Envie de participer ?
Bandeau

Présenté à Cannes 2024, en clôture lors de la Quinzaine des réalisateurs, le nouveau film de Jean-Christophe Meurisse (Les Chiens de Navarre) aborde de manière décalée l’affaire Dupont de Ligonnès.

En 2011, l’affaire Dupont de Ligonnès ébranle la France et ne cesse, depuis, de créer du remous sur la scène médiatique. Avec Les Pistolets en Plastique, Jean-Christophe Meurisse s’attaque à un des cold cases les plus célèbres de France par une comédie noire, trash et incroyablement absurde.

Avec Les Pistolets en Plastique, Jean-Christophe Meurisse s’attaque à un des cold cases les plus célèbres de France par une comédie noire, trash et incroyablement absurde. Dans Les Pistolets en Plastique, Léa et Christine, deux enquêtrices obsédées par l’affaire Paul Bernardin partent sur les traces d’un meurtrier en fuite. Alors qu’elles s’apprêtent à partir, elles apprennent que Paul Bernardin aurait apparemment été interpellé dans un aéroport au Danemark.

Léa et Christine (Delphine Baril et Charlotte Laemmel, duo de godiches à pleurer de rire), enquêtrices du dimanche obsédées par Bernardin, apprennent qu’il aurait été arrêté dans Nord de l’Europe… Toute ressemblance avec Guy Joao n’est évidemment pas fortuite.

Léa et Christine (Delphine Baril et Charlotte Laemmel) sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin (Laurent Stocker), un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Léa et Christine sont obsédées par l'affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement.

Lire aussi: "Les Pistolets en plastique": un film à voir?

Inspiré de l’affaire Dupont de Ligonnès (ce père de famille à Nantes qui a massacré sa ... Cette affaire, on la connaît sous le nom de « Affaire Dupont de Ligonnès », une ...

Une comédie noire et absurde, largement inspirée de l’affaire Dupont de Ligonnès. Un meurtre, commis il y a maintenant 13 ans, mais qui fait toujours autant parler de lui.

Jean-Christophe Meurisse a voulu faire une comédie noire, mélangeant humour et horreur. Le réalisateur explique : "C’est ce que j’aime : le mélange. Ce que je n’aime pas : rester dans un registre unique. Je veux que tout soit tendu, aussi bien dans la narration que dans la forme. On ne sait pas sur quel pied danser.

L'Humour Noir et l'Absurde au Coeur du Film

Persuadé qu’il y a de l’humain à décortiquer (et donc du rire à créer) derrière la glauquissime affaire Xavier Dupont De Ligonnès, Jean-Christophe Meurisse s’empare crânement du sujet à travers une comédie. Après Apnée et Oranges Sanguines, Jean-Christophe Meurisse a pris le risque du mauvais goût, tout en l'évitant avec brio. Certes, le nom est changé, mais on devine immédiatement de qui s'inspire ce Paul Bernardin, en cavale après le meurtre de toute sa famille. Mais en plaçant ce maigre filtre sur l'affaire Dupont de Ligonnès, le film indique que ce dont il rit n'est jamais le crime, mais la fascination qu'il suscite. Pour ce faire, il s'inspire de l'emballement médiatique de 2019 après l'arrestation d'un homme pris à tort pour l'assassin.

Ce qui caractérise précisément le cinéma de JC Meurisse c’est une impudence insituable moralement. Toutes nos fascinations névrotiques sont catapultées, condensées et torpillées dans ce qui pourrait s’apparenter à des sketches (façon les Vamps pour le duo d’enquêtrices du web génialement interprétées par Delphine Baril et Charlotte Laemell) ou numéros d’acteurs éblouissants (et ce serait déjà énorme!) si le réalisateur se contentait d’une juxtaposition de scènes choc. Ce n’est pas le cas.

Lire aussi: Le film "Les Pistolets en plastique" : plongée dans le true crime

Constamment provoc’ mais rarement obscène, Meurisse va chercher dans la réalité ce qu’il y a de plus tordu pour l’amarrer à son propre univers déjà bien déjanté. Sans trop de coquetteries dans la réalisation, il mise surtout sur sens épatant du dialogue et de la direction d’acteurs.

Le film jubile d’une esthétique forte corollaire de l’extravagance du propos et d’acteurs tous en majesté. Les vingt dernières minutes poussent le curseur du pistolet balle à blanc un peu loin nous infligeant un sadisme quelque peu gratuit.

