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Matinée difficile pour un lycée de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon (Rhône). Jeudi 3 octobre 2024, l’établissement et son personnel ont été la cible de tirs de mortier et de jets de pierres.

Déroulement des faits

Peu avant le début des cours à 8 heures, des tirs de mortiers ont été tirés vers le lycée Seguin-Sembat, à Vénissieux, près de Lyon, indique l’intersyndicale des établissements. Plusieurs dizaines de jeunes s’en sont pris à la cité scolaire Sembat-Seguin.

Des tirs de fumigènes ont également eu lieu. Certains ont atteint la loge et la façade de l’établissement. Une personne a été interpellée.

Plusieurs tirs de mortiers ont atteint « la loge et la façade » de l’établissement, d’autres ont été dirigés « en direction des personnels » dont certains ont aussi été « visés par des jets de pierres » à leur arrivée en voiture, ont ajouté les syndicats CGT, FO, SNES et SUD dans un communiqué commun.

Selon Le Progrès, ces incidents se sont déroulés lors d’un rassemblement de 400 à 500 lycéens près de l’établissement. Certains auraient également jeté des pierres contre le tram.

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Au même moment, des chariots de course, des vélos en libre-service et une voiture garée à proximité avaient été incendiés, dégradant l’enceinte et des portiques d’entrée. «Des caddies, des vélos en libre-service et une voiture garée à proximité ont été incendiés, dégradant l'enceinte et des portiques d'entrée, a encore précisé le rectorat. L'intervention des sapeurs-pompiers, accompagnés par l'équipe mobile d'accueil renforcée de la Région, a permis une maîtrise rapide de ces feux».

Une voiture, garée dans une rue jouxtant le lycée, a été incendiée, tout comme « des poubelles et caddies remplis de matières et produits inflammables » devant le portail de l’établissement désormais « hors service », ont-ils ajouté. Au moins deux poubelles ont été incendiées devant l’établissement et des individus ont tiré des mortiers d’artifice sur la façade du lycée.

L’incendie a été rapidement maîtrisé par les pompiers. L’incendie était éteint à 9 heures et la circulation du tram a pu reprendre progressivement dans la matinée.

Jeudi, peu avant le début des cours à 8 heures, plusieurs dizaines de jeunes s’étaient regroupées devant la cité scolaire Sembat-Seguin de Vénissieux et avaient jeté des projectiles pyrotechniques sur l’établissement.

Réactions et conséquences

Les cours n’ont cependant pas été perturbés, et l’établissement est resté ouvert. Si les cours ont pu reprendre ce jeudi à 9h30, l’établissement reste sous surveillance policière, indique Lyon Capitale. Hier, comme ce vendredi 4 octobre, les lycéens ont bien eu cours en dépit du fait qu'ils sont marqués par ces violences : "Dans toute ma scolarité, je n'ai jamais vécu une telle pagaille", raconte un élève.

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Aucune personne n’a été blessée et les cours n’ont pas été perturbés par l’incident. Aucun blessé n'est à déplorer.

Dans l’après-midi, le rectorat a réagi dans un communiqué, confirmant les faits des syndicats, et précisant qu’un « représentant de l’académie s’est rendu sur place pour rencontrer les équipes et leur témoigner le soutien du recteur ». Ce dernier « condamne fermement ces incidents ». Dans cette affaire, une personne a été interpellée et deux autres ont été identifiées, indique le rectorat de Lyon.

Venu sur place dans l'après-midi, Fabrice Pannekoucke, nouveau président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, collectivité en charge des lycées, a fermement dénoncé cette attaque. «Ce qui s'est produit est inqualifiable. Il n'y a pas de mot, c'est de l'extrême violence. Les publics qui se sont adonnés à cet exercice je les qualifie de voyous. Ce dernier a par ailleurs menacé de suspendre les aides régionales aux élèves qui ont participé à cette attaque : «Venir s'attaquer à un établissement scolaire, c'est s'attaquer à un signe de la République. Si on atteint un élément de la République, alors il ne faut rien attendre de l'État, ni des collectivités et en tous les cas pas de la Région. Le 11 octobre, son exécutif va présenter au conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes un rapport prévoyant la mise en place de critères pour obtenir des aides comme le Pass région, les bourses à l'international etc..

