Construire son centre national de tir sportif (CNTS), 38 millions d’€ de budget.
Les travaux sont lancés en 2016, le centre est inauguré en 2018. La Martinerie accueille dès lors sur ses terres le plus grand site d’Europe et intègre le cercle des plus grands stands de tir au niveau international. Unique !
Réputé à travers le monde pour son standing et ses capacités, le CNTS revient pourtant du diable Vauvert en ce qui concerne son aventure olympique. Initialement boudé par le Cojo de Paris 2024, il a dû attendre l’été 2022 pour être officiellement labellisé, à la suite des problèmes rencontrés sur le site de La Courneuve, dont la dépollution aurait fortement augmenté la facture.
Du 27 juillet au 5 août, le CNTS et son gigantesque stand de 80 cibles pouvant accueillir 4.000 spectateurs vont donc héberger l’épreuve de tir des Jeux de la 33e olympiade. La première médaille des JO 2024 y sera même décernée le premier jour des compétitions. Ancienne base militaire, le plus grand stand de tir d’Europe accueillera les épreuves olympiques cet été.
Sans les 40 millions d’euros investis par la Fédération Française de Tir (FFTir) sur cette friche militaire délaissée en 2012, jamais Châteauroux ne serait devenue ville olympique. La Fédération Française de Tir se porte acquéreur de 80 hectares, pour 460.000 €. Quatre ans plus tard, les premiers coups de pelleteuse sont donnés, et l’inauguration a lieu en 2018. Les 250.000 licenciés disposent d’un site où les 12 disciplines peuvent être pratiquées.
Entre 2021 et 2022, la Fédération et les élus du département ont joué leur va-tout : prouver au Comité International Olympique et à Paris 2024 que le site était en mesure de recevoir les épreuves des JO, au lieu de construire un centre éphémère du côté de La Courneuve, sur une zone classée Natura 2000.
Le stand plateau a vu sa pelouse remplacée par du gazon synthétique. 1,5 million d'euros. Un système de récupération des plombs a été installé, mais aussi un caniveau en cas de grosse pluie. Sur le côté du stand des finales, une plate-forme s’est créée pour accueillir les bungalows de l’administration de Paris 2024. Des portes automatiques ont été installées. La salle de restauration est désormais climatisée : elle sera transformée en salle de presse.
D’autres modifications vont être opérées, entre le 1ᵉʳ juin et le 27 juillet. Paris 2024 va notamment agrandir la tribune du stand plateau, celle du stand des finales, et « décorer » l’ensemble du site aux couleurs olympiques. L’association payera les installations qui seront provisoires, pour les Jeux. Nous avions les moyens financiers, et on aura un site pleinement opérationnel.
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