L’empire Russe adopta après quelques tergiversations et querelles entre Léon Nagant et le capitaine Sergueï Mosine le fusil à répétition de 3 « lignes » modèle 1891 ( пeхoтнaя винтовка образца 1891-гo года).
En 1889, un jeune capitaine nommé Sergueï Mossine soumet son projet de fusil à 3 lignes (une vieille mesure russe, 3 lignes équivalent à 0,3 pouce ou 7,62 mm) en concurrence avec le fusil à 3,5 lignes de Léon Nagant (d’origine Belge).
La « ligne » était alors une unité en vigueur dans la Russie Impériale 3 lignes équivalant à …7,62 mm, soit le diamètre du canon mesuré au plat des rayures.
A la fin de ces essais toutes les unités ne juraient que par le Nagant.
Mais Mosin, qui jouait à domicile, fit jouer quelques appuis bien placés auprès du Tsar et la Commision Chagin qui présidait au choix du futur système d'arme russe vota pour le Mosin.
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Néanmoins le Nagant étant bien supérieur au Mosin un compromis fut trouvé (peut-être Nagant avait-il aussi des amis à la cour de Russie?).
Il est généralement admis que l'influence de Nagant se reconnait dans la culasse, le système d'alimentation et les clips contenant les 5 cartouches.
L'arme résultant de cette alliance fut donc nommée : Russkaya trekhlineinaya vintovka obrazets 1891-ago goda ou fusil russe 3 lignes modèle 1891.
Le tsar Nicolas III fit retirer l'appellation "russe".
A noter qu'à l'époque on ne parlait jamais de fusil Mosin, ce terme n'apparut qu'avec l'ére soviétique.
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Le terme "Mosin Nagant" n'est d'ailleurs qu'une appellation occidentale n'ayant jamais eu cours en Russie.
Mais, à la fin de la période d’essais en 1891, les divers testeurs préfèrent le fusil de Nagant.
Lors du vote de la Commission pour l’approbation du fusil, le fusil Mossin recueille 14 voix contre 10.
Cependant, des officiers plus influents poussent les constructeurs à un compromis : les fusils Mosin seront utilisés avec le système d’approvisionnement de Nagant.
La production commence en 1892 dans les usines des arsenaux de Toula, de Sestroretsk et d’Ijevsk.
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Les capacités de productions étaient toutefois insuffisantes pour équiper rapidement l’immense armée du Tsar.
La production des armes commença début 1892 dans les trois arsenaux d’état en capacité de produire des fusils en quantité, à savoir les arsenaux de Toula, de Sestroretsk et d’Ijevsk.
La Russie s'adressa donc a diverse manufactures européennes.
Ce fut la Manufacture Française de Châtellerault qui fut le plus a même de produire en grande quantité, elle réalisa 503 539 armes de 1892 a 1895.
Les autres fabricants européens étant la Osterreichische Waffenfabrik de Steyr en Autriche et la Société Suisse de Neuhausen-chutes du Rhin.
Les productions nationales débutent en 1894 aux arsenaux de Tula,Ijvesk et Sestrojevsk.
Ainsi, plusieurs fabricants étrangers furent mis à contribution dont la Manufacture d’Armes de Châtellerault (MAC) qui reçut une commande de 500 000 fusils supplémentaires.
A l'entrée en Guerre en 1914, la Russie fit également fabriqué des fusils Mosin aux Etats Unis par les sociétées "New England Compagny de Springfield" qui produit 769 520 fusils et "Remington Arms Union Metallic Cartridge Compagny de Bridgeport" pour 840 307 armes.
Avec la Révolution de 1917 un deuxième lot de 280 049 Mosin ne fut pas livrer a la Russie.
L’étui bouteille et à bourreletForme du culot d'une munition qui comporte un retour d'un di... More est lui d’une longueur de 54 mm.
L’adoption de ce fusil d’un calibre nouveau de 3 « lignes » impliqua de fait la nécessité de fabriquer des cartouches par millions.
L’industrie de la Russie Impériale, encore en cours de développement était incapable de faire face à une telle demande.
Aussi, de façon toute naturelle, les Russes se tournèrent (entre autres partenaire) vers une grande puissance industrielle amie : la république Française.
Il est à noter que les élites politiques françaises de l’époque voyaient dans la Russie du tsar un allié de poids qu’il convenait d’aider.
Une grande entreprise privée, la Société Française des Munitions de chasse, de tir et de guerre, fleuron de l’industrie nationale en matière de qualité et de capacité de production, passa donc un contrat avec le gouvernement Russe.
Cette société privée fut fondée en 1884 par Victor Gaupillat et Jules Félix Gévelot : le sigle de leur production se reconnaissant aux deux lettes « G » entrelacées.
Mais dès 1887, Jules Félix Gévelot racheta les parts de Gaupillat.
Il prit alos la direction de la S.F.M.
Les anciens catalogues de la S.F.M. sont merveilleusement détaillés.
Par exemple, les représentations des cartouches en taille réelle, colorée à la poudre dorée et argentée (visible sur les photos 02 et 03), sont d’un réalisme époustouflant !
Elle présente la palette immense et variée des calibres produits à l’époque par cette entreprise.
On y trouve aussi bien des cartouches de chasse tube en carton que des munitions à poudre noire pour armes de poing et d’épaule mais aussi…des obus d’artillerie, des étoupilles, des détonateurs et des boîtes d’amorces !
En 1973, un incendie ravagea de fond en comble l’usine.
Par chance, un ingénieur sauva in extremis de la poubelle et de la voracité des ferrailleurs quelques archives et outillages de contrôle qui furent miraculeusement préservés jusqu’à nos jours.
Parmi les reliques sauvées du désastre on trouve 2 boîtes d’outillages de contrôle, dévolues à la vérification de la fabrication des ogives et des étuis de cartouches de 7,62×54 r.
Le Fusil Mosin Nagant modèle 1891Il est également appeler Fusil de trois lignes (mesure Russe).
Entre l’adoption, en 1891 et 1910, plusieurs variantes et modifications aux fusils existants sont faites, incluant le changement des organes de visée, l’implantation d’une culasse renforcée (à cause de l’adoption d’une ogive de 147 grains), la suppression des doigts d’acier derrière le pontet, un nouveau canon et l’installation d’un montage à galets.
En 1908 avec l'adoption de la nouvelle cartouche a balle cylindro-ogivale pointu de 9,4gr une nouvelle planchette est installé avec des graduations de 1200 a 3200 arshins
Après la victoire de l’Armée rouge, un département est créé en 1924 pour moderniser le fusil, qui est alors utilisé trente années supplémentaires.
Cela a dirigé le développement du modèle 1891/30, basé sur la conception du modèle cavalerie original.
Les changements incluent : la réintroduction d’organes de visée arrières plats, le rééchelonnement de la hausse en mètres à la place de l’antique archine sur les armes du tsar et le raccourcissement du canon de 5 mm.
De plus, une nouvelle baïonnette à ressort est conçue pour ce nouveau modèle.
Il existe plusieurs versions du Mosin-Nagant :
Un grand nombre de Mosin-Nagant capturés par les forces allemandes et austro-hongroises ont été vues en service dans les lignes arrière du front et dans la marine allemande.
Pendant la guerre civile russe, les versions cavalerie et infanterie sont en production, quoiqu’en nombre extrêmement réduit.
Dans les années 1930, Le Mosin-Nagant connait une version de précision (en 1932), et est utilisé par les tireurs d’élite soviétiques pendant la seconde Guerre mondiale.
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