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Jean-Christophe Meurisse, issu du théâtre, s'est lancé dans le cinéma en 2013 et présente son troisième long-métrage, Les Pistolets en plastique, présenté en séance de clôture de la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 2024. Amateur de film choral et des mélanges de genres, ici la comédie et l'horreur, il s'est inspiré de l'histoire de Guy Joao, homme arrêté car il a été confondu avec Xavier Dupont de Ligonnnès, recherché pour l'assassinat de sa femme et de ses quatre enfants.

Inspiration et Scénario

Le scénario du film a été écrit par Jean-Christophe Meurisse et Amélie Philippe, qui avaient déjà écrit ensemble Oranges sanguines en 2021. Avant Les Pistolets en plastique, Jean-Christophe Meurisse a réalisé Oranges sanguines en 2021 et Apnée en 2016.

Synopsis

Léa et Christine sont obsédées par l'affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d'avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu'elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d'être arrêté dans le nord de l'Europe.

Distribution

Parmi les actrices et acteurs principaux, on a pu voir au cinéma Laurent Stocker dans Les Boules de Noël (2024) et Sarah Bernhardt, la divine (2024) ; Delphine Baril dans Un monde merveilleux (2024) et La Marginale (2023) et Charlotte Laemmel dans Le Médium (2021) et La Fille de Brest (2016).

Dans ce jeu de massacre qui ne nous épargne pas le gore, saluons les prestations de Jonathan Cohen, Laurent Stocker, Vincent Dedienne, Aymeric Lompret, Norah Hamzawi, Romane Bohringer, Philippe Rebbot et des fidèles venus du théâtre: Delphine Baril, Charlotte Laemmel, Anne-Lise Heimburger, Gaëtan Peau, Fred Tousch et Anthony Paliotti.

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Un Mélange des Genres

Jean-Christophe Meurisse a voulu faire une comédie noire, mélangeant humour et horreur. Le réalisateur explique : "C’est ce que j’aime : le mélange. Ce que je n’aime pas : rester dans un registre unique. Je veux que tout soit tendu, aussi bien dans la narration que dans la forme. On ne sait pas sur quel pied danser.

La mise en scène est d’autant plus jubilatoire que cela tranche avec le thème évoqué qui est franchement sinistre. Il faut supporter quelques scènes d’une cruauté inénarrable mais qui révèlent avec talent l’impitoyable dureté du monde d’aujourd’hui.

L'Humour comme Exutoire

Sans prendre tout à fait à la légère le fait divers dont il s'inspire, le réalisateur puise surtout dans le registre du mal pour déployer un rire salvateur. "Je crois aux vertus, à la puissance sauvage du rire. C’est notre fusible. J’ai trouvé cela chez Beckett, qui disait que face au pire, il nous reste le rire. C’est mon angle à moi d’opter pour ce rire de résistance."

Dans cette période anxiogène, le rire sauve tout ! Une salle pleine, avec des hurlements de rire, du début à la fin, franchement ça fait du bien non ??! Et en même temps, deux scènes vraiment dures… pour public averti ! Une belle surprise. Quentin Dupieux qui finirait un film. Une flopée d'acteurs talentueux. Rien d'un film à sketch, tout se tient. On rit et on est dérangé par la bêtise humaine. Un moment jubilatoire d'humour noir et de second degré.

Inspiration de l'Affaire Dupont de Ligonnès

Ici, il se délecte de l'épisode écossais de l'affaire Dupont de Ligonnès, quand un pauvre innocent, pris pour l'assassin de Nantes, était arrêté à l'aéroport de Glasgow, et on se souvient tous de l'emballement médiatique, peu glorieux, autour de cette fausse piste. Dans Les Pistolets en plastique, c'est au Danemark qu'un brave type est arrêté, car il ressemblerait à l'assassin Paul Bernardin, qui lui, se la coule douce en Argentine.

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S’inspirer d’une affaire qui, pour des raisons qui mériteraient d’être étudiées par un symposium de sociologues et de psychologues, passionne un certain nombre de français depuis 13 ans pour en faire un film déjanté, à la fois comique et horrifique, voilà ce qu’a entrepris Jean-Christophe Meurisse avec l’aide de son épouse Amélie Philippe. Cette affaire, on la connaît sous le nom de « Affaire Dupont de Ligonnès », une ...

Le Titre du Film

"J’ai une manière un peu surréaliste, un peu cadavres exquis, de trouver des titres, comme pour mon film précédent, « Oranges sanguines ». Ces « Pistolets en plastique » sonnent bien, car tout le monde est un peu en plastique. Les personnages, le faux Bernardin, le vrai Bernardin, les enquêtrices, tous sont en toc.

La Compagnie "Les Chiens de Navarre"

Jean-Christophe Meurisse développe au cinéma ce qui fait son succès au théâtre depuis 15 ans, avec la compagnie "Les chiens de Navarre" : un humour sans filtre, trash, potache et politique. Il fondait en 2005 un collectif mordu de théâtre et d'humour, Les Chiens de Navarre.

Notre Fascination pour les Monstres

Plus qu'une enquête barrée sur un fugitif, le film raconte notre fascination pour les monstres avec les personnages de Léa et Christine, symboles de notre curiosité morbide. "C'est une façon de parler à nos propres monstres, de ne pas passer à l’acte. Léa et Christine sont une parabole symbolique : elles sont à l'image de nous tous, lecteurs du numéro spécial du magazine Society sur Xavier Dupont de Ligonnès. Cette fascination là est à interroger. Il y a plus de fans de l’histoire de Ligonnès que d’électeurs de Macron !"

Pour Jean-Christophe Meurisse, c’est aussi la mission du cinéma que de jouir du mal pour l'évacuer : "plus on montre le mal, la violence, les méchants, moins il y en aura dehors. Je crois à cette mission du cinéma. Parce que l’on vit les choses par procuration avec notre imaginaire, et quand on sort de la séance, on se dit : ‘Ce n’est pas moins, ma vie est belle, je ne suis pas un monstre’.

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L'Importance des Conversations Ordinaires

Meurisse a aussi un goût prononcé pour les conversations banales, qu’il veut restituer sans les rendre ennuyeuses. "L’ordinaire dans les dialogues de cinéma ou de théâtre, c’est d’entendre des mots qu’on entendrait pas dans un texte qu’on écrirait, comme 'Mobalpa'. Le choix des mots est un choix d’images, qui nous renvoie aux problèmes d’aujourd’hui." Pour un ennui de qualité, il faut laisser de la liberté aux acteurs. "C’est un processus qui consiste à laisser improviser les acteurs pour qu’ils s’emparent des scènes, et que cela émane d’eux.

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