Chaque année, l’industrie de l’armement rivalise toujours d’imagination pour créer de nouvelles armes plus novatrices. Mais connaissez-vous les origines des armes à feu ? Dans cet article, nous vous proposons de suivre la chronologie de l’évolution des armes.
Depuis l'avènement des civilisations, les êtres humains se sont toujours dotés d’armes à distance (arcs, javelots, lances pierres…) quel que soit le contexte. L’arme semble bien être la plus ancienne invention de l’homme. Dès les origines préhistoriques, l’homme se saisit d’un bâton et le lança en direction d’une cible. L’invention de l’arme eut un impact immense sur ses conditions de vie. Elle lui permit de satisfaire deux besoins vitaux indispensables après l’eau et la respiration : la nourriture et la protection.
Lorsqu’un homme vigoureux vit venir vers lui un homme ingénieux utilisant habilement une arme de son invention, il s’opposa violemment à lui, le forçant à perfectionner son invention. La course aux armes était lancée et, il faut bien dire qu’elle a dirigé jusqu’à aujourd’hui l’histoire de l’humanité. furent les armes les plus utilisées jusqu’à la fin du Moyen Age. J.C. projeté vers une cible comme l’était une pierre. Au début, les lames des armes et les pointes de flèches étaient faites en silex. Autour de 4000 avant J.C., le travail du métal se développa et les lames, les hampes et pointes de flèches ainsi que les harpons furent faits en bronze. Le fer apparut vers 2000.
Cette période vit aussi le développement de machines de guerre hors normes capables d’envoyer des projectiles de plus en plus lourds, comme les balistes, les trébuchets et les catapultes. Les armes continuèrent d’évoluer avec le développement des techniques guerrières. L’apprivoisement du cheval permet, durant l’antiquité, l’apparition des chariots de combat et des premières cavaleries constituées. Durant la Grèce antique, puis la période Romaine les techniques de sièges s’améliorèrent. Le moyen âge vit l’apparition de l’arbalète. Bien qu’avec une cadence de tir assez lente (1 à 3 coups par minute), elle devint une arme importante.
A partir du VIIIème siècle, les chinois intègrent dans leur inventaire un produit qui changera radicalement l'Histoire : la poudre noire. Au VIIIème siècle après Jésus christ, invention de la poudre noire par les chinois (et peut-être aussi les Indiens). Il s’agit d’un mélange de Salpêtre (nitrate de potassium), soufre, et charbon de bois. Le salpêtre joue le rôle de comburant, apportant de l’oxygène et activant la vitesse de combustion du charbon de bois et du soufre.
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Ce mélange, lorsqu’il est de qualité et comprimé dans un canon, brûle à la vitesse d’environ 300 à 600 mètres par seconde (suivant sa granulométrie), ce qui constitue une explosion de type « déflagration » (vitesse d’inflammation inférieure au km/seconde). Faisant dans un premier temps office de carburant, la poudre noire servait à propulser les projectiles, elle servira par la suite de charge pour les fusées de guerre chinoises ainsi que des projectiles individuels comme les grenades en céramique et en fonte. On ne peut savoir avec certitude qui a inventé la poudre à canon, bien que beaucoup de pays la revendique.
Il est généralement admis que la première mention écrite de la recette de la poudre soit apparue en Angleterre vers 1260. La poudre à canon, appelée aujourd’hui « poudre noire », est relativement peu explosive. Enflammée à l’air libre, elle n’explose pas, mais brûle violemment. Enflammée dans un milieu clos, elle produit une pression modérée. Au cours de la mise à feu, la poudre noire produit, en raison des impuretés contenues dans le matériau de base, beaucoup de flammes et d’étincelles ainsi qu’un gros nuage de fumée grise.
L’expression « le brouillard de la guerre » vient du fait de cet immense nuage de fumée qui s’élève au dessus des champs de bataille. La poudre d’artifice a été inventée par les chinois pour produire du bruit et de la lumière, elle ne comportait que deux ingrédients. Il fallu attendre vers 1300 pour qu’elle soit composée de trois éléments : le souffre, le charbon et le salpêtre. En Chine, la poudre noire sert à lancer des projectiles à partir de tiges de bambou vers 1200, mais le canon n'est attesté avec certitude qu'en 1313 à Gand.
Dès 1150, des armées étrangères (Moyen-Orient) intègrent les systèmes à poudre noire dans leurs armements. Elles prennent la forme d’un canon à main, propulsant une flèche. Madfaa arabe primitif à canon en tôle renforcé par du bois et des cerclages de fer, et sa courte flèche (seule la partie claire de la flèche est insérée dans le canon pour le tir). Cette arme portative est inspirée d’armes chinoises. Doc H. Vers 1150 - 1200, utilisation de la poudre noire par les arabes (qui l’ont empruntée aux chinois via le moyen orient).
