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À l’occasion du dernier SOFINS [Special Operations Forces Innovation Network Seminar], le salon dédié aux force spéciales organisé par le Cercle de l’Arbalète au camp de Souge, le fabricant suisse de munitions de petit calibre SwissP Defence a fait savoir qu’il venait de signer un accord de partenariat avec le Groupe d’intervention de la Gendarmerie nationale [GIGN] en vue de développer une nouvelle cartouche de type 6,5 mm Grendel.

La cartouche 6,5 mm Grendel : une innovation balistique

Cette munition de 6,5 x 39 mm a été conçue par l’armurier Bill Alexander, le tireur sportif Arne Brennan et le balisticien finlandais Janne Pohjoispää pour améliorer la puissance, la précision et la portée du fusil d’assaut AR-15. Dévoilée en 2003, il avait été démontré, lors d’essais, que ses performances étaient supérieures à celle du calibre 7,62 mm Otan, notamment grâce à un coefficient balistique plus élevé.

Les raisons de ce choix

Pour rappel, le GIGN utilise le calibre 7,62 x 39 mm avec le fusil d’assaut CZ Bren 2, acquis auprès de l’armurier tchèque Ceska Zbrojovka, en 2017. Il s’agissait de disposer d’une arme au pouvoir d’arrêt, c’est-à-dire ayant la capacité à mettre un adversaire protégé par un gilet pare-balles hors de combat dès le premier impact, supérieur à celles alors en dotation.

Récemment repris par le groupe italien Berreta Defense Technologies, SwissP Defence explique que la 6,5 mm Grendel « allie précision maximale, portée accrue et performances optimisées pour répondre aux besoins du GIGN ». Pour son PDG, cette coopération « constitue une étape importante dans le développement de [la] technologie liée aux munitions » de l’entreprise.

Les différentes versions de la cartouche 6,5 mm Grendel

La cartouche 6,5 mm Grendel développée par SwissP Defence se déclinera en trois versions :

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  • FMJ pour l’entraînement
  • Styx Action pour les tirs d’arrêt
  • Target, pour les tirs de précision à longue distance

« Le GIGN est l’une des forces spéciales les plus performantes au monde et impose des exigences très élevées à ses équipements. Ensemble, nous créons une cartouche qui établit de nouvelles normes en matière de performance et de fiabilité », a commenté un membre de l’unité d’élite de la Gendarmerie nationale. « La 6,5 mm Grendel sera décisive pour nos opérations futures », a-t-il ajouté.

Inquiétudes autour de la production des munitions

À noter que l’usine suisse de SwissP Defence, implantée dans le canton de Berne, pourrait être délocalisée prochainement, Beretta souhaitant s’affranchir du régime suisse d’exportation des armes et des munitions, qu’il juge trop strict. Et cela alors que l’armurier était la propriété de la Confédération jusqu’en 2022. D’où la polémique sur une éventuelle dépendance de l’armée suisse pour son approvisionnement en munitions de petit calibre.

« Une garantie de site de cinq ans a été convenue au moment de la reprise du site par Beretta. Mais une fois le délai écoulé, rien n’empêchera le propriétaire de tirer la prise, ce qui inquiète bon nombre d’élus », a en effet récemment résumé le journal Blick, en mars dernier.

Le rôle crucial des armuriers au sein de la gendarmerie

En tant que gendarme, Florent est un militaire, avec un statut de fonctionnaire et des obligations. En tant qu’armurier pyrotechnicien, il est avant tout mécanicien spécialisé, capable de souder, forer, profiler une pièce, mais aussi apte à démonter ou remonter un fusil d’assaut et tirer au pistolet automatique.

La gendarmerie nationale compte 123 spécialistes armuriers en France. Et un seul dans l’ex-Basse-Normandie. Basé à Caen, Florent est chargé du « maintien en condition opérationnelle des matériels d’armement, munitions, optique et protection » équipant les unités de la gendarmerie et l’administration pénitentiaire. Soit près de 3 500 armes pour un seul homme.

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Un emploi stable

Une semaine sur deux, il est en visite technique dans les unités. « Le matériel doit être contrôlé tous les deux ans, explique Florent. Je gère l’usure générale, il y a très peu de casse. La mécanique d’un pistolet, c’est surtout beaucoup de ressorts à huiler… »

Comme tout spécialiste, l’armurier peut être envoyé en soutien lors d’opérations extérieures en France et outre-mer. « Un mécano engins blindés de Caen est parti à Notre-Dame-des-Landes. Moi je ne bouge pas, je suis seul en poste ici.

Florent n’avait pas vocation à devenir militaire ni armurier. « Après mon bac pro mécanique productique au lycée Dumont-d’Urville à Caen, j’ai effectué un intérim de dix mois en entreprise. La boîte a connu trois rachats successifs. Quand j’ai découvert le métier de gendarme armurier dans la presse, j’ai vu l’opportunité d’un emploi stable. »

Après un entretien au centre de recrutement de la gendarmerie, Florent passe le concours d’entrée à Maisons-Alfort (Val-de-Marne), sésame pour accéder ensuite à l’école de gendarmerie de Rochefort (Charente-Maritime) qui forme aux spécialités du corps de soutien technique et administratif. « En dix mois, on apprend le métier de base de soldat, le fonctionnement de la gendarmerie et l’armurerie. »

Il est d’abord affecté à l’école de formation des sous-officiers du Mans. Quand la caserne ferme en 2009, il rejoint l’armurerie de la gendarmerie de Caen. Ils sont alors trois en poste, contre un seul aujourd’hui.

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Comment devenir gendarme armurier/ère ?

Devenir gendarme armurier nécessite d’avoir un niveau bac, de passer un concours de recrutement, puis de suivre une formation. Ces professionnels sont des sous-officiers du corps de soutien technique et administratif de la gendarmerie dans la spécialité armurerie pyrotechnie. Les épreuves du concours sont du niveau bac professionnel Technicien d’usinage.

Elles comportent un test de connaissances professionnelles, une épreuve d’aptitude professionnelle, puis une rédaction, une dictée, un entretien avec un psychologue et des épreuves sportives. Il faut avoir plus de 17 ans et moins de 35 ans, le bac ou équivalent. La sélection est aussi ouverte aux gendarmes adjoints volontaires et aux adjoints de sécurité de la police en activité, ainsi qu’aux candidats justifiant d’une expérience professionnelle de trois ans.

Une fois admis, la formation (rémunérée, 1 250 € nets mensuels) dure 33 semaines réparties en trois phases : une formation militaire initiale de 12 semaines dans une école de gendarmerie, une formation de soutien opérationnel polyvalent de deux semaines à l’école de Rochefort (Charente-Maritime), et une formation de spécialiste de douze semaines à Rochefort puis de sept semaines au centre de formation de la Direction générale de l’armement à Bourges (Cher).

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