«Des sanctions seront prises dans les meilleurs délais à l’encontre des fauteurs de troubles afin de faire respecter l’autorité de l’État et préserver l’espace scolaire », a-t-il conclu. Des patrouilles vont être renforcées matin et soir aux heures d’entrée et de sortie de l’établissement, selon la presse locale.

Contexte de tensions et de préoccupations

Les représentants du personnel des lycées dénoncent ces « événements inadmissibles » qui interviennent « dans un contexte de tensions grandissantes ». Selon eux, cette ambiance est accentuée par la « pénurie inédite des moyens humains en cette rentrée ». «Ces évènements inadmissibles interviennent dans un contexte de tensions grandissantes (…) accentué par la pénurie inédite de moyens humains en cette rentrée», ont dénoncé les syndicats. «Ces événements inadmissibles interviennent dans un contexte de tensions grandissantes (...) accentuées par la pénurie inédite de moyens humains en cette rentrée», ont dénoncé les syndicats.

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Les sections syndicales ont assuré avoir prévenu le rectorat « à de nombreuses reprises » depuis l’an dernier sur le risque « à très court terme d’incident grave », sans obtenir de réponse. Selon les enseignants, la tension monte depuis la rentrée : 60 rapports d'incidents en 15 jours dont la semaine dernière, des tirs de projectiles en classe.

Ils rappellent les nombreux appels faits au rectorat à ce sujet, restés sans réponse.

« Les personnels comme les élèves des lycées des quartiers populaires ont le droit de travailler dans un environnement serein : la banalisation de tels incidents graves, pouvant causer non seulement des traumatismes psychiques mais aussi des infirmités permanentes chez les élèves comme les personnels, n’est pas acceptable », concluent-ils.

Suites judiciaires

Âgés de 16 ans et 17 ans, deux mineurs interpellés, jeudi, après des tirs de mortier contre un lycée à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.

Ils ont été présentés samedi à un juge dans le cadre d’une information judiciaire pour « participation à un groupement en vue de la préparation de violence ou de dégradations, destruction du bien d’autrui par un moyen dangereux et détention d’engins explosifs ou incendiaires », a-t-il expliqué le parquet de Lyon.

Le parquet avait requis le placement sous contrôle judiciaire pour le plus jeune et la détention provisoire pour le plus âgé.

Les deux mineurs, élèves du lycée, avaient été placés en garde à vue juste après les violences pour le premier et dans la soirée pour le second, avait indiqué la police. L’un d’eux avait ensuite été remis en liberté. Un troisième suspect avait aussi été identifié, selon la préfecture et le rectorat. Mais ce dimanche, aucune information à son sujet n’a été communiquée.

Sécurité renforcée près de l’établissement.

Sous l'œil des policiers, tous les élèves sont fouillés et chaque sac est inspecté avant de pouvoir entrer dans l'établissement.

Des heurts ont éclaté ce jeudi matin sur le boulevard des Etats-Unis (Lyon 8e).

Les forces de l’ordre sont intervenues pour faire stopper les violences et disperser les attroupements.

Interrogée par Le Progrès, la préfecture indique « suivre la situation avec attention avec le rectorat et condamne fermement ces violences qui ne resteront pas sans réponse ».

Cet incident intervient une semaine après les violences survenues devant le lycée Marcel-Sembat de Vénissieux, situé à trois kilomètres de là.

Un rassemblement d’élèves avait dégénéré : le tram avait été caillassé et une voiture incendiée.

Les syndicats avaient dénoncé un « contexte de tensions grandissantes ».

Interpellés après les faits, deux jeunes de 16 et 17 ans, élèves du lycée visé, ont été mis en examen notamment pour « destruction d'un bien par moyen dangereux ».

L'un d'eux a été placé en détention provisoire et l'autre sous contrôle judiciaire, selon le parquet.

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