Sous la forme de canon rudimentaire à main le « Madfaa » qui propulse une flèche trapue à courte distance. Cette arme (le Madfaa) est l'ancêtre des armes portatives occidentales (arrivée vers la fin des années 1200). C’est d’ailleurs en France que le système d’arme à poudre noire connaîtra son baptême du feu en 1324 avec l’utilisation de la bombarde (prédécesseur du canon). En Août 1324, apparait une des premières utilisations en France d’une bombarde pour l’attaque de la ville de la Réole (Gironde). Celle-ci est montée sur un fût en bois, et posée à même le sol. Son pointage rudimentaire, se fait à l’aide de cales de bois glissées sous le fût.
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Certes rudimentaire (le tube est monté sur des cales en bois, ce qui complique la visée), ce type d’arme procure un avantage non négligeable, notamment avec son effet psychologique. Tir à la Bombardelle Doc. Bombardelle à culasse mobile : calibre 15 cm, boulet de 3 à 4 kg en pierre puis en fonte de fer, lancé à 200 mètres. La balistique de ce type d’arme est faible, mais son effet psychologique est important. En effet le bruit rappelle le tonnerre de source divine, et l’odeur de soufre, le diable !
Vers 1380, Elle deviendra une arme plus efficace lorsqu’on lui adjoindra une culasse mobile (boite à feu) permettant un chargement plus rapide, et la charge à la place du boulet d’une centaine de balles de plomb, la « plommée , en guise de projectiles. Toujours en Asie, la Corée a conçu au XVème siècle ce qu'on pourrait qualifier de premier "lance-roquettes multiples" de l'histoire. En effet, le Hwacha était un chariot en bois, doté de 100 trous contenant chacun une flèche propulsée par de la poudre noire. Certes peu précis, le Hwacha servait surtout pour son aspect psychologique, mais surtout pour ses tirs de saturation extrêmement efficaces.
Au fur et à mesure du Moyen-Âge, les bombardes, les canons ont eu des déclinaisons de plus en plus petites jusqu'à devenir des armes portables individuelles. Les premières armes à feu ont commencé à apparaître au XIVe siècle en Europe. Dès la fin du xive siècle, les armes à feu portatives se distinguent de l'artillerie de siège. Les premiers canons à main, bâtons à feu, traits à poudre ou scopettes (1364) servent à effrayer les montures des chevaliers.
Cette nouvelle ère des armes débute avec l’arquebuse. Vers 1370, l’hacquebute (primitive) : Littéralement « canon à croc » du germanique « hakenbüchse , destinée à tirer en crochetant un mur ou une palissade avec son croc de fer situé en dessous de l’arme pour que le mur encaisse le recul à la place du tireur. Elle comporte un long fût de bois (ou parfois de fer), à l’avant duquel est fixé un canon de fer de courte dimension (20 à 25 cm). Son calibre fait généralement de 18 à 28 mm. Une balle ronde en plomb, de 18 mm de diamètre part à la vitesse de 130 mètres par seconde, avec une charge de 4 grammes (7 grammes au moyen âge) de poudre noire.
Allumage au boutefeu à mèche ou par un ringard chauffé au rouge. (Une planche de pin de 3 cm d’épaisseur est traversée à 15 mètres). Si initialement, les armes à feu s’enclenchent via une mèche, l’arrivée de la platine à silex enterrera cet ancien système de mise à feu. Ni plus ni moins qu’un système de briquet à silex, les fusils utilisant ce système possède de nombreux avantages : une arme plus légère (car moins d’éléments), un système plus compact et plus résistant à des conditions climatiques plus rudes (notamment les temps humides).
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Voici une chronologie simplifiée de l'évolution des armes à feu :
Période | Arme | Description |
---|---|---|
VIIIe siècle | Poudre noire | Inventée en Chine, utilisée pour propulser des projectiles. |
XIIe siècle | Madfaa | Canon à main arabe inspiré des armes chinoises. |
XIVe siècle | Bombarde | Ancêtre du canon, utilisé en France dès 1324. |
XVe siècle | Hwacha | Lance-roquettes multiples coréen. |
XV-XVIe siècles | Arquebuse | Arme à feu portative, ancêtre des carabines et fusils. |
XVIe siècle | Pistolet à rouet | Arme à feu compacte, rendue possible par la platine à rouet. |
XVIIe siècle | Fusil à silex | Arme à feu utilisant une platine à silex pour l'allumage. |
XIXe siècle | Revolver | Arme de poing à barillet rotatif, inventée par Samuel Colt. |
Le pistolet à silex était généralement utilisé par les officiers. L'invention de la première arme à feu est généralement attribuée à l'allemand Johann Gutenberg au XIVe siècle. Malgré son caractère novateur et son impact psychologique, l’arme en elle-même souffre d’un manque de puissance (contrairement aux idées reçues, une balle d’arquebuse ne perçait pas nécessairement une armure).
Durant le XIXème siècle, un nouveau système de mise à feu a vu le jour : le système à percussion (marteau frappant l’arrière de la munition). Comblant les lacunes de la platine à silex, le système à percussion va également modifier les standards des armes à feu ; là où le système à silex fonctionnait avec des cartouches en papier, le nouveau mode de mise à feu fonctionne uniquement avec des cartouches en laiton.
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