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Depuis un peu moins d'un mois, la cage du Paris Saint-Germain est tenue par Lucas Chevalier. Du haut de ses 23 ans, le gardien de but n°2 de l'équipe de France a fait voir de très belles attitudes.

Le 8 août dernier, le PSG a annoncé le recrutement de Lucas Chevalier en provenance de Lille, pour un montant avoisinant les 50 millions d’euros. Après une semaine médiatique dominée par la mise à l’écart de Gianluigi Donnarumma, Chevalier figurait pour la première fois dans le 11 parisien mercredi soir, à l’occasion de la finale de la Supercoupe d’Europe face aux Anglais de Tottenham. Un premier rendez-vous sous haute tension donc, pour le jeune gardien.

Officialisé seulement samedi dernier, le jeune gardien a eu droit à quelques bribes d’entraînement avec ses nouveaux partenaires avant d’être propulsé titulaire. La situation a été précipitée par l’absence de Gianluigi Donnarumma, non convoqué dans le groupe, alors que le bras de fer entre le PSG et l’agent Enzo Raiola s’est intensifié. Gigio lui-même a publié un communiqué pour acter son départ, et les rumeurs d’un transfert imminent à Manchester City ont renforcé la tension autour du portier italien.

Supercoupe d'Europe : Chevalier décisif

Après la Ligue des Champions, le Paris Saint-Germain a remporté la Supercoupe d'Europe face à Tottenham (2-2, 4-3 tab) ce mercredi. Une victoire que les hommes de Luis Enrique doivent à leur folle remontée entamée à la 85e minute, mais aussi à leur gardien Lucas Chevalier, qui a repoussé la tentative de Micky van de Ven lors de la séance de tirs au but, suite au raté initial de Vitinha. Une manière pour l'ancien Lillois de se racheter, lui qui s'est montré coupable d'une grosse faute de main sur le second but des Spurs.

Cette Supercoupe d’Europe, disputée au Stadio Friuli, a longtemps semblé promise à Tottenham. Supérieurs dans l’intensité et dans le jeu pendant plus d’une heure, les Spurs ont malmené un PSG encore en rodage, peinant à exister dans les duels et les enchaînements. Mais Paris a signé un renversement spectaculaire dans le dernier quart d’heure, arrachant l’égalisation avant de s’imposer lors de la séance de tirs au but (sans passer par la prolongation).

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Alors que le PSG était dans une très fâcheuse posture, Lucas Chevalier s’est rapidement illustré (22e) lorsque l’ancien portier du LOSC a su intervenir pour la toute première fois avec une belle main sur une frappe de Richarlison qui avait été légèrement déviée. Sur l’ouverture du score des Spurs, Chevalier a réalisé une superbe parade, mais le ballon revient sur Van de Ven qui l’a crucifié. Dès le retour des vestiaires, l’international des Bleus a brillé sur une nouvelle belle intervention sur Richarlison (47e). Malheureusement pour lui, il peut bien mieux faire sur le deuxième but des Spurs dans la foulée (48e). Il sort aussi un tir au but dans la séance finale.

Un arrêt décisif qui a complètement relancé la séance après le loupé de Vitinha : «Je dois dire que je suis très content de la manière dont il a fini le match, c’était important pour lui. Je suis très content de sa performance, et aussi de la présence de Safonov. On est sur ce schéma, on cherche à s’améliorer, et je pense qu’on sera meilleurs cette saison.

En tout cas, la pression était forte sur ses épaules et tout le monde a tenu à souligner ses débuts extraordinaires marqués notamment par 93% de passes réussies, une trentaine de ballons touchés et pas moins de 4 parades : «Je me suis dit "je pense que Lucas va arrêter les tirs au but et on va gagner". C’est costaud Lucas, c’est un peu scripté, il arrive et il a une séance de tab, mais c’est bien pour ses débuts, on est contents», a plaisanté Ousmane Dembélé, avant que le capitaine Marquinhos ne poursuive : «bienvenue à lui, oui, il faut tenir la pression ici au PSG, mais il est habitué. C’est un gardien de haut niveau, Lille, ce n’est pas si facile, il a déjà un trophée, il fallait assurer, et il a assuré».