Des Personnages Caricaturaux et Grotesques

Les personnages sont totalement caricaturaux et, pour la plupart, ce sont des ratés complets. En ce sens, Léa et Christine illustrent cette société bercée dans l’illusion qu’Internet est aussi la réalité. Zavatta (Anthony Paliotti), inspecteur de renom, vit une douche froide lorsque sa femme lui remet brutalement les pieds sur terre. Et Uzès va, lui, de désenchantement en désenchantement… Les personnages du film Les Pistolets en Plastique n’ont donc pas un destin très joyeux et tous s’enfoncent dans une spirale de faits grotesques.

C’est donc deux femmes, dont l’une est mère de famille et ne cesse de se faire appeler par son mari, incapable d’appuyer sur le bouton “on” du micro-ondes, et une vieille fille qui se lance sur les traces d’un meurtrier. En parallèle, Michel Uzès (Gaëtan Peau), victime d’une lourde erreur juridique, est de loin le personnage le plus perdu dans cet univers absurde et trash .

Les quatre acteurs principaux, Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Laurent Stocker et Gaëtan Peau ont longuement répété avec Jean-Christophe Meurisse. Ce dernier raconte : "J’aime bien faire venir des gens connus pour une journée de tournage, aussi, comme Jonathan Cohen, Vincent Dedienne ou François Rollin et Romane Bohringer.

Lire aussi: Tout savoir sur la législation des pistolets en plastique en Belgique

Réflexion Profonde Sous le Vernis de la Farce

Et sous ses airs de farce noire qui se paye la tronche d’une société accro aux true crimes et aux faits divers, Les Pistolets en plastique laisse en fait transparaître une réflexion bien plus profonde sur la définition d’un monstre (pas toujours celui qu’on soupçonne) et notre incapacité à détecter notre propre part de sauvagerie.

Chaque échange est fait de quiproquos, malentendus et agacements. Mais surtout d'une banalité profonde, en décalage permanent avec la violence dont il est question. C'est en faisant craquer cette banalité de surface, pour laisser surgir le côté enfantin et perdu des personnages, que Meurisse nous met face à nos défaillances morales et fascinations morbides.

Car l'humour est féroce, mais ne vient jamais amoindrir la réalité sordide du crime. Si, les personnages, eux, semblent l'oublier à force de vouloir l'approcher, le spectateur est mis face à l'horreur à travers les apparitions sporadiques de Bernardin, joué en finesse par Laurent Stocker. Là, l'humour laisse place à un malaise glaçant et de plus en plus étouffant, alors que s'y joue la même banalité que dans les autres scènes. Chaque retour à la comédie a dès lors un goût étrange. C'est tout le pouvoir de l'humour qui est exposé dans ce film, capable de dynamiter un mythe pour en mettre en lumière la froide violence.

Mise en Scène et Bande Originale

A scénario grotesque, voire glauque, mise en scène burlesque. En parallèle, la bande originale du film ne va pas dans la demi-mesure et donne par moment envie de se boucher les oreilles. En effet, les grandes envolées musicales allant jusqu’à saturation, aussi bien que les longues montées en puissance d’un bip répétitif, font vibrer les tympans les plus sensibles. Certaines scènes, très trash, sont également sous le signe d’une couleur omniprésente dans le cadre. De plus, tout le montage est marqué par un rythme soutenu. Ne serait-ce que dans les premières minutes où les cartons du générique du début viennent entrecouper brusquement la conversation des personnages. L’entièreté du film se calque sur une volonté de faire les choses rapidement, qui, si elle peut prendre au dépourvu, est au final assez réussie.

Un Film Qui Ne Laisse Pas Indifférent

Les Pistolets en Plastique est une comédie à l’humour très noir qui en devient très déroutante. En effet, si on sait d’emblée en entrant dans la salle que le film va parler de Xavier Dupont de Ligonnès, ennemi public n°1, on se laisse facilement emporter dans une fresque rocambolesque et absurde de l’histoire irrésolue de ce meurtrier. InattenduLe film de Jean-Christophe Meurisse Les Pistolets en Plastique est une comédie noire qui ne paraît pas s’adresser au plus grand nombre. En effet, le long métrage joue avec un humour difficile sur une thématique qui nécessite une approche des plus nuancées.

Peut-on raisonnablement faire marrer avec un quintuple meurtre ? On peut rire de tout, bien sûr. Mais peut-on vraiment rire d'un des faits divers les plus célèbres de France ?

tags: #pistolets #en #plastique #vod #fonctionnement

Post popolari: