Dans un contexte où des figures importantes de Grenoble et de Villard-de-Lans, résistants et clandestins de la première heure, s'interrogeaient sur la marche à suivre, Dalloz conçoit pour le massif une mission d'importance stratégique : le Projet Montagnards. Ce projet est accompagné d'une annexe d'Alain Le Ray, qui détaille les modalités militaires de son exécution en lien avec un débarquement allié en Provence.
Cette note prévoit l'intervention de 7 500 parachutistes alliés, qui seraient accueillis et guidés par 450 résistants locaux. Simultanément, une organisation militaire secrète, le Camouflage du Matériel (CDM), s'efforce de se soustraire aux inspections des commissions d'armistice concernant l'armement, notamment aux environs de Grenoble grâce à Henry Delaye, chef d'escadron et commandant du parc régional d'artillerie.
Dès 1942, l’occupant instaure la Relève : cette loi prévoit l’envoi de trois techniciens français en Allemagne en échange de la libération d’un prisonnier français. Les jeunes réfractaires au STO sont contraints de chercher refuge dans les zones montagneuses, dont le Vercors.
Des camps sont organisés et les réfractaires, qui ne sont pas encore des combattants, sont soutenus, équipés et nourris par la population. La gouvernance naissante du massif désigne des chefs de camps, organise l’effectif des camps par trentaine, diffuse des ordres pour une militarisation progressive de l’organisation civile qui devient peu à peu civilo-militaire.
Les premières armes sont de simples « bâtons ». Parfois un habitant du massif, ancien de la Guerre de 1914/1918, amène spontanément son arme et les « vieilles pétoires » sortent des greniers, ce qui constitue, dans les débuts, un armement très sommaire, loin des plans d'A. Le Ray.
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L’armement disparate de récupération est notoirement insuffisant en qualité et en puissance de feu. L’appel à l’aide auprès des alliés est urgent. L’organisation de parachutages nécessite la mise en œuvre de techniques compliquées.
L’arrivée de Robert Bennes et de son équipe d’opérateurs-radio, reliés à Londres et Alger, règle en partie l’équipement des combattants en armes de petits calibres. Les unités manqueront cependant d’armes lourdes, en dépit des demandes réitérées de la gouvernance du Vercors, notamment lors des combats de Vassieux-en-Vercors.
Le 14 juillet 1944, quelques semaines après l'ordre de mobilisation sur le terrain, environ 1 200 containers remplis d'armes légères et d’équipements divers étaient parachutés.
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