Par les lois des 11 et 26 février, et du 12 août 1793, les Régiments de l'ancienne armée et les Bataillons de volontaires fusionnent et constituent ainsi les Demi-brigades, terme qui remplace celui de Régiment.
La loi du 22 novembre 1793 (2 Frimaire An II) fixe la composition des Demi-brigades : "L'infanterie, dit l'article 1er, sera portée au complet de 3201 hommes par demi-brigade, non compris l'état-major et la compagnie des canonniers" (cette dernière supprimée le 24 janvier 1798). Chaque Demi-brigade doit être composée de trois Bataillons, un ancien et deux de Volontaires.
Composition des Compagnies :Les Compagnies de Grenadiers sont à 64 hommes; celles de Fusiliers à 104.
Le Décret de la Convention nationale en date du 15 février 1794 (27 Pluviôse an II) établit par ailleurs que "à compter du jour de la promulgation du présent décret, aucun citoyen ne pourra être promu aux emplois qui viendront à vaquer, depuis le grade de caporal jusqu'à celui de général en chef, dans les armées de la République, s'il ne sait lire et écrire".
La loi du 9 mars 1794 (19 Ventôse an II) pose les bases de l'administration des Demi-brigades : "Il sera formé dans chaque demi-brigade, dit l'article VII, un conseil d'administration ; ce conseil sera composé de 23 membres : le chef de brigade, le plus ancien chef de bataillon, six officiers, six sous-officiers et neuf soldats". Le quartier-maître-trésorier est secrétaire du conseil et assiste aux séances sans avoir voix délibérative.
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La 76e Demi-brigade de Bataille a été créée le 21 mars 1794 (1er Germinal an II) à Avesnes, par le Représentant Goupilleau (de Fontenay), chargé de cette mission à l'Armée du Nord, par Décret du 5 février 1794 (17 Pluviôse an II).
Composition de la 76e Demi-brigade :A cette époque, la 76e est placée sous les ordres du Chef de Brigade Gorée; elle sert à l'Armée du Nord dont Pichegru vient de prendre le commandement. Né à Damas-aux-Bois (Vosges), le 23 juillet 1754.
Services de Gorée :1792 - à l'armée des Ardennes.
1793 - A l'armée du Nord.
An II - A l'armée de Sambre-et-Meuse.
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Ans III et IV - A l'armée des côtes de l'Océan : à l'affaire d'Evron en août 1795, "avec un détachement de 100 hommes (de la 76e), culbuta et mit en déroute 5 à 6000 chouans".
An V - A l'armée du Rhin : se distingua au siège de Kehl ; passage du Rhin, le 1er floréal (20 avril 1797); ce même jour, "avec deux compagnies de grenadiers de la 76e, a repoussé l'ennemi avec vigueur et a repris une position qui venait d'être enlevée à la 16e Légère".
An VI - A l'armée d'Helvétie.
An VII - A l'armée du Danube: le 16 ventôse (6 mars 1799), à l'affaire de Tamins, "enleva une redoute et 2 pièces de canon en montant à l'assaut à la tête de ses grenadiers; après s'être emparé de la redoute, fit tourner les pièces contre les colonnes ennemies et leur fit éprouver des pertes considérables parmi lesquelles le colonel et le lieutenant-colonel qu'il a blessés et faits prisonniers".
Membre de la Légion d'honneur, le 5 pluviôse an IX (24 janvier 1800).
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Le lendemain 17 avril 1794 (28 Germinal an II), la 76e reçoit le baptême du feu : les alliés attaquent sur huit colonnes entre Guise et Landrecies pour repousser les Français au delà de l'Oise et commencer le siège de Landrecies. La 76e se bat devant le Cateau. Le Sergent Guillaume-Bonaventure Rispaud d'Aiguebelle sauve le drapeau du 3e Bataillon qui manque tomber aux mains de l'ennemi. Le Commandant Pierre Sieurin reçoit un coup de feu à la jambe gauche.
La 76e est encore engagée les 2, 5, 7 et 11 Floréal an II (21, 24, 26 et 30 avril) dans les combats victorieux d'Etreux, de la Maison-Rouge et de Venerolles sur la route de Guise à Landrecies, qui forcent l'adversaire à évacuer Bouchain, Prémont et d'autres postes.
A la fin de Vendémiaire (octobre), les 1er et 2e Bataillons de la 76e sont dirigés vers la Vendée qui était en insurrection; le 3e Bataillon est détaché au siège de Maëstricht. Le Général Kléber, commandant l'aile gauche de l'Armée de Sambre et Meuse, s'était approché de Maëstricht vers la fin de septembre, et avait investi cette importante place forte.
Le 26 mai 1795 (7 Prairial an III), le Lieutenant Navizet est blessé d'un coup de feu dans le bas-ventre, à l'affaire de Saint-James (Mayenne). Le 13 juin (25 Prairial), au combat d'Evron, le Commandant Jean Bourdil reçoit un coup de feu. Vers cette même époque, le Sergent Fidèle Lhotard, "resté avec quatre grenadiers dans le château de la Templerie, soutint, trois heures de suite, l'attaque de plus de quinze cents hommes".
Le 22 septembre 1795 (6e jour complémentaire de l'an III), le Sous-lieutenant Antoine Piquerel est cité à l'ordre pour avoir "sauvé 2 grenadiers pris dans une embuscade près de Fougères".
Le 23 décembre 1795 (2 Nivôse an IV), le Lieutenant Charles Girard est tué d'un coup de feu à la cuisse.
La 76e avait hâte d'effacer la douloureuse impression de l'affaire de Pennerf : elle se fait remarquer par son entrain le 31 janvier 1796 (10 Pluviôse an IV), dans un engagement près de Segré, où le Capitaine Alexandre Denis David est blessé.
Un combat assez vif s'engage à Romagnier près de Fougères : les chouans, au nombre d'environ 5000, sont complètement battus et poursuivis pendant 3 lieues.
C'est le dernier combat auquel prend part la 76e Demi-brigade de Bataille qui va bientôt être réorganisée et amalgamée avec d'autres corps pour devenir 76e Demi-brigade de ligne.
La formation des Demi-brigades de 1794 n'avait pu s'effectuer partout. De son côté, le Directoire exécutif prend de son côté deux arrêtés, les 8 et 19 janvier 1796 (18 et 29 Nivôse an IV), et décide, le 30 mars (10 Germinal) que les numéros des Demi-brigades nouvelles seront tirés au sort. Il adresse en même temps à chaque Général en chef la série des numéros qu'il doit faire répartir, par la voie du sort, entre les Demi-brigades de son armée. Le numéro 76 est envoyé à l'armée des côtes de Cherbourg où se trouve la 76e de première formation.
La nouvelle 76e est réorganisée à Laval (le Dépôt de la 76e était resté à Laval depuis son arrivée dans l'Ouest.
Composition de la nouvelle 76e :2/ 62e Demi-brigade de Bataille : Cette dernière, parce que ses éléments étaient dispersés, n'avait pas été organisée.
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