Le PSG et les tirs au but

Impliqués dans des séances de tirs aux buts lors des compétitions internationales du moment, les quatre joueurs du PSG qui ont dû tirer s'en sont parfaitement sortis. Une bonne nouvelle alors que le club parisien va devoir se trouver un nouveau tireur. Le PSG savait déjà qu'il avait un spécialiste des tirs aux buts dans son effectif en la personne de Gianluigi Donnarumma, vainqueur de l'Euro 2020 après avoir été le roi des séances de fin de match, mais il a pu constater que pas mal de ses joueurs de champ ont su surmonter cette épreuve et aller défier le gardien adverse avec succès.

Depuis dix ans, les tireurs se sont appelés consécutivement Zlatan Ibrahimovic, Edinson Cavani, Neymar, Leo Messi et Kylian Mbappé. L'an passé, c'est Gonçalo Ramos qui prenait la suite de Mbappé lorsque ce dernier n'était pas sur le terrain. Le Portugais a montré une réelle capacité dans cette épreuve particulière mais son statut de titulaire n'a rien de certain et il faut donc, au minimum, un tireur de secours.

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Au sein de l'effectif, Achraf Hakimi a aussi une certaine expérience puisqu'il a voulu tirer avec le Maroc, mais ses deux échecs en deux tentatives ne plaident pas en sa faveur. Un autre candidat sérieux existe en la personne de Vitinha car, si son sélectionneur l'a sorti quelques instants avant la fin de la prolongation contre la France, le milieu portugais a un bon CV : une frappe de balle de qualité, un statut de titulaire évident et une certaine habitude dans l'exercice puisqu'il les frappait avec l'équipe réserve de Porto.

Donnarumma : Un expert des tirs au but

Le bilan ? Critiqué après le match aller, Gianluigi Donnarumma (26 ans) a sorti le grand jeu hier soir lors du 1/8e de finale retour de C1 face à Liverpool. L’Italien a été solide durant la rencontre avant de briller lors de la séance de tirs au but décisive, avec notamment deux tentatives repoussées.

«Pourquoi j’ai couru au vestiaire avant les tirs au but ? Pour faire pipi (rires). Non en vrai, j’avais préparé quelque chose avec mon préparateur des gardiens. Les critiques ? Je suis content de répondre à des pseudo journalistes qui parlent sans savoir ce qu’est le métier de gardien. À l’aller, on subit un tir cadré et un but. Ils pensent que c’était de ma faute. Mais peu importe, je travaille toujours et je continue de sourire», a-t-il avoué au micro de Sky Italia.

Gianluigi Donnarumma a disputé sept séances de tirs au but en carrière et n'a connu qu'une seule élimination : c'était contre Nice en Coupe de France en janvier 2022. Le seul accroc finalement d'un gardien spécialiste de l'exercice. Et un bilan bien supérieur à Lucas Chevalier, qui doit prendre sa suite dans le but parisien.

À Anfield le 11 mars dernier, Donnarumma (26 ans) avait à nouveau démontré qu'il était bien un expert des tirs au but. En huitièmes de finale de Ligue des champions, le géant italien avait dégoûté Darwin Nunez et Curtis Jones et lancé les Parisiens dans leur remarquable parcours européen. L'Italien n'en était pas à son premier coup d'éclat.

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Comment oublier la finale de l'Euro 2021 remportée par la Nazionale à Wembley. Ce soir-là, il s'interposait devant Jadon Sancho et Bukayo Saka. Au tour précédent, contre l'Espagne, il repoussait une seule tentative, certes bien mollassonne d'Alvaro Morata, et contribuait au succès des siens.

Avant cela, Donnarumma était sorti vainqueur des trois séances de tirs au but avec l'AC Milan qu'il a joué : le 23 décembre 2016, à seulement 17 ans, face à la Juventus en finale retour de la Supercoupe d'Italie en sortant un arrêt décisif sur une frappe de Paulo Dybala. Bis repetita le 28 février 2018 contre la Lazio en demi-finales retour de Coupe d'Italie (deux arrêts) et, enfin, le 1er octobre 2020 face au Rio Ave en qualifications de Ligue Europa (un arrêt).

Chevalier : Un bilan à améliorer

Car, avec le LOSC, le Tricolore a été éliminé dans les deux séances qu'il a dû disputer. Le bilan penche nettement en faveur de l'Italien : 10 tirs au but repoussés sur 43 affrontés, soit un bilan de 23 % d'arrêts, contre 1 sur 9 pour Chevalier, donc 11 %.

À l'inverse, le gardien français n'a gagné aucune de ses deux séances disputées dans sa jeune carrière. Leon Bailey, l'ailier d'Aston Villa, est même l'unique joueur à avoir vu sa tentative repoussée par Lucas Chevalier. Une parade en vain : en avril 2024, le LOSC s'était incliné contre Aston Villa en quarts de finale de la Ligue Conférence (1-2, 2-1, 3 t.a.b. à 4). Un match où Emiliano Martinez, vrai spécialiste, avait mis Nabil Bentaleb puis Benjamin André en échec. Deux ans plus tôt en février, l'OL battait le LOSC en huitièmes de Coupe de France aux tirs au but en marquant toutes ses tentatives (2-2, 4 t.a.b. à 2), le Calaisien ne parvenant pas à s'interposer pour empêcher la qualification rhodanienne.

23 C'est le pourcentage de penalties arrêtés en carrière par Gianluigi Donnarumma (14/61) contre 15 % pour Lucas Chevalier (3/20). Et dans le jeu ? Le bilan de Donnarumma sur penalty est, comme dans l'exercice spécifique des tirs au but, meilleur que celui de son rival. L'Italien a fait face à 61 tentatives pour 14 arrêts (23 %). De son côté, le Français en a arrêté « que » 3 sur 20 tirs (15 %).

Au global, si l'on additionne tous les coups de pied tirés des 11 mètres, Donnarumma présente donc un bilan bien plus solide avec 23 % d'arrêts (24 sur 104) quand Chevalier plafonne à 14 % (4 sur 29). Une séance victorieuse contre Tottenham ce mercredi pour rehausser ce bilan ?

Comparaison des statistiques de Donnarumma et Chevalier

Statistique Gianluigi Donnarumma Lucas Chevalier
Séances de tirs au but disputées 7 2
Séances de tirs au but gagnées 6 0
Tirs au but repoussés (en carrière) 14/61 (23%) 3/20 (15%)
Total penalties arrêtés (en carrière) 24/104 (23%) 4/29 (14%)

Les entraînements aux tirs au but

Lors de la dernière séance d’entraînement des Parisiens à l’Allianz Arena, certains joueurs ont réalisé quelques frappes au point de pénalty sans « spécifiquement » s’entraîner à cet exercice. Les gardiens ont quant à eux bénéficié d’une préparation sur les tireurs du Bayern Munich.

« Ce n’est pas une loterie ». Christophe Galtier a prévenu, l'exercice des tirs au but ne peut pas être négligé. Selon les récentes informations de L'Équipe, seuls certains joueurs, dont Kylian Mbappé et Sergio Ramos, auraient terminé leur séance avec quelques pénalties. Interrogé en conférence de presse sur le sujet, Christophe Galtier a expliqué ne pas pouvoir écarter le scénario des redoutables tirs au but : « C’est une possibilité et, oui, je suis convaincu que ce n’est pas une loterie. Les joueurs ne travaillent pas le geste techniquement. L’entraînement, c’est quelque chose, mais après 120 minutes de match et face au public d'une équipe à domicile, c’est autre chose, l'environnement est totalement différent, il y a un côté psychologique.

Conscient de la difficulté de cet exercice, l’entraîneur français a déjà mis en place une stratégie : « Souvent, le meilleur tireur se met en dernier ou en 4e, mais le dernier tireur ou le 4e n’ont parfois pas le temps de tirer. Les meilleurs doivent tirer au plus vite. Il y a aussi tout l'aspect psychologique que peut avoir un gardien face au tireur. Ma stratégie sur l’ordre des tireurs est assez claire.

Les derniers échos de L'Équipe expliquent aussi que les gardiens du PSG ont travaillé sur les préférences et habitudes des frappeurs bavarois. Le coach parisien a ajouté en conférence de presse qu’il y a un « gros travail de fait avec mon entraîneur des gardiens et Gigio Donnarumma aussi